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    States of Grace
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    254 critiques spectateurs

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    Manu711
    Manu711

    51 abonnés 850 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 janvier 2015
    Le genre de film qui nous fait hésiter tout du long. Des scènes d'une émotion rare noyées dans un récit linéaire plus ou moins ennuyant et déjà vu. Du très bon et du moins bon, donc. Le film est très agréable à regarder car il est bien réalisé et les acteurs attachants (même si les seconds rôles auraient beaucoup gagné à être plus développés), mais le propos n'est pas très pertinent et original. Dommage, car les intentions sont très bonnes.
    Piwi47
    Piwi47

    30 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 avril 2014
    Sélectionné et acclamé dans de nombreux et prestigieux festivals internationaux – dont Deauville – States of Grace, premier film porté par la jeune et talentueuse Brie Larson, est une œuvre qui compte et dont on ressort forcément les yeux rougis, profondément ému et amoureux de son héroïne. Destin Cretton, Brie Larson, indéniablement deux artistes à suivre.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 29 avril 2014
    Grâce de nos ados
    De "Juno" à "Smashed" sans éviter l'excellent "Little Miss Sunshine", le cinéma indépendant américain a connu récemment de très beaux jours. La recette miracle fonctionne toujours à merveille. Mise en scène épurée, personnages attachants, chouette musique et surtout des histoires de vies touchantes. Mais il faut admettre que ce rouage peut facilement s'enrayer et devenir extrêmement lassant. C'est d'ailleurs l’inquiétude que peut laisser les premières secondes de ce film.
    Ouverture classique sur un dialogue en fond sonore d'un écran encore vide. Ces tout premiers instants un peu classiques sont les seuls qui soient bancals. Du reste, "States of Grace" livre une histoire bouleversante et touchante sur un ton drôle. Un humour cynique délicieux porté par des personnages pleins de vie.
    La sensibilité de Grace, le dynamisme de Mason, la maladresse de Natte, la fragilité de Jayden, la réserve de Marcus, la folie Sammy sont très justement marqués dans l'écriture et l'interprétation. Tout ces traits de caractère nourrissent une singularité du récit et nous apportent un flot d'émotions. On s'attache très rapidement aux personnages.
    Raconter la vie au sein d'un Centre de Détention pour Mineurs peut permettre d'aborder beaucoup de problématiques et de relations passionnantes. "States of Grace" se focalise sur les échanges entre les animateurs du centre et les jeunes. Cela permet de traiter avec bonté la question de ce qu'il y a après le passage dans ce centre.
    Dans les difficultés que rencontrent le couple Grace-Mason et leurs vécus, l'étroite relation entre les usagers et leurs encadrants est d'avantage liées. On sent immédiatement une certaine fraternité régner.
    Le contexte dans lequel nous plonge "States of Grace" se construit progressivement et subtilement. L'écriture et la mise en scène réussissent à nous surprendre avec finesse autant qu'elle nous dévoile petit à petit les éléments précis du récit. Le film ne perd pas temps pour amuser. Après avoir écouté attentivement une drôle d'anecdote on est surpris une première fois par l'irruption de Sammy. Pour ceux qui sont interrompus dans leur potins cela semble habituel, presque rituel, de courir après cet ado à moitie nu et apparemment complètement paumé. Malgré l'alarme de cette scène précise, la suivante nous prend encore de court en dévoilant l'intérieur de la façade calme vue jusque là. Contre-pied très juste qui lance une suite d’enchaînements parfaitement cadencés.
    C'est toute la force de "States of Grace" de ne jamais appuyer ses effets et son propos. A l'image de leurs rôles principaux, le scénario contourne le fait qu'il soit implanté dans un Centre de Détention pour Mineurs. C'est le rôle des animateurs d'éviter aux jeunes de ce sentir séquestrés et privés de liberté, celui du film de ne pas enfermer le spectateur dans une ambiance glauque et fataliste. D'où la focalisation du récit sur ce petit cercle. On ne voit que très peu le directeur du centre, pratiquement pas du tout les parents des détenus et jamais le reste du personnel ou autres personnes liées au lieu. Cela nous conforte dans un échange purement constructif. Dans un rôle un peu de grands frères, les quatre encadrants ont une relation qui laisse parfois place à la légèreté avec ces ados en difficulté. Ils semblent tous avoir un passé chargé qui résonne comme une légitimé dans la discussion avec eux.
    Un seul des personnages ne partage pas cette collégialité de la cicatrice. Natte commet pour commencer une bévue magistrale. Il se présente en se disant honoré d'aller sur le terrain auprès de "jeunes défavorisés". Évidement cela créer un fossé et souligne un conflit générationnel mais surtout culturel. Toutes ces bourdes sont aussi consternantes que touchantes. Une naïveté très humaine.
    Chacun des personnages apporte un moment de grâce, mais c'est bien le rôle titre qui illumine massivement "States of Grace". Brie Larson est absolument bluffante tant elle est crédible dans la peau de cette meneuse de foyer pour adolescents en difficulté. Rôle pourtant à mille lieux de ses débuts dans l'excellente série United States of Tara ou son apparition plus récente dans Don Jon (où elle arrivait à se démarquer dans un film moyen et une exposition plus que minime). Elle est une fiancée fabuleuse et une grande sœur géniale. Du haut de ses 24 ans, elle fait croire très fort aux milles vies de son rôle. Elle dévoile les failles de son personnage avec une superbe spontanéité. Sa relation avec son alter-ego benjamine, Jayden, est fascinante. Cette complicité se développe graduellement et symbolise le bienfait mutuel de cette rencontre. Grace fait preuve de bienveillance envers chacun néanmoins et cela se voit et se ressent.
    "Short Term 12", le titre original, qui se traduit par "court terme" est très adapté à ce que le film raconte. Le passage des usagers doit être court dans ce centre, au maximum éducatif et remède à la récidive. Une solution brève pour rebâtir un avenir à des jeunes en perdition. Cela dit, une fois n'est pas coutume, les distributeurs français ont choisit un titre plutôt très juste. Il est de bonne augure de mettre en valeur le prénom très bien porté par le personnage de Brie Larson. Les états de Grace sont effectivement conséquents. On aurait pu même rajouter un trait d'union à cela. Brie Larson présidente des "United States of Grace"
    leobis
    leobis

