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    Séduite et abandonnée
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    ronny1
    ronny1

    29 abonnés 911 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juin 2018
    Après une mise en place physique, écrasée par la chaleur, dans la moiteur des siestes siciliennes, un petit monde se révèle au spectateur. Le village est cadenassé par les hommes, qui occupant toutes les places « stratégiques », c’est à dire les cafés et les bancs, s’occupent en matant les femmes qui passent et en persiflant, tout en se faisant les gorges chaudes des malheurs des uns comme des autres. C’est qu’ils sont garants du seul trésor de cette terre déshéritée : l’honneur. Don Vincenzo Ascalone, personnalité de cette petite ville, craint et respecté, focalise tous les regards et commentaires fielleux, car pendant la sieste quotidienne, Peppino, le fiancé de sa fille Mathilde, a séduit et engrossé sa petite sœur Agnese, âgée d’à peine quinze ans. Il refuse de l’épouser, car on n’épouse pas une traînée qui a perdu sa virginité. Commence alors pour Don Ascalone une course haletante pour sauver ce qui est encore sauvable tout en infligeant à sa fille Agnese un chemin de croix infernal. Systématiquement battue et humiliée, enfermée, réduite au silence et à la soumission, vêtue de noir, le regard perpétuellement dirigé vers le sol elle subira une cruauté ultime lorsque Peppino l’abandonnera en pleine campagne, puis la rappellera comme un animal domestique, la ramenant à son sort sans espoir. Cette histoire imaginée par Pietro Germi et Luciano Scarpelli bénéficia lors de la scénarisation des fameux Age et Scarpelli, grands artisans du cinéma comique transalpin. Malgré leur apport se traduisant par de nombreuses situations comiques et des répliques bien senties, le film tient plutôt de la farce sinistre. Après « Divorce à l’italienne » Germi réalise avec « Séduite et abandonnée » une nouvelle fois une histoire d’honneur dans une petite ville de Sicile. Mais la finesse ironique a laissé la place à une charge féroce, au rythme haletant, tenant plus de l’équarrissage à la hache que du fleuret moucheté. Le film se termine sur une statue où est gravé « ONORE E. FAMIGLIA ». Honneur et famille, c’est justement les deux objets de l’entreprise de démolition orchestrée par le cinéaste. Saro Urzi, son fidèle ami, habitué aux seconds rôles importants, interprète magistralement (prix d’interprétation masculine à Cannes) cet ignoble père à l’apparente bonhomie, dont les plans foireux aliment la machine infernale. Stefania Sandrelli qui n’avait pas encore dix huit ans, incarne cette victime niaiseuse et parfois consentante avec une grâce et une fragilité attendrissantes. Comme souvent chez Germi les seconds rôles sont intéressants, imposant un casting soigné, avec une mention pour Leopoldo Trieste (l’amant de « Divorce à l’italienne ») dans le rôle du baron miséreux. Enfin la partition de Carlo Rustichelli est remarquable, avec un étonnant pastiche du « Degello » de Dimitri Tiomkin (Germi était un grand admirateur du cinéma américain), qui inspira sans doute la musique d’Ennio Morricone pour « Et pour quelques dollars de plus ». « Séduite et abandonnée » est sans doute inférieur à « Divorce à l’italienne » dont la finesse et l’ironie (et Mastroianni) ont un impact supérieur à cette charge par moment pachydermique. Mais un chef d’œuvre reste une exception et en l’état ce film offre un très grand moment.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 006 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 juillet 2012
    En seulement trois films (« Divorce à l’italienne », « Séduite et abandonnée », « Ces messieurs dames »), Pietro Germi est entré dans le panthéon des maîtres de la comédie à l’italienne. L’adultère est le véhicule essentiel de ces trois pépites où Germi tire à boulets rouges sur les conventions. Introduit dans la famille Ascalone par ses fiançailles avec la rondouillarde Matilde, le jeune Peppino joué à par un Aldo Puglisi giflable à souhait, ne peut que craquer devant la beauté sauvage et sans appel de la tout jeune Agnese. Stefana Sandrelli devenue l’actrice fétiche de Germi affole le jeune homme comme trois ans auparavant elle avait tourmenté Marcello Mastroianni dans le fameux Divorce à l’italienne . Agnese ayant eu la mauvaise idée de tomber enceinte, l’honneur de la famille et principalement celui de Don Vincenzo Ascalone est tombé par terre. Il va falloir le relever à n’importe quel prix et au moyen des pires stratagèmes, le tout mené à un rythme d’enfer et moult distribution de claques par Saro Urzi sorte de Raimu italien au meilleur de sa forme. Lors d’une scène mémorable où trois jeunes touristes poitrinaires affolent une assemblée de vieux messieurs attablés devant leur vermouth, Germi montre bien l’hypocrisie de cette course à l’honneur perdu, Don Ascalone étant le chef de la bande des siffleurs. Comme toujours chez les réalisateurs italiens, ce qui fait qu’on les aime, c’est la tendresse qu’ils portent à leurs personnages qui nous réjouit. Sans doute se reconnaissent-ils un peu dans ces pauvres bougres un peu ridicules qui sont des adeptes forcenés du « faites ce que je dis mais pas ce que je fais ». On est donc dans la franche rigolade avec une comédie très enlevée qui annonce le petit chef d’œuvre que sera deux ans plus tard Ces Messieurs Dames. Malheureusement, Germi bien conscient d’avoir trouvé la recette qui fait mouche, tire un peu trop sur la ficelle et tombe dans le dernier quart du film dans une répétition facile des effets qui finit par détourner un peu l’attention. Mais la conclusion avec le gros plan sur la tombe de Don Ascalone où trône un buste avec écrit en pied « Famille et Honneur », amène une dernière facétie qui emporte le tout.
    JR Les Iffs
    JR Les Iffs

