Avis sur Les Chèvres de ma mère

Un documentaire émouvant sur la transmission et les difficultés de la vie agricole contemporaine.

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Tisser des fromages de chèvre et maîtriser les forces telluriques est très difficile de nos jours. Vêlages et pâturages sont les mamelles de l'élevage de caprins et d'ovins. Histoire personnelle et bon documentaire ne font pas bons ménages... Le plus triste c'est de ne pas recevoir les subventions promises à l'installation des jeunes en milieu rural.

Un documentaire magnifique, à la fois témoignage d'un monde qui disparaît - celui de Maguy qui après plusieurs décennies de dur labeur auprès de ses chèvres, transmet son troupeau - et d'un monde en devenir - celui d'Anne-Sophie, la jeune femme qui reprend l'exploitation. C'est un film beau et touchant dont on sort enrichi d'une belle leçon de vie. A voir en famille !

Ce documentaire intéressant et émouvant est un bel hommage d'une fille à sa mère et à son travail d'éleveuse de chèvres et est rehaussé par de très beaux paysages.

En allant voir ce film je pensais trouver un simple documentaire sur la transmission , ou sur la fin d'une époque ( l'histoire classique du monde agricole en disparition ) . En fait c'est beaucoup plus que cela car l'intérêt principal est la vision de Marie Audier sur sa mère, ce qui transforme un simple documentaire en une histoire émouvante. Dommage que le personnage principal (Marie Audier) ne se livre pas plus (à part un peu sur la fin du film ) mais la retenue semble faire partie du personnage ...
La "jeune" (Anne Sophie) qui reprend l'exploitation donne beaucoup de relief à l'histoire par son naturel.

Très beau moment, critique d'un monde ou tout va trop vite, l'essentiel se meurt peu à peu
Les chèvres sont un peu les témoins muettes d'un monde qui change

ce premier long métrage nous raconte pas mal de choses sur le secteur agricole, que ce soit le rapport à la fois magique et délicat avec les animaux, mais également les difficiles démarches administratives que doivent faire les jeunes agriculteurs pour s'installer (avec notamment cette DJA, une subvention aidant au financement de la reprise d'une exploitation agricole, mais particulièrement difficile à obtenir), sans oublier, plus généralement, les évolutions d'un monde agricole qui ne laisse plus aucune place à la liberté et à l'improvisation de l'éleveur; le moindre détail de sa démarche d'exploitation étant strictement réglementé, et cela, le film, aux vertus pédagogiques évidentes, nous le montre assez précisemment.
Cette évolution entre le secteur agricole d'aujourd'hui et celui de demain est au centre même du récit, puisqu'on y suit le quotidien de Maguie Audier, qui est, comme le titre du film, l'indique littérallement- la propre mère de la cinéaste, ancienne citadine devenue, depuis mai 68, éleveuse de chèvres pendant plus de 40 ans, dans le hameau de Saint-Maymes (commune de Trégance, Var), dans les gorges du Verdon.

Ce plateau isolé et cette retraite quasi monacale ont permis à la fromagère de faire perdurer une tradition d'élevage sur le point de disparaître. Le film commence de ce fait, au moment où l'agricultrice décide d' assurer la transition avec une jeune agricultrice fraichement diplomée, qui vient récupérer le troupeau et la bergerie juste avant que Maguide décide de prendre sa- modique pécuniairement parlant- retraite.

Les "chèvres de ma mère "est donc, avant même d'être un document passionnant qui nous apprend plein de choses avec pédagogie et subtilité sur le monde agricole, un beau film sur la transmission.

Car, même si Maguie dit à un moment du film récuser le terme car, pour elle, "l'uniformisation de la société actuelle ne prend pas assez en compte le bien être de l'animal", il est bien question de transmission dans ce film: un passage de flambeaux entre l' "ancienne" et la jeune professionnelle qui passe non seulement par les mots, mais aussi et surtout par les gestes et les silences entre Maguie, qui éprouve visiblement énormément de peine à l'idée de perdre son bien le plus précieux, et cette jeune professionnelle qui tente de le récupérer avec des méthodes (basées sur des enseignements plus traditionnels, plus scolaires) et des personnalités forcément différentes.

Pour se faire le témoin de ce relais, la caméra de Sophie Audier sait se montrer à la fois discrète et bien présente, sans jamais chercher à prendre parti ou à juger l'un ou l'autre des deux protagonistes de ce film qui est aussi, incontestablement, et selon ses propres intentions dévoilées dans le dossier de presse, sinon un hommage à sa mère, et en tout cas une façon pour la réalisatrice de se soulager du poids de la culpabilité de ne pas avoir repris le flambeau familial.

