Derniers Avis : Vice - Page 11

Que vous soyez fin expert de la politique outre-atlantique, amateur des jeux de pouvoirs, grand passionné des relations internationales, ou simplement curieux et fasciné de découvrir la vie d'un homme dont vous connaissez seulement le nom; ce film saura forcément vous surprendre. Vice réussit à nous raconter l'incroyable ascension de Dick Cheney de façon innovante et profondément originale, bien loin de l'image du film documentaire et biographique, didactique et pédant. Bien au contraire, le film ne cesse de nous étonner, rentrant en interaction avec un spectateur constamment interpellé par la voix du narrateur et tenu en suspense par le déroulé des évènements et la tension progressive qui s'y installe. Mêlant l'humour et l'absurde au pragmatisme du monde politique, Vice réussit le pari de voir au-delà de la simple biographie de Dick Cheney en présentant un film aux thématiques variées et nombreuses - relations familiales, ascension sociale, politique, injustice, guerres, etc. -, qui le rend ainsi accessible au plus grand nombre. Si certains regretteront peut-être les prises de positions parfois un peu trop marquées du film - c'est pourtant ce qui en fait son appréciable singularité -, Vice reste incontestablement un excellent film qui à la fois nous apprend beaucoup sur les dessous du politique et remet en question la place qu'y occupe la moralité et le sens des valeurs. A l'instar de la catharsis des tragédies antiques, Vice, pourrait-on même dire, en exposant ce qu'il peut y avoir de pire dans l'être humain, en appelle à notre humanité profonde. 4/5.

Comment en est-on arrivé là ? Une réalisation brillante, parfois tape-à-l'oeil et fatigante, des acteurs au taquet, un sujet pas excitant sur le papier, au final un film où on découvre pas mal de choses ou du moins on en a la confirmation. Ai-je envie de le revoir ? pas plus que ça...

Dynamique dans son montage, frais et novateur dans son exposition des faits, Vice apparaît tel un ovni au milieu du genre très exploité des films biographiques. Très à charge et politisé à l'encontre du Parti Républicain (le film ne s'en cache absolument pas), cette œuvre d'Adam McKay balaye en large l'histoire politique des Etats-Unis des années 1960 (début de la carrière politique de Dick Cheney) à nos jours (présidence Obama). Malgré cela, on pourra reprocher au film de faire appel à des connaissances historiques et géopolitiques pas forcément évidentes à maîtriser. Ne pas connaître l'histoire récente (des 50 dernières années) des Etats-Unis devient alors un préjudice pour le spectateur, qui décroche rapidement du film par manque de compréhension, d'autant plus que celui-ci se montre d'ailleurs assez peu explicatif.
Pour ceux dont la connaissance des affaires intérieures et extérieures du pays de l'oncle Sam est solide, certaines ellipses semblent malvenues. Des pans entiers de l'histoire sont passés sous silence (pas une seule référence à la guerre froide qui est quand même l'évènement majeur de la seconde partie du 20e siècle), ce qui rend au final une oeuvre historiquement pas si cohérente que cela. D'autant plus que le film n'apporte pas de neuf, et que tout ce qui est montré est déjà connu depuis quelques années maintenant.
De même, certains personnages semblent avoir été difficilement développés par le réalisateur. Le fil rouge suivant la carrière de Dick Cheney semble parfois se rompre, et son passage d'une carrière de marginal à celle de chef de Cabinet à la Maison Blanche est très flou dans le film, dommage pour un film biographique qui se veut d'être exhaustif sur les principaux évènements de la vie du personnage qu'il traite.

