Avis sur My Days of Mercy

“My Days Of Mercy” est le premier film de Tali Shalom-Ezer. Si la sortie américaine a bien eu lieu en 2019 en même temps que la présentation au festival de Toronto, pas de nouvelles pour une sortie prévue en France. Dans un premier temps, le synopsis ne présente pas grand chose sur l'intrigue, mais il s’agit ici d’une réflexion sur le bien fondé de la peine de mort aux USA (ou dans tous les pays qui la pratiquent encore), au travers des familles qui la subissent de plein fouet, une polémique forte face à l’injustice de telles décisions. La narration présente tout de suite le caractère ambivalent de la réalisation, deux femmes attirées l’une à l’autre, malgré leurs statut social différent et leur légitimité vis à vis de la peine de mort. Si la première partie présente une entrée en matière très simple, avec peu de relief, la seconde rattrape le propos avec un beau message au travers des dégâts causé par la mort d’un proche condamné à la peine capitale, sans non plus rentrer dans la complexité et l'effervescence de la “Ligne Verte” de Frank Darabont ou “La Vie de David Gale” de Alan Parker. Et si le déroulement de l’histoire est simple, le cadre, la photographie et la lumière sont vraiment travaillés avec de beaux plans rapprochés sur Lucy (Ellen Page) qui montre une belle sensibilité, à fleur de peau. C’est également le cas du rôle de Martha (Amy Seimetz) qui possède tout le poids de la famille sur ses épaules. La romance entre Lucy (Ellen Page) et Mercy (Kate Mara), malgré quelques scènes dévêtues et appréciées , manque un peu de profondeur pour donner plus de corps au film. L’ensemble reste cohérent et dénote une sensibilité qu’il est bon de voir, même si cela manque un peu d’intensité, le propos est là et le message est passé.

"My Days of Mercy" (joli jeu de mots) est plutôt réussi, porté par un joli duo d'actrices. Malheureusement son propos passe un peu au second plan, tant la relation amoureuse entre les deux héroïnes prend le pas sur le sujet d'origine : le débat sur la peine de mort, en plus de la longue attente qui y mène généralement pour la famille. On passe plus de temps sur les scènes dénudées des deux actrices (ce qui montre une certaine ouverture d'esprit des deux actrices et de la réalisatrice) que sur le sujet du film. Celui-ci semble vraiment secondaire, même pour les deux protagonistes, on a plus l'impression qu'elles se chamaillent sur un détail qu'un vrai sujet de société. L'objectif semble plus être de montrer l'émancipation des femmes que de vraiment rouvrir le débat. Par contre, sans vouloir rentrer dans ce débat, s'il y a bien une chose qui pourrait être épargné est le fait que la famille de l'accusé assiste à l'exécution. A part satisfaire une tentation morbide, quel est l'intérêt ? Que la famille ait le droit à une dernière entrevue avant la mise à mort, pourquoi pas mais là...