Song of the Sea (2014) (Le Chant de la mer
Connor, Bronagh et Ben vivent sur l’ile d’un phare. Alors qu’elle est sur le point d’accoucher, Bronagh disparait dans la mer. Elle laissera la petite Saoirse, une petite fille muette et étrange.
Deux aspects important se conjuguent dans ce film, le coté dur et concret d’un mari et des deux enfants ayant perdu un être cher, l’autre est l’influence des légendes et l’impact qu’ils ont sur l’éducation, sur l’apprentissage des valeurs et pour donner de l’énergie et de la confiance.
Alors que le père devient rapidement passif, abattu et passe son temps dans le bar, Ben aura une réaction naturelle envers sa sœur, qu’il prend pour responsable de la disparition de leur mère.
Son comportement représente bien l’attitude et les peurs envers lesquels n’importe quel garçon de son âge pourrait être en proie. (Cela ne m’a pourtant pas empêché de trouver sa personnalité plutôt ennuyeuse). La relation est crédible, et le respect et la responsabilité qu’il s’est vu confié réveilleront son amour fraternel lorsqu’il accompagnera Saoirse (prononcé Seer-Sha) dans sa quête.
Une fois le voyage démarré, nous entrons immédiatement dans les contes. Chaque élément sera une sorte d’épreuve, d’étape de développement à franchir pour la fratrie.
L’histoire reprend les concepts des légendes des Selkies (équivalent aux sirènes, du mot gaélique signifiant phoque). Mais l’approche est touchante par l’intermédiaire de la petite Saoirse. Elle est honnête, incarne l’innocence et la magie tandis que Ben sert d’accompagnateur et de point de repère aux spectateurs. Les thèmes reprennent la symbolique du chant et du silence des sirènes, et de l’impact sur les marins, ajoute à cela des contes nordiques, ce qui donne à l’histoire un aspect intemporelle.
La conception du film se repose sur les mêmes piliers que son prédécesseur, Brendan et le secret de Kells; un garçon plein de bonne volonté, une fillette mystérieuse, une figure paternelle, un vieillard excentrique ; mais l’exécution est d’un cran supérieur. L’intrigue dévoile ses mystères et ses éléments d’une façon équilibrée, répartie régulièrement tout au long du film tandis que chaque élément est présenté comme un nouveau monde, un mini-univers inscrit à l’intérieur du monde tel que nous le connaissons.
Les images font preuve d’un talent impressionnant. L’habilité transparait à chaque dessin, tandis que les courbes se suivent, ou que les arabesques végétales ou à formes géométriques emplissent les mondes féériques et poétiques, que ce soit sur les parois d’une grotte, avec les plantes, ou durant les ballets aquatiques des phoques.
Les personnages ont quant à eux une allure mélangeant plusieurs style de Disney, voir des inspirations de Miyazaki avec la sorcière, alors que l’animation et la construction en tableau rappellent les dessins des films de Sylvain Chomet (Les Triplettes de Belleville ; L’illusionniste
Les musiques sont dans le ton, avec une chanson touchante et mélodieuses, reflétant la magie folklorique ; alors que d’autres moment sont accompagné par du fiddle (les musiques irlandaises, dansantes et semblant sortir tout droit d’un bar populaire joyeux et amical).
Un film avec de l’émotion, de la douceur et de la subtilité.
8/10