Le parti pris technique d'un montage plein d'humour (faux générique), de blagues grinçantes et de métaphores est un plaisir qui rend le film dynamique malgré sa longueur. L'interprétation de Dick Cheney par Christian Bale est un régal et aussi une bonne surprise, au vu de la métamorphose qu'il a du subir (l'Oscar du meilleur maquillage est à ce titre totalement mérité). Ce rôle, bien loin de ses standards habituels le consacre, et pourrait être un vrai plus pour la suite de sa carrière, à condition qu'il ne soit pas trop pointé du doigt pour son rôle politisé. Même constat pour le moins connu Sam Rockwell, dont l'interprétation de Georges W. Bush est un véritable chef d'oeuvre. Malgré ses imprécisions et incohérences, ce film reste un plaisir (surtout pour les férus d'actualité, d'images d'archive et de culture générale), qui se regarde parfois tel un documentaire. Les métaphores utilisées donnent également plusieurs niveaux de lecture, ce qui est un vrai plus. En somme une bonne oeuvre, évidemment réhaussée par des performances excellentes, qui mérite sa place parmi les meilleurs films de l'année par son originalité, mais qui ne restera vraisemblablement pas dans l'histoire car il n'apporte pas vraiment de valeur ajoutée aux informations connues avant sa réalisation.

« The Big Short » avait marqué un tournant dans la carrière de Adam McKay, « Vice » continue sur cette lancée. Nous retrouvons les codes du précédent film : humour mêlé à la dénonciation, langage vulgaire, brisage constant du quatrième mur et narrateur interne à l’histoire. Une fois encore il s’agit ici de dénoncer une grande institution américaine et les raisons qui ont conduit à un désastre. Exit la crise des subprimes, le réalisateur pointe du doigt les agissements de Dick Cheney et plus précisément la guerre en Irak. Si ma critique est courte c’est que le film est très proche sur la forme du précédent métrage, et reprend ainsi les mêmes qualités. Très bien rythmé, accessible malgré le jargon technique et surtout arrive à cibler le juste équilibre entre dénonciation et divertissement enfin le message est percutant sans que le film ait à tomber dans le drama. On soulignera là aussi une direction d’acteur proche de la perfection que ce soit pour Christian Bale, Amy Adams, Sam Rockwell ou encore Steve Carrel. Pour nuancer mon avis, la proximité sur la forme avec « The Big Short » nuira légèrement l’expérience à cause d’un manque d’originalité ressentie, mais c’est très faible à côté des nombreuses qualités du film.

Aussi documenté et aussi efficace que « The big short » (sur la crise des subprime), je ne savais pas grand-chose sur Dick Cheney le vice-président de George W Bush avant d’avoir vu ce film.
Ici on nous explique sa famille, ses qualités de gestionnaire public et privé et l’impact qu’il a eu sur la société Américaine et Mondiale : Généralisation de la guerre, de la torture, attaque et réduction du pouvoir de la presse et de son exigence d’objectivité.
Il est l’homme de l’ombre, le vrai puissant des années Bush junior.
C’est parfois un peu caricatural, avec de l'humour, mais les acteurs sont exceptionnels et la peinture de la société rurale du Wyoming, des années 60 à nos jour semble très réaliste.

