Quel plaisir de réentendre ces infâmes violons, et quel dommage...
Non pas que le film soit mauvais, très loin de là, mais quel dommage.
Dommage car Insidious 3 s'est joué à un gros détail d'être le meilleur de cette saga qui me tient tant à coeur, et de loin.
Je vais commencer par les éloges, parce qu'il y en a une paie à faire.
J'appréhendais beaucoup ce volet car, bien qu'étant réalisé par le disciple et ami de James Wan, ce n'était pas ce James Wan qui m'avait tant fait rêver avec Insidious, Conjuring et le premier Saw. Néanmoins, on peut dire que Leigh Whannell, qui apparaît toujours dans celui-ci s'est beaucoup inspiré et a rendu un bel hommage aux films de son ami qu'il avait co-scénarisé. Cette manière de filmer et ce goût pour le plan séquence se ressens de A à Z, tout comme la manière de faire peur.
Voilà ce que j'appelle de l'épouvante. Les scènes sont longues, parfois en plan séquence, les trois quarts du long-métrage prennent leur temps, faisant grimper la tension, parfois à un point insoutenable dans certaines scènes comme celle de la lumière qui s'éteint. J'étais littéralement en train de me mordre les doigts tellement on ne saît pas s'il va arriver quelque chose, quand ça va arriver, comment ça va arriver et j'en passe.
C'est du très bon, enfin des personnes qui ont compris que l'on a pas besoin d'un surcroît d'hémoglobine pour faire de l'horreur.
Vraiment, les premières 1h20 étaient un régal dans le genre, la musique était flippante comme jamais, la lumière était parfaitement géré, les acteurs étaient très bons, chose rare, le design des créatures était réussi, bref, tout était parfait.
Jusqu'à ce moment.
Le dernier quart d'heure d'Insidious 3 est presque mauvais. Imaginez vous un protagoniste que vous vénérez depuis deux opus et demi, très bien interprété par Lin Shaye. Un protagoniste mystique et mystérieux qui spontanément lance une réplique qui vous fait...rire. Mais pas le rire jaune ou involontaire mais juste...rire. Un rire franc qui fait redescendre la terreur que vous avez accumulé comme un soufflé. Et une fois ce stade atteint, malgré la tentative de recréer cette ambiance, c'est peine perdue.
De plus, l'écriture du scénario et des dialogues prennent un sacré coup durant ce finish, mettant même du mal à joindre les deux bouts avec le premier opus, car rappelons qu'il s'agit d'un préquel.
Quel dommage.
Insidious chapitre 3 est donc un très bon film. Au niveau de l'angoisse, si la conclusion avait été à la hauteur du reste, le long-métrage aurait été parfait, et même, j'ose le dire, devant Conjuring.
A voir tout de même.