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    La Forme de l'eau - The Shape of Water
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    1 112 critiques spectateurs

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    Flaw 70
    Flaw 70

    253 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 février 2018
    Surtout apprécié dans des secteurs plus "geek", Guillermo del Toro est un cinéaste à la filmographie de qualité qu'il se soit adonné aux purs films de divertissement aux œuvres plus pointus et auteuristes, il a toujours tiré le meilleur des genres qu'il a exploré. Mais malgré cet insolent sans faute (il n'a jamais fait de véritables mauvais films), c'est aussi un cinéaste qui s'est imposé par sa malchance. On ne compte plus le nombre de ses projets qui n'ont pas aboutis et il est encore aujourd'hui souvent boudé par le succès commercial et même assez ignoré par sa profession malgré des succès critiques systématiquement au rendez-vous. Pourtant, les choses semblent sur le point de changer avec son nouveau film, The Shape of Water, qui après de multiples nominations dans de prestigieuses remises de prix (dont 13 nominations aux Oscars 2018 ce qui en fait le leader) arrive par chez nous avec de véritables éloges. Une oeuvre qui semble enfin asseoir la reconnaissance et la maturité artistique pour Guillermo del Toro.

    Accompagné par Vanessa Taylor au scénario, del Toro signe avec ce 10e long métrage un film-somme. Cristallisant la totalité de ses thématiques dans une oeuvre qui fait spirituellement suite à son Crimson Peak dans sa réappropriation d'un style de cinéma mais aussi qui vient se placer dans la continuité de son El espinazo del diablo et son El laberinto del fauno. Comme à son habitude, le fantastique sert ici de moyen pour palier à l'horreur traditionnelle, celle véhiculée par l'homme. Le monstre n'étant pas moins une créature que l'homme lui-même. Mais ce fantastique sert aussi comme outil d'un éveil, celui du personnage principal. Alors que dans ces précédents films celui-ci était surtout un éveil de la jeune fille qui devient femme et perd le voile de son innocence en prenant compte de la dureté du monde, ici pour la première fois del Toro s'intéresse à l'éveil charnel. Elisa est un personnage ayant perdu sa voix et qui se retrouve incapable de partager son désir si ce n'est à elle-même, lors de masturbation fugace. Majoritairement comprise par son voisin homosexuel, elle vit dans la frustration d'une soif qu'elle ne peut assouvir. Jamais del Toro ne se sera fait aussi sensuel et romantique dans cette histoire d'amour presque tout droit issue d'un conte pour enfants.

    Avec The Shape of Water, le cinéaste fait mine d'un ton nouveau en signant un récit plus enchanteur et optimiste que ceux dont il avait l'habitude de nous livrer jusqu'ici. Du moins de prime abord, car si les formes de l'eau peuvent souvent présenté des visions aguicheuses elles cachent souvent des profondeurs bien plus obscures. Car on se retrouve ici face à un film sur les paradoxes, où le désir côtoie souvent la mort et sous ses faux airs de conte caricatural, notamment à travers son méchant très over the top, se cache un récit bien plus subtil et insidieux. Prenant intelligemment place dans un contexte de guerre froide, où l'Amérique et la Russie se livre une bataille pour le progrès sans merci, del Toro en profite pour se servir de son histoire pour apporter une habile critique sur le consumérisme et les valeurs contraire qui ont forgé les Etats-Unis. Là où l'antagoniste représente l'homme du futur, un progrès gangrené par un puritanisme intolérant symbole de l'Amérique moderne tandis que la protagoniste s’apparente à un objet du passé plongé dans le rêve et l'imaginaire d'une plus belle réalité véhiculé par son amour des films et de la musiques. La complexité face à la simplicité, le pragmatisme contre l'optimisme, etc. Un combat d'apparence binaire mais ici traité de manière beaucoup plus subtil et surtout concrète car il reflète le monde dans lequel on vit aujourd'hui. Quand le méchant incarné par un Michael Shannon habité contemple la touchante créature que Doug Jones donne vie avec une rare authenticité, il ne voit que la représentation de ses vils idéaux, plongé dans une religion arriéré tandis qu'Elisa, excellente Sally Hawkins, y voit la promesse d'un monde où elle aurait sa place et la réalisation de ses fantasmes les plus fantasques.

