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    Les Cowboys
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    Chris58640
    Chris58640

    184 abonnés 729 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 novembre 2015
    Il est difficile de trouver les mots pour parler du film de Thomas Bidegain qui est à la fois très dense, très maîtrisé, qui s’étale sur une période de plus de 10 ans tout en restant en permanence « à hauteur d’homme ».Il laisse au final, au sortir de la salle, une impression de force émotionnelle bien réelle mais difficile à expliquer. Le film nous entraine de villes en villes, de pays en pays jusqu’au Pakistan, il s’étale de 1994 à 2008 ou 2009 : la chronologie n’est jamais précise mais les grands attentats terroristes subit par le monde occidental sont évoquée comme des points de repère. Un flash télévisé pour New-York 2001, une conversation pour Atocha 2004, un flash radio pour Londres 2005, comme autant de piqures de rappel pour Alain et surtout son fils Georges, une piqure qui leur rappelle que leur quête de Kelly se fond dans une histoire qui les dépasse, qui nous dépasse tous. Mais, à part ces petits repères temporels, le film de Bidegain ne porte aucun jugement sur l’Islam, le terrorisme, l’intégrisme, la géopolitique, la guerre des civilisations ou que sais-je encore. Ces notions là dépassent un père et son fils qui ne sont mus que par une seule chose, retrouver une fille et une sœur. Elle aurait été embrigadée dans une secte évangélique que leur combat aurait été le même. C’est un parti pris tout à fait compréhensible puisque « Les cowboys » projette des gens ordinaires, des français moyens dans un monde qui leur est complètement étranger, qu’ils tentent de comprendre sans y parvenir vraiment. Le scénario est très dense et les 1h45 nous laissent un peu groggy, vu qu’on a suivi un périple incroyable (et parfaitement crédible), ponctué de retour à la maison (dans une famille qui bien entendu explose), ponctué aussi de moment de grande tension, voire de grande violence (les scènes au Pakistan sont très tendues) et rythmé par des moments de désespoirs bien compréhensibles. Il y a au milieu du film un coup de théâtre dont évidemment je ne dirai rien mais que je n’avais pas vu venir et qui remet tout le film sur des rails un peu différents. On pourrait croire que c’est François Damiens qui porte le film sur ses solides épaules. Dans « Les cowboys » il est juste déchirant, tout en sobriété et en douleur rentrée (qui n’explose que par moment, mais forcément avec violence). Il campe un Alain obstiné jusqu’à la déraison, un père aimant qui ne comprends pas que tout l’amour qu’il donnait à sa fille n’ai pas suffit à la retenir. Mais en réalité, c’est le jeune Finnegan Oldfield qui porte « Les cowboys » sur ses jeunes épaules. Fils bringuebalé dans toute l’Europe par un père devenu presque fou, on le croit passif mais en réalité sous son air d’adolescent indolent, c’est lui qui ira le plus loin dans tous les sens du terme pour revoir sa sœur. La scène finale, muette, est d’une force émotionnelle palpable et elle résonne pour Georges comme le point final qu’une quête vaine à laquelle il faut renoncer. Parce qu’en filigrane, c’est bien de la résilience qu’il est question dans « Les Cowboys », il y a des choses inacceptables qui doivent être acceptées et des pages qui doivent être tournées coute que coute, ce que le jeune garçon comprendra, contrairement à son père. Il y a aussi deux jolis rôles féminins pour Agathe Dronne et Ellora Torchia, des rôles un peu en retrait mais tenus avec une beaucoup de sensibilité. Dans la forme pas grand-chose à redire, Thomas Bigelain, sait placer sa caméra, faire des jolis plans fixes, tourner caméra à l’épaule quand il le faut (et sans donner mal au cœur !), son film est rythmé et il baisse rarement en intensité même si il y a des scènes plus fortes que d’autres. Il utilise très bien la musique (la scène de l’autoroute) et lui donne une place importante mais pas envahissante. D’ailleurs la musique des « Cowboys », signée par Raphaël Haroche, est très agréable à l’oreille (non, ce n’est pas de la country music et heureusement !) et donne du relief aux images. Le générique de fin est ponctué par une version surprenante (et tout à fait pertinente au regard du titre, des paroles du refrain) de « Smalltown boy », célèbre tube des années 80, qu’on reconnait à peine. Au niveau des petits défauts, je ne sais trop quoi dire sinon que le propos est aride, le film est assez sombre et au final assez pessimiste et que çà ne conviendra sans doute pas à tout le monde. Le fait qu’il ne porte quasiment pas de jugement sur l’Islamisme et le terrorisme peut déplaire, ça peut passer aux yeux de quelques uns comme une sorte de lâcheté, surtout par les temps qui courent. Le parti-pris de Bidegain est de rester à hauteur d’homme, à hauteur d’une vie, à hauteur d’un père qui recherche juste une fille, d’un frère qui recherche juste une sœur, je trouve que c’est un parti-pris qui se défend tout à fait.
    ninilechat
    ninilechat

