Derniers Avis : Peau d'âne - Page 5

A la fois kitch, poétique, mélodieux et noir, l'adaptation de Jacques Demy est un pur moment de régal. Décors hallucinants, anachronismes succulents et manifestation fantastique, on se retrouve bien dans l'univers étonnant de Demy. Jean Marais, parfait et charismatique, et la belle Catherine Deneuve livrent des performances enchanteresses

C'est vraiment du grand n'importe quoi. Le film est beau c'est vrai mais l'arrivée en hélicoptère à ma fin est tellement débile.. On est censé être au moyen âge non ??

Ennuyeux à mourir et très étrange je trouve ! J'ai découvert Demy récemment et j'ai été enchanté par Les parapluies de Cherbourg et Les demoiselles de Rochefort. Je me suis donc mis hyper confiant devant ce conte et j'ai été archi déçu. c'est sombre, kitsch, bizarre et totalement soporifique. Seules une ou deux chansons ont sauvé ma soirée du naufrage. Et alors la scène de l'hélicoptère à la fin m'a définitivement soûle ! C'est le détail qui tue ça ! Mes petits cousins ont eu peur et ont détesté le film ! Bref un moment de cinéma à oublier ! Quelle désillusion !

La première fois que j’ai vu Peau d’Ane, j’avais onze ans et c’était en fin d’année scolaire, à une époque où les films ne se voyaient qu’au compte-goutte, quand la télévision les diffusait ou qu’un professeur avait mis la main sur une bobine. Je me souviens encore de l'enthousiasme qu’avait provoqué cette première vision du film, même les garçons étaient sous le charme. Peau d'Ane raconte la rencontre d'une princesse blonde et belle comme le jour avec un prince insipide sous l'œil bienveillant de parents concernés par leur descendance. De ce point de vue-là, l'histoire ne diverge en rien des pré-requis du conte. Mais c'est là qu'entre en scène la malice de Jacques Demy : spoiler: cette blonde lisse a en fait bien repéré le prince et par un coup d'éclat de miroir dans les yeux, un anneau habilement glissé dans un gâteau et des œillades aguicheuses, le rend raide d'amour. Le père de la blonde princesse est quant à lui bien pervers, près à sacrifier l'avenir de sa fille et des enfants qui, issus d'un inceste, ne manqueraient pas de porter toutes les tares de la famille, pour assouvir son désir d'une belle femme. C'est sans compter, heureusement, sur une marraine fée manipulatrice qui elle-même a des visées sur le père en question et, sous couvert de la protéger, fera tout pour écarter la princesse. Enfin, personnage inoubliable, l’aboyeur bègue du château du prince enfile les contrepèteries comme les perles. On est bien loin de Perrault !

Au milieu de tout ça, des chansons aux paroles simples.
"Mais qu’allons nous faire de tant de bonheur,
Le montrer ou bien le taire,
Tous deux nous ferons de nos vies,
Ce que d’autres n’ont jamais su faire."
Sans musique, elles peuvent même paraître niaises.
"Nous ferons ce qui est interdit,
Nous irons ensemble à la buvette,
Nous fumerons la pipe en cachette,
Nous nous gaverons de pâtisseries."
Que Michel Legrand y ajoute une, deux, trois mesures de musique et les paroles insipides deviennent ensorcelantes.
Peau d’Ane est le film d’un visionnaire, cinq étoiles pour un chef-d'oeuvre.

J'avais vue le film étant enfant et je n'avais alors pas du tout compris ou oublié que le propos du film était l'inceste, ce qui me le fait découvrir sous un nouveau jour. Et de ce point de vus là c'est assez intéressent et décevant; un telle sujet méritait d'être plus développé d'autant que de le présenter via le prisme du conte de fée, est original (le conte est en effet fort en symbole et l'on peu s'y faire dérouler des événement tragique sans que cela en ai l'aire )
De mon avis la seconde partie avec le prince rouge est inutile, j'aurais préférer que l'intrigue avec le père soit plus aboutie.
Enfin du point de vue de la mise de scène le film à quand même bien vieilli à l'époque des effets spéciaux où l'on est; (Re)découvrir ces décors tout en fleurs, les costumes... tout cela fait quand même très kitch et peu crédible (même la fameuse peu d'âne avec œil de verre et intérieur laqué rouge fait particulièrement faux ) D'un autre coté cet façon plus artisanal de faire du cinéma apparait plus authentique et accentue l'aspect poétique du film.

