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    Timbuktu
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    ninilechat
    ninilechat

    68 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 décembre 2014
    Pourquoi ce film n'a t-il pas eu la Palme d'Or? Pourquoi? Pourquoi avoir récompensé le film turc, qui ne manquait pas de certaines beautés mais était aussi prétentieux et ampoulé? Donner, enfin, une palme à un réalisateur africain, cela aurait eu de l'allure....

    Le film d'Abderrahmane Sissako, en dehors de la force de son contenu, est d'une telle beauté.... ces dunes blondes, ponctuées d'arbustes au vert grisé; ces paysages que le vent chargé de sable rend toujours imprécis, comme saupoudrés d'une fine couche de poudre d'or, un maki-e fait par la nature....

    Et puis il y a la rivière, là où le drame va se nouer, si lente, si tranquille, avec ses longues barques d'où le pêcheur pose ses filets, une atmosphère toute de sérénité qui rappelle la grâce et l'harmonie de certains films vietnamiens. Comme ces troupeaux de vaches à bosse, aux longues cornes effilées, si élégantes.

    Le film s'ouvre et se clôt sur l'image d'une gazelle, poursuivie par une horde en 4X4. Ils ne veulent même pas la tuer: ils s'amusent juste à la terroriser...

    Et les gens aussi sont beaux! cette famille d'éleveurs touareg qui vit sous une tente, à l'écart du village, avec le petit berger, un orphelin (chez les touareg qui ont le sang chaud sous leur calme apparent, il semble qu'on meure jeune...). Kidane, le père (Ibrahim Ahmed); Satima, la mère (Toulou Kiki); Toya, la petite fille de douze ans (Layla Walet Mohamed). Oui, tous si beaux, avec la lente dignité de leur gestuelle, s'inscrivant si justes, si naturels dans le paysage.

    Dans la ville bambara, l'atmosphère est différente, bien sûr; que de charme aussi dans ces ruelles tortueuses, entre les maisons de pisé. l'atmosphère devait être joyeuse, jusqu'au jour où débarquent les djihaddistes venus d'on ne sait où, qui s'auto-proclament maîtres de la ville. Plus de cigarettes, plus de musique, plus de football; les femmes doivent porter chaussettes et gants; les hommes, par contre, doivent retrousser leur pantalon au dessus des chevilles (?).

    Ils résistent, comme ils peuvent, ils font front. La marchande de poisson tient tête: comment on peut vendre du poisson, hein, avec des gants? Les ados organisent une partie de foot mimée, sans ballon -un des moments magiques du film. Une jeune fille condamnée à cinquante coups de fouet pour avoir chanté tente, désespérément, de reprendre une chanson sous la douleur du supplice. Il y a aussi la Haitïenne (Kettly Noël) que fait elle là? qui se promène en robe bariolée et longue traine, des nœuds dans les cheveux à la place du voile, son coq sur l'épaule..... elle doit être un peu sorcière vaudou, car on ne la touche pas. La justesse, la personnalité, la vie de tous ces protagonistes sont magnifiques.

    Jusqu'au jour où un couple adultère est enterré, jusqu'aux épaules, et lapidé.... où les fillettes sont contraintes à des mariages forcés avec des djihaddistes... L'iman local résiste, comme il peut -mais que peut-il? Le chef djihhadiste dit la loi, fait la loi, tant religieuse que civile.

    Cette troupe est hétéroclite. Personne ne parle le tamascheq, en tous cas. L'un d'entre eux, qui veut une jeune fille, ne peut communiquer qu'en anglais... Les interprètes sont omniprésents. Et il y a même un français, Abdelkrim (Abel Jafri), hélas! Comment en est il arrivé là? Il semble qu'il ait été danseur, dans une autre vie... En tous cas, c'est l'élément douteux de la troupe; il fume en cachette et aimerait bien se faire Satima, mariée ou pas (décidemment, notre réputation de branleurs nous suit partout!).