    52 abonnés 245 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 avril 2014
    Mise à part vers la fin du film la scène des retrouvailles avec les parents où il est question de gros sentiments, Staes of Grace est bâti sur un suspense psychologique brillamment mis en scène et orchestré. De plus ce film est très instructif sur le milieu de la rééducation d'enfants soit disant difficiles.
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    324 abonnés 1 708 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 août 2020
    J’ai trouvé que ce drame était excellent. J’ai été particulièrement touché par l’histoire et les personnages. En tête bien entendu il y a celui joué par Brie Larson. C’est le plus approfondie de tous. Son vécu sera dévoilé au fur et à mesure, et c’est très poignant. On imagine tellement sa souffrance et sa difficulté à se reconstruire. Brie Larson joue ce rôle à merveille. Elle est la chouchou de Daniel Cretton car pour l’instant elle a été dans trois de ses longs métrages. Cette actrice n’en a fini pas de m’impressionner. Sa capacité à transmettre des émotions est sans limites. Le casting secondaire aussi est d’une immense qualité. Pour apporter du soutien, John Gallagher Jr. trouve sa place naturellement. Il a une bienveillance indispensable dans ce genre de situation. Les autres membres, un Rami Malek qui n’attendait qu’a explosé, et Stephanie Beatriz de BROOKLYN NINE-NINE, complète parfaitement cette équipe. Même les jeunes sont bien servis avec Lakeith Stanfield déjà très prometteur. Je regrette cependant que l’histoire des protagonistes secondaire soit moins explorée que celle du principal. C’est très fort ce qu’on va ressentir avec eux tous. On va voir la dureté que vivent ces enfants. Chacun va avoir ses traumatismes et on va en être les observateurs. L’expérience du réalisateur lui permet de nous transmettre quelque chose.
    Marvelll
    Marvelll

    83 abonnés 295 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 avril 2014
    Film sans prétention sinon celui de nous faire découvrir un monde méconnu avec un point de vue intérieur, celui de l’éducateur spécialisé. On peut tout de même noter quelques instants de grâce comme l’histoire de la pieuvre Nina, preuve que States of Grace fait partie de ces films qui ont réussi à surmonter leur statut de petit film pour devenir des œuvres touchantes. De celles qui nous laissent avec un petit sentiment bizarre une fois le visionnage terminé.

    Lisez la critique complète sur le blog de Marvelll.
    Laurence E.
    Laurence E.