http://www.matchingpoints.fr/2019/03/07/cinema-vice/

Le film d'Adam Mc Kay est une satire politique brillante, un biopic original, bâti sur une construction complexe qui utilise plusieurs techniques et registres : sauts dans le temps, images d'animation, informations télévisées d'archives ou réinventées, film dans le film, parodie de Macbeth... Le tragique se transforme souvent en farce et les personnages officiels en pantins grotesques.
Les acteurs qui les interprètent sont bien sûr formidables. Christian Bale, énorme et méconnaissable, incarne Dick Cheney, bon père de famille et monstrueux à la fois. Amy Adams, l'épouse parfaite, Steve Carell, Donald Rumsfeld, le maître à penser cynique, Sam Rockwell que nous retrouvons avec plaisir après sa formidable prestation dans //3 Billboards" et qui incarne un George W. Bush pitoyable.
Les changements de style et de rythme qui surprennent les spectateurs, de même qu'une sorte de récitant, tantôt présent sur l'écran tantôt voix off, dont on connaitra la raison d'être à la fin, renforcent l'humour noir implacable présent tout au long du film. Nous partageons la compilation des adjectifs présents sur l'affiche !
Il nous montre aussi une époque pas si lointaine que ça, où la femme dans la société américaine n'avait pas la possibilité de se réaliser par elle-même, même bardée de diplômes, seul le mari permettait d'atteindre un statut social. C'est l'ambition de sa femme, Lynn, qui va pousser Dick Cheney, un homme plutôt médiocre au départ, à franchir sans scrupule toutes les étapes vers le pouvoir.
Malgré une santé fragile, dans l'ombre, il a tissé les fils pour cumuler des postes au gouvernement et dans le secteur privé. Politique, armée et industrie d'armement, Cheney était de chaque côté de ce triangle d'intérêt.
Chez nous (en France), on reproche aux hommes politiques d'être formatés par l'ENA ou d’autres grandes écoles. Au pays de l'American Dream, Adam Mc Kay nous démontre avec un humour féroce, parfois un peu lourd et insistant, comment un ouvrier des télécoms alcoolique peut accéder au pouvoir suprême et déclencher des événements aussi graves qu'une guerre dont le monde subit encore des répercussions.
En sortant du cinéma, nous avons tenté de répertorier les présidents des Etats-Unis des cinquante dernières années "normaux" selon nos critères européens. Si on exclut les anciens acteurs de série B, les ex-alcooliques, ou stars de reality-show, il en reste peu !
Cependant, ce film décapant et critique sur des personnages publics encore en vie, a pu être réalisé et diffusé. Dans combien de pays ceci serait-il possible ?

Il y a un paradoxe terrible dans le film d'Adam McKay : il est à l'évidence à charge, mais il nous amène quasiment, de par son ton gentiment ironique, à apprécier le personnage de Dick Cheney, sûrement un des hommes politiques américains les moins aimables de ces trente dernières années.

Georges W. Bush et Donald Rumsfeld sont dépeints comme tellement idiots que Cheney en paraît intelligent...

La mise en scène tape à l'oeil, les anecdotes croustillantes et le montage foutraque nuisent finalement au propos, qu'on aimerait plus dense et profond. Alors que Vice doit être probablement très documenté, il apparaît comme une plaisante satire, pas désagréable à regarder mais qui ne nous apprend presque rien de nouveau.

Malgré ces réserves, le film mérite d'être vu pour au moins une raison : la performance irréelle de Christian Bale, qui habite magnifiquement son personnage avec une taiseuse intensité.

Après l'excellent "The Big Short" Adam Mc Kay continue d'explorer et d'égratigner ce sur quoi son pays fait reposer en partie sa puissance : le pouvoir et la cupidité. Biographie non autorisée de Dick Cheney, homme de l'ombre du clan Bush, et donc éminence grise d'un nouvel ordre mondial qui va provoquer les bouleversements que l'on connait dans le seul but d'asseoir son ambition et son enrichissement personnel. Un formidable travail journalistique qui n'est pas sans rappeler Michael Moore doublé d'une mise en scène absolument bluffante et fourmillante d'idées. L'interprétation de tous les personnages est certainement ce qui peut se faire de mieux dans le cinéma américain actuel. Un très grand film à voir absolument.

Christian Bale encore une fois dans un rôle édifiant et une transformation physique magistrale. Un film très intéressant sur des faits qui m étaient inconnus. Je conseille vraiment de le voir, c'est rythmé.

Très bon film sur l’ancien VP américain. Rien ne nous est caché, nous apprenons beaucoup sur son parcours politique, ses intentions (parfois mauvaises) et son rôle de second homme le plus important du monde. Les anecdotes au 11sept sont incroyables !!! Un film rondement mené à voir pour mieux comprendre certaines choses du monde sous Bush et la montée du terrorisme occidental.

Un très bon film qui fait froid dans le dos et qui montre comment quelques hommes cyniques et sans aucune moralité assoient leur pouvoir sur le massacre de populations entières et les imbéciles américains adorent cela et recommencent par ennui et par bêtise ...affligeant!