    68 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 mars 2016
    Youpee, décidemment, le cinoche français se porte bien en ce moment! Je n'en ai jamais vu autant, parole!

    Thomas Bidegain a transposé le sublime film de John Ford dans notre monde moderne? Oui et non. C'est, d'une certaine façon, le négatif exact de La prisonnière du désert; Kelly choisit de fuir sa famille pour suivre librement son "indien". Quant à la fin des Cowboys, elle peut paraître surprenante mais, en fait, c'est la seule possible.

    Le petit monde des amateurs de country. Ils se déguisent en cow boys et dansent au son d'un orchestre folk sur Tennessee waltz.... On y va en famille. C'est joyeux et bon enfant. Et personne ne remarque que Kelly a l'air un peu ailleurs, un peu absent. A la fin de la fête: elle a disparu. Ses parents apprennent le lendemain, en vrac, que depuis quelque temps elle tournait le dos à ses copines, qu'elle avait un petit ami nommé Ahmed -et, en se rendant chez les parents de celui ci ils apprennent qu'Ahmed a également disparu.

    A partir de là, c'est la quête folle d'un père, de France en Belgique dans les quartiers les plus glauques et jusqu'au Yémen, donnant de l'argent à des indicateurs véreux, brisant son mariage, se ruinant, c'est l'histoire d'une idée fixe, c'est la saga de tous ceux qui poursuivent un but sans même plus savoir lequel et pourquoi, c'est Moby Dick. François Damiens est formidable. Cet homme blessé mais aussi impulsif, brutal, colérique, incapable de coopérer avec la police n'est pas vraiment sympathique -mais il est grandiose!

    Plus grave, il a contaminé son jeune fils, Kid, (Finnegan Oldfield), qu'il emmène souvent avec lui dans ses virées, en en faisant un jeune homme solitaire, peu sociable -et qui à la mort du père va reprendre cette traque insensée, qui le conduira avec une ONG jusqu'au Pakistan dans les zones tribales. Ou il fera équipe avec un vieil affairiste et aventurier américain (John C. Reilly). Tout cela compose la deuxième partie -et la plus longue- du film. Un poil abracadabrantesques, là encore, ces tribulations? Certes. Mais on les suit comme un western....

    Sacré beau sujet, non? Je vous le dit, le cinéma français revit. Alleluia!!

    Vous me direz: mais, y a les Larrieu qui viennent aussi de sortir leur dernier film? On oublie, on oublie!
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 22 octobre 2015
    Certains réalisateurs se laissent entraîner par des sujets et au fil du temps, par le biais des actualités ou des rencontres et des écrits vont modifier leur point de vue ou l’angle d’attaque de leur histoire afin qu’elle corresponde plus à l’humeur du temps, aux faits des médias et aux aspirations des maux de la société. Pour sa première réalisation, le scénariste de Jacques Audiard, Thomas Bidegain (un Prophète) ne change pas d’un iota l’angle de narration de son sujet, voir même se sent conforté par une actualité qui ne semble que plus réelle à mesure que le film se dévoile devant nous. Car il faut bien le dire, l’histoire que traite le scénariste devenu réalisateur raisonne un peu plus dans nos esprits : Le départ pour le Djihad.

