Avis sur La Tour de Guet

Remarquée pour Les collections de Mithat Bey, très joli film passé inaperçu, la cinéaste turque Pelin Esmer montre une toute autre facette avec La tour de guet. Cette rencontre de deux solitudes et deux douleurs, au milieu de la forêt, est avant tout contemplative hormis deux scènes choc (un accouchement, un orage) et malgré le rythme d'une grande lenteur, le film évite l'ennui sans effort. C'est lorsque le scénario met les points sur les i et révèle les secrets de ses deux protagonistes que La tour de guet devient démonstratif et maladroit. Visiblement, Peli Esmer est plus à l'aise dans la retenue et les non dits. Les qualités d'écriture et de mise en scène du film sont indéniables, dommage que le développement de l'intrigue soit aussi forcé dans sa prévisibilité.

ahhhhhhhhhhh enfin un film turc qui ne s'étire pas en longueur!
une histoire très forte, et étonnamment vraie. c'est très surprenant venant d'un pays musulman. ici, on parle d'inceste, de survie, d'espoir. les acteurs sont irréprochables, la photographie magnifique, les paysages de montagne d'une grande beauté. j'espère que le bouche à oreille fera sont travaille et que ce très beau film sera vu par le plus grand nombre.

Il faut voir Nihat et Seher comme des héros tragiques. Lui, auteur d’un accident de voiture qui a coûté la vie à sa femme et leur enfant. Elle, violée et engrossée par un oncle, qui tombe dans le déni de maternité et abandonne son bébé. Tous deux sont dans la culpabilité.
De sa tour de guet, en haut de la montagne, Nihat surveille les départs de feu dans l’immense forêt alentour. Seher travaille comme hôtesse à la gare routière un peu plus-bas. Le refuge forestier est parfait pour abriter deux solitudes brisées par le destin. L’homme taciturne y recueille donc la fille-mère et le bébé. Et on peut voir dans ses attentions, une forme possible de rachat. Petit à petit, Saher va se libérer de son mutisme. Et peut-être y gagner un sens moral à sa nouvelle vie. Comme si son salut passait par la parole.
Un orage dans la forêt, superbement filmé, conduit en tous cas les deux paumés magnifiques sur le chemin de l’apaisement. Provisoirement ? Le doute est permis : c’est celui de la tragédie antique entre deux héros des temps modernes. Mais on a le droit d’imaginer Nihat et Seher heureux en haut de leur montagne. Les acteurs sont grands dans leur simplicité et le cadre de leur drame ne pouvait être que géant.

"La tour de guet" tire la majeure partie de sa puissance dans ses personnages (et ses acteurs) et dans le lieu de l'action: une tour de guet perdu en pleine montagne. C'est dans ce lieu reculé que s'exprime les souffrances contrastée - spoiler: liées à la mort pour l'un et à la vie pour l'autre
- de cet homme et de cette jeune femme. Le scénario est simple et convenu et il manque au long métrage cettte intensité émotionnelle que l'on était en droit d'attendre pour une telle histoire. Cela ne nous empêche pas de profiter des atouts du film comme ces magnifiques paysages mis en valeur par une belle photographie. On se laisse facilement et agréablement porter par ce drame et par les lenteurs qui le caractérise. Malgré le sérieux des sujets abordés, on se sent détaché des évènements. Effet paradoxal? Dans tous les cas, "La tour de guet" est un bon film même si une fin un peu trop ouverte nous laisse sur notre faim.

Magnifique histoire , on en prend plein les yeux , avec des scènes fortes.