    Sans jamais forcé le trait, et ce reposant beaucoup sur son excellent casting, del Toro brode cette histoire d'amour avec justesse sans jamais tomber dans la niaiserie ou l'invraisemblable car même si la relation peut sembler démarrer assez vite, elle fait sens avec la rare finesse dont le cinéaste à caractérisé ses personnages. Privilégiant l'émotion à la démonstration d'intelligence, le film brille par sa simplicité, quand bien même son déroulé en devient prévisible, il garde toute son efficacité intacte grâce à la densité qu'il arbore. Parlant du droit des femmes à bénéficié de leurs corps face à des hommes qui tentent de les asservir, du libre court des fantasmes et de la sexualité mais aussi parlant de différence, d'immigration et du capitalisme d'un monde plus enclin à sombrer dans un pragmatisme rétrograde que dans la rêverie et l'optimisme d'une âme d'enfant, là où l'amour, l'acceptation et les sentiments dominent. Très intelligent quand au regard qu'il porte sur le monde actuel, del Toro se sert habilement du fantastique pour finalement mettre en lumière la banalité de la vie et l'exacerbation d'une violence omniprésente. Nous plongeant très souvent dans un récit d'une rare délicatesse, incroyablement touchant et ambigu notamment dans sa très belle conclusion qui laisse libre court à son spectateur de s'approprier le but de son histoire.

    De plus, Guillermo del Toro ne se contente pas juste de faire dans l'hommage et le nostalgique, ce qui encombrait un peu son Crimson Peak. Même si il se place très clairement dans la lignée du cinéma muet ou des musicales des années 50/60, il ne se contente pas de singer de manière poseur le style de l'époque mais y apporte son regard et sa propre réflexion. Avec sa sublime réalisation où se côtoie une photographie léchée aux teintes vertes dominantes, des effets spéciaux pratiques renversants et une musique inspirée et incarnée d'Alexandre Desplat qui signe un de ses meilleurs scores, del Toro offre une mise en scène ingénieuse bourrée d'idées et d'imaginations. Souvent inventive, elle transpire d'un vrai amour pour le mouvement et le cinéma comme jamais auparavant chez le cinéaste. Il signe clairement son oeuvre la plus sensuelle et viscérale, où les mots sont bien moins importants que les autres sens. Comme pour son personnage principal, c'est un film sur la vue, le touché et l'ouïe où les choses semblent tangibles et suinte élégamment à l'écran. Tout est d'une beauté inouïe dans ce mélange raffiné de formes et de couleurs où Guillermo del Toro démontre encore être un des metteurs en scène à l'imagination la plus fertile en activité.

    The Shape of Water est un brillant conte fantastique qui compense sa prévisibilité et son aspect caricatural voulu par une imagination constante dans un récit dense, poétique et incroyablement touchant. Guillermo del Toro signe assurément son nouveau chef d'oeuvre depuis El laberinto del fauno et livre une habile réflexion sur un monde où la course au progrès vient à tuer la fantaisie, et l'imaginaire propre à chacun. Un monde où règne encore l'intolérance et la discrimination et où la violence et la monstruosité est le fruit de l'homme plus que tout autre créature. Car derrière son oeuvre la plus optimiste en terme de tonalité, del Toro cache surtout celle qui est sa plus engagée, sa plus humaine et sa plus sensuelle. Un incroyable joyau de cinéma qui happe et ensorcelle comme les remous hypnotisant de la forme de l'eau.
    cantaloop
    cantaloop

