Avis sur La Dame de pique

Le film s’inspire, à la fois, de la nouvelle éponyme (1834) d’Alexandre Pouchkine (1799-1837) et de l’opéra (1890) qu’en a tiré Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893). Il y a déjà eu 10 adaptions au cinéma (dont 2 films russes en 1910 et 1916) et à la télévision. Le film est construit comme une mise en abyme : la grande cantatrice Sofia Mayer, après avoir quitté l’U.R.S.S., revient en Russie pour monter l’opéra de Tchaïkovski et y jouer la comtesse dans le rôle-titre tandis que sa nièce, Lisa, jouera sa petite fille. André (prodigieux Ivan YANKOVSKIY, 26 ans), ami de cette dernière, insiste pour obtenir le rôle d’Hermann (qui recherche la martingale de la comtesse) spoiler: et accompagne la cantatrice (manipulatrice et vénéneuse) dans son addiction au jeu (notamment du pharaon où chaque carte tirée est gagnante ou perdante), dans un casino « clandestin » sous un supermarché et se trouve pris au piège comme le personnage qu’il doit jouer
. C’est un film sur l’argent qui corrompt, aliène et rend fou.

Film qui fait référence à l'opéra homonyme de Tchaïkovsky, tiré d'un roman de Pouchkine.
L'idée est simple : les chanteurs de cet opéra donné dans un théâtre de Moscou vivent dans la vraie vie les mêmes tourments que les personnages qu'ils incarnent sur scène.
Ainsi le chanteur qui incarne Hermann est dévoré par l'ambition et la passion du jeu, dont il ne pourra être sauvé par Lisa, sa fiancée. Innovation par rapport à l'opéra : la comtesse très âgée évoquée par Tchaïkovsky est devenue une diva sexy dont le jeune Hermann s'éprend.
Le film sera surtout apprécié par ceux qui connaissent déjà l'opéra de Tchaïkovsky, dont les airs servent de fil rouge musical.
Mise en scène efficace, acteurs excellents, on passe un bon moment, même si la vraisemblance n'est pas vraiment le point fort du scénario. A signaler : une scène de roulette russe d'anthologie à la fin du film.