Derniers Avis : Harry, un ami qui vous veut du bien - Page 3

On se demande tout au long du film ce que peut bien vouloir ce harry, un ami plutôt encombrant dès le départ...