    1 critique Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 21 février 2018
    Un film très caricatural ridicule du début jusqu’à la fin une pâle copie des films de Jeunet de jeûner et des acteurs manichéen éviter absolument
    ffred
    ffred

    1 508 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 février 2018
    Annoncé comme un film phénomène voilà donc le nouveau Guillermo del Toro. Après les déceptions Pacific Rim et Crimson Peak, je n’étais pas très motivé. Mais une excellente rumeur et une pluie de récompenses (Lion d’or à Venise, Golden Globe du meilleur réalisateur et de la meilleure musique pour Alexandre Desplat, 13 nominations aux Oscar…) m’avaient redonné espoir. Non que je n’ai pas aimé, mais je trouve que cela fait beaucoup de lauriers pour un film somme toute peu surprenant. Même s’il n’est pas exempt de qualités. La mise en scène de Del Toro est maitrisée, élégante, sérieuse mais assez classique. On reste loin de la virtuosité du Labyrinthe de Pan. Le scénario est bien écrit, l’histoire est belle et la fin est vraiment poignante, mais sans réelles surprises. Il voulait sans doute faire l’éloge de la différence mais monstre, handicapée, black et homo (et j’en oublie) se côtoient ici sans qu'aucun sujet ne soit vraiment traité. Reste l’histoire d’amour, sorte de conte à La belle et la Bête qui, même si elle est touchante, ne nous renverse finalement pas vraiment. Même chose pour l’interprétation. Sally Hawkins, Richard Jenkins et Octavia Spencer sont très convaincants mais de là à être nommés pour une statuette dorée, c’est cher payé. Michael Shannon et Michael Stuhlbarg sont aussi très biens et l’auraient mérité tout autant pour le coup. L'ensemble reste honnête (mais quelconque) et se laisse donc regarder sans ennui, avec tout de même une belle émotion, mais demeure loin du chef d’œuvre annoncé. Dommage. Un joli film tout de même...
    Christoblog
    Christoblog

    745 abonnés 1 618 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 février 2018
    Le dernier film de Guillermo del Toro est étonnant à plus d'un titre.

    Tout d'abord, sous son esthétique très Jean Pierre Jeunet (du vieux très coloré qui fait neuf, des éclairages peu naturel), perce par éclair une radicalité plus sauvage, typique du réalisateur mexicain. Je pense par exemple à ce sein énorme qui s'échappe du corsage de la très formatée épouse américaine, ou à la façon très précise qu'à une balle de traverser une joue.

    De la même façon, ce que raconte l'histoire (pour faire simple, La belle et la bête) est un vernis qui recouvre des thématiques plus profondes et plus contemporaines : la libido féminine, l'homosexualité, le machisme ordinaire, la solitude.

    La forme de l'eau est une oeuvre étrange, que la mise en scène hyper-fluide de Del Toro rend très agréable à regarder : lisse à l'extérieur, profonde à l'intérieur. Si l'émotion classique n'est pas réellement au rendez-vous, on est constamment stimulé intellectuellement, soit par une scène de toute beauté (le premier plan du film, les gouttes de pluies qui se poursuivent sur la vitre du bus), soit par une performance d'acteur remarquable (Sally Hawkins et Michael Shannon au meilleur de leur forme), soit par une digression intrigante (la musiques, les claquettes, les films à la télé, l'insert en noir et blanc).

    Un film aimable, qu'il faut laisser reposer quelques heures dans un coin de sa mémoire pour en apprécier pleinement sa chaleureuse densité.
    traversay1
    traversay1