    Mais toute l’intelligence du scénario est de démarrer son récit dans une société qui ne connait pas encore ce mot Djihad, qui n’a pas conscience de ce danger naissant qui prendra la forme d’un personnage sombre après l’effondrement de deux tours jumelles dans un pays qui fait rêver par ses grands espaces, ses danses de groupe, sa musique Folklorique et ses « Cowboys ». Mais pour le scénariste, son Cowboy c’est avant tout Alain, un père de famille qui n’a qu’une obsession : retrouver sa fille disparue. Au fil de sa quête, il va se couper du monde, de sa famille, perdre tout ce qui le rendait vivant et entraîner son fils, jusqu’à le priver d’une certaine manière de sa jeunesse. Le réalisateur le décrit comme un homme antipathique, désagréable et définitivement fermé aux autres, pour ma part je l’ai trouvé attachant, par cette obsession qu’il a de vouloir retrouver sa fille sans se soucier un seul instant de l’histoire qui est en train de se jouer autour d’eux, autour d’elle, de cette société dont le visage va radicalement changer, quelques années plus tard.

    Pour coller à son propos, le réalisateur garde ce point de vue, à la fois naïf des personnages, mais également celui de la société des années 90 à 2010 qui n’a aucune conscience du virage extrémiste que vont prendre les événements et qui vont changer pour un temps durable le face à face entre l’occident et le Moyen Orient. Jamais dans la caricature, encore moins dans le discours revendicatif, Thomas Bidegain, nous plonge dans la quête aveugle d’une famille pour retrouver l’une des leurs. Avec une certaine retenue, sans pour autant s’interdire la moindre réflexion, le réalisateur garde une certaine distance avec un discours politique trop facile, et garde comme une temple inviolable ce point de vue des protagonistes qui avancent dans des univers qu’ils ne comprennent pas, qu’ils ne connaissent pas et se laissent évoluer en bien ou en mal, enfermés dans leur quête permanente. Du coup, le film se pose la question de l’obsession, mais ne se laisse pas piéger par la question religieuse ou terroriste. On découvre au fil du film qui se passe sur plusieurs années, le monde qui découvre le mal à travers des actes terroristes, sans que jamais cela ne devienne le sujet du film. Il devient au contraire une toile de fond qui permet chaque fois un peu plus d’enfermer les personnages dans leur obsession. Chaque acte résonne comme un besoin de savoir ce qu’est devenue la jeune fille.

    Et pour servir ce scénario particulièrement intelligent, le réalisateur film en scope, son film comme un western, avec des décors de grandes beauté, qui donne une plus grande sensation de voir ses personnages noyés dans une aventure qui les dépasses et dans laquelle chaque acte à une répercussion qu’ils ne cessent de tenter, avec plus ou moins de réussite, de maîtriser. Du coup, le film évolue dans une atmosphère à la fois pesante et pourtant très oxygénée. Le réalisateur s’est offert aussi les services d’un casting d’une réelle intensité, à commencer par François Damiens (La famille Bélier) qui ne cesse de se renouveler et se mettre en danger de film en film. Ici le comédien joue un personnage mutique, prisonnier de son obsession, antipathique et brutal dans son verbe et dans ses gestes. Pourtant, par une composition puissante, il parvient avec une justesse, que seuls possèdent les grands et les instinctifs, à donner une humanité à son personnage. Sa brutalité est évidente, son manque d’intérêt pour les autres aussi, mais au-delà d’une caricature rectiligne, on voit poindre l’image de cet homme obstiné à retrouver sa fille, sans forcément vouloir comprendre, simplement la retrouver, même s’il doit y payer le prix fort.

    Face à lui, Certainement, la révélation masculine de l’année : Finnegan Oldfield (Mineur 27) ; Le jeune comédien est marquant par une composition sobre et complexe, dans laquelle tout est à la fois calculé et instinctif. Profond dans son mutisme, puissant dans ses non-dits, le comédien rayonne à l’écran et se révèle incroyable en fils impacté et hanté par obsession de son père. Avec une subtilité remarquable, Finnegan fait passer un grand nombre de message sans pour autant dire le moindre mot, comme lors de la scène finale, dont la mise en scène est brillante d’une conclusion maitrisée. Un acteur assurément à suivre dans les prochains mois et dont on est en capacité d’attendre de grandes choses.