    35 abonnés 19 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 mai 2014
    Bouleversant... On pourrait croire à un documentaire tellement le jeu d'acteurs est naturel. Sujet dramatique mais plein d'espoir.
    sel2
    sel2

    21 abonnés 49 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 juin 2014
    Ecumant tous les cinémas de ma région pour voir ce film, j'ai finalement atterri dans le petite salle où j'étais allée voir Her. Pas de soucis en ce qui concerne les places, ce cinéma ne passant que 4films rigoureusement sélectionnés dans les grands festivals, peine à trouver sa clientèle. Face à la concurrence des grands cinémas aux alentours distribuant des blockbusters, ses salles sont rarement pleines (peut-être que l'absence de pop corn y est aussi pour quelque chose, enfin..). Et malgré l'unicité de lieu du film dans les 50km à la ronde, encore une fois la salle était (presque) vide.
    Cette merveille méritait clairement plus de public.
    States of Grace aborde des sujets lourds avec une légèreté accessible et touchante. On entre avec le nouveau moniteur dans ce foyer d'adolescents en difficulté. Destin Cresson nous met en garde : nous ne sommes pas leur père, ni leur psy. Autrement dit nous ne sommes pas dans cette salle pour les juger ou leur donner un conseil. Nous sommes aussi mal placés que Grace pour donner des conseils d'ailleurs. Grace est la chef du foyer ou peut-être au fond une personne du foyer tout court. On découvre son histoire en même temps que celle des autres enfants. Emouvante, sensible, et surtout incroyablement humaine, la très bonne Brie Larson nous offre le portait d'une des femmes les plus fortes vues au cinéma...peut-être l'une des plus fragiles aussi. La première scène où on l'aperçoit, seule, fait un énorme contraste avec ce que l'on a vu d'elle auparavant. Plus vulnérable et perdue, cette Grace détonne avec le personnage fort et convaincu des premières minutes. On entre alors dans un univers plein d'authenticité où deux mondes parallèles coexistent : celui du foyer et celui de Grace.
    Celui du foyer nous permet de nous attacher à des mômes plus torturés que les uns que les autres. Mais Cresson ne va jamais dans la caricature. Il filme juste et reste simple, permettant une véritable émotion et un attachement instinctif à ces personnages. On déplore néanmoins que certains jeunes ne soient pas plus fouillés que ça. On aimerait connaître l'histoire de chacun mais voilà comme Grace nous avons nos préférences et nous nous attardons sur les plus difficiles. Par exemple, Marcus, avec sa casquette, nous est montré comme un type dur qui cherche la moindre occasion pour s'embrouiller. On lui demande ce qu'il veut pour son anniversaire et il nous répond qu'il veut se raser. Non pas de gâteaux, pas de bougies, il n'en a rien à foutre. Il veut se raser. Pourquoi ? Là, un nouveau Marcus se dévoile. Un enfant maltraité qui ne connaît rien du bonheur, de la tendresse et qui crève d'envi d'y goûter.
    Tout comme Jayden. La jeune fille se protège sous une carapace elle-aussi. Eye liner, vêtements noires, pénis accrochés à son mur (très scientifiquement comme lui avait demandé Grace), écouteurs dans les oreilles et crayon à la main, elle se coupe du foyer. Ce foyer qui va vite lui apparaitre comme un refuge.
    Encore une fois, le film nous montre que l'habit ne fait pas la moine. spoiler: Si cette gosse, au nom très féminin de Jayden, a ce comportement; ce n'est pas parce que son père ne peut pas s'occuper de lui. Au contraire, on découvre en même temps que Grace que son père lui porte bien trop d'attention. On est outré que le supérieur autorise Jayden à aller voir son père le week end. Il n'a pas de preuve. Pas grave, on va éclater la tronche de ce salaud. Grace alors prend le relai et va chez lui avec une batte de baseball. Sauf que là, on regrette un peu. Peut-être y a-t-il d'autres moyens non ? L'empoisonner par exemple ? Aucune preuve comme ça. Parce que la batte de baseball, ce n'est pas discret. Finalement on se contentera d'exploser sa voiture et d'accompagner Jayden chez le supérieur. Cette fille qui nous apparaissait complètement antipathique devient si attachant qu'on sourit bêtement devant cet happy ending.
    Enfin le monde de Grace est presque aussi déprimant que celui de Jayden ou Marcus. La jeune femme se retrouve enceinte alors qu'elle est incapable de s'occuper d'elle-même. Incapable de se débarrasser de son passé. Incapable d'en parler. Même à son fiancé qui est l'homme le plus adorable qui existe. Il est d'ailleurs le premier à nous faire rire, à nous faire aimer Grace. Il apporte une vraie légèreté au film hypnotique de Larson.
    C'est simple on ne détache pas les yeux de l'écran et les 1h30 passent crème. Larson a une maîtrise du temps excellente. Alors que le film pourrait facilement tombé dans l'ennui, les scènes s'enchaînent, ne nous laissant aucun répit. On découvre des morceaux de vies au fur et à mesure des minutes et la caméra toute en simplicité passe d'un univers à l'autre pour mieux nous émouvoir, encore. AUTHENTICITE, voilà la force de States of Grace. Que ça soit dans les acteurs, les cadrages, le scénario, les dialogues, les personnages. On voit que le réalisateur connaît son sujet et qu'il sait cadrer une équipe.
    Il nous emporte avec lui et, 3h après, on ne s'en remet toujours pas. La générosité de l'équipe nous touche en plein coeur et on ne peut qu'être ému par ce film simple qui nous montre la vie dans ce qu'elle a de plus dure et de plus douce...
    States of Grace est un énorme coup de cœur.
    Jmartine
    Jmartine

