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    Ilo Ilo
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    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 8 septembre 2013
    Le rapport à l'étranger, et plus particulièrement au travailleur immigré, est un sujet tellement négligé par le cinéma asiatique que lorsqu'un jeune réalisateur prometteur s'en saisit, le spectateur fête Noël avant l'heure. Et cette année, il est gâté : rien ne trouble sa séance, pas même l'idée que le film aura coûté la vie à quelques pêcheurs japonais naviguant au large des côtes chinoises ou coréennes. En effet, l'exploité -sans trop de mauvaise conscience- est ici Malaisien, Indonésien ou encore Philippin : le voilà, le Mexicain de l'Est-Asie auquel pense Sean Ellis quinze minutes avant de s'endormir (1). Il fait le régal des dragons, et en l'occurrence de Singapour. Ainsi, tout s'explique : en bon enfant de la cité-État orientale, Anthony Chen est un prodige de petite taille qui veut faire comprendre au spectateur que son pays natal n'est pas qu'un repère de pirates et de millionnaires. Il emploie donc tout son talent à montrer que l'ordre et la pauvreté y règnent, crise domestique et crise économique à l'appui.
    Singapour est un bout de terre d'accueil : bien qu'il y fasse trop chaud pour boire du bouillon (2), ses frontières sont complètement poreuses. Aussi la famille Lim, qui parle le manglais, un mélange de mandarin et d'anglais, trouve-t-elle sans mal une nounou-bonniche bon marché. La jeune fille en question s'appelle Teresa ; elle a quitté la province philippine d'Iloilo et son petit garçon pour venir s'occuper de celui d'une autre femme contre rémunération. Bingo, elle atterrit dans le foyer idéal : la mère ne cache pas son sentiment de supériorité, le gamin la bat systématiquement à cache-cache et le père a d'autres chats à fouetter, comme se balader en slip. Autant dire que le réalisateur fait beaucoup avec peu : si d'un scénario fort convenu découle un film si riche, c'est qu'il parvient à donner une profondeur à ses personnages et à développer leurs relations avec une grande finesse.
    Il prend d'abord soin d'éviter les clichés : la mère n'est pas odieuse, le gamin n'est pas indomptable, le père n'est pas un porc libidineux et la nounou-bonniche n'est pas une victime. Il s'efforce ensuite d'accorder à chacun la même attention bienveillante, laquelle témoigne de l'amour qu'il leur porte et du caractère partiellement autobiographique de l'œuvre. Se dessine alors une opposition entre les parents, mous, paumés et joués, et les deux autres, énergiques, futés et joueurs. Pour sûr, madame et monsieur Lim font la paire : elle, aussi épuisée qu'épuisante, suspecte son employée et se laisse duper par un charlatan répondant au nom de Jimmy Goh ; lui, aussi désespéré que désespérant, n'a pas de meilleure idée afin d'avoir la paix que de remplacer un Tamagotchi par de véritables poussins. À l'inverse de ce couple au potentiel comique certain, Jiale se sert de ses poings et trouve la combinaison gagnante du loto, tandis que Teresa se prête au jeu de ses employeurs, quitte à renier son dieu.
    Mais Ilo Ilo traite avant tout des rapports qu'entretiennent ces personnages attachants qui appréhendent différemment la dure réalité. Et sur ce point, Anthony Chen fait preuve de subtilité, d'une part en substituant progressivement le personnel au social, d'autre part en refusant de verser dans le pessimisme : ni le mépris de classe ni la rivalité qu'éprouve la mère envers celle qui lui vole son fils ne se transforment en haine. Car il naît entre Teresa et Jiale, qui ont tous les deux un manque affectif à combler, une belle complicité, presque salvatrice, qui renforce l'intensité dramatique de la scène de séparation. D'ailleurs, celle-ci a pour cause la situation financière de la famille, et non ses tensions internes.
    En somme, il se dégage de ce film réaliste et intimiste une nonchalance qui contraste avec la rigidité de la société singapourienne, dont le spectateur se demande si en quinze ans, elle a tenu sa promesse de progrès si justement rappelée (3).