chef d'oeuvre absolu...il n'y a rien à dire, tout est parfait, jusqu'au dosage du kitsch...et les chansons qui ont rythmé notre enfance. un bonbon pour ceux qui ont vécu cette époque où l'on espérait sa rediffusion aux vacances de noël...

Quand Charles Perrault est adapté par Jacques Demy, il est tout naturel de voir le conte de fées transformé en une comédie musicale. Mais, contrairement aux Parapluies de Cherbourg ou aux Demoiselles de Rochefort, ce que l’on retient inéluctablement de Peau d’âne n’est pas ses passages chantés ni les compositions de Michel Legrand, mais bien la direction artistique délibérément démesurée. C’est tout particulièrement le palais du roi bleu, avec son esthétique pictural ultra-bariolée (depuis les figurants nus faisant office de statues jusqu’aux cheveux), ainsi que certains personnages secondaires, tels que la vieille qui crache des grenouilles, qui donnent un charme fou à ces décors en carton-pâte et réussissent à rendre lyrique son aspect kitsch, faisant du film un objet impérissable. Catherine Deneuve, Jean Marais et Delphine Seyrig, dans leurs costumes flamboyants, font preuve d’un charisme inoubliable qui illumine l’écran à chacune de leurs apparitions. Cette histoire pour enfants, au sous-texte malsain (la problématique de l’inceste est au cœur du premier acte), est une œuvre pittoresque qui, plus de quarante ans après sa sortie, continue à fasciner toutes les générations de spectateurs.

Après toutes ces années, je me suis finalement résolu à voir ce fameux "Peau d'Ane" de Jacques Demy, à première vue très mièvre... Mais grâce à une idée toute bête, le film évite cet écueil : le fait que le roi ne reconnaisse pas sa fille sur le portrait et qu'il en découle un désir incestueux, des deux côtés d'ailleurs, suffit à élever le débat. Ajoutez à cela un âne qui défèque de l'or et une fée qui fait tout pour éloigner la princesse du roi, par intérêt purement personnel, et le tour est joué. Parce que tout est tellement onirique dans ce film, qu'il fallait au moins cela ; les décors sont enchanteurs, les costumes magnifiques, les couleurs chatoyantes, et tout cela aurait dû être ridicule, mais au final ça ne l'est pas. Le jeu des acteurs est honnête mais n'a rien d'extraordinaire, le scénario est très banal, mais on s'en fiche pas mal en fait, ce qui compte c'est l'univers. Et même les quelques passages chantés ne sont pas énervants : un petit miracle. "Peau d'Ane" est donc un film qui brille par son jusqu'au-boutisme, c'est une sorte de parenthèse enchantée qui fait rêver les filles et amuse les garçons ! Féérique.

Un chef d'oeuvre. Comment oublier les robes magnifiques ainsi que les chansons du film ?

Librement adapté d’une fable de Perrault, le Peau d’âne de Demy s’appuie plutôt sur la réinterprétation qu’en a fait un John Doe juste après la Révolution. XVIIème siècle ou XVIIIème, pour le metteur en scène c’est bien, mais pas suffisant, alors il complète, part picorer le folklore de France, de Navarre et d’ailleurs encore, des contes des Lumières aux poèmes de ses contemporains, des faits de précieuses authentiques aux légendes transmises de bouche à oreille. En découle un doux conte délicieusement anachronique, audacieusement vieillot, où le soin apporté aux costumes, aux décors, aux effets caméra brille autant de magie que d’un merveilleux kitsch. Le charme opère autant dans les acteurs : la jeune et belle princesse Deneuve, Perrin le prince séducteur, et puis le roi, monarque frivole coupable d’un amour interdit, incarné par un Jean Marais qu’on avait pas souvent vu aussi maniéré. Lorgnant vers la comédie musicale, l’ensemble se drape d’une partition signée Michel Legrand, qui porte définitivement bien son nom – même si on se jurerait parfois devant un clip de Joe Dassin. En somme, c’est à l’image du film : des idées, des trouvailles, un enchantement suranné, mais qui n’échappera pas aux railleries, sévères, mais quand même pas nécessairement injustes.

