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Quel dommage ! Voir King Hu revenir à la grande fresque de 3 heures était l'espérance d'un nouvel émerveillement digne de son sublime A Touch of Zen. Mais au final le film s'avère bien statique et assez peu évolutif dans ses deux premiers tiers (et retenez : les deux premiers tiers d'un film qui dure 3h12 !). Certes on a bien une introduction très efficace, une première demi-heure riche et quelques scènes remarquables de tension (celle vers le milieu du film avec les tambours) mais la plupart du temps c'est assez creux et vide. Le spectacle reste néanmoins sympa grâce à la maîtrise de chaque plan du maître Chinois qui cadre toujours avec l'angle parfait et son sens du symbolisme qui appelle souvent au grandiose, et surtout pour le mysticisme totalement assumé qui fonctionne incroyablement bien lorsqu'il éclate à l'écran lors de scènes inventives et magnifiques jusqu'à dériver vers cette histoire de fantômes qui jouit de la longue (trèèèès longue) construction opérée par le film dans un premier temps pour procurer à cette Légende de la Montagne un final saisissant à en faire pardonner certains défauts. En résulte au final un visionnage instructif et par moments très plaisant, mais aussi assez exigeant par sa durée un peu injustifiée. À voir donc, mais pas le meilleur de King Hu.

J'ai vu la version courte de 1h52 et à voir quelques images sur le net ma copie ne rend pas hommage au travail de King Hu. Je regrette donc de ne pas l'avoir vu en meilleure qualité.

Reste que j'ai trouvé ce film plaisant sans toute fois être happé par l'histoire et par l'univers comme j'avais pu l'être pour A Touch of Zen.
Je trouve que le film fourmille d'idées, notamment de mise en scène mais je ne rentre pas dedans, je suis ni intéressé, ni ému par l'aventure qui se déroule sous mes yeux. Je ne pense pourtant pas avoir déjà vu un tel film auparavant. Je pensais au départ voir un Wu Xia Pian et finalement il n'y a pas ici de chevalier ou de combats au sabre, mais un type normal qui se fait envoûter par une sorcière.

J'ai beaucoup apprécié certaines de ces scènes, notamment au début du film, où le héros se réveille après avoir bu et ne se souvenant de rien se retrouve avec une fille qui lui fait comprendre qu'il lui avait déclaré son amour éternel la veille. J'aime beaucoup cette manière qu'a la fille de le manipuler, de jouer les victimes, de faire semblant de bouder, d'être triste, pour mieux l'attirer dans son piège.

S'en suit d'ailleurs une séquence très bien montée où les moments idylliques alternent avec des images d'insectes qui copulent, on est au paradis, puis la musique se fait un poil plus angoissante et là on voit l'araignée et sa toile... Tout est dit... avant que le bonheur innocent ne reprenne avec les deux tourtereaux. Alors certes ce n'est pas forcément amené de manière très subtile, mais la manière avec laquelle ça dénote du reste de la séquence en venant annoncer le tragique à venir m'a franchement plu, empêchant ainsi de tomber dans la niaiserie en montrant le piège qui se referme.

Dans les bonnes trouvailles on a également un combat à base de tambourins et de cymbales, très bien mis en scène, aussi puissant qu'un combat au sabre, où le montage montre la puissance de la magie déployée.

Mais à part ces quelques passages je dois avouer que, sans m'ennuyer, ça ne m'a pas marqué et il fera parti des films que je vais oublier.