Avis : L'inconnu du lac - Page 7

Huis-clos à ciel ouvert, avec des passages sexe crus mais nécessaires au scenario, ce petit triller porté par 3 très bons comédiens et évoque au final surtout la solitude de la chair et le lien trouble entre le sexe et la mort.

J'avoue que parfois, il y a des choses que je ne comprend pas.
Et l'engouement autour de ce film en fait partie. Sans homophobie aucune, ce film ne sert à rien.

Tout d'abord, ne regardez pas ce film comme s'il s'agissait d'une intrigue policière car d'intrigue, il n'y en pas ou pas plus épaisse qu'un poil...
N'espérez donc pas voir le film à travers l’œil d'un flic qui découvrirait le monde homo et ses mœurs car le flic en question (qui ressemble étrangement à tout sauf un flic d'un polar) ne serait pas dans le film, on n'e ferait pas la différence.
Ensuite sur les mœurs homo. De ce film, j'en conclu que la fellation homo se pratique après moins d'une minute de rencontre. Et cachez vos yeux pieux car l'éjaculation est visible comme rarement dans des films hétéros, y compris floqués du logo -16 ans ! Et ce genre de scène aura valu des carrières de pas mal de producteurs et d'actrices (hormis si ce film est produit par Lars von Trier !

En dehors du personnage principal et d'un bonhomme inactif, aucun personnage n'est attachant. Du coup, cet univers finalement un peu malsain, mais pas vraiment, d'échangistes naturistes gay est dévoilé sans finesse et... sans intérêt certain.
Il n'illustre qu'un univers glauque qui ne dessert à aucun moment le polar - thème qui est censé apporter une clientèle hétéro - vous les spectateurs - venir y découvrir un sujet que très peu porté à l'écran (d'ailleurs, c'est peut-être un tord !) pour un intérêt simplement économique.
Mais ce film m'y fera y finalement revenir à reculons.

Quand je vois la difficulté de certains films populaires ou indépendants à toucher les 4 étoiles... Oui, il y a des choses que je ne comprend pas !

Que dire de L'Inconnu Du lac, film très particulier et marquant mais pour de mauvaises raisons.L'histoire est sans queue n'y tête, enfin si des queues ont va en voir! J'ai rarement voir jamais vu un film aussi répétitif et pourtant j'en vois un paquet. Ça se résume à, plan fixe sur le parking, scènes de dialogues à poil puis sexe dans la forêt. Ceci va se répéter toutes les 10 minutes durant 1h30 pour notre plus grand malheur. Au bout de 15 minutes on a compris le truc et on se dit que ça va être long. C'est lent et il ne se passe absolument rien! Les scènes de sexe en gros plan ne servent à rien, n'est pas Larry Clark qui veut. Alors oui la réalisation est honorable, la photographie est jolie et ce lac est un beau cadre mais ça ne suffit vraiment pas. Les acteurs sont convaincants notamment Patrick d'Assumçao que j'ai trouvé touchant par sa solitude. A noter aussi le mec qui se masturbe a chaque fois qu'on le voit et l'inspecteur qui fait rire tant il n'est pas crédible une seule seconde. On dirait une blague. Les dialogues quant à eux sont plutôt correctes. Alors oui tout n'est pas à jeter dans L'Inconnu Du Lac mais l'histoire n'a aucun intérêt donc je ne peut que lui mettre une note pareil. Mais le pire reste sa fin complètement absente et qui prend totalement le spectateur pour un con! Un vrai foutage de gueule. J'ai vraiment eu l'impression de perdre 1h30 de ma vie. Alors oui les pseudos intellectuel supérieur y verrons quelque chose de mystique ou poétique mais il faut arrêter les gens! C'est juste raté. Je pense que ce film est destiné à un public très restreint, à savoir aux homosexuels qui fantasment sur ce genre de relation, pour les autres, évitez ce film qui ne sert à rien et qui est juste un porno gay avec des moyens.

Un film simple et mystérieux où plane une ambiance à la fois électrique et envoutante. Guiraudie réalise ici une petite perle de simplicité sur un monde à part. Mais sous ses airs de ne pas y toucher le film est d'une grande densité. Le cinéaste nous dépeint une sorte d’anti-Éden déconnecté du monde où les plaisirs de la chair et les relations humaines cohabitent naturellement, où tout reste finalement assez superficiel. On n'ira jamais bien loin dans la connaissance des personnages et les personnages entre eux resteront des inconnus. C'est sur cette ambiance un peu vaporeuse et onirique qu'une histoire de meurtre vient se greffer. Le film prend alors une dimension assez forte et la tension monte en même temps que le spectateur a perdu ses repères. Une expérience osée et un moment spécial.