    3 122 abonnés 4 629 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 février 2018
    D'abord, le souvenir de ces séries B ou Z des années 50, en noir et blanc et peuplées de monstres en carton pâte, dégommées ad nauseam par des héros musculeux. Ou encore de ces films anti-rouges, propagande pure au service de l'Amérique McCarthyste. Réminiscences qui nourrissent La forme de l'eau au style que l'on qualifiera de rétro, faute de mieux. Le scénario plonge dans les eaux d'un conte candide, hymne à l'amour, avec La Javanaise en fond sonore, et à la tolérance au-delà des différences et des difformités. Les héros dans le film, la créature amphibie comprise, souffrent de solitude et s'expriment peu ou pas, à l'image de la femme de ménage incarnée par une Sally Hawkins aussi géniale que dans Be happy, et ce n'est pas peu dire. Tous, autant qu'ils sont, se sentent comme des poissons hors de l'eau. Le méchant (oh, un rôle qui va comme un gant à l'inquiétant Michael Shannon), lui, a une épouse, des enfants et une Cadillac. Signes extérieures de normalité ? Voire. Après un démarrage en demi-teinte, La forme de l'eau ne laisse plus un poil de sec dans son déroulement, tout du moins si l'on a gardé une part d'enfance en soi et si le mot poésie ne résonne pas comme un gros mot. Bourré de symboles et d'inventivité, avec une mise en scène fluide comme la trace d'un saumon, le film est certes aussi redevable d'une multitude de références mais ne s'y noie pas et impose son propre univers, en douceur. C'est aussi un immense cri d'amour vers le cinéma d'antan, quand la créativité suppléait au manque de moyens et quand les spectateurs avaient encore la capacité à s'émouvoir et à être impressionnés. Une antithèse du cynisme devenue aujourd'hui la valeur dominante de notre société, hélas.
    poet75
    poet75

    256 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 février 2018
    S’il est un cinéaste qui invite au changement de regard, à ne jamais se fier aux apparences comme à combattre tous les préjugés, c’est bien le cinéaste mexicain Guillermo Del Toro. Ses films abondent en personnages d’aspect horrifiant, tel « Hellboy » (2004), qui font néanmoins preuve de générosité et de noblesse. Mais avec « La Forme de l’eau », le réalisateur atteint un niveau d’excellence qui laisse pantois : ce film mérite, ô combien, ses treize nominations aux Oscars. C’est une œuvre sublime !
    On peut dater précisément l’action de ce film dont l’héroïne habite dans un appartement situé juste au-dessus d’un cinéma où l’on projette, entre autres, « L’Histoire de Ruth », un film de Henry Koster sorti sur les écrans en 1960. Toute la paranoïa de cette époque-là, celle où la guerre froide battait son plein, est au rendez-vous. Nous avons donc affaire à une fable sur fond d’espionnage mettant en opposition américains et russes, les premiers complotant dans un laboratoire ultrasecret que, bien sûr, les seconds cherchent à infiltrer. Or c’est là qu’est détenue une créature mi-homme mi-poisson que les militaires américains ont ramenée d’Amérique Latine (et en qui tous les cinéphiles reconnaîtront l’amphibien qui hantait un film de Jack Arnold de 1954, « L’étrange créature du lac noir »).
    Autour de l’être à l’aspect monstrueux s’agite tout un ensemble de personnages extrêmement divers : les militaires américains qui en sont les geôliers, le plus brutal d’entre eux, le colonel Richard Strickland (Michael Shannon), prenant un malin plaisir à le torturer au moyen d’un gourdin électrique ; le docteur Robert Hoffstetler (Michael Stuhlbarg) qui dévoile petit à petit la véritable raison de sa présence en ce lieu et sa personnalité d’homme compatissant ; et les deux femmes de ménage, l’une noire, l’autre latina, cette dernière, Elisa Esposito (Sally Hawkins), s’imposant rapidement comme l’héroïne du film. Elle, qui est muette, n’en tarde pas moins à entrer en relation avec la créature et à se laisser toucher par sa détresse. Et c’est donc elle qui, avec l’aide, entre autres, d’un affichiste homosexuel, va tout entreprendre pour sauver l’homme-poisson des griffes de ses gardiens et bourreaux.
    Avec tous ces personnages, les laissées-pour-compte de la société que sont les femmes de ménage, l’espion russe au grand cœur, le dessinateur homosexuel, etc., Guillermo Del Toro, pour notre plus grand plaisir, exalte sans retenue les humbles, les opprimés et les exclus face à l’arrogance et au puritanisme d’une frange d’américains blancs et racistes. Mais surtout, comme je l’indiquais dès le début, il incite à changer de regard et à ne surtout pas se fixer sur les apparences. Le colonel Strickland, qui ressemble en tout point à un homme distingué, ayant une jolie femme et de jolis enfants, n’en est pas moins un tortionnaire de la pire espèce ainsi qu’un homme qui pourrit de l’intérieur après avoir été mordu par la créature. A contrario, cette dernière, malgré son aspect hideux, cache des trésors d’émotivité, de générosité et même d’affection, voire d’amour. Elisa ne s’y trompe pas, elle perçoit aussitôt, dès le premier regard, autre chose qu’une physionomie répugnante. Elle sait, elle qui est muette, entrevoir le cœur même de cet être étrange qui, lui aussi, voit en elle sa beauté. spoiler: De là à donner au film l’allure d’une inimaginable romance d’amour, il n’y a qu’un pas qu’il aurait été dommage de ne pas franchir.
    Eh bien, Guillermo Del Toro ne se prive de rien, il ose tout, et c’est un ravissement. Sa mise en scène audacieuse et belle, qui s’autorise même une sorte d’hommage bref mais superbe au couple mythique Fred Astaire et Ginger Rodgers, emporte irrésistiblement l’adhésion.
    Ewen Blake
    Ewen Blake

