Bon ben voilà une bien belle découverte que ce Hatchet III. Franchement je ne connaissais pas la saga, mais ce film donne en tout les cas envie de se lancer dans le visionnage des deux autres films.
Le casting n’est certes pas l’atout phare de cette petite série B, mais il est rempli tout de même par quelques acteurs de qualité et plutôt rodé au genre, ce qui se ressent. Kane Hodder, dont on ne voit (encore) pas le visage prend son rôle très au sérieux et livre une prestation de méchant très convaincante, Danielle Harris en revanche est une héroïne un peu fade, dont l’interprétation est heureusement compensé par une Caroline Williams qui s’impose clairement avec son rôle classique certes, mais relevé. Je relève quelques seconds rôles de qualité par ailleurs, avec un Zach Galligan bien loin des gremlins, et Derek Mears dont la phase d’apparition est assez réjouissante. Globalement, sans atteindre des sommets, Hatchet III peut s’appuyer sur des acteurs assez solides pour ne pas dépareiller.
Le scénario va directement à l’efficacité pure et dure, et c’est vraiment le choix qu’il convenait de faire. Le film est court (1 heure 15), il est sans temps mort, l’action pulse vraiment, les scènes horrifiques se succèdent à un rythme effarant avec une teinte second degré générale bien amenée. Sachant pertinemment qu’il est impossible de renouveler en profondeur le genre, Hatchet III fait le choix d’offrir au spectateur ce qu’il est venu chercher en quantité, et le résultat est tout à fait réussi et hautement divertissant, évidemment pour l’amateur du genre.
La mise en scène est soignée et très propre. Il semble que ce soit le premier film de BJ McDonnell et le résultat est à la hauteur. Il parvient d’une part totalement à rendre lisible et clair les meurtres, de sorte qu’on en profite, il insuffle une belle dose de tension en reprenant intelligemment quelques morceaux d’anthologie du cinéma (une des fusillades fera furieusement penser à Predator premier du nom), et il parvient, chose pas forcément simple, à exploiter suffisant ses décors pour nous plonger réellement au milieu d’un bayou ! La photographie n’est pas en reste, offrant des scènes nocturnes soignées et jamais trop sombres, et mâtinant cela d’une esthétique qui pourra rapprocher quelques morceaux du film du Monde Perdu. La référence au Tyrannosaure qui est d’ailleurs faite dans le film ne me surprend guère, car je pense clairement que Hatchet III doit aussi beaucoup, au niveau esthétique, au film de Spielberg. Le résultat ne manque d’ailleurs pas d’allure. Les décors enfin sonnent très juste et on fait l’objet visiblement d’une réelle attention. J’ignore le budget du film, mais indéniablement Hatchet III a une allure assez classieuse et assez raffinée. Coté effets horrifiques, Hatchet III se complait clairement dans le gore qui tache. C’est souvent envisagé sous un angle humoristique, comme en témoigne nombre de réactions des personnages, mais visuellement le résultat est à la hauteur. Le sang gicle partout, les mises à mort sont aussi nombreuses que variées, il y a de l’audace, et si tout n’est pas d’une perfection technique exceptionnelle, indéniablement c’est une des meilleures surprises dans le genre de ces dernières années. Enfin la bande son est relativement travaillée, mais est peut-être un peu en retrait tout de même.
Je conclurai en disant que l’on a là un métrage très solide, qui dans le registre horrifique est une vraie bonne surprise. Grand-guignolesque à souhait, souvent drôle, doté d’un méchant charismatique, ultra-rythmé, porté par des acteurs suffisamment convaincants, Hatchet III est un excellent métrage de soirées horrifiques entre amis (déconseillé cependant aux plus sensibles car parfois c’est tout de même bien gore). Je lui accorde 4.5.