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    Contre-Pouvoirs
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    Olivier Barlet
    Olivier Barlet

    260 abonnés 382 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 janvier 2016
    (...) C'est pourtant de cet apparent chaos que sort un journal de qualité et que les diverses facettes des questionnements et résistances de la société algérienne sont documentées. Contre-pouvoirs est dès lors un film dérangeant car il nous donne à percevoir une autre manière de vivre la liberté d'expression, et donc la liberté. (...)
    Car la presse que décrit ce film dédié aux 120 journalistes assassinés durant la décennie noire ne correspond en rien à ce qu'on croit qu'elle est : la rédaction d'El Watan est un laboratoire où se forge une conscience politique nourrie non de certitudes mais d'interrogations, où se vit un engagement du quotidien à contre-courant.(...)
    katia C.
    katia C.

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 février 2016
    Voilà une équipe de journalistes qui réussit dans un désordre apparent, à garder le cap sans rien renier de ses convictions. Formidable leçon de patience, d'honnêteté intellectuelle, de dynamisme, de justesse, de rigueur...et finalement, de réussite. Le chantier de l'immeuble? à l'image de la vie de chacun d'entre nous car la vie est un chantier permanent où rien n'est acquis, où tout est à construire soi-même, où chacun cherche sa raison de vivre.
    Et justement ce journal est un véritable laboratoire d'une pensée libre dans un pays jeune ne l'oublions pas ; la démocratie ne tombe pas du ciel comme par enchantement, elle se fabrique pas-à-pas dans des lieux comme celui-ci.
    L'équipe d'El Watan et son directeur Omar Belhouchet forcent l'admiration et Malek Bensmaïl l'exprime merveilleusement bien une fois de plus.
    Allez voir ce film, vous en sortirez "regonflé à bloc".
    Katia C. .
    Yves G.
    Yves G.

    1 251 abonnés 3 262 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 24 février 2016
    Malek Bensmaïl avait réalisé en 2009 un documentaire épatant La Chine est encore loin qui – comme son nom ne l’indiquait pas – suivait pendant une année une classe de jeunes Algériens. Début 2014, il filme la rédaction de El Watan, le grand quotidien francophone d’Alger alors qu’il s’apprête à déménager dans de nouveaux locaux et que la campagne présidentielle bat son plein. Fondé en 1990, ce journal manifeste une liberté de ton étonnante, dans un système verrouillé et sclérosé.

    Suivant les dogmes du cinéma documentaire, la caméra de Malek Bensmaïl se fait oublier, se glissant dans les salles de rédaction, enregistrant les discussions entre journalistes, les réunions de rédaction, captant les gestes des imprimeurs. Aucune voix off, aucun sous-titre pour expliquer ou contextualiser. Du coup, on veut bien croire que El Watan est en butte aux autorités, mais rien à l’écran ne le montre – si ce n’est un rendez-vous entre le rédacteur en chef et son avocat où sont rapidement passés en revue les procès en cours.

    Le fil rouge du documentaire est la réélection annoncée de Abdelaziz Bouteflika. Ce choix n’est pas très heureux. Car le suspense est mince : la campagne est lancée sur un faux rythme, avec un président physiquement absent dont la figure est paradoxalement omniprésente. Elle se clôt sur une victoire « dans un fauteuil », double clin d’œil au score « soviétique » obtenu par le président sortant et à l’accident cardio-vasculaire qui le cloue dans une chaise roulante.

    Contre-pouvoirs a le handicap de succéder à deux documentaires autrement réussis sur le même sujet : À la une du New York Times (2011) et Les Gens du Monde (2014)
    Denise B.
    Denise B.