    On ne va pas vous raconter l'intrigue, naturellement; mais il faut insister sur le fait qu'en dehors du message politique qui met en lumière des faits récents, c'est un magnifique film, tout simplement. Ce n'est pas un documentaire: c'est du grand cinéma. Le film de la saison, en tous cas, c'est certain.
    WutheringHeights
    WutheringHeights

    99 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 décembre 2014
    Avec des images de toute beauté et un sens précis du rythme et de la progression, Abderrahmane Sissako livre un film essentiel, politique et poétique.

    LA SUITE :
    Lunettes noires
    Lunettes noires

    32 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 décembre 2014
    Le réalisateur a choisi de ne jamais montrer de faits purement brutaux et sanglants (à part un très court instant). D'ailleurs, il va dépeindre d'une manière remarquable, pendant la première moitié du film, les multiples bouleversements du quotidien auxquels doivent se soumettre les habitants : par exemple, ils leur est interdit de fumer, d'écouter de la musique, de s'assoir devant chez eux, etc…(!) sous peine de très lourdes sanctions : emprisonnement, coups de fouet, lapidations et j'en passe…

    En même temps, il nous présente une famille vivant à l'écart de la ville, toujours souriante, heureuse, pleine de projets et semblant très éloignée des décisions idiotes mais toujours graves de ces On sent bien qu'un évènement tragique va arriver à cette famille bien trop heureuse. En effet, un tel environnement de violence physique et morale ne peut qu'engendrer un drame : on s'y attend.

    La force du film n'est donc pas dans le scénario. Pour moi, elle réside dans les moments où on voit les Islamistes confrontés au ridicule de leurs revendications envers la population de Tombouctou (ils fument en se cachant, parlent entre-eux des grands footballeurs européens alors qu'ils interdisent le football, etc…)
    la suite sur mon blog…
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    529 abonnés 2 526 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 décembre 2014
    Le film est censé se passer durant les 10 mois d'occupation de la ville de Tombouctou par les djihadistes. Ce n'est pas un film ordinaire bien qu'il commence par la course d'une antilope dont nous aurons l'explication dans la scène finale. C'est un film extrêmement original par son traitement de la violence. C'est un film qui nécessite un grand courage pour tourner en dérision ces hommes qui actuellement terrorisent une partie du monde. Cela reste aussi du vrai et superbe cinéma, car une famille comme celle du Touareg est un rêve éveillé tant ils sont beaux tous les trois…Se laver ainsi les cheveux en plein soleil est digne de Hollywood. La mort de GPS qui fera perdre ses repères à la famille n'est pas traitée de façon réaliste et cela fait du bien en attendant les scènes très dures qui viendront plus tard. Sissako est un poète à sa manière, il y avait longtemps qu' une partie de football ne m'avait pas autant fait rêver…Qui a eut en fait cette idée dont la forme revient au réalisateur? Bravo. Tombouctou lui même impressionne et les dunes de sable qui l'entourent encore plus, ce n'est pas tous les jours que l'on contemple ces paysages car le temps ne nous est pas compté, c'est vraiment l'Afrique. J'espère que beaucoup de personnes iront le voir, on y parle bambara mais avec des sous titres cela ne devrait gêner personne. C'est un film profond qui fait des vrais habitants de Tombouctou des héros ordinaires et la leçon de vie, on la reçoit sans qu'elle nous soit imposée.
    vidalger
    vidalger

    297 abonnés 1 231 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 31 décembre 2014
    Au contraire des nombreux éloges quasi-unanimes de la presse moutonnière, je n'ai vu dans Timbuktu qu'un petit film naïf et sympathique, à l'image bricolée, aux acteurs semi- professionnels, et au déroulé plutôt soporifique. La dénonciation de la bêtise et de la cruauté des extrémistes de l'Islam a déjà été montrée de façon autrement plus forte dans Syngue Sabour ou les Cerfs Volants de Kaboul, par exemple. On compatit certes aux malheurs des populations de Tombouctou envahies par des ignorants tout puissants, hypocrites et couards et on apprécie la démarche d'une description par petites touches où on laisse le spectateur se forger sa propre opinion. Mais la dimension artistique est plus que faible...Dommage!
    islander29
    islander29