    Pour finir, « Les Cowboys » n’est pas à proprement un film coup de poing sur un sujet d’actualité, mais au contraire, un film d’une maîtrise remarquable qui explore les traumas d’une famille dont la fille part subitement pour une vie qu’elle ne leur autorise pas à connaitre. En toile de fond le Djihad apparaît comme un décor, d’un western moderne où les Cowboys luttent contre de nouveaux indiens, mais où les enjeux ne sont plus les mêmes, et dont les contours sont suffisamment obscurs pour être effrayant. Thomas Bidegain signe un film touchant et intelligent, porté par un casting magnifiquement inspiré.
    AHEPBURN
    AHEPBURN

    90 abonnés 512 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 novembre 2015
    Il y a L'Echo avec l'actualité actuelle. Damiens, dans ce rôle très différent de son registre habituel. Cependant, c'est relativement lent. Le film a un bon scénario et est tellement réel que ça fait peur.
    Nyns
    Nyns

    189 abonnés 749 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 décembre 2016
    Mon point de vue a changé après avoir vu les Cowboys, je pensais qu'il sortait pile au bon moment, mais après coup je me rend compte qu'il n'y a pas vraiment de bon moment à ça, et surtout qu'on ne peut plus se contenter de ça pour connaissance des tenants et aboutissants du Djihad. J'aurais aimé creuser un peu plus le "pourquoi". Pourquoi ces jeunes, en l'occurrence la jeune Kelly ici, centre du récit, espèrent ils acquérir grâce à cet exil une sorte de liberté de penser et d'exister, alors que c'est tout l'inverse qui les attendent ? Ici on est totalement focalisé sur la famille. Cette famille si soudée autour d'une passion commune dès l'introduction avec ces fameux rassemblements country ou la culture Cowboy d'Amérique du Nord est à l'honneur, d'où le contraste avec une radicalisation islamiste. Et puis Kelly s'enfuit et c'est le début du cauchemar. On découvre rapidement les différentes réactions des trois membres restants, le père étant celui qui prendra le plus à cœur le retour de sa fille (au début car l'intrigue s'étale énormément et le fils enfant devient adulte), et la cherchera aux quatres coins du monde jusqu'à en perdre la raison. François Damiens est bluffant et prouve encore une fois qu'il n'est pas condamné à la comédie à vie. Sa prestation est très sanguine. Parfois trop larmoyant, parfois trop invraisemblable (sur la fin) ce récit ne m'a pas convaincu totalement mais il a le mérite d'être percutant et incisif. Il est clair que l'on apprendra ici pas grand chose, mais il faut le prendre comme un essai qui en avait pas la prétention à l'origine. L'émotion est au rendez-vous, et on appréciera que Thomas Bidegain mette l'accent sur le fait que ça ne soit pas "si simple", sans idées préconçues donc. À éviter en période de déprime.
    desiles ben
    desiles ben

    30 abonnés 204 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 décembre 2015
    Très beau film, tragiquement actuel sur un père et un frère qui partent à la recherche Kelly, leur fille, pour l'un, et soeur, pour l'autre. Kelly s'est convertie à l'islam et a disparu sans laisser de traces. A partir de ce drame, le réalisateur sait capter la colère, l'incompréhension, l'alternance d'espoir et de désespoir, l'impuissance rageuse. Cette quête est comme un feu qui brûle et dont les personnages ne sortiront pas indemnes.

    François Damiens et Finnegan Oldfield sont touchants dans leur humanité blessée. En les suivant, on découvre des paysages pakistanais magnifiques mais aussi d'inquiétantes sociétés parallèles qui éclosent un peu partout en Europe.

