Orpheline ?
Un film à part,
Un bijou à l'état brut,
Une expérience cinématographique intense !
Mais il ne suffit pas de décréter que tel ou tel film est époustouflant pour vous convaincre de courir le voir, il faut aussi vous expliquer le pourquoi du comment.
A vos marques, prêt, lisez les 3 bonnes raisons qui rendent ce film incontournable :
1- Film-puzzle : La genèse du projet est à recherchée dans l'enfance et la jeunesse de Christelle Berthevas, co-scénariste du film, qui s'est frayée un chemin à travers la violence de la vie. Comme l'indique le réalisateur Arnaud des Pallières, "elle me l'avait racontée par morceaux (son passé), comme on raconte un peu de sa vie à certaines occasions".
Concrètement, cela va se traduire par un film qui joue à cache cache avec le spectateur, remonte le cours du temps au fur et à mesure que l'héroïne replonge dans son passé de jeune femme instable, d'adolescente battue, puis de petite fille confrontée à l'insoutenable.
2 - 5 actrices étourdissantes : Comme dans Moonlight (Cf critique du 10 février), Arnaud des Pallières réussit le tour de force à faire endosser à 4 actrices un morceau du puzzle ; de la très énigmatique Adèle Haenel, à l’étourdissante enfant qu’est Vega Cuzytek, en passant par Adèle Exarchopoulos et Solène Rigot, toutes deux bouleversantes dans l’adolescence.
Ces actrices, chacune à leur façon, crèvent l'écran et l'illuminent avec le même rouge à lèvre intense et le regard souligné de Rimmel.
Je n'oublierai pas de citer la phénoménale et sensuelle Gemma Arterton en pièce rapportée.
3 - Une réalisation audacieuse : "J’ai emprunté à Bresson l’idée de ne travailler qu’avec une seule focale. Ce qui m’a conduit à cette écriture très particulière, autour des visages et de certains détails, quasiment sans plan large ; à ce rapport très frontal au personnage et à ce qu’il vit."
Je confirme ; avec ses gros plans sur les visages, son cadrage serré, son grain brut qui ne cache aucun défaut de peau ou de maquillage, on plonge tête baissée dans l'enfer de notre héroïne.
Si vous avez suivi mon conseil cinéphile du jour, alors peut-être aurez vous entendu le message d'espoir qui est murmuré à notre oreille...
"la résilience, c'est l'art de naviguer dans les torrents" Boris Cyrulnik