    777 abonnés 2 284 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 décembre 2014
    Cela faisait longtemps que je n'avais vu un film africain aussi intéressant (il est vrai que la production africaine est trop rare).....Quant au film il a cette particularité d'être à la fois poétique et politique....Poétique par la beauté des images, des plans, des musiques, la lenteur des mouvements dans ce magnifique sahel supposé, le Mali (en fait le film a été tourné en Mauritanie)....Politique par la dénonciation évidente des djihadistes, (interdiction d'écouter de la musique, de jouer au foot, d'être en couple) et les sanctions horribles qui vont avec (lapidation, fouet, charia, etc....).....Contrairement à ce qu'on pourrait croire , les images sont plus suggérées et rarement violentes, l'atmosphère est douce, avec une lumière et un soleil toujours présents et qui filtrent l'action du film......C'est un film à la fois pénétrant et didactique, une communion africaine qui doit nous inquiéter quant au monde où nous vivons..... à voir si possible.....
    crapouillot
    crapouillot

    7 abonnés 49 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 décembre 2014
    Un film très explicite sur les violences des islamistes, mais avec beaucoup de pudeur et sans complaisance. L'absurdité et l'hypocrisie de ces musulmans qui châtient corporellement pour un chant au nom de la tradition, mais qui fument en cachette et usent des nouvelles technologies. Des fanatiques qui croient à peine aux règles qu'ils imposent de force. de belles images, jeu d'acteurs juste. Incontournable dans le rare cinéma africain.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 10 décembre 2014
    Pas parfait, pas un chef d'œuvre non plus mais tellement tellement sincère que tout est beau...
    et quelques scènes magiques comme ce match de foot chorégraphié et exceptionnel.
    Une vision interne au travers d'un petit village, enfin un point de vue intéressant.
    Christoblog
    Christoblog

    751 abonnés 1 621 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 décembre 2014
    Encensé par la presse francophone lors du dernier Festival de Cannes (et curieusement pas du tout par la presse anglophone) Timbuktu est un film surprenant et attachant.

    Vu son sujet, je craignais principalement deux choses : une démonstration lourdaude et un misérabilisme social. Le film surprend totalement de ce point de vue dès son ouverture par la qualité somptueuse de ces images, son humour piquant et léger, sa joie de vivre communicative.

    Abderrahmane Sissako fit preuve d'une intelligence peu commune en montrant dans un premier temps les islamistes comme des pieds nickelés un peu ridicules. L'enchaînement des scènes drôles enchantent le spectateur : l'islamiste qui drague, celui qui fume et qui danse, la marchande de poisson et les gants, la musique introuvable, la partie d'airfootball, les remontrances du vieil imam...

    On pressent les failles béantes qui vont fissurer le film dans sa deuxième partie, explosant comme des bombes d'avilissement successif. Le film montre en chemin beaucoup de choses, par exemple le fait que les envahisseurs sont étrangers aux coutumes du pays.

    Timbuktu a des airs de conte, oscillant de l'humour le plus franc (extraordinaire confession du rappeur) à la cruauté la plus sombre (la lapidation).

    Je lui reproche juste une fin un peu décousue et certains rares moment de naïveté, heureusement compensé par une photographie sublime.