    1 critique Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 mars 2016
    Depuis le 27 janvier 2016, on peut voir en France le dernier film de Malek Bensmaïl, Contre-pouvoirs, dont la diffusion reste modeste mais l’impact important, d’autant que le réalisateur s’efforce de présenter son film lui-même autant qu’il le peut : à chaque film nouveau on a l’impression qu’on comprend mieux le sens de son entreprise, et en quoi c’est une pierre de plus dans la construction de son Algérie. Dans le cas de Contre-pouvoirs, consacré aux journalistes d’El Watan, c’est de la presse qu’il s’agit, mais même si on doit dire d’emblée qu’on le reçoit comme un magnifique hommage, ce n’est pas ainsi que le film se présente et il vaut la peine d’essayer de comprendre comment le réalisateur (invisible) se situe dans son projet.
    Il s’agit d’un documentaire en ce sens qu’il n’y a aucune trace de fiction. Tout est filmé sur le vif, les images sont celles qu’on aurait vu si on avait été présent aux côtés du réalisateur. Il faut donc préciser le sens du mot documentaire, qui peut correspondre à des pratiques assez différentes. On associe ce mot à l’idée d’une certaine mise à distance d’un savoir plus ou moins commenté, sur un ton plus ou moins didactique, la voix du commentaire devenant parfois le personnage le plus important du film. Rien de tel dans Contre-pouvoirs, où le réalisateur travaille en immersion concrète avec le groupe de journalistes qui nous est montré et se garde bien de faire entendre autre chose que leur voix. On a l’impression que son but principal a été de se faire oublier et qu’il y est très bien parvenu. Mais encore fallait-il pour arriver à cela installer une totale confiance entre les journalistes et le témoin de leurs débats. On ne peut pas dire que la position du réalisateur soit plus ou moins extérieure à celle des gens qu’il montre parce que, dans ce genre de cinéma indépendant, tout le monde est à la fois extérieur à tout le monde et extrêmement proche, c’est tout l’art du directeur Omar Belhouchet que d’arriver chaque jour à faire une synthèse avec tout cela.
    Documentaire ou pas, le film est donc la représentation de ce qui a été une présence quotidienne pendant quarante-cinq jours au moins, c’est-à-dire la durée de la campagne pour les élections présidentielles, du 3 mars au 17 avril 2014. L’histoire commence à peu près au moment où le Président Bouteflika, âgé de soixante-dix-sept ans, a déposé lui-même au Conseil constitutionnel sa candidature pour un quatrième mandat. Il est au pouvoir depuis 1999 et on le sait gravement malade, ce qui est d’ailleurs clair au vu des quelques photos qu’on a de lui à ce moment-là.
    Sans aucun doute et sans aucune réserve, les journalistes d’El Watan déplorent cette candidature et considèrent que leur rôle est de la combattre. L’un des membres de la rédaction fait d’ailleurs partie du mouvement baptisé « Barakat » (ça suffit) qui s’est créé spécialement pour manifester contre cette candidature. Cependant, il ne serait pas exact de voir dans Contre-pouvoirs un film engagé dans un combat politique contre le Président Bouteflika. Malek Bensmaïl ne confond certainement pas son rôle de cinéaste avec celui des journalistes qu’il a voulu montrer.
    Donc par rapport à ce que serait un film destiné à dénoncer la fameuse « candidature pour un quatrième mandat », on pourrait dire que le réalisateur agit indirectement et opère une sorte de décentrement. Il nous montre des hommes et des femmes, les journalistes, qui doivent faire face à cet événement alors qu’ils le trouvent inacceptable et en sont gravement choqués. Mais eux non plus, pas plus que le réalisateur, n’ont pour métier d’exprimer leurs états d’âme (ce qu’ils ne se privent pas de faire entre eux, évidemment, et avec l’ironie ou l’amertume qui convient). Il leur faut commenter les faits et commenter le rejet qu’ils ne peuvent manquer d’inspirer aux citoyens d’Algérie, d’une façon qui soit à la fois immédiatement claire et pourtant solidement argumentée. C’est donc finalement à la recherche des mots pour le dire et des mots les plus appropriés, que le réalisateur nous fait assister. En sorte que si l’on ne craignait d’être un peu ridicule, on pourrait dire que ce film est notamment une remarquable leçon de langue française, inspirant la plus grande admiration pour des gens qui l’utilisent avec tant d’acuité, dans un pays où on ne cesse de nous dire qu’elle se perd de plus en plus —ce qui est tout à fait plausible et facilement observable. Même sur le plan linguistique, ce sont donc des hommes qui se battent et qui le font avec autant de modestie que de persévérance voire d’acharnement.
    La sympathie qu’on éprouve pour les personnages du film est indéniable et on peut supposer qu’aucun spectateur du film n’y échappe. Chacun de nous est sans doute sensible plus particulièrement à telle ou telle de leur qualité. Pour revenir sur deux de celles qui viennent d’être citées, modestie et persévérance, il est utile d’avoir à la mémoire quelques images des débats, parfois des dialogues, toujours vivaces mais sans violence ou agressivité. Le sentiment de modestie vient du fait qu’on a l’impression d’assister non pas à des prestations journalistiques mais à du bricolage intelligent. Si par exemple on a à l’esprit l’un des nombreux films que le cinéma américain consacre à la presse en tant que pilier de la démocratie, on en garde le sentiment d’être un peu sonné par le cliquetis, le brio, l’agitation, la corruption rampante, l’importance des dessous non-dits et des petits ou grands calculs d’avancement etc. Or le film de Malek Bensmaïl nous montre qu’on peut parfaitement faire un journal et pas des moindres sans tout ce fatras spectaculaire et certes impressionnant mais qui peut parfois donner l’impression que la montagne accouche d’une souris. Autres lieux autres mœurs, autre cinéma, le film de Malek Bensmaïl est émouvant parce qu’il est juste à hauteur d’hommes, des hommes qui font ce qu’ils croient devoir faire et qui ne se plaignent pas.
    La persévérance et l’obstination donnent l’impression de venir d’une longue habitude, celle de se battre sans résultat immédiat comme le prouve encore cette affaire d’élection. Bouteflika réélu avec 81,53% des voix, soit 8 millions et demi de personnes qui auraient voté pour lui, ce n’est pas facile à entendre, même si plus ou moins on s’en doutait. On souffre pour ces journalistes parce qu’il est évident qu’eux-mêmes souffrent et qu’ils le font sous nos yeux, sans faux-semblant. Et en même temps on sait très bien qu’ils vont continuer à se battre. Comme pour la construction de leurs nouveaux locaux, les choses iront sans doute lentement (!) mais ce n’est pas pour autant que des gens de cette trempe vont baisser les bras. Finalement, on n’a qu’une envie, c’est de les remercier d’être comme ils sont.

