La Gueule du Loup : les secrets du tournage

Habitué à tourner des documentaires aux quatre coins du monde, Jérôme Ségur s'est cette fois emparé d'un sujet bien plus proche de chez lui. S'il nourrit deuis longtemps l'envie de faire un film sur les loups, ce n'est que plus récemment qu'il entreprend le développement de La Gueule du Loup, comme il l'explique : "Le déclic s’est produit en 2012, au moment où les journaux ont relayé les problèmes occasionnés par le loup, surtout dans le Sud de la France. Je me suis dit : « Cette fois, je tiens mon sujet ! »".

Le loup occupe une place particulière en France ; Jérôme Ségur s'est donc attaché à étudier les implications du retour du loup pour la population. "En fait, par sa seule présence, le loup remet en question l’organisation de la société, l’ordre social, les consensus. [...] Nul autre que lui n’influe à ce point sur le comportement humain. [...] Dans les autres pays européens, sa présence provoque des tensions également. Mais les réactions ne sont pas aussi vives, aussi épidermiques que chez nous", analyse le réalisateur.

Bien que le loup soit au coeur du documentaire, il est totalement absent du film, seulement évoqué à travers les prises de position de ses détracteurs ou de ses soutiens. Un choix délibéré de la part de Jérôme Ségur : "C’est un choix totalement assumé. Si j’ai tenu à ne pas montrer le loup à l’écran, c’est justement pour éviter d’imposer une image. Je souhaite que chacun se représente le loup à sa manière, selon la connaissance qu’il a de l’animal, son imaginaire, son opinion quant à son retour".