Avis sur La Révélation d'Ela

D'emblée, dans La révélation d'Ela, c'est la tristesse du visage de son héroïne qui capte l'attention, qui laissera place à des crises d'anxiété. Le film de la réalisatrice turque conte l'érosion d'un couple au milieu du gué. Sobrement, le réalisme du quotidien constituant comme une sorte de suspense lancinant, à condition d'accepter son côté lancinant, introspectif et presque lugubre. Ela est une photographe célèbre, son mari un architecte reconnu et leur fille vole de ses propres ailes. Une vie aisée, faite de mondanités et de conversations anodines dans des bars ou restaurants chic d'Istanbul. Il est tentant de comparer le cinéma d'Asli Özge à celui de ses compatriotes Erdem et surtout Ceylan. Il s'en démarque cependant par son caractère urbain, sa mise en scène rigoureuse et son esthétisme froid. Ce n'est pas le plus palpitant des films, sur un sujet mille fois traité, mais le style de la réalisatrice retient cependant (un peu) l'attention et évite au film de susciter un sombre ennui.