Peau d'âne est sur le plan visuel une véritable splendeur (les couleurs rouges, blanches et bleues magnifiées et expressionnistes comme elles devraient l'être dans tous les contes) de même que les décors multiples dans leurs beautés (le château de Chambord, la forêt, les endroits pauvres). Jacques Demy signe ici une oeuvre mineure parmi sa riche filmographie mais très personnelle et volontiers perverse et symbolique. Il inverse les codes des couleurs pour signifier les ambiguîtés sexuelles du film (la relation incestueuse père fille bien sûr) mais aussi le rouge attribué à la famille du prince et le bleu à celle de la princesse (allusion à l'identité sexuelle, à l'homosexualité). Ce sont des thématiques qu'on retrouve dans l'oeuvre de Jacques Demy. Sans compter que la princesse, rutilante de beauté et d'élégance, est vue puante et souillon lors de son arrêt au village, véritable quête initiatique, inhérente aux contes de fées, fussent ils même ici pour les adultes aussi. Les rois (Jean Marais et Fernand Ledoux) sont à contre emploi, pusillanimes et intéressés (Jean Marais délaissant sa fille pour ensuite voulant l'épouser afin de calmer son peuple). Auteur de la musique, Michel Legrand, réalise une oeuvre magique à la fois belle et, d'une certaine façon inquiétante. Peau d'âne, qui porte en son sein ses propres limites, celles du conte, bénéficie d'une superbe distribution : Jean Marais dans un de ses derniers grands rôles, Catherine Deneuve, belle et troublante, Jacques Perrin, touchant et la fabuleuse Delphine Seyrig, magnifique et royale. Sa réplique à Deneuve est un moment inoubliable (comme la recette du cake d'amour). Un très bon film magnifié par ses ambiguités.

Le film culte de Jacques Demy bouleverse encore petit et grand de nos jours."Peau D’Âne", ce merveilleux conte fantastique avec la sublime Catherine Deneuve et le charismatique Jean Marais. Le chef-d’œuvre le plus culte du cinéma français, est un magnifique conte féérique, intelligent, bouleversant et très poétiques. La romance entre les personnages joué par Catherine Deneuve et Jacques Perrin est parfaite. C'est l'une des plus histoires d'amours du cinéma.Tout est beau dans ce film : Les décors, l’esthétique des personnages, la mise en scène et l'image. Jacques Demy signe un conte d'amours dans lequel, la musique et les rêves sont un passeport vers un univers fascinant et drôle. Le charme de "Peau D’Âne" opère toujours. Renversant.

Couleurs extravagantes et interprétation théâtrale entre autre,bref je n'ai pas adhéré à ce conte musical sur grand écran.

Un grand classique que je n'avais jamais vu. On peut dire que cela devait être bien barré pour l'époque : chevaux peints en rouge, personnages peints en bleu, hélicoptère qui débarque en plein moyen-âge, âne qui chie des pièces d'or, et j'en passe... Le scénario, adapté d'un conte de Charles Perrault, fait furieusement penser à Cendrillon, à cela près que l'on remplace la chaussure par une bague. Les chansons, composées par Michel Legrand, sont vraiment typiques de ce genre de films, mais j'avoue que les textes sont quand même bien trouvés. Le film devait être une claque à l'époque. Là, il a vieilli, c'est clair (notamment, avec ces disparitions type "ma sorcière bien aimée"). Mais bon, c'est quand même sympa à voir une fois, pour sa culture générale, d'autant que ce n'est pas très long.

Ce film est kitsch au possible mais les costumes et les décors sont dignes d'un conte de fées !