Lars est un peintre de renommée ayant perdu l’inspiration. Toute sa gloire est maintenant derrière lui et il décide de quitte son Danemark natal pour s’exiler au Canada où il va enseigner dans une école. Parmi ses élèves, il fait la connaissance d’Eddie, un élève simplet qui a la fâcheuse habitude, une fois la nuit venue, d’errer dans les bois en slip kangourou pour dévorer tout ce qui lui tombe sous la main. Lars découvre rapidement que toute cette horreur ravive en lui sa flemme artistique, dorénavant, chaque meurtre sera synonyme d’inspirations et chefs d’œuvre picturaux en tout genre.
Vous l’aurez compris, Eddie : The Sleepwalking Cannibal (2012) n’est clairement pas un film (traitant du cannibalisme) comme les autres. Oscillant entre l’horreur et la comédie, le film nous dépeint de la plus étrange des façons, le processus de création qui anime cet artiste, le tout, enrobé d’une pincée d’humour noir cynique.
La stimulation de l'inspiration artistique par le meurtre, tel est le sujet principal de ce long métrage. Une thématique intéressante mais traitée ici de manière trop superficielle. Ni l'aspect psychologique, ni l'ambiance horrifique ou plus humoristique ne sont suffisamment creusés et travaillés pour pour faire de cet "Eddie..." un film digne de ce nom. C'est plat mais pas assez pour provoquer un éventuel effet soporifique. C'est déjà ça...
Une bien étrange bobine, unique produit de son réalisateur à ce jour, qui verse dans la comédie noire plutôt cynique. Le titre, tout aussi étrange, laissait présager d'un objet horrifique de seconde classe et nous prend également à revers, du sang il y en a certes mais l'intérêt est ailleurs. On est ici face à un portrait peu flatteur du monde artistique qui prend place justement dans une école d'art, une réflexion plutôt amère sur l'inspiration et ses tourments. Vendu également comme une comédie, le métrage est loin d'être hilarant mais l'ambiance s'avère assez drôlatique pour amuser suffisamment et l'intrigue se laisse parfaitement suivre, d'autant plus facilement d'ailleurs que les acteurs sont plutôt bons et notamment le fameux Eddie, campé par un étonnant Dylan Smith. Un petit film indé plutôt plaisant au final et qui plus est assez concis, en tout cas ça vaut le coup d'oeil.
Ce petit métrage sur les affres de la création se veut comme une réflexion sur l'art, mais surtout comme un film de genre intelligent. Toutefois, ce mélange des influences (le thriller, la comédie, le splatter movie) se révèle quelque peu convenu, une fois les protagonistes présentés et le décor planté. C'est certes graphique, bien joué, mais il manque un je-ne-sais-quoi qui pourrait, à l'instar de ce que cherche le Lars du film, en faire une oeuvre grandiose, dommage. Et que dire du choix du titre qui révèle tout avant d'avoir vu quoi que ce soit !? Ne pouvait-on juste garder "Eddie" !?