    136 abonnés 1 169 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 avril 2018
    Spoiler : spoiler: "It's not a perverted thing. I do love this dolphin. He's the love of my life,"
    dixit Sharon qui en 2006 s'est marié en Israël avec un dauphin (véridique!). Del Toro devait faire partie des invités. Une association audacieuse de LSD et d’ecstasy plus tard... The Shape of Water était né (moins véridique mais possible). Une nouvelle fois je me sens plus proche des palmes cannoises que des oscars américains. Je vieillis sans doute. Il y a dans cette belle et la bête palmée de l'émotion, des plans subaquatiques superbes, une poésie déchirante et un message politique très honorable. L'ode à la tolérance s'inscrit parfaitement dans le contexte migratoire actuel et taper sur Trump c'est toujours un plus. Bref Del Toro fait tout bien comme il faut et transgresse juste assez spoiler: (du sexe inter-espèce)
    pour gagner des récompenses et labelliser son film "chef d’œuvre". Sauf que ce n'est pas du grand cinéma, il s'agit d'un conte pour enfant qui adopte la plupart des codes hollywoodiens afin de plaire au plus grand nombre. Les personnages sont superficiels (le méchant très méchant, le vieil homo reclus, le sidekick black, le scientifique russe...), la BO est constituée de classiques sur-utilisés, le scénario n'a rien de révolutionnaire et l'atmosphère est clairement pompée sur Amélie Poulain. Sans compter cette scène très dérangeante où les mecs de la logistique propose à Zelda de les rejoindre à la pause clope car "ce n'est pas bon pour elle mais c'est tellement bon". Je me demande combien a subventionné Imperial Tobacco pour cette scène qui n'apporte strictement rien à l'histoire.
    Audrey L
    Audrey L