    61 abonnés 1 151 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 janvier 2016
    C'est le récit d'une famille de 4 filles dont l'une a été séduite par le fiancée d'une autre. Le père de famille crée tout un scandale et oblige le séducteur à se marier (malgré sa volonté) avec la fille séduite (qui maintenant le déteste). Fin tragique du père.

    Superbe comédie italienne qui se déroule en Sicile. Très bonne réalisation de Germi, avec beaucoup d'humour, de très bons dialogues, des acteurs excellents, des séquences inoubliables, avec un aspect sociologique très prononcé sur l'Italie du Sud. Un film qui n'a pas vieilli du tout.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 10 août 2010
    C'est un film inégal où de beaux plans et des séquences bien enlevées alternent avec des lourdeurs et des moments moins bien venus. Ceci dit, l'ensemble reste drôle et intéressant. Bonne utilisation du décor, qualité de l'interprétation, souci du détail amusant, soin accordé aux personnages secondaires sont à mettre au crédit de la réalisation. On peut reprocher à Germi son manque de finesse qui lui fait un peu trop appuyer certains traits du genre "mettez-vous bien ça dans la tête" ; ainsi, la dernière séquence, inutile, affadit la précédente très réussie. Malgré ces réserves, j'ai eu plaisir à revoir cette oeuvre qui reste bien supérieure à la moyenne des comédies italiennes d'aujourd'hui et des pantalonnades nombriliques de Nanni Moretti.
    traversay1
    traversay1

    3 090 abonnés 4 623 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 août 2016
    Honneur et famille, deux valeurs bien siciliennes que Germi raille avec sa verve habituelle dans cette histoire haute en couleurs où la lâcheté le dispute à la manipulation. On y voit même un policier cacher la Sicile de la carte de l'Italie, honteux des pratiques de l'île. Gonflé, mais bien dans l'esprit de la comédie italienne, vigoureuse et délicieusement triviale. Joli rôle pour la toute jeune Stefania Sandrelli.
    Plume231
    Plume231

    3 472 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 mars 2016
    Un minable, fiancé à une des filles d'une bonne famille d'un petit village de Sicile, profite de la sieste pour abuser de la sœur de sa promise. Quand on commet une faute de cette ampleur, l'honneur sicilien exige de la réparer en épousant la fille abusée, qui en plus est tombée enceinte. Et le papa ne va pas manquer de le faire. Mais le principal concerné ne veut pas épouser une dévergondée car il vaut bien évidemment mieux que cela. Quant à la fille abusée, on ne lui demande même pas son avis...

