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janus72
44 abonnés
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3,5
Publiée le 29 mars 2018
Chassé-croisé pour un boulot, voire un peu de dignité. Ce scénario m'a plu et me semble faire mouche, en posant les questions qui fâchent, sans forcément donner les réponses qui d'ailleurs nous dépassent totalement . . . Des acteurs qui donnent une véritable âme à ce film, de jolies idées (transferts Maritimes puis aérien) et puis du cœur et une certaine humanité animent ce film qui mérite largement le détour.
Film trans-méditerranéen par excellence : une usine du coté de Boulogne sur Mer est délocalisée ; l’outillage traverse la Méditerranée pour être installé du côté de Hammam-Lif, une banlieue ouvrière de Tunis. Walid Mattar nous invite à partager un peu de la vie d’une part d’un ouvrier chtimi qui perd son emploi, et d’autre part d’un jeune tunisien embauché à l’occasion de la délocalisation…
Sur la rive nord, Hervé entend profiter de sa nouvelle situation de chômeur pour se mettre sérieusement à la pêche. Sur la rive sud, Foued, au chômage, espère percevoir un salaire suffisant pour soigner sa mère et acquérir un statut qui lui permettra de séduire la belle Karima.
Le film joue sur les similitudes d’ambiance et de trajectoire, avec de part et d’autre de la Méditerranée, des perspectives réduites, des rêves qui, bien que simples, sont si difficiles à réaliser. Walid Mattar parvient même à nous faire confondre prendre le ciel et la lumière tunisiens pour ceux de Boulogne…
Oui mais, la Méditerranée n’est pas un trait d’union pour tout le monde : si Hervé et sa femme peuvent s’offrir un voyage tranquille à Tunis, Walid Mattar nous rappelle fort à propos que, pour la plupart des tunisiens, le voyage est plus risqué.
Très bien joué (Philippe Rebbot et l’ineffable Corinne Masiero pour le couple nordiste, de chtis, Mohamed Amine Hamzaoui et la jolie Abir Bannani pour le couple tunisien), un rythme très agréable, un ton très juste entre lucidité et ironie. Excellent.
3 419 abonnés
18 103 critiques
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5,0
Publiée le 7 août 2020
Un très bon film de Walid Mattar probablement influencé par Kenneth Loach. Il dépeint les outsiders de la classe ouvrière et il alterne les vies d'Hervé et de Foued d'une manière qui mêle de façon cohérente sa vision de leurs difficultés en fait les scènes de Foued amplifient celles d'Hervé et vice versa. Une usine est relocalisée en Tunisie en France Hervé perd son emploi avec une indemnité de départ de 30 000 euros ce qui n'est pas beaucoup quand on n'a une cinquantaine d'années. Ainsi, Foued trouve un travail dans sa terre où les ouvriers peinent pour un salaire de famine. Le fils d'Hervé passe son temps à jouer aux jeux vidéo avant de rejoindre l'armée mais il accepte d'aider son père dont le plan le séduit : pêcher et vendre leur produit à un prix absolument imbattable. Quant à Foued qui a des projets pour l'avenir se rend compte qu'il est exploité et il abandonne au bout de quelques semaines. Hervé et Foued ont quelque chose en commun tous deux refusent de faire partie de la meute qui continue manifestant en se résignant car les deux ont gardé leur fierté. Vent du Nord peut être à la fois optimiste et pessimiste. Hervé a trouvé un emploi à temps partiel, il régule la circulation à proximité des écoles espérant de meilleures choses. Son fils ayant passé avec succès son examen physique peut avoir trouvé son chemin dans le marine. Foued émigre en France espérant voir des jours meilleurs. Quand il arrive il aperçoit un feu d'artifice au loin comme le feu d'artifice d'Hervé au début...boucle complète ? Bon ou mauvais présage ?...
Tranches de vie parallèles de ces deux ouvriers, l'un du nord, l'autre tunisien qui se sont succédé sur une même machine. Personnages touchants que l'on découvre à travers leurs rêves, leurs joies, leurs frustrations.
Un film concept au plus proche de la vie entre Hauts de France et Hauts d’Afrique ! La machine d’une usine qui délocalise se retrouve en Tunisie pour faire ce qu’elle sait faire c’est à dire des emplois précaires... mais la précarité des uns ne fait pas forcément le bonheur des autres, et le jeu des miroirs commence. Les deux familles ont plus de similitudes qu’il n’y parait ! Bref un film intéressant qui permet de voir au delà de son petit nombril mais qui fait aussi la part belle aux incohérences des systèmes ! À voir
Film social qui met en parallèle (sur le même boulot) celui qui est viré dans l'usine de France, et celui qui est embauché en Tunisie, deux contextes différents....et des comportements différents. C'est un drame douloureux, et d'atmosphère, l'interprétation est assez juste mais sans plus , un film assez moyen donc....
Plus qu’une fiction, ce film est un document sur le quotidien de deux ouvriers, l’un France perd son emploi pour cause de délocalisation en Tunisie, l’autre pour la même entreprise en Tunisie est soumis à la pression du rendement. Par tous les détails mis en scène comme la séquence de Pôle Emploi, les règlements qui empêchent une personne au bord de la retraite de devenir pécheur professionnel, l’engagement militaire comme seul refuge pour un jeune sans diplôme ou encore le trafique de téléphone portable qui en Tunisie rapporte plus qu’un salaire d’ouvrier, ce film est à conserver comme témoin de la société actuelle.
le destin croisé de deux ouvriers qui pour cause de délocalisation vont travailler au même poste dans leurs pays respectifs. Le film traîne un peu en lenteur, mais traite d'un sujet d'actualité malheureusement quasi quotidien, ce qui le rend tout de même intéressant avec une bonne prestation des acteurs.
Très bon film, avec finesse et sans manichéisme il met face à face deux dures réalités:celle de la France qui délocalise ses industries et celle de la Tunisie ou ces industries sont délocalisées pour profiter de sa grande misère. Des deux cotés des gens en détresse luttent pour se bâtir une nouvelle vie, à laquelle tout s'oppose: la bureaucratie, les frontières, les lois du capitalisme aveugle. Dit comme ça ce film va vous sembler sinistre, et c'est tout le contraire: le monde est gris, mais la vie continue, l'humanité est là. Jana La Plume Sans Masque