    558 abonnés 2 424 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 février 2018
    Une ode poétique, étrange (pour ne pas dire bizarre) et pleine de références filmiques et musicales, un travail de passionné du cinéma qui reste tout de même moins puissant que son prédécesseur Le Labyrinthe de Pan. Les principaux atouts de ce film sont bien entendu l'univers lyrique dans lequel il s'inscrit (la montée des eaux qui fait voler les corps, les scènes de nu qui n'ont rien d’exhibitionniste mais au contraire intimiste - et que toute femme comprend, n'en déplaise à ces messieurs - et une magie visuelle omniprésente avec quelques effets techniques subtils). Les décors sont bien pensés, mais le coup de cœur va au costume de la créature, que l'on devine en grande partie "fait main", une brillante initiative à l'heure où le numérique rend toutes les créatures fades et irréalistes. Certes, le film n'évite pas certains écueils comme l'histoire de la Guerre Froide qui passionne moins que la romance aquatique, et une fin happy-end qui surprend un peu de la part d'un film qui offre quelques scènes crues (le chat, les doigts, la joue trouée...). Un peu dommage, car on termine le film en ayant l'impression que l'on a cherché à finir La Créature du Lac Noir de façon joyeuse. La musique d'Alexandre Desplat magnifie chaque séquence de ses mélodies intrigantes et envoutantes, et les morceaux chantés choisis sont tout autant de bon goût que les quelques bribes de films anciens que l'on aperçoit. Une affaire de connaisseur pour ce Guillermo Del Toro, qui signe une belle ode visuelle et formelle, qui pêche un peu par le fond (le méchant qu'on voit venir à cent mètres et qui reste bien moins dérangeant que le précédent Ogre) de même que la lutte brouillonne anti-racisme, anti-sexisme et anti-opprimés en tout genres semble toujours indécise, comme si l'on hésitait encore entre le militantisme bienpensant et la féérie déconnectée d'un monde imparfait... Sans avoir la prétention d'atteindre le prédécesseur Le Labyrinthe de Pan, La Forme de l'eau se révèle un beau film nuancé de scènes sobrement dérangeantes, romantiques et douces par leur musique envoutantes et leur féérie visuelle, toujours avec une maîtrise certaine des costumes faits main avec inventivité. N'évite pas quelques écueils mais reste esthétiquement magnifique avec des références cinéphiles et musicales bien pensées.
    Florent B.
    Florent B.

    52 abonnés 756 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 mars 2018
    Une merveille de poésie, de romantisme et d'émotion. Où la brutalité et la beauté des images s'accordent avec magie. Guillermo Del Toro confirme sa maîtrise dans le registre du fantastique en signant un film fort. Le tout accompagné d'une musique agréable signée du français Alexandre Desplat, encore une fois récompensé ( après The Grand Hotel Budapest en 2015 ). Quelque part l'oscar du meilleur film n'a pas été volé. A voir.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 10 mars 2018
    surjoué kitsch verdâtre neuneu toc creux naif et ennuyeux

    je ne comprends ni le concert de louanges ni l'avalanche de prix
    Kiwi98
    Kiwi98

    243 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 28 février 2018
    Guillermo Del Toro est peut-être le meilleur olibrius d’Hollywood. Et il faut dire qu’avec « The Shape of Water », le pari était risqué pour le cinéaste, qui pourtant ne s’éloigne en aucun cas de son habitat naturel en rendant ici un vif hommage aux films de monstres américains des années 1950, parmi lesquels, pour ne citer que les plus évidents, « L’Étrange créature du Lac Noir » et « Pandora ». Fantasmagorique, « The Shape of Water » l’est absolument ; mais au delà de cet aspect purement lunatique que dégage cette romance entre une muette et un amphibien humanoïde, sort surtout un film déséquilibré, sur tous les plans. On porterait avec bienveillance une éloge à la photographie, ainsi qu’a la bande originale d’Alexandre Desplat, mais mis à part ses qualités formelles, « The Shape of Water » ne s’aventure jamais en profondeur dans ses propositions, pourtant nombreuses, mais monstrueusement anecdotiques.