    Denise Brahimi,
    Essayiste et critique
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 146 abonnés 3 966 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 10 février 2016
    Officiellement l’Algérie est une démocratie, officiellement…. La presse est la seule disposition mise en place contre le pouvoir. Le réalisateur Malek Bensmail s’est immiscé durant les élections présidentielles d’avril 2014, dans la rédaction d’un quotidien algérien « El Watan ». Au travers de sa caméra il cherche à nous montrer pas à pas l’élaboration de ce média. Malheureusement, le documentaire est pollué par une multitude de mots sans réelle information. Trop d’information tue l’information. Beaucoup de contradictions pour peu de répercutions en fin de compte. Cela épuise et si on lâche prise, il est certain que nous perdrons le fil, alors accrochez-vous. Finalement et par opposition, c’est surtout les imprimeurs et les bâtisseurs qui agissent en créant véritablement quelque chose. D’ailleurs sur ce chantier, quelque chose gêne. Qu’a voulu présenter le réalisateur en exposant le seul noir présent en fainéant qui attend… ? Pourtant ces instants hors des bureaux sont vivifiants tellement l’omniprésence d’un journaliste, qui ne laisse pas la place à ses collègues, irrite. Contre-pouvoirs s’antagonise tout seul et n’est jamais clair dans ce qu’il veut prouver.
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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 18 mars 2016
    Le documentariste Malek Bensmail ne cesse pas de questionner la société algérienne. Son dernier film «Contre-pouvoirs», une plongée dans les coulisses du quotidien francophone «El Watan», autopsie les relations entre la presse et le pouvoir politique pendant la présidentielle. Le cinéaste a réussi à donner à la parole une mémoire.
    Bouteflika élu dans un fauteuil, titre El Watan au lendemain de l’élection d’Abdelaziz Bouteflika pour un 4e mandat avec 81,5% des voix en 2014. Pour accompagner ce titre, la photo du président algérien dans un fauteuil roulant. A l’annonce du résultat, un journaliste s’indigne : «Ce n’est pas un score à la soviétique mais bien à l’algérienne, on peut donner des leçons aux Soviétique !»
    Dedans-dehors, dedans-dedans, la caméra de Malek Bensmail filme le quotidien des journalistes d’El Watan pendant la dernière campagne électorale. Jamais intruse, elle cherche à montrer et non à démontrer, le système politique algérien et le contre-pouvoir que représente la presse.
    Le huis-clos n’est pas étouffant, l’extérieur arrive par l’actualité qui envahit la rédaction.Le film s’ouvre par un travelling sur la baie d’Alger avec cette phrase du président Bouteflika : «Je suis l’Algérie.» La rédaction d’El Watan, réunie autour du directeur Omar Belhouchet, est en effervescence. On comprend très vite qu’il y a plusieurs Algérie(s).Cette plongée en apnée a le mérite de mettre en lumière l’exercice souvent difficile, quelquefois périlleux, du métier de journaliste. Et de relever les rouages bien huilés du pouvoir politique.
    Les élections sont-elles jouées d’avance ? Les journalistes sont des optimistes multirécidivistes. Malek Bensmail, avec Contre-pouvoirs, s’est plus attaché à l’humain qu’à l’actualité. La parole fait œuvre de mémoire, comprendre c’est écouter. Le message du cinéaste est entendu.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 12 mars 2016
    Une affiche prend tout le cadre, mal collé, elle semble prête à s'envoler. Dans le plan suivant, elle n'est plus qu'une affiche parmi d'autres, ce sont les élections en Algérie, pris dans un décor gris qui semble immuable. Si le film est remplis de belles idées cinématographique sur le mouvement perpétuel ou la subjectivité des images (superbe segment où un journaliste cherche la photo pour accompagner son article), c'est que, il l'annonce dès le texte pré-film, il s'appuie sur une symbolique pour raconter ce journal. Ainsi, le film montre le futur local du journal, symbole de leur liberté à acquérir, se construire tandis qu'on s'enferme avec les journalistes dans leurs locaux temporaires d'où leur parvient les informations. Mais en refusant de s'ouvrir à l'extérieur, il étouffe le bouillonnement intellectuel intéressant. Ainsi le récit de ces travailleurs pressés par des événements qui les dépassent devient vite plus frustrant que stimulant.
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