    155 abonnés 657 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 mai 2014
    Ai eu un peu de mal à entrer dans ce film...presque un documentaire , il faut dire que le jeune réalisateur a travaillé dans un centre pour adolescents perturbés pour payer ses études....l'histoire est simple...le quotidien d'un foyer semi-ouvert ...le film nous fait entrer dans un univers émotionnel où tout le monde est, quotidiennement, à fleur de peau, il y a des moments durs, un langage cru...les éducateurs sont à peine plus âgés que leurs adolescents, on découvre qu'eux mêmes ont connu des jeunesses aussi perturbées ...est-ce plausible cette jeunesse, voir cet amateurisme des encadrants, la mixité des pensionnaires, leurs pathologies différentes ? Tout cela est un peu lisse sinon mièvre parfois...
    Ciné2909
    Ciné2909

    67 abonnés 1 638 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 juin 2014
    Issu du cinéma américain indépendant, States of Grace entreprend d’évoquer la vie d’un foyer de jeunes en difficultés à travers le personnage incarné parfaitement par Brie Larson. Qu’il s’agisse de violences physiques, de blessures psychologiques ou encore de situations familiales compliquées, ce sont des personnes brisées par la vie en dépit de leur jeune âge qui se dévoilent devant nous. On sera notamment bouleversé par les performances de Kaitlyn Dever & Keith Stanfield tandis que le personnage de Rami Malek apporte un peu de légèreté dans ces histoires dramatiques. Le seul regret c’est un scénario trop linéaire ce qui n’empêche qu’il s’agit tout de même d’un Coup de cœur Ciné2909 !
    Louis Morel
    Louis Morel

    38 abonnés 850 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 mai 2014
    Touchant et émouvant, toujours juste, "States of Grace" est un vrai bon film, avec de vrais personnages, de vraies situations, et de vraies histoires, portées par de vrais acteurs de talent (mention spéciale à la resplendissante Brie Larson !). En bref, un vrai bijou que personne n'avait vu venir !
    Fabien S.
    Fabien S.

    484 abonnés 4 150 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 septembre 2017
    Un excellent film. Un bon drame sur un groupe de jeunes en difficultés. Brie Larson incarne Grâce, une éducatrice. John Galladger JR interprète Mason. Une bonne fiction dramatique sur l'adolescence et l'arrivée dans l'âge adulte.
    I'm A Rocket Man
    I'm A Rocket Man

    239 abonnés 2 921 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 mai 2017
    Film social américain absolument bouleversant...Brie Larson est comme toujours impeccable, rayonnante et extrêmement juste...elle porte le film à elle toute seule et j'ai passé un excellent moment !! Suivre la vie de ces gamins paumés et désespérés m'a vraiment touché et on aimerait voir des films vrais et justes comme ça plus souvent !!
    Jonathan M
    Jonathan M