    La scène finale est particulièrement réussie, dans son mélange de pudeur et de retenue. La musique qui l'accompagne est magnifique. L'un des meilleurs films de l'année 2015.
    islander29
    islander29

    768 abonnés 2 277 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 novembre 2015
    Un film en deux parties il faut le dire inégales......La première est noire à souhait servie par un François Damiens rude et déterminé, qui est prêt à tout écraser sur son passage..... spoiler: Elle commence par un merveilleux plan séquence, illustré par l'extraordinaire "the Tennessee Waltz" morceau d'anthologie du folk country américain....
    c'est sublime et place tout le film dans la perspective que la force morale a choisi un camp....S'en suit une intrigue prenante et sombre au travers de l'Europe principalement, sorte d'enquête prospective dans les milieux entre banditisme et islamisme......Le scénario est celui d'un excellent polar et la technique est plus que belle, elle est envoutante et parfaitement adaptée au discours scénaristique.....
    La deuxième partie, sans vouloir dévoiler le film, (et qui est la raison pour laquelle je ne mets pas 4 étoiles) spoiler: est une sorte de "cerf-volant de Kaboul"
    et je lui ai trouvé beaucoup moins de caractère, même si les paysages sont superbes et que l'intrigue reste intéressante, avec toutefois, il faut le reconnaitre moins de noirceur, moins de tension, en gros moins de drame.....Le scénario se délite légèrement et je n'ai pas trop compris ce choix scénaristique, c'est une petite fragilité pour moi.......
    En conclusion , force est de confesser la justesse du jeu d'acteurs et l'aspect visionnaire du scénario facce aux attentats terroristes survenus récemment en notre pays....La coïncidence est pour le moins troublante.....Un film en définitive qui mérite sa place de cinéma.....Je conseille.....
    virnoni
    virnoni

    93 abonnés 578 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 novembre 2015
    Claque de cette fin d'année. Chapeau pour ce traitement tout en subtilité et intelligence d'un sujet brûlant. Cela pourrait être démonstratif et poussif, voyeuriste aussi. Pas du tout, bien au contraire. Par le prisme d'une histoire intime, d'une histoire d'une famille lambda, on assiste à la Grande Histoire, celle que nous vivons (subissons!) en ce moment. Le réalisateur Thomas Bidegain nous montre les racines du mal, que nous avons été aveugles et ignorants. Les interprètes sont justes merveilleux. Mention à Damiens, décidément grand acteur, capable de tout jouer et surprendre à chaque fois. Grande révélation : Finnigan Oldfield. Ils portent tous les 2 leurs rôles avec passion et humilité. Dès le début du film, nous sommes happés par l'ambiance lourde de ce "thriller familio-politico-humano-international" !! Pas de reprise de son souffle. Jusqu'où irions-nous par amour de nos enfants ? Pas amour de notre famille ? Rebondissement conséquent en cours du film, qui laisse pantois et oriente alors la trajectoire de ce drame autrement. Car il y a plusieurs films proposés, ce qui rend riche et multiple le thème exploité ici. Pas de présentation simpliste, les liens sont bien faits entre la recherche de cette soeur/fille et l'actualité internationale, au fur et à mesure des attentats commis dans le monde, l'étau se ressert sur elle. Est-elle pourtant en lien avec tout ceci ? Pas de jugement, pas d'explication non plus, y compris dans la scène finale absolument bouleversante. Que ferions-nous, parents ? A-t-elle compréhension des conséquences désastreuses de sa "fuite subite" sur le reste de sa famille ? Sommes-nous tous aussi "aveugles" que ces parents face à l'intimité de nos enfants, à leurs choix inconscients (ou non : peut-elle être heureuse au final dans ce choix de vie ?) ? Le film nous montre aussi à voir l'utilisation des services secrets censés nous défendre. Chacun sa cause au final! Tant pis si cela signifie trahir, mentir.
    La réalisation est vraiment magnifique. Les cadres serrés sur les personnages sont d'une grande authenticité et puissance. La musique (tout aussi splendide)) est utilisée avec parcimonie et quand elle surgit elle a tout son sens. Les dialogues (le strict nécessaire) sont brillants. Les éléments se déchainent tour à tour ou s'apaisent, face à une nature (humaine aussi!) dominante et magnifiée par la caméra.
    Grand film qui donne à réfléchir vraiment sur notre présent.
    Michel C.
    Michel C.

