De tous les long-métrages du studio aux grandes oreilles, Fantasia a été et sera pour encore longtemps le plus ambitieux, innovant et surprenant. Né de l’association de Walt Disney et du chef d’orchestre Leopold Stokowski, et développé en parallèle de Pinocchio, Fantasia est une superbe fresque musicale, composée de quelque uns des plus grands morceaux de musique classique, le tout illustré avec un brio certain par les équipes Disney. Pour autant ce film, qui fait clairement figure d’œuvre expérimentale, est aussi somptueux que particulier, et s’il ne parait pas malvenu de le qualifier de chef d’œuvre intemporel, celui-ci n’est pas irréprochable. Je pense notamment aux interludes didactiques, à la finalité mi-figue mi-raisin de mon avis : elles structurent le long-métrage, le rendent plus accessible, mais le revers de la médaille est alors une certaine perte d’immersion. Néanmoins leur présence se trouve conforter par l’absence d’une intrigue globale, Fantasia se composant de sept séquences animées en tous points distinctes les unes des autres (le film est une expérimentation audacieuse après tout) ; concernant ces mêmes séquences, si l’on se doit de reconnaitre leurs beautés visuelles respectives enchanteresses, et bien entendu des bandes sonores grandioses, il n’en est pas de même en terme d’intérêt pur. Ainsi, le long-métrage piétine quelque peu au départ, puis gagne définitivement notre attention avec le mythique Apprenti Sorcier, à la suite de quoi Fantasia ne va cesser de monter en puissance, alternant entre les tons et ambiances onirique, folklorique ou bien sombre… pour finalement se conclure avec calme. En résumé Fantasia n’a pas volé son statut de chef d’œuvre, mais est tout aussi atypique de par ses nombreuses innovations ; à découvrir sans tarder si ce n’est pas déjà fait donc, car voilà un Disney bel et bien unique en son genre, et dont l’expérience ne manquera pas de vous marquer d’une manière ou d’une autre.