    Malheureusement, « The Shape of Water » reflète tout ce qu’il peut y avoir de mauvais dans le cinéma de Del Toro, comme, entre-autre, le concept étroit de la symbolique, ici surexploité à outrance, et le manichéisme quasiment borné de l’histoire, représenté par un antagoniste souffrant, dans son écriture, d’une vulgarité à toute épreuve. Raciste, misogyne, brutal… Voilà un personnage que l’on imagine condamné à mourir dès son introduction à l’histoire. On se demande également comment Sally Hawkins, en tant que femme de ménage, parvient à rentrer dans un laboratoire secret et y rester des heures à flirter avec sa créature sans que la sécurité ne vienne la chercher (ou la secourir, c’est selon). Bien sûr, on pourrait voir en ce cadre illogique un aspect poétique, notamment issu d’une certaine naïveté, mais justement, les effets poétiques voulus par Del Toro ne tiennent jamais la route, puisque le film n’a de cesse de se montrer vainement irrationnel. Vient en mémoire la scène de la salle de bain, peut-être la plus belle illustration du naufrage de « Shape of Water » : la scène est si symbolique, si loufoque, si surchargée d’effets et de musique (avec en plus le montage alterné), qu’elle plonge le film dans une poésie caricaturale. Del Toro trouve ici une finalité à tout, et l’absence de poésie vient justement du fait que l’histoire n’est jamais dominée par les émotions des protagonistes, ne développant en aucun cas une ombre d’abstraction.

    Littéralement gangréner par une forme convenue sur fond d’un manichéisme outrancier et d’une naïveté calculée, « The Shape of Water » flotte sur la vulgarité de son scénario, et ne trouve pas une seconde un écrin poétique, du fait que sa superficialité fait barrage à l’authenticité, privilégiant un affrontement compassé entre une jeune ingénue impossible à cerner et un méchant quinteux. Annihilé par son absence de subtilité et son propos consensuel, « The Shape of Water » se regarde comme un théâtre des rêves dépourvus d’âme, tout en tirant sur les grosses ficelles. Guillermo Del Toro, qui nous avait promis de la viande et du vin rouge, nous sert du panaché, tout en se noyant dans ses références éculées, n’allant jamais plus loin que la surface. Superficiel, prévisible et stagnant.
    Edtrail75
    Edtrail75

    11 abonnés 128 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 mars 2019
    L’un des plus beaux films de ces derniers mois que je viens de voir, qui mérite amplement son Oscar. Conte qui n’est sans rappeler « La Belle et la Bête », c’est joliment naïf, frais, avec un mélange d’actions qui fait qu’on suit la narration sans ennuis. L’image, avec ses camaïeux de verts rappelant un vivarium, est superbe. Tout est amplement bien dit dans les autres commentaires !
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 21 février 2018
    Nous aimions Guillermo Del Toro jusqu'à ce film. C'est un navet qui met en scène un homme mi-homard mi-latex avec des personnages caricaturaux surjoués par de mauvais acteurs. Cette réécriture de "Sauvez Willy" avec la zoophilie en bonus, est une pure perte de temps. Investissez vos 12,50 euros à l'aquarium le spectacle n'en sera que plus réjouissant!
    Pascal I
    Pascal I

    672 abonnés 4 060 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 mars 2018
    Déçu ! Encensé par la critique je pense à l'excès, le film, même si visuellement sympa, reste vraiment typé conte et bien trop gentillet. Des caricatures à tout va deviennent pénibles. Quant à l'histoire, tenant sur un timbre poste, il y avait à loisir d'en faire, à mon goût, autre chose.
    Les acteurs restent moyens comme le film, même Shannon ne perce pas l'écran. Bof bof ! 2.5/5 !!!
    reymi586
    reymi586

    407 abonnés 2 444 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 mars 2018
    On aime ou on aime pas ce film. Je suis tout de suite rentré dans l'univers fantastique, feutré, romantique de Guillermo Del Toro. J'ai entendu que l'histoire d'amour était malsaine, moi je l'ai trouvé symboliquement très belle. Que c'était un peu trop simple et manichéen, je pense que c'est le but d'une certaine manière. La douce Sally Hawkins et le terrifiant et ridicule Michael Shannon illustrent parfait cette situation. Les deux sont excellents, tout comme Octavia Spencer qui apporte la petite touche drôle au film.
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