    239 abonnés 1 381 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 novembre 2015
    Attention : le titre ne vous mettra pas sur la bonne piste - piste de danse oui un petit peu.... car comme certains (comme moi n'est ce pas ?!!) la piste évoque la danse et ici il en est juste question autour de la Country, mais j'étais loin de découvrir ce magnifique film tellement d'actualité et où je suis certain TOUS y trouveront matière à réflexion, à bonne réflexion, au delà d'images superbes, de musiques parfaitement adaptées (Raphael) et d'un Francois Damiens excellent. Autre talent son fils dans le film : Finnegan Oldfield, remarquable et la composition ciselée de Ellora Torchia. J'apprécie particulièrement dans le contexte compliqué qui est le nôtre..(Réalisation bien antérieure évidemment) c'est explosif...ALLEZ LE VOIR.... !! **
    Extremagic
    Extremagic

    54 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 novembre 2015
    En allant voir ce film je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. J'ai été surpris à maintes reprises et franchement j'ai trouvé ça bien. Pas dingue mais bien, un peu en dent de scie mais avec une opinion globalement positive finalement. Déjà j'avais même pas fait gaffe que c'était Damiens à l'affiche, ce que j'aime bien avec ce mec c'est quand tu vois qu'il est aussi capable de faire des rôles plus sérieux et graves. Mais c'était pas la seule surprise parce qu'on a aussi John C. Reilly que j'apprécie fort bien dans un rôle très sympathique. Après j'ai quand même eu quelques problèmes avec le point dans le film, des fois j'ai eu des plans très beau parce que le chef op a bien fait son job mais avec des images presque floues... Mouais... Celà dit j'ai trouvé que le film osait pas mal de choses surtout du point de vue du scénario, il a un discours politique un peu vu au rabais mais qui a le mérite de ne pas être caricatural. Après j'ai moins aimé certains personnages et leurs réactions. Je me dis toujours que dans leur situation c'est compréhensible mais tout de même je trouve ça lourd. Et puis on voit clairement certaines ficelles, des retournements de situation, mais la fin m'a clairement laissé sur ma faim, même si elle est belle dans sa sobriété, enfin je vais pas trop en demandé j'ai apprécié et pas sûr que si j'avais plus d'info ça m'aurai plus, des fois il y a des choses qu'il vaut mieux laisser dans l'ombre. Bref le film est très appréciable avec un discours politique intéressant, des partis pris tranchés qui fonctionnent pour la plupart et j'ai été surpris à différentes reprises et de manière plutôt positive alors que demander de plus. Autrement dit sans casser des briques ça se regarde.
    rogerwaters
    rogerwaters

    128 abonnés 1 089 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 novembre 2015
    Le premier film de Thomas Bidegain bénéficie du contexte actuel pour parler sans doute un peu plus au grand public, sensibilisé à ces histoires de radicalisation de certains de leurs enfants qui disparaissent pour partir au Moyen Orient. Ici, le cinéaste ne cherche pas vraiment à expliquer le phénomène, d’autant qu’il le situe dans les années 90-2000 et non aujourd’hui, mais il montre les dommages collatéraux que cela peut avoir sur les familles elles-mêmes. Il montre tout d’abord la quête obsessionnelle d’un père prêt à tout pour retrouver la chair de sa chair. Puis, après un tournant majeur et très audacieux sur le plan narratif, il nous plonge à la suite du fiston dans la quête patiente et ordonnée d’un être qui respecte les choix de sa sœur, mais qui souhaite seulement savoir si elle va bien. Cette seconde partie se déroulant au Moyen Orient est parfois moins efficace, à cause d’un montage maladroit et d’un comédien (le fils donc) qui manque encore un peu d’étoffe pour porter tout le long-métrage sur ses épaules. Par contre, la dernière scène est très réussie, à la fois très émouvante, tout en ne tombant à aucun moment dans le pathos ou le mélodrame. Bilan contrasté donc pour cette œuvre inégale, qui bénéficie d’un sujet fort, pas totalement exploité.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 26 novembre 2015
    Il est peut-être difficile d'apprécier le film après les événements qui viennent de meurtrir la France. Car avec lui, on a l'impression de remonter à la naissance d'un mouvement dont les protagonistes n'ont pas les moyens d'imaginer l'ampleur qu'il va prendre, au moment où se passe l'action. Ils sont donc enfermés dans les mailles d'une histoire, certes terrible pour une famille ( la jeune fille de la maison, Kelly, disparait subitement pour suivre son petit ami musulman en adoptant son mode de vie et sans explications pour ses parents), mais une histoire en quelque sorte déjà dépassée par l'intensité de l'horreur qui frappe aujourd'hui des parents qui découvrent avec stupeur le départ de leur enfant et leur engagement dans le terrorisme. Mais c'est peut-être aussi la force du film, de rester la tragédie personnelle d'un père brisé (magnifiquement joué par François Damien malgré la brièveté de sa prestation)) et d'un fils ( le jeune Oldfield, extraordinaire acteur) qui par amour du père, reprendra et achèvera sa quête. Deux mondes qui s'ignoraient se rencontrent donc, sans pouvoir faire un pas l'un vers l'autre, en ennemis déclarés comme les cow-boys et les indiens en leur temps, avec cette fille ressentie comme volée à son clan d'origine.D'où cette obsession mutique et butée du père qui veut bien tout perdre plutôt que s'avouer vaincu, qui va jusqu'à sacrifier la jeunesse et la liberté de son fils au nom d'un devoir sur lequel il ne s'explique même pas. Seule la mère semble admettre cette rencontre et accepter le choix de sa fille, si douloureux soit-il: elle montre au père du jeune musulman la photo de l'enfant que sa fille a eu de lui, elle recueille avec tendresse la jeune musulmane que son fils sauve et ramène du Pakistan où elle risque d'être exécutée par sa faute. La fin, que l'on attend bien sûr tout au long du film (retrouvera t'on finalement Kelly? qu'est-elle devenue pendant tout ce temps?), est énigmatique, pour signer peut-être cette incompréhension monumentale, cette fracture qui s'installe dans le monde à ce moment et va engendrer les misères et les désespoirs que l'on sait.
    Olivier Ferry
    Olivier Ferry