    Voilà de quoi faire un mélodrame bien italien comme on en a vu des milliers et des milliers auparavant. Mais voilà, Pietro Germi n'aimait pas faire les choses comme les autres, et d'une histoire franchement tragique il en fait une comédie grinçante absolument hilarante. Sa verve satirique est au meilleur de sa forme. Il appuie tellement sur le grotesque des situations, sur celui des personnages prêts à tout, mais vraiment à tout, pour sauver leur "honneur", qu'on préfère en rigoler. L'hypocrisie, le machisme, les traditions archaïques et horribles, tout y passe à la moulinette Germi. Pas de doute, on est bien chez le réalisateur de génie qui a donné Divorce à l'italienne et qui donnera Ces messieurs dames.
    L'écriture, qui ne ménage pas en rebondissements aussi énormes les uns que les autres, est un régal, les personnages, même les plus secondaires, de la sœur qui n'a absolument rien pigé de ce qu'il se passe au baron désargenté et édenté qui veut se pendre en passant par l'adjoint du commissaire qui n'a pas inventé la poudre, sont superbement croqués.
    Pour l'interprétation, Stefania Sandrelli, robe noire de madone mais qui en même dégage toute une sensualité involontaire de la part de son personnage, tout un paradoxe en une silhouette, est un plaisir des yeux. Mais celui qui domine, en Raimu puissance 10000, en padre tonitruant, opiniâtre, sanguin et bien évidemment ridicule, c'est l'acteur Saro Urzì. Il a reçu le Prix d'interprétation à Cannes, pour le coup je lui aurais refilé aussi l'Oscar, et même le César quand bien même ça n'existait pas encore. Il faut le voir pour le croire, il est époustouflant.
    Tout ça pour dire que la force du cinéma de Pietro Germi, le meilleur de son cinéma, et Séduite et abandonnée fait incontestablement partie de ce meilleur, c'est quand il nous fait rire aux larmes de choses qui devraient au contraire nous faire pleurer.
    landofshit0
    landofshit0

    248 abonnés 1 745 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 novembre 2013
    Germi signe une très bonne comédie italienne ou les mœurs de la Sicile sont passés au crible. Il faut dire que derrière le scénario figure les noms de Luciano Vincenzoni,Agenore Incrocci,Furio Scarpelli ce n'est que le meilleur de la comédie italienne. La fille ainée de la famille est promise à un jeune homme, seulement il n'a d'yeux que pour la jeune et jolie Agnese. Un après midi de forte chaleur aou toute la famille dort le jeune homme et la jeune Agnese vont commettre l'irréparable. La famille de Don Ascalone vient d’être déshonorée. Dès lors le père de famille n'aura de cesse de récupérer son honneur,par tout les moyens possibles.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 19 mars 2013
    il n'y avait que les italiens pour traiter un sujet de société de cette manière, les scènes chez le juge sont de purs bijoux. Le casting fait aussi appel à des gueules pas possibles avec une perle dans le lot Stefania Sandrelli. A noter quelques passages un peu brouillon.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    88 abonnés 2 038 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 mai 2020
    Après la loi italienne qui “accordait” une peine réduite pour les meurtres commis pour défendre son “honneur” (cf. Divorce à l’italienne), Germi s’attaque cette fois-ci à un texte bien pire, abrogé lui aussi en 1981 : le mariage annule le viol & l’enlèvement aux yeux de la justice. Yay.

    Évidemment, Germi a mis les deux dans son scénario, avec son talent habituel pour le pince-sans-rire qui nous fait oublier qu’on parle de crimes, que lui-même ne lésine pourtant pas à rendre durs : les émotions négatives sont fortes & prolongées, les punitions cuisantes, les atteintes à l’honneur décapantes. Ah, & les baffes nombreuses.

    Même si l’on est à des années-lumière de la mentalité sicilienne, on ne peut que reconnaître ici de quoi c’est l’exagération. De cette dernière, on ne sort que pour arrondir les angles dans le goût de la caricature, que Germi aime à dispenser dans un humour de quelques secondes à la fois : un vrai compte-gouttes qui ne nous laisse pas perdre de vue les véritables tourments de la famille.