Dans une justesse mémorable, Pelin Esmer filme les profondeurs de la forêt avec brio. Cette rencontre entre ces deux êtres est intense et la situation qu’ils traversent est poignante. La Tour de Guet fait une fois de plus partit de ces chefs d’œuvre qui passent inaperçus et qui pourtant sont irréprochables. Ce film turc, nous place devant le fait accompli d’une naissance incestueuse. Que ferions-nous ? Les acteurs sont sincères et silencieux. Ce silence nous intègre davantage dans le cœur du drame en évitant tous les superflus du cinéma. Le vrai cinéma c’est ça, c’est dure et beau à la fois.
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Sans bande son et avec des dialogues au minima, ce film nous conte de façon surprenante, avec un esthétisme remarquable, la rencontre de deux êtres en pleine détresse. Ils trouveront leur salut grâce à la parole. Encore un film intelligent et remarquable qui mériterait une plus ample diffusion.

L'histoire est forte et sensible mais les personnages, tout comme la forêt, ne sont pas assez exploités.

« La Tour de Guet » est une description au scalpel de la rencontre fortuite entre deux êtres marqués chacun par un drame personnel et qui sont aussi bien isolés dans leur vécu que dans le périmètre où ils cohabitent. Austère sans être rébarbatif, ce film s’inscrit dans la lignée du cinéma du turc Nuri Bilge Ceylan, compatriote de Pelin Esmer, la réalisatrice, c’est-à-dire du cinéma d’auteur dans le sens noble du terme mais qui forcément, par cette exigence demandée au spectateur, risquera d’en rebuter plus d’un. Les deux acteurs principaux traduisent magnifiquement les émotions qu’ils traversent. A signaler également la beauté sauvage des paysages dans lesquels ils évoluent.

Très beau film. Les deux personnages, à partir de situations personnelles dures, l'un ayant perdu sa famille dans un accident de voiture, l'autre s'étant faite engrossée par un oncle, réussissent à retrouver l'espoir dans un contexte difficile. Filmés avec beaucoup de retenu, de sensibilité dans des paysages magnifiques. Un film porteur de beaucoup d'humanité.

En partant voir ce film, il faut avouer que j'avais un énorme a priori car les derniers films turcs que j'avais vus, ne m'avaient franchement pas emballés, je pense notamment à "Il était une fois en Anatolie", film récompensé à Cannes en 2011. Je m'attendais donc à voir un film dans le même genre, très lent, très contemplatif, avec un accent surtout mis sur la photo et la beauté des paysages.
Dans sa première partie, ce film suit également ce schéma, l'histoire des 2 protagonistes est racontée séparément, lui (Nihat) qui s'installe seul dans sa maison vigie en sommet de colline (normal qu'on ait peu de dialogues!) et elle (Seher) que l'on voit dans son bus discutant avec son collègue chauffeur. Dès le début on s'attend donc au pire, mais au fil des minutes et du dévoilement de l'histoire personnelle dramatique des 2 acteurs principaux, le film devient très passionnant.
Une belle découverte et je le conseille vivement

Il y a quelque chose de commun dans beaucoup de films turcs : une manière de prendre son temps afin de faire ressentir une sérénité chez le spectateur qui devient plus contemplatif que voyeur. Comme si nous étions témoins d’une scène, caché derrière un arbre, seulement pour mettre la nature au premier plan, au propre comme au figuré.

Pelin Esmer, après un premier film lent, attachant à l’extrême et tres original » Les collections de Mitah Bey » est de la même veine qu’un Nuri Bilge Ceylan parce qu’elle dénonce avec la même finesse les contradictions de ses compatriotes, le machisme ambiant, larvé - ce que fait Farhadi à merveille en Iran, pays voisin comme par hasard - ou qu’un Kaplanoglou pour son rapport à la nature...

Beau film, paysages splendides, de très bons acteurs (rôles principaux et secondaires). Quelques scènes dures. L'écriture est les images sont très féminines, Je n'ai pas trouvé de scènes "pathos" le jeu des acteurs sonne vrai on croît à leur histoire. A voir, surtout que c'est encore le bouche à oreille qui va marcher malgré les nombreuses récompenses. (A Grenoble ne passe que dans une salle d'art et d'essai....).