Sudabeh Mortezai a réalisé en 2006 et 2010 deux documentaires parlant du mariage contemporain en Iran ("Les Enfants du prophète" et "Les Noces persanes"). Elle signe avec Le Petit homme son tout premier long-métrage de fiction.
Macondo, titre originale du film, est également le nom d’un camp de réfugiés qui se trouve en banlieue de Vienne et qui existe depuis 1950. 2000 personnes issues d’une vingtaine de pays y vivent quotidiennement.
Le Petit homme a été présenté en compétition au Festival de Berlin 2014.
Réalisatrice de deux documentaires, Sudabeh Mortezai a décidé d'orienter son premier long-métrage de fiction dans le même sens. Elle a ainsi basé son scénario sur des histoires réelles, qu'elle a recueillies dans le camp de Macondo.
Sudabeh Mortezai a choisi de tourner uniquement avec des acteurs non-professionnels et de leur laisser improviser la quasi-totalité des scènes, pour donner une impression de documentaire. Elle a pour cela tourné les scènes dans l'ordre chronologique en une seule (ou deux parfois) prise. Elle ne donnait aux acteurs que les grandes lignes de la scène avant de tourner.
Ayant vécue elle-même la même chose que Ramasan, le personnage principal, la réalisatrice a voulu montrer le problème de l'intégration de l'intérieur et donner la parole aux réfugiés et notamment à un enfant. Sudabeh Mortezai avait en effet douze ans lorsqu'elle est arrivée à Vienne et c'est pour cela que l'histoire est racontée à travers les yeux d'un jeune de onze ans.
Beaucoup d'habitants du camp ont participé au tournage du film Le petit homme. Si certains étaient figurants, d'autres participaient à l'installation des décors ou à l'élaboration des repas.
Si beaucoup d'enfants présents dans le film vivent réellement dans le camp de Macondo, ce n'est pas le cas de Ramasan Minkailov, héros du film, qui vit dans un foyer situé à Vienne.
Si la plupart des enfants étaient bilingues et comprenaient les directions de la réalisatrice, celle-ci a tout de même été assistée de traducteurs afin de savoir si les dialogues en tchétchène sonnaient juste.
Sudabeh Mortezai s'est parfois heurtée à une certaine résistance de la part de figurants masculins, la culture tchétchène étant très patriarcale. Pour les plus âgés d'entre eux, il était ainsi parfois difficile de voir une femme en position d'autorité.