C'est un peu voyeur, mais l'intrigue criminelle nous accroche. Il faut reconnaître qu'il faut de l'audace pour réaliser ce genre de film.

Un chef d'oeuvre. Une vraie maîtrise de la réalisation et du jeux d'acteurs.

Fut un temps où Alain Guiraudie, à l'instar d'un Brisseau, était un franc tireur du cinéma français. Ses films ne ressemblaient à rien, de connu en tous cas, dans une tonalité hédoniste, jouisseuse et libertaire. L'amour pour tous, hétéro, homo, qu'importe pourvu que les corps, et l'esprit, exultent. Après Les rois de l'évasion, sorte de summum dans cette veine, voici que Guiraudie se retrouve sous les projecteurs de Cannes avec L'inconnu du lac, un film beaucoup plus cadré et rigoureux, un huis clos sexuel, 100% gay, agrémenté d'une trame policière qui apporte peu. Chantre du désir, le cinéaste se fait cette fois plus cru, avec deux scènes explicites qui ne s'imposaient peut-être pas, et abandonne en route une grande partie de sa fantaisie et de son originalité. La lenteur n'est pas un problème en soi mais la répétition, si. Et L'inconnu du lac n'en finit pas de repasser les mêmes scènes avec un naturalisme (et naturisme) désarmant. La lumière est belle mais les dialogues et l'interprétation ne sont pas à la hauteur des ambitions du réalisateur. De là à penser que Guiraudie est plus à l'aise dans un cinéma mal foutu et abracadabrant, il n'y a qu'un pas que l'on peut franchir aisément.

Alain Guiraudie est en net progrès pour moi, depuis "Le Roi de l'évasion" - sur le plan technique d'abord, avec une vraie mise en scène et non un enchaînement erratique de séquences (de là cependant à justifier d'une récompense de ce chef à Cannes...), et sur le dessein. Mais le passage du cabinet de curiosités (objet filmique non identifié, hautement "foutraque") au curiosa (homos en vase clos, même à ciel ouvert, entre parking conduisant au lieu de la drague estivale relayant les "backrooms", et donc lac à portion de plage naturiste réservée et bosquets accueillants) perd en fantaisie et se surcharge en passages de sexe "gay", qui auraient gagné à être moins frontaux, plus suggérés, moins complaisants, donc représentés avec plus d'imagination que des cadrages explicites, très explicites (interdiction aux moins de 16 ans, ultra justifiée). Cette overdose de sexe me conduit à ne pas noter au-dessus de la moyenne (mais, selon moi, "Le Roi de l'évasion" ne méritait pas plus d'une étoile) ! Pour le reste, le fond de l'histoire (la passion amoureuse, entre Eros et Thanatos, avec la balance penchant irrésistiblement vers le second, fils auto-engendré de Nyx - fin impressionnante où la nuit gagne au propre comme au figuré Franck, le personnage central) est estimable. Au bord de ce lac, on y bronze, on y b., mais on y parle aussi (les dialogues sont souvent fort drôles - sans que l'on sache si c'est volontaire ou non), on y meurt enfin.... Les 4 rôles principaux (outre Franck, "l'inconnu" alias Michel, Henri l'ambigu deus ex machina et le policier) sont tenus avec opportunité. Devrait faire mieux que les 33.000 et quelques du "Roi" (en dépit de l'interdiction aux jeunes mineurs).

