Avis sur Porto

D'abord d'une grande austérité (Manoel de Oliveira n'est jamais très loin et on le retrouve même quelque part dans le générique de fin), le film finit par faire jouer sa petite musique lancinante et douloureuse avec une nostalgie durable dont on ne se défait pas aisément. L'interprétation de Yelchin est impressionnante, d'une interiorité presque malade qui imprime la pellicule comme l'humidité de la ville, personnage à part entière. L'histoire est fiévreuse mais intrinsèquement et fatalement triste, tuant d'emblée toute velléité de romantisme. Un film fort, presque fascinant, qui ne laisse pas insensible!

Vu pendant le #FIFIB2016 #Porto nous narre une rencontre, courte mais intense entre de Yelchin Jake, un américain qui s'est expatrié au Portugal, et Lucas Mati, une française qui y fait ses études.
Le film se forme sur 3 chapitres et sous plusieurs formats, passant du 8mm au 16 puis au 35 selon qu'il s'agisse du présent, de flashback ou de flashforward sur lesquels on oscille tout le long du film, cependant le montage ne semble pas être totalement clair et certains passages semblent un peu confus.
Une histoire d'amour qui marquera à jamais nos 2 personnages avec une réflexion sur l'instantanéité et le mystère d'une telle rencontre.
Les interprétations sont assez réussi et qui sera malheureusement la dernière d'Anton Yelchin.
Une ambiance bien particulière se dégage du film avec une belles photographies dans ces rues de Porto.

Petit film à petit budget, à petite audience, en fait tout est petit dans ce film cliché sur une belle ville. Pas d'histoire captivante, scénario creux et des scènes de sexe très explicite ou l'acteur profite bien des charmes de la jeune maman Lucie Lucas abusivement exposée, palpée et embrassée au point de se demander si elle a pensé à son mari quand il verra ces images. Je n'accpete plus ces scènes abusives, souvent gratuites où des actrices engagées en famille. C'est personnel mais je ne comprendrai jamais ça ou comment retourner chez soi et raconter sa journée de boulot à ses proches... Une opinion qui heureusement commence à trouver écho en cette période troublée où les langues se délient.
Film mauvais en somme et ennuyeux à souhait.

Que penser de Porto ? La ville du nord, aux ponts "comme des tours Eiffel à l'horizontale" qui enjambent les eaux opaques du Douro ? La ville portugaise qui, selon la tradition, fait office de laborieuse tandis que l'une prie et l'autre se fait belle ? Non... le film. Et pourtant cette ville de quais, pas encore méditerranéenne mais pas parfaitement océanique, est la toile de fond de cette brève histoire d'amour déçu. Une toile belle, vaporeuse, aérienne, éthérée, voilée, indolente, tragiquement silencieuse. Il y a du Monet, du Sisley, du Turner dans l'esprit, dans le survol, dans l'univers balayée du regard. Il y a du Hopper quand viennent le soir et la nuit, aux lumières d'une vitrine, leurre de réconfort, évinçant pour un temps les torpeurs. Aussi sublime la photographie soit-elle, il y avant tout une histoire. La rencontre de deux âmes qui vont se perdre différemment. Deux libertés. Mais des libertés contradictoires, d'essence différente. D'un côté la liberté belle et intellectuelle, égoïste, désabusée et insouciante, qui vit le temps présent sans se soucier des conséquences du lendemain, embarrassée quand elle peut être contrariée, se sentant menacée quand le présent refuse pour un temps de devenir passé. De l'autre côté, la liberté innocente, naïve et idéaliste. Une liberté bancale et paumée qui doit apprendre que les belles oranges ne sont pas toutes douces et sucrées. Une liberté d'école buissonnière qui ne sait rien du mythe d'Icare. On n'a pas tous droit au vol léger des mouettes qui, d'un trait, passent de l'Atlantique vif aux ondes lentes du Douro. Ces deux libertés vont s'unir intensément, se séduire et finalement se séparer. Tout sera expliqué à l'aide d'un triptyque. Jake. Mati. Elle et lui. On avance et on recule. Tout est expliqué, en peu de temps (moins de 80 minutes), subtilement et par éclats. Ce qui aurait pu apparaître comme de la beauté éphémère et d'une tendre innocence, se révèle à bien des égards pessimiste, fataliste, amer, exterminateur, radicalement consumé. Cruel. Oui, cruel. On joue sur le grain de l'image, Super 8, 16 mm, 35 mm... Manière comme une autre d'expliciter l'avant de l'après; le temps qui passe. De rendre sale, d'épaissir, de troubler, de dissiper la beauté du souvenir, puis de basculer dans le présent clair et glaçant. Aussi, globalement, j'ai trouvé ce film à ravir. Simple et triste. Et pour les cinéphiles que nous sommes, il serait dommage de ne pas mentionner la présence de Françoise Lebrun, dans un rôle certes secondaire mais très révélateur quant à l'explication de la psychologie de Mati, l'héroïne du film. Choisir une actrice de la Nouvelle Vague, connue surtout pour son rôle dans "La maman et la putain" de Jean Eustache, est une clef en soi pour ouvrir l'une des portes de la subtilité de cette oeuvre douce-amère.

Un film carte postale de la ville. Pour le reste, ce n'est que remplissage, long, lent... Pourquoi montrer ces plans où il ne se passe rien. Succession de scènes sans queues ni tête. Film " auteurisant"
Sitôt fini, Sitôt oublié.

Porto est un magnifique film sur l 'amour, et présente l'histoire de deux personnages, Jake (Anton Yelchin) et Mati (Lucie Lucas) qui se rencontrent à Porto, et vivent une relation aussi forte que brève (une nuit). Le film est construit d'une manière très originale, en trois actes. Les deux premiers actes présentent d'abord surtout aux spectateurs la vie actuelle des deux personnages principaux, leurs questionnements, regrets, et leurs souvenirs bien présents dans leurs mémoires, de cette rencontre, avec leurs ressentis respectifs, tout en nuances, finesse, avec beaucoup de notes mélancoliques. La troisième partie du film décrit la rencontre des personnages durant la nuit en question, dans toute son intensité. Gabe Klinger utilise plusieurs formats (16 mm, 8 mm et 35 mm) pour distinguer le présent, des souvenirs fugaces du passé, et la nuit de la rencontre. Les acteurs sont juste magnifiques, tous deux jouent avec une grande justesse, énormément de sensibilité, d'émotion et délicatesse. Les regards, les silences, la musique du film, et bien sûr les magnifiques images de Porto contribuent ensemble à créer une atmosphère très particulière, et donnent aux scènes beaucoup de force et de mélancolie à la fois. Je recommande devoir ce film au moins deux fois, car il requiert beaucoup d'attention de la part du spectateur pour mieux comprendre la chronologie des événements et les rapports au temps de chaque scène. Ce film reste en mémoire longtemps après l'avoir vu et conduit à une réflexion sur les choix que l'on peut faire durant sa vie, justes ou erronés, et leurs conséquences pour le futur.