"Insidious" est l'une des sagas qui continue à innover, évoluer et qui se bonifie au fil des chapitres ; c'est certainement pour cela qu'énormément de personnes sortent très satisfaites des projections ; ce qui a aussi été mon cas. Les fans du genre horrifique aimeront à coup sûr ce troisième chapitre. Pour moi, c'est un chef-d'œuvre, puisqu'il réunit toutes les qualités requises pour faire un excellent film d'épouvante : une ambiance macabre et oppressante, une mise en scène soignée, des jeux d'ombres et de lumières réussis, des jump-scare efficaces, une bande originale stressante... Tous les ingrédients sont réunis pour faire un film brillant !
Tout d'abord, ce que j'ai plutôt apprécié dans ce nouveau chapitre, c'est que l'ambiance est très fidèle aux deux autres opus réalisés par James Wan, surnommé le maître de l'horreur de ces dernières années. Son disciple, alias le créateur de ce troisième chapitre, fais d'innombrables clins d'œil :
- Aux deux autres opus de la saga, de par la mise en scène semblable à ces deux derniers et aussi de par l'ambiance stridente du film.
- Aux autres films de la personne qui l'a initié à la réalisation de sa saga :
le chien d'Élise qui s'appelle Warren
.
- À un événement qui est arrivé à James Wan chez lui : dans la scène finale,
Warren se met à grogner et à suivre quelque chose d'invisible à travers la chambre d'Elise, comme s'il s'agissait d'une présence indésirable
(voir les secrets de tournage de "Conjuring : les dossiers Warren" pour la référence).
- Ainsi qu'aux autres films produits par Blumhouse : dans "Insidious : Chapitre 3" ;
la mère de Quinn apparaît dans le monde réel et pose ses deux mains sur sa fille, pour la faire revenir du Lointain
. Dans Ouija,
la meilleure amie de Laine revient d'entre les morts pour combattre le démon en mettant ses deux mains sur la planche de jeu pour tuer le démon
.
Sans oublier l'ascenseur en panne, apparu dans Annabelle
.
Parlons maintenant de l'antagoniste. Beaucoup l'ont trouvé moins flippant car son physique est moins choquant que ceux des deux précédents opus,
certainement à cause des nombreux trous présents sur son corps
. Pour ma part, je l'ai trouvé très dérangeant. Son apparence à quelque chose de très froid, sa peau est toute fripée... à vous glacer le sang ! En ce qui concerne ses apparitions, elles sont très stylées ! Ses deux premières sont à la fois très stressante et... drôle. Oui, le démon agit
comme s'il connaissait Quinn, la saluant dans le théâtre puis dans la ruelle
; moi, ça m'a fait frémir de peur... De plus, au fil du film, il apparaît toujours plus de fois et aux bons moments ; quoi de mieux pour renforcer l'efficacité des jump-scares ?
Le Lointain est une dimension astrale très réussie. En fait, la saga tourne particulièrement autour de cet univers. Il est à la fois sobre et simple, mais, là encore, les jeux d'ombres et de lumières sont très réussis, nous procurant une réelle peur. En parlant de ce monde parallèle,
lorsque la moitié de Quinn rampe par terre, cela peut refaire penser au début du film lorsque Quinn se fait percuter par une voiture ; c'est synonyme qu'elle a perdu sa moitié et qu'elle soit privée de l'usage de ses jambes
. Pour moi, il y a une mini-morale cachée dans ces deux passages.
Les acteurs dans la globalité sont impeccables et crédibles dans leurs rôles de cibles. Ils nous procurent une certaine émotion, on arrive donc à se mettre à leurs places et ressentir toute la peur et le désespoir qui s'emparent d'eux. Ce nouvel opus, sous forme de préquel, a principalement été créé pour approfondir le rôle d'Élise car il fallait répondre aux questions posées dans les deux premiers opus.
Mais, son personnage étant mort à la fin du premier chapitre, c'était complexe de faire revivre le personnage dans le monde réel ; elle n'aurait pu qu'apparaître dans le Lointain
. Pour revenir à nos moutons, ce film tourne essentiellement autour d'Élise, il fallait donc que son jeu soit convaincant et qu'elle arrive à nous émouvoir. Verdict : carton plein pour cette formidable actrice qu'est Lin Shaye ! Elle est non seulement très convaincante et, malgré son âge, est est toujours autant charmeuse. Le seul acteur qui est vraiment insupportable, c'est Tate Berney qui incarne Alex, le petit frère de Quinn.
Il n'a que quelques apparitions et il ne fait que gueuler
. Il est insupportable ! Heureusement que le reste du casting rattrape le tout heureusement, mais son personnage est mal écrit et n'est jamais là lors des manifestations, coïncidence, et d'un seul coup, il revient et repart... Mouais.
Le film est merveilleusement bien filmé, s'appuyant sur une photographie soignée et des zones d'ombres très bien gérées. La technique de James Wan a très bien été respectée :
Warren se met à grogner et à suivre quelque chose d'invisible à travers la chambre d'Elise, comme s'il s'agissait d'une présence indésirable
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pour vous faire avoir un pic de terreur ! De plus, il y a différents angles de vues pour augmenter le suspense pour préparer le terrain aux futurs jump-scare.
Les costumes ainsi que décors sont très bien choisis ; le bâtiment où vit la famille Brenner est à la fois moderne (de par ses façades et ses murs aux couleurs pâles, autant à l'intérieur qu'à l'extérieur,
Warren se met à grogner et à suivre quelque chose d'invisible à travers la chambre d'Elise, comme s'il s'agissait d'une présence indésirable
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) et est à la fois sinistre (cloisons en bois qui craquent, portes anciennes elles aussi en bois qui grincent...).
Terminons sur la bande originale du film. Elle est très efficace et, à chaque screamers, fait cinquante pourcent du sursaut. Dans un film d'horreur, c'est la base, donc pratiquement dans tous les films elle est au top. Mais j'ai tout de même une petite déception car elle n'est pas assez présente dans le dernier quart-d'heure, pas assez violente, stridente, frappante. Il manque ces machiavéliques violoncelles qui augmentent systématiquement le stress et le suspense.
Quelques bémols ont été cité ci-dessus, j'en rajouterais un dernier qu'on pourrait reprocher si l'on est un peu pointilleux : son manque de réelle peur. On sursaute énormément de fois, mais les quelques touches d'humour présentes gâchent les moments où l'on aurait vraiment pu avoir des sueurs froides (
Warren se met à grogner et à suivre quelque chose d'invisible à travers la chambre d'Elise, comme s'il s'agissait d'une présence indésirable
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). Ce n'est pas très gênant, mais certains auront préféré rester dans cette ambiance glauque ; ce qui est un peu mon cas aussi. Notez quand même que les trois ou quatre blagues font mouche à chaque fois, mais ça casse l'angoisse à certains moments.
Tous ces points prouvent, qu'en somme, c'est un très bon dans son genre. Très bien filmé et accompagné par une excellente photographie renforçant l'efficacité des screamers, je le recommande à tous ceux qui veulent se faire une petit frayeur. Leigh Whannell, l'acolyte de James Wan, se révèle sous les projecteurs hollywoodiens avec sa première réalisation, sanglante et très efficace. Une future étoile montante, qui, je l'espère, évoluera et réalisera plusieurs autres films d'horreur !
Ma note : 8/10 !