Un film absolument magnifique aussi bien par le fond que par la forme. Tout d'abord une bande son quasiment unique dans l'histoire du cinéma moderne , puisqu'il n' y a absolument aucune musique aucune chanson , mais des enregistrements de sons réels absolument envoutants . Le bruit du vent , les clapotis de l'eau du lac, le bruit des feuilles, et des corps qui passent dans les bosquets, tout cela crée une atmosphère mystérieuse et enivrante . Ensuite la qualité des cadrages , chaque plan est étudié avec soin , se rapprochant d'une perfection, on est proche d'un académisme de fin d'étude , mais là encore on n'est plus habitué à une telle perfection dans le cinéma contemporain. Enfin la qualité de la photo: des crépuscules remarquables , du soleil filtrant , des coucher de soleil, des sous bois, le noir obscur des cinq dernières minutes. Superbe !. Et puis enfin le scénario, ces hommes qui viennent dans leur petit coin de paradis, l ' Eden , où on est nus , où l'on fornique selon son bon plaisir. Presque un monde idéal , fait d'amour , d'eau fraîche, de soleil et de nature . Mais la réalité humaine rattrape ces hommes , et par la même occasion les spectateurs. Non l' Eden n'existe probablement pas? La nature humaine reprend le dessus, l'homme n'est pas naturellement ( naturistement) bon. Le mal est en lui. Dans les livres anciens Eve mangea la pomme, ici dans ce monde masculin , Adam commet un crime, alors que tout lui souriait. L'utopie n'existe pas . Le policier qui enquête le comprend bien , il sait vite qu'il ne résoudra pas l'énigme, car finalement tout cela est dans l'ordre naturel des choses. Même le crime fait partie du tableau , qui n'est pas un vrai paradis. Les acteurs sont excellents, remarquables , justes, ( on devine la très bonne direction d'acteurs) , et les scènes de sexe, quoique exécutées par des doublures sont très bien insérées, et esthétiquement très réussies.

c'est ni plus ni moins du porno; chic, mais du porno quand même avec un fond d'histoire policière...c'est plutôt ennuyeux, reste l'esthétique des acteurs, que l'on peut admirer dans toutes les positions et sous toutes les coutures ! et l'on veut nous faire passer ça pour une oeuvre géniale ? merci bien, mais c'est à peu près à la portée de n'importe qui à la condition de trouver des acteurs prêts à se déshabiller. shortbus était bien plus subversif !

Un pur chef d'oeuvre de mise en scene, de travail d'acteur et de photographie.
Ce huis clos en plein air, ce désir fou d'amour de sexe et de mort dresse un portrait respectueux, cruel et plein d'humour de notre condition humaine.

Débuté comme un Rohmer estival en milieu gay, le film dévie très vite vers le suspense policier et psychologique. Une grande réussite.

Acclamé par une certaine critique française qui l'a porté aux nues, "l'Inconnu du Lac" est - logiquement ? - une déception pour le spectateur qui n'est pas forcément enthousiasmé par les scènes de sexe explicite (comme on dit) et homosexuelles au demeurant. Si l'on doit reconnaître une indéniable "fraîcheur" au sujet du film de Guiraudie - la drague homo au bord d'un lac estival, et ses dangers, poisson géant ou serial killer -, il est difficile de ne pas trouver le film, malgré ses énormes qualités, un peu inabouti : avec son final suspendu par trop facile, avec une vraie difficulté à trancher entre hédonisme sympathique et opposition eros-thanatos sur fond de suspense (hitchcockien ou presque), Guiraudie nous frustre autant qu'il nous charme. On oubliera ce demi-échec sur le "fond" du film en se remémorant la beauté vitale de la nature regardée ici comme lieu de jouissance sans entrave, en savourant le charme de personnages vraiment touchants, filmés par Guiraudie avec une empathie communicative, mais aussi en admirant la détermination peu commune des choix narratifs effectués ici : unité de lieu, de temps et d'action suivant les règles classiques, illustrés par le plan récurrent du parking. Oui, un film décevant, mais néanmoins remarquable.

Un huis clos qui vous enferme dans une tension palpable du début à la fin tout en silence et en douceur.
Un magnifique voyage dans l'univers du crime passionnel.

Je remonte la note que je pensais lui mettre à chaud après la séance.... parce qu'il me reste dans la tête et par forcément sur ce qui m'a choqué au premier abord, c'est à dire les scènes très crues.... Non, ce n'est pas qui me revient en tête mais plutôt la réalisation, très réussie malgré un scénario casse-gueule puisque l'intégralité du film ne se passe qu'autour de ce lac. Cela m'a permis de découvrir un univers qui m'était jusqu'à présent inconnu et dont on se fait des à idées préconçues par la morale générale sur l'homosexualité.
L'ambiance du film y est assez pesante et un léger suspens plane au dessus de tout ça. Cela donne un film original qui marquera les esprits.
A vous de vous faire votre avis, vous ne serez pas indifférent en tout cas.