L'annonce d'un film exceptionnel est toujours redoutable. J'en ai vécu l'amère expérience avec ce film très américain, où la vie de Dick CHENEY, homme politique républicain est décortiquée, avec une volonté de dénonciation à la Michael MOORE. Mais c'est bien là que le bas blesse. Un second personnage, en contrepoint, raconte la vie de ce politique véreux, ce qui casse l'homogénéité du récit. Qui plus est, cette histoire fait référence à la vie politique compliquée des USA et aux moyens plus ou moins licites de contourner le contrepouvoir du Congrès, mais le spectateur s'y perd et le film en devient ennuyeux.
Il reste cependant une part intéressante, à savoir la dénonciation du système politique et électoral américain qui amène au pouvoir des marionnettes - avec une satyre piquante de GW BUSH - et des requins comme Dick CHENEY, qui manipulent les présidents en place et finalement tout le système démocratique américain. Impossible de ne pas songer au président actuel et à ses fakes news à répétition.

"Vice" est un biopic peu ordinaire, qui traite de l'ascension discrète mais vraie du vice-président Dick Cheney. Le portrait de cet homme dévoile sa facette de manipulateur au grand jour, avide de pouvoir dans un milieu de politiques véreux. S'étendant sur des décennies, "Vice" se range à la lisière du documentaire. La narration est limpide et le scénario très chargé en faits mais saupoudré d'humour plus ou moins cinglant. Bien que le sujet soit fâcheux et prêterait davantage aux larmes, Adam McKay fait le choix de traiter la véracité du sujet à contre-courant, avec des envolées comiques improbables (fausse happy-end, choix des musiques,...) qui transforme ce biopic en une satire politique atypique. Ça apporte une distance et une respiration bienvenues face à cette démonstration surchargée des coulisses de la vie politique américain. L'humour est noir, surtout face à l'incongruité de certains situations. Mais le portrait reste juste, surtout lorsqu'on observe l'homme dans son intimité et son rapport avec sa femme et ses filles.
Je n'irai pas jusqu'à dire que "Vice" est le meilleur film de l'année car je pense être passé à côté de nombreux rouages qui rendent ce film si exceptionnel, en tout cas du point de vue des critiques. En effet, le film est extrêmement documenté et je pense pas avoir saisi les ambitions de chaque personnage. Je me sentais parfois un peu pommé pour être exact. Sinon, j'ai été bluffé par la prestation de Christian Bale qui est méconnaissable sous cette couche de maquillage et de prothèses. Il ne joue pas Dick Cheney, il est Dick Cheney, d'une façon tout à fait surprenante. Mais j'avoue être moi même déçu de ne pas être sorti "effrayé" comme le disent les médias. Je me souviens ne pas avoir été emballé par "The Big Short", le précédent film du réalisateur, dont la forme et le ton sont vraiment similaires. Donc sans doute n'est-ce pas mon cinéma de prédilection, peut-être est-ce trop thématisé américain pour que j'en perçoive tous les enjeux, mais j'en reconnais les qualités et le toupet de dire tout haut ce qui s'est fait tout bas...

Un film absolument glacial sur l'immoralité d'une famille conservatrice et ambitieuse, cherchant avant tout le pouvoir, plus, toujours et encore, sacrifiant sans hésiter familles ou idéaux pour préserver l'image publique et la place politique de leur dynastie. Le plus fort : on prend très souvent le parti de Dick Cheney, (celui du film, hein, n'exagérons rien) même après les pires coups bas. On sent que le réalisateur avait envie d'innover, et si la plupart de ses idées de mise en scène font mouche, le film souffre d'un montage parfois chaotique. Ceci dit, allez le voir : c'est absolument glaçant... de réalisme.

Au delà des événements relatés qui font froid dans le dos et qui ont cours, à des degrés divers, dans toutes les démocraties actuelles, le travail des acteurs est tout bonnement remarquable.