    118 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 24 mars 2015
    "States of Grace" se veut conventionnel par son genre. Lumière avide, qui déjà pose les basent du néo-drame social. Un début prometteur, avec un écueil et un angle plutôt original. La suite l'est beaucoup moins. Oui, l'infirmation est passée, mais le sur-ligner en caractère gras nuit totalement au thème central. Et finalement, de ce qui est la personnage principale, on en tire aucune compassion.
    Kilian Dayer
    Kilian Dayer

    101 abonnés 838 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 décembre 2014
    Encensé aux quatre vents à la suite de ses apparitions dans divers festivals de cinéma indépendant, le premier film de Destin Cretton, intitulé chez nous States of Grace, s’affiche comme l’archétype du domaine social transposer sur les écrans. Incontestablement bâti sur les bases inébranlables du cinéma indépendant américain contemporain, States of Grace offre une vision mélancolique, sensible, des affres d’une jeunesse volée. A contrario de certains, ayant choisi la violence et les centres carcéraux pour disserter sur les maux des adolescents d’aujourd’hui, je pense là à Dog Pound ou encore Cold Water, Destin Cretton, fort de son expérience d’éducateur, livre un film quasi documentaire qui privilégie les sentiments aux actes. Oui, ici, la souffrance psychique est omniprésente, alors même que le cinéaste parvient à nuancer son mélodrame et les souffrances de ses protagonistes en offrant continuellement un ton bon enfant à son long-métrage, s’affichant dès lors comme attachant d’avantage que perturbant, poétique d’avantage qu’académique.

    C’est sans doute cette finesse d’esprit qui valut au film de Destin Cretton toutes ses reconnaissances. Pour autant, et malgré ses connaissances indéniables dans le domaine, le cinéaste ne semble qu’effleurer un vaste sujet en additionnant les traumatismes, en particulier ceux de son actrice principale, éducatrice en chef souffrante de tous les maux du monde et incapable de se projeter dans l’avenir. Tout ici est nuancé, sis quelque part entre fatalisme, cruauté et joie de vivre, espoir de jours meilleurs. L’ambition du metteur en scène est certes noble, dressant un petit tableau délicat d’une période de vie de quelques enfants, éducateurs et autres bienveillants remparts à l’abandon de toutes valeurs sociales. Le centre, tel que filmé, s’apparente à un havre de paix, un petit nid douillet dans lequel éclate parfois les sanglots et les crises existentielles. Mais au contraire d’une certaine logique, il apparaît bien vite que les problèmes des enfants y étant internés ne sont relégués qu’au second plan, le cinéaste préférant creuser le passif douloureux de son héroïne.

    Oui, c’est sans doute là le handicap de State of Grace, un film préférant somme toute disséquer les troubles d’une femme en charge d’une jeunesse qui ne sert que de décors ou d’appui permettant de rouvrir incessamment les cicatrices d’une éducatrice. On se demande alors, malgré toutes les bonnes intentions affichées, si la dame n’est pas masochiste. Indépendamment d’un tir sur cible légèrement manqué, le film est porté par un Brie Larson splendide d’authenticité. La jeune actrice, personnalité que l’on retrouvera pour sûr tout prochainement, incarne merveilleusement bien le bonheur que la souffrance, en résulte de très belles séquences à la fois sensibles et puissantes. Il apparaît alors que malgré l’application des nombreux seconds rôles, c’est bel et bien Brie Larson qui porte le film sur ses jeunes épaules, et ce même si son personnage s’égare souvent.

    Destin Cretton pensait d’abord réaliser un documentaire sur le sujet. Il préféra donc la fiction. On l’en remercie. Pour autant, le cinéaste ne parvient pas toujours à convaincre, les deux pieds sans doute trop ancrés dans les fondations d’un cinéma indépendant qui préfère la nuance à la stricte réalité des choses. Si quelques séquences sont sensibles et sacrément touchantes, je pense en particulier à la narration de l’histoire de Nina la pieuvre, à pleurer, bon nombre d’illustrations de vie tombent à plat. On pourra alors reprocher au cinéaste, pourtant conscient de sa démarche, d’avoir profité d’un contexte qui avait tant à dire pour se concentrer sur une histoire personnelle somme toute commune. Dans tous les cas de figure, States of Grace, entre nous un très beau titre déniché par les distributeurs francophones, s’en sort haut la main puisque étant reconnu, finalement, comme la nouvelle bombe du ciné indépendant, même si cela n’est pas mon avis. 12/20
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