    Aux 1000 critiques :
    Philippe C
    Philippe C

    81 abonnés 1 018 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 décembre 2014
    Intéressant que ce film sorte alors que le dernier de nos otages au Sahel vient d'être libéré...Ce film mérite d'être vu, car il dénonce sans complaisance le comportement des Djihadistes lors de leur occupation de Tombouctou ; application de la charia : fouet, lapidation, interdiction de loisirs, obligations dans les comportements et les tenues. Une paisible famille d'éleveurs de vaches et chèvres va en faire les frais après que le chef de famille a accidentellement tué au cours d'une dispute le pêcheur qui avait abattu sa vache alors qu'elle risquait de détruire ses filets. Alternant les scènes de vie quotidienne des maliens, celles montrant les comportements parfois inspirés par la foi, parfois naïfs, voire opportuniste des exaltés et des scènes brèves de grandes violence, le film se déroule sur fond de paysages magnifiques et bien filmés, de traditions bien ancrées et est mu par une sorte de distance poétique qui lui donne sa force. Et aussi de l'humour, comme la vache nommée GPS ou la partie de foot sans ballon, car ce sport est interdit, sans compter la sorcière marabout un peu folle que finalement les djihadistes n'importunent pas, même si elle ne respecte pas leurs principes.
    Malheureusement, c'est parfois un peu haché ou décousu et certains acteurs ne jouent pas très bien. je pense que c'est ce qui lui a coûté une palme lors du dernière festival de cannes
    Olivier Barlet
    Olivier Barlet

    268 abonnés 384 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 décembre 2014
    (...) Sans jamais renier sa condamnation de l'extrémisme, Abderrahmane Sissako dialogue par le cinéma - avec la même fermeté mais aussi la même dignité que le sage imam de la mosquée de Tombouctou - avec ceux qui exercent leur terrible répression. Sa dérision tragicomique n'est pas manque de respect mais lucide état des choses. Il s'engage et nous engage pour une vision humaniste forcément plus complexe que les raccourcis médiatiques. Timbuktu, le chagrin des oiseaux, ce film au si beau titre, est à la fois hommage aux souffrances et aux morts et célébration de la résistance des vivants. Seul un cinéaste de grand talent pouvait réussir ce pari de leur rendre un visage dans une telle cohérence et avec une telle sensibilité.
    leoufdefilm1
    leoufdefilm1

    5 abonnés 21 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 décembre 2014
    Une poésie bien loin des préjugés qu'on nous fout dans la tête.
    Un regard intelligent qui montre ces "ptits" messieurs qui terrorisent le monde.
    A voir absolument
    Topia
    Topia

    1 abonné 8 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 décembre 2014
    Avec beaucoup d’intelligence et de pudeur, si rare au cinéma a fortiori quand il s’agit de traiter d’une actualité aussi grave, en refusant le spectaculaire, Sissako montre avec d’autant plus de force et de portée toute l’absurdité de cette violence. Il a aussi l’intelligence d’éviter tout manichéisme, de quérir et montrer la bonté derrière la cruauté. Sublime et important.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 10 décembre 2014
    TIMBUKTU fait état de la vacuité de l'application extrémiste de tout texte religieux, avec ironie, humour et poésie...la lumière, le mouvement, les personnages mythiques, tout compose la dualité intrinsèque à l'homme, entre plaisir et souffrance, amour et haine, liberté et oppression dans ce tableau où la précarité et la folie sont les vraies couleurs des lois écrites par les hommes! Là où sévissent les interdictions quotidiennes et les punitions barbares, une caméra détourne notre regard vers la morale inaccessible, son pouvoir répété à travers le temps...des mêmes erreurs aux sursauts d'opposition, comme cette femme capable de reprendre le leitmotiv doux et mélodieux de son chant sous les coups de fouet... Un film humble, émouvant, revigorant que je recommande hautement et d'urgence à tous les citoyens du monde...aux enfants comme aux adultes.
    Sloughi
    Sloughi

    13 abonnés 76 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 décembre 2014
    Un film lumineux et solaire sur un sujet grave et profond.
    Un regard plein d'humanité pour un hymne à la liberté, à la dignité et à la vie !
    Un choc cinématographique, une très belle surprise, avec une émotion à fleur de peau portée par des images d'une beauté sidérante et une bande originale entêtante.
    Coup de coeur absolu !
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