    4 abonnés 196 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 décembre 2015
    Le sujet est intéressant puisque plus que jamais au coeur du débat publique, mais au début du film j'ai eu très peur; le personnage de François Damiens est très caractériel et colérique, on a donc du mal à l'apprécier, même si l'on "comprend" sa douleur. J'ai eu peur d'une croisade de cet homme seul contre ...
    Contre quoi justement, cela n'est pas dit explicitement, du coup j'ai un peu grincé des dents au début car l'impression que cela donne, c'est le combat d'un homme blanc contre le monde arabe ou musulman avec un espèce d'amalgame avec le terrorisme. (De plus la temporalité n'est pas clair, Daesh est ultraprésent dans les médiat en ce moment et l'on parle beaucoup des départs en Syrie, donc quand la fille disparait l'on pense à cela. La contextualisation est importante pour comprendre de quel ennemie il s’agit, j'ai commencer à douter quand j'ai noté la présence d'un minitel, puis on assiste au 11 septembre 2001 sur les écran ce qui m'a confirmer que l'histoire ce situe dans le passer et que l'histoire ce portent sur Al-Kaïda)
    Finalement au profit d'une ellipse le film vire complètement de cape et l'on s'intéresse au petit frère devenue adulte, ce personnage est beaucoup plus touchant et nuancé et sont histoire plus universelle et humaniste.
    vincentasc
    vincentasc

    28 abonnés 148 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 novembre 2015
    Je suis le 1er à critiquer le manque d'ambition du cinéma français actuel plus prompt à se contempler le nombril qu'à aborder des sujets important. Je suis d'autant plus heureux d'écrire tout le bien que je pense des ces Cowboys. C'est un film maitrisé de bout en bout. Le scénario est plus riche que tous les scénarios mis bout à bout depuis la rentrée de septembre. On y voit une histoire qui n'est pas sans ressembler à "La prisonnière du désert" de John Ford. Même figurée paternelle. Même volonté d'aller à l'essentiel sans sacrifier les personnages. La mise en scène toute en retenue fait la part belle aux sentiments et a l'extraordinaire justesse des comédiens. Un film à ne pas manquer.
    Polly6789
    Polly6789

    42 abonnés 104 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 novembre 2015
    Les Cowboys commence doucement puis vous emmène dans une véritable épopée émotionnelle. Le sujet est bien traité, le film évite à merveille tous les pièges du genre. C’est bien joué, c’est étonnant. Si le début peut paraitre classique, le film prend des tournants intéressants pour vous arracher quelques larmes à la scène finale. Formidable.
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