Après avoir sauvé Disney de la déroute pendant des années, Pixar a vu le rapport de force s’inverser à compter de 2009. Les chefs d’ouvres ont, alors, laissé la place à seulement de bons films, voire à des films moyens (à quelques exceptions près dont "Toy Story 3" et "Vice Versa") alors que Disney a repris du poil de la bête en entamant son troisième âge d’or avec "La princesse et le Grenouille". J’attendais donc avec curiosité mais aussi avec crainte ce "Coco" (surtout après le très décevant "Monde d’Arlo")… et j’ai été totalement retourné !!! Car ce film n’est, ni plus ni moins, qu’un petit bijou d’émotion, aussi hilarant que bouleversant et visuellement époustouflant. Une merveille absolue qui, cerise sur le gâteau, peut se targuer de na pas avoir choisi la facilité en prenant pour sujet, le Jour des Morts (enfin, des ancêtres, selon la VF) si chère à la culture mexicaine. Forcément dépaysant, ce choix permet de s’évader (en s’éprenant de cette culture) et d’offrir au public un spectacle extraordinaire. L’arrivée du jeune Miguel dans le monde des Morts est un très grand moment d’émotion visuelle et, nouveau tour de force, la façon dont les animateurs sont parvenus à désamorcer la tension macabre inhérente au sujet est une nouvelle preuve du génie de Pixar. Une autre preuve : la qualité du scénario qui sait parfaitement doser l’humour (le film est très très drôle), l’aventure (on se prend à se passionner pour la quête de Miguel) et l’émotion (toute personne qui n’a pas pleuré au moins une fois pendant le film est définitivement suspecte à mes yeux)… le tout saupoudré de ce superbe sens de la métaphore qui éveillera les petits et parlera aux plus grands. En tant qu’adulte pénible, j’admets avoir trouvé certains rebondissements un peu prévisibles
(notamment concernant l’identité de l’arrière-grand-père de Miguel)
… mais c’est oublier bêtement à qui s’adresse le dessin animé en priorité, à savoir des enfants détendus qui ne se poseront pas autant de questions que moi sur l’évolution de l’intrigue et qui seront, eux, très étonnés ! Ce mini-défaut disparaît d’ailleurs dès le second visionnage où on se laisse définitivement submerger par la beauté tant visuelle que scénaristique de cette histoire. Et, comme si cela ne suffisait pas, "Coco" brille par la qualité de ses personnages magnifiés par son casting vocal français avec un Andrea Santamaria épatant en jeune Miguel, Ary Abittan surprenant d’émotion en Hector, le génial Bernard Gabay en flamboyant Ernesto de la Cruz ou encore Brigitte Virtudes en Mama Imelda. Enfin, une fois n’est pas coutume chez Pixar (qui avait juste timidement tenté le coup avec "Rebelle"), "Coco" est truffé de chansons plus fantastiques les unes que les autres, dont l’extraordinaire "Ne m’oublie pas" (déclinée sur plusieurs versions contraignant le spectateur à passer par un spectre d’émotions assez large). On sort du film avec une émotion assez rare… et lorsqu’on a des enfants, avec l’envie d’être un meilleur père plus présent et attentif. Un nouvel exploit à mettre au crédit de Pixar !