    Plein de motifs, le film joue avec l’ambigu pour nous démontrer tout ce qu’il y a de risible au fait que les Siciliens disent tout le contraire de ce qu’ils pensent. Ainsi le point de départ, le viol, est dénaturé par des procédés qu’on reconnaît comme cinématographiques : l’agresseur est ce bon vieux nigaud italien qui nous rappelle Sordi, la fille est capricieuse & mutique ; c’est un divertissement, c’est vieux, c’est ailleurs, c’est pour de faux, se dit-on ; alors le viol se dissout dans les vicissitudes familiales rigolotes & théâtrales d’un Germi qui, même lorsqu’il fait mettre au commissaire sa main sur la carte d’Italie pour effacer la Sicile & dire : “c’est mieux comme ça !”, nous fait simplement rire. Pourtant la violence est partout.

    Une gifle, symbole même de violence, devient presque neutre, voire drôle, quand elle vient du père pas vraiment violent, plutôt strict & bonhomme (& surtout sicilien), mais aussi, justement, le symbole de ce que Germi nous fait oublier qu’il veut dire : son scénario est rude, tourne presque en rond autour d’une famille obsédée par son honneur & ses traditions, & nous fait rire de tous les symptômes d’une profonde injustice : l’œuvre ne se contente pas, comme d’autres, de montrer le crime & l’hypocrisie avec pudeur & moquerie ; Germi la construit lui-même sans forcément la déconstruire ensuite. Il fallait être lui pour laisser entre les mains du spectateur la responsabilité morale de faire le tri.

    → https://septiemeartetdemi.com/
    annereporter94
    annereporter94

    47 abonnés 1 006 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 août 2010
    Quel bonheur de retrouver cette comédie des années 60 qui allie fraicheur, inventivité et une vraie truculence que l'on ne retrouve plus de nos jours dans un bien pâle cinéma italien...
    jeanmarcd
    jeanmarcd

    9 abonnés 174 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 août 2020
    Je ne connaissais pas cette comédie italienne, voire sicilienne qui allie une férocité certaine vis à vis de l'honneur grandiloquent des Siciliens.
    Les acteurs, parlant ou simples figurants, représentant les villageois en terrasse, sont fabuleux. Le cinéma italien a su recruter des acteurs qui n'auraient jamais été embauchés en France.
    À noter que les Italiens nous évitent les "enfants mignons".
    5 étoiles parce que j'aurai plaisir à revoir ce film un jour.
    Pascal
    Pascal

    117 abonnés 1 395 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 septembre 2023
    La ressortie en salle de ce classique de la nouvelle comédie italienne permet sans doute de redonner la juste place que mérite la filmographie du cinéaste/acteur Pietro Germi ( décédé prématurément à 60 ans).

    Souvent oublié au profit de Scola, Monicelli, de Comencini ou de Risi, Germi a pourtant réussi certains de ses opus au point qu'ils peuvent figurer parmi les chefs-d'œuvre du cinéma transalpin de son âge d'or

    Il n'est pas impossible que les positions politiques du cinéaste aient contribué au manque de considération critique reçu par le travail de Germi en Italie ( il ne fût pas toujours tendre avec l'influent PCI de l'époque)

    Son titre, " séduite et abandonnée" peut faire penser à un drame, ce qu'il n'est pas. Germi, après "divorce à l'italienne" ( un de ses meilleurs films réalisé trois ans plus tôt) poursuit sa critique acide et caustique de la société patriarcale italienne en installant ses personnages en Sicile ou son poids est le plus lourd.

    Le metteur en scène relève avec brio, les incohérences des règles sociales imposées aux femmes, l'hypocrisie des comportements masculins qui finalement ne conduisent personne ni vers le bonheur ni l'épanouissement réciproque.

    La mise en scène est formidable, le casting et la direction d'acteurs aussi ( Stefania Sandrelli encore très jeune est sublime de charme et de beauté ). L'acteur qui tient le rôle du patriarche obtiendra le prix d'interprétation à Cannes. Du grand art.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 15 mars 2014
    Un vrai chef d'oeuvre comme seuls savent en faire les italiens, des scènes qui auraient mérité de devenir mythiques. Un classique.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 7 août 2010
    un bon petit film qu'il faut absolument voir en V.O. bien sur !!!! les moeurs , les familles italiennes sont bien décrites, j'ai passé un bon moment, on rit souvent...
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