    1) Voir la critique de Metro Manila de Sean Ellis.
    (2) Cette fois, ce n'est pas un préjugé, j'ai vérifié sur Wikipédia.
    (3) "We, the citizens of Singapore,/ pledge ourselves as one united people,/ regardless of race, language or religion,/ to build a democratic society/ based on justice and equality/ so as to achieve happiness, prosperity and/ progress for our nation." Singapore National Pledge
    traversay1
    traversay1

    3 088 abonnés 4 622 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 septembre 2013
    Ilo Ilo du singapourien Anthony Chen méritait-il sa Caméra d'Or à Cannes ? Voire. C'est un bon film, sensible et délicat, dont la principale qualité est la subtilité dans la description des clivages sociaux, mais qu'il est difficile d'estampiller chef d'oeuvre pour autant. Ilo Ilo est un peu victime de sa discrétion et de sa modestie alors qu'il dépeint des rapports extrêmement violents au sein du système singapourien particulièrement rigide où toute transgression est immédiatement punie. La crise financière de 97, avec ses licenciements en cascade, donne une note dramatique au film (suicides) que Chen se contente d'enregistrer sans l'amplifier. Le film est un peu atone mais cela évite au moins le côté convenu de ce que l'on était en droit de redouter dans cette relation qui s'établit entre un gosse turbulent et sa nounou, immigrée philippine. Dysfonctionnement de la cellule familiale, racisme latent, asservissement social, système éducatif coercitif : ce ne sont pas les thèmes qui manquent dans ce premier long-métrage attachant qui manque juste un peu de relief pour séduire davantage.
    Pascal C.
    Pascal C.

    23 abonnés 113 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 septembre 2013
    Un film touchant et dur sur la condition du monde moderne et les immigrés mais aussi la relation entre un nounou et un jeune garçon en souffrance. À voir.
    Patrick Braganti
    Patrick Braganti

    83 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 septembre 2013
    Ce qui relève de l’apprivoisement de Jiale par Teresa, qu’il considère d’abord, avec mépris et méchanceté, comme une esclave à son service, et de l’évolution (somme toute attendue) de leur relation hostile vers une authentique amitié ne constitue pas le principal intérêt du film. Tout simplement parce que ce type d’histoires est universel et ne possède rien de particulier qui mérite qu’on le salue plus que nécessaire. C’est davantage la dimension sociologique qui retient l’attention du spectateur, surtout s’il est à la fois curieux des mœurs des régions sud-asiatiques, comme néophyte dans leur connaissance. Ici se joue le rapport de classe – et donc de force – entre les Singapouriens en général et les Philippins considérés comme inférieurs, mais aussi entre les autochtones eux-mêmes. Une autre employée émigrée prévient sans ambages Teresa qu’ « ici il n’y a pas de place pour Dieu ». En effet, les relations entre adultes, comme celles entre ceux-ci et les enfants, à la maison ou à l’école, sont empreintes de violence et de brutalité (morale bien plus que physique, même si le châtiment corporel infligé comme exemple n’est pas exclu) et contaminées par la pression économique et sociale qui parait constituer leur spécificité. Le père qui va bientôt perdre son emploi et la mère qui tape à la chaine des lettres de licenciement courbent l’échine et acceptent leur sort. Curieusement, alors qu’ils ont encore un poste important tous les deux et sont à même d’employer une ‘gouvernante’ qui devient du coup le quatrième membre de la famille, ils vivent au premier étage d’un immeuble sans charme, supportant les bruits d’en bas.

