Troisième long-métrage des Studios Disney, Fantasia demeure encore aujourd'hui inégalé, intemporel. Véritable bizarrerie audiovisuelle par excellence, le film, divisé en huit parties, propose un même thème : la musique, distillée en trois genres ; la musique illustrative, la musique narrative et enfin la musique absolue. Présenté et expliqué par un narrateur avenant, ce "cours" de musique original d'une durée de presque deux heures nous entraine dans une progression où se mêlent avec cohérence images magnifiques et musique classique. De Bach à Schubert en passant par Tchaïkovski, Stravinski et Ponchielli, Fantasia n'est ni plus ni moins qu'une ode magistrale à la musique, à la fois représentative d'histoires enchanteresses (le cultissime Apprenti Sorcier avec Mickey, la création du monde, l'hilarant ballet des animaux...) et source d'imagerie féérique comme en témoigne le premier segment où nous pouvons voir tour à tour des chardons, des fées et des champignons danser sur le fameux "Casse-Noisette" de Tchaïkovski. Mis en scène par dix réalisateurs confirmé, le long-métrage merveilleux et enchanteur devient très vite une expérience autant sonore que visuelle, les cours dessins animés que nous voyons nous projetant dans différents univers colorés à la qualité sans pareille, que ce soit caustique avec la "Danse des Heures" où hippopotames, autruches et crocodiles dansent côte à côte ou la "La Symphonie Pastorale" avec ses divinités grecques rondes comme des coins, ou alors la sublime et terrifiante "Nuit sur le Mont Chauve" qui met en scène un démon particulièrement effrayant rassembler diverses créatures diaboliques. Film quasiment unique en son genre, transporteur d'émotions, Fantasia reste une œuvre complexe, techniquement impressionnante où l'on voit le génie de Walt Disney à allier deux arts distincts pour notre plus grand plaisir. Si les plus petits seront rebutés face à ce dessin animé sans dialogues, les plus grands et les plus raffinés y trouveront sans conteste leur bonheur, cette aventure musicale scindée en plusieurs segments tous aussi différents les uns que les autres étant un chef-d'œuvre accompli impérissable. À voir coûte que coûte.