Bref, voilà là un bien beau film, qui, quelques semaines après La cour de Babel et Dancing In Jaffa, confirme l'excellente qualité des documentaires sur grand écran de ce premier semestre de 2014.

Le sujet du documentaire est intéressant : la transmission, les failles du système français, le décalage entre la génération soixante-huitarde qui rêvait de liberté, et la génération actuelle, peut-être trop assistée. On apprend même à faire du fromage de chèvre !
En revanche, ça laisse à désirer en terme de réalisation ! On se croirait plutôt dans un film de famille. J'ai trouvé que cela manquait d'émotion, de profondeur, et d'un parti-prix affirmé.

Projection-débat dimanche à l'Escurial des "Chèvres de ma mère" : Maguy a quitté la ville après 1968 pour élever des chèvres dans le Haut-Var. Elle part aujourd'hui à la retraite et cède son troupeau et ses terres à une jeune agricultrice, Anne Sophie.
La fille de Maguy, la documentariste Sophie Audier, filme une transmission. D'un côté une femme qui, au crépuscule de sa vie, doit se séparer de ce qu'elle a de plus cher : ce troupeau patiemment constitué grâce auquel elle fabrique depuis 40 ans des fromages. De l'autre une jeune agricultrice, faussement godiche, qui entend appliquer les règles d'hygiène et de fabrication apprises au lycée agricole mais qui doit se battre contre les banques et l'administration pour réaliser son projet.

Depuis quelques années on voit se multiplier au cinéma les documentaires consacrés au monde paysan. "Bovines" d'Emmanuel Gras - qui avait été nominé aux Césars en 2010 -, "Tous au Larzac" de Christian Rouaud - césar du meilleur documentaire 2012 - "Le temps des grâces" de Dominique Marchais (qui sort cette semaine un autre documentaire consacré à l'eau), le triptyque de Raymond Depardon "profils paysans", "les terriens" d'Ariane Doublet, etc.
Que nous dit cette soudaine inflation sur le cinéma ? sur la société dans laquelle nous vivons ?

Je m'intéresse énormément aux documentaires et aux animaux donc ce docu ne pouvait que me combler.
En fait cela n'a pas été tout à fait le cas car l'histoire est assez dure dans l''ensemble.
On se met à la place de l'éleveuse qui doit prendre sa retraite et c'est dur pour elle car non seulement elle va toucher une retraite de misère mais en plus elle est très triste de devoir céder une grande partie de son troupeau.
Aussi la jeune femme éleveuse qui va reprendre l'activité, et bien c'est très dur pour elle aussi à cause de toute la paperasserie administrative, les nouvelles normes agricoles à respecter, l'attente de son prêt et du permis de construire...
En tout cas ce film est touchant, émouvant, et c'est malgré tout une vraie bouffée d'air frais de voir ces belles chèvres (mais aussi des chiens, une ânesse) et ces magnifiques paysages.
Ne pas oublier également qu'on voit la fabrication évidemment de pleins de fromages de chèvres qu'on a envie de manger...

Ce film,quand bien même un documentaire,n'a rien à dire ou presque:s'il suffisait pour faire du cinéma de mettre sa caméra devant des gens et de les regarder vivre ça se saurait!

Un joli documentaire tout en simplicité qui nous apprend beaucoup sur le monde agricole et la transmission d un métier

Il est difficile de faire la part entre le documentaire et le film hommage d'une fille à sa mère. On y parle de famille bien entendu, de la campagne, de la crise agricole et du mal-être des ruraux.
Tout cela reste un peu confus et frustrant, car on ne voit pas très bien où l'on veut arriver.

Un super moment avec Maguy et Anne-SOphie, pas facile de devenir éleveuse de chèvres et de reprendre la succession de Maguy. J'espère qu'Anne-SOphie va y arriver, elle le mérite. Merci à SOphie de nous avoir fait partager cette transmission, on est vraiment touché par ce moment de vie...

C est un documentaire ou peut-être même un film de famille (en super8 !). Ça peut passer sur LCP. En effet la pauvre Anne Sophie en voit des vertes et des pas-mûrs sur l incompétence des services de l etat Français. A faire voir à nos hommes politiques qui veulent «notre bien». Sinon payer une (ou plusieurs) place de cinéma pour voir «ce film» , ce n est pas ça qui va sortir le cinéma français de la crise.