    L’histoire banale d’un petit garçon difficile qui devra apprendre à se prendre en charge lui-même aurait pu être quelconque et inoffensive si elle ne s’était progressivement chargée de tension et d’un risque d’implosion encore augmenté lorsque Teresa prend l’ascendant sur la mère de Jiale en parvenant à l’apaiser et à lui apporter au final l’attention et l’affection que sa famille occupée et engluée dans ses difficultés matérielles ne pense même plus à lui donner. S’il subsiste bien l’espoir incarné par la transformation du garçon, persiste aussi, et probablement de manière plus accentuée, un constat terrible sur la déliquescence et la cruauté des rapports humains à l’heure où ils sont menés par l’économie, y compris et surtout quand celle-ci vacille. La noirceur en filigrane est cependant atténuée par la fluidité et la simplicité de la mise en scène, pleine de sensibilité et de délicatesse.
    reymi586
    reymi586

    401 abonnés 2 444 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 septembre 2013
    Je vais rarement voir des films asiatiques au cinéma mais j'avais un bon feeling pour celui là qui vient de Singapour. On découvre déjà une culture très différente de la notre mais où les préoccupations restent les mêmes. L'histoire de cette immigrée philippine et de ce garçon singapourien est très touchante. Les acteurs sont d'ailleurs excellents. Une belle première oeuvre pour Anthony Chen.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 5 septembre 2013
    Maitrisé, formellement réussi, et liant plusieurs thématiques intéressantes, Ilo Ilo manque quand même un peu de coffre pour être un vrai grand film. Mais c’est très prometteur pour son jeune réalisateur.
    guifed
    guifed

    54 abonnés 286 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 septembre 2013
    Caméra d'or au Festival de Cannes 2013, Ilo Ilo consacre l'irruption fracassante d'Anthony Chen dans le monde du cinéma. Un réalisateur asiatique talentueux (un de plus) qui n'en restera sûrement pas là. On peut même penser que ce n'était là qu'une mise en bouche, avec Ilo Ilo. Le film est beau. D'un esthétisme à faire pâlir d'envie les plus grands réalisateurs contemporains. Seulement voilà, il ne suffit pas de manier la caméra avec virtuosité. Il faut aussi qu'elle soit portée par une écriture au moins à la hauteur de la ré, le scénario de ce Ilo Ilo était certes bon, mais pas assez novateur pour pouvoir prétendre à plus qu'une caméra d'or. La relation entre un jeune garçon délaissé par ses parents avec sa nounou, nounou qui finit par prendre la place de la maman dans le coeur du petit, et le tout sur fond de crise financière à Singapour, avec un père au chômage et une mère inquiète pour son futur bébé. C'est du déjà vu. En revanche, les plans figés ou les ralentis apportent l'émotion qui manquerait autrement à l'ensemble: le cachet conféré au film par la réalisation a tendance à magnifier son scénario vacant. Ca suffit pour se rendre compte de la trempe du monsieur qui est derrière la caméra: un futur grand assurément.
    vidalger
    vidalger

    291 abonnés 1 226 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 octobre 2013
    Le jeune réalisateur Anthony Chen nous raconte l'histoire d'une famille de petits employés de Singapour, à la fin des années 90. Cette famille a recruté une nounou philippine, Teresa, qui a notamment la charge d'un enfant turbulent, Jiale. Si l'aspect documentaire de ce film (un pays rarement vu au cinéma, la condition des domestiques exploités et méprisés, le début de la crise asiatique) étouffe un peu l'intérêt que l'on peut porter à cette histoire, on finit par prendre du plaisir à pénétrer peu à peu dans l'intimité de cette famille. La grande force de Chen est de rester à la hauteur de ses personnages et de ne jamais les juger. Peu d'intensité dramatique et une qualité technique médiocre nous font quand même nous interroger sur le mystère de l'obtention d'une "caméra d'or" pour un
    premier long métrage pas particulièrement original.
    elriad
    elriad

    380 abonnés 1 784 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 juin 2014
    ce petit film singapourien avait tout pour devenir grand, mais s'il possède de nombreuses qualités, il lui manque tout de même ce petit supplément d'âme pour le faire passer dans la catégorie des très bons films. Oui, on parle de la crise, mais on la survole seulement... Oui, on parle de ces femmes Philippines et de leur exploitation, mais là aussi les bons sentiments prédominent. Le problème avec "Ilo Ilo" est sa volonté de demeurer dans le policé, sa propension à ne pas vouloir sortir des clous, ce qui du coup rend aussi à l'arrivée le film plutôt gentillet. dommage...
    betty63
    betty63

    13 abonnés 428 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 juillet 2014
    Je n'ai pas compris pourquoi ce film très banal a remporté un prix. Des films asiatiques j'en connais, j'en ai vu des tas et j'aime ce cinéma sauf que là c'est d'un plat ! Il n'y a rien dans ce film, ni émotions, ni histoire, ça se traîne pitoyablement. Il n'y a que des survols d'histoires possibles mais rien de profond, le cinéaste a surfé sur quelque chose qui aurait pu aboutir mais à ne vouloir s'impliquer dans rien de précis ce film manque cruellement de relief et je regrette même d'avoir été jusqu'au bout.
    basset lune
    basset lune

    2 abonnés 22 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 septembre 2013
    Ilo ilo est un très joli film, une histoire toute simple merveilleusement interprétée et touchante. À voir absolument.
    Julien D
    Julien D

    1 101 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 septembre 2013
    Le cinéma singapourien s’est trouvé un grand réalisateur en la personne d'Anthony Chen qui, pour son premier film, récompensé à juste de la Caméra d’or cannois, réussit à poser un regard cynique sur les troubles sociaux et économiques qui gangrènent son pays. Sur fond de comédie familiale pleine de fraicheur, ce sont bien les relations compliquées, pleine de mépris et d’incompréhension, entre les personnages qui font de son long-métrage une œuvre cruelle et terriblement fataliste. La sensibilité dont font preuve les acteurs (à commencer par le tout jeune Koh Jia Ler en diablotin indomptable) et le sens du détail avec lequel sont ainsi décortiquées les tensions entre les membres de cette famille en crise et leur femme à tout faire ne font qu’en accentuer le coté attendrissant de ce drame socio-psychologique que nous a signé un jeune auteur dont la carrière a tout intérêt à être suivie de près.
    Hubert Guillaud
    Hubert Guillaud

    117 abonnés 126 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 janvier 2017
    La caméra d'or d'Anthony Chen dresse le portrait d'une tendre complicité entre un jeune garçon difficile et une nounou des philippines dans un Singapour de la classe moyenne saisit par la crise. Une bien sage chronique, un bel et délicat équilibre qui manque tout de même de surprise.
    islander29
    islander29

    758 abonnés 2 272 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 septembre 2013
    Portrait d'une famille de Singapour....
    Le petit est une tête à claque, mais il s'attache à sa nounou......
    Voila en gros pour le synopsis......
    Je pense qu'il manque une certaine tension dans les dialogues et chez les personnages, peut être même dans le scénario....
    Après cela se regarde avec douceur, mais peut être pas avec tendresse.....C'est un peu dommage.....
    Très peu d'extérieurs aussi, et l'on navigue dans la maison, avec les angoisses du père et de la mère, les soucis d'argent.....
    La musique passe relativement inaperçue (?), le cadrage et les plans parfaitement maitrisés....
    Par certains côtés, on est plus proche d'un cinéma japonais que d'un cinéma chinois....
    Une scène sort du lot (celle dans le cimetière, esthétique et émouvante)......
    Le film est assez discret mais se laisse regarder, il manque un peu de passion....Je pense quand même le revoir avec plaisir quand il sera diffusé sur petit écran......
    A vous de voir......
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 169 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 mars 2015
    Caméra d’Or en 2013, ce long-métrage singapourien, raconte les rapports entre deux classes sociales. C’est un film intime et discret, qui reste prudent sur ses gestes et préfère être poivré dans ses mots. Ilo Ilo est un film simple, mais d’une grande intelligence car il ne juge aucun des partis. Le jeune garçon est bousculé entre les deux camps et s’avère touchants sous ses apparences turbulentes. Pour son premier film Anthony Chen entre dans la cour des cinéastes à suivre. Mais on attendra de son second moins de pudeur afin de ne pas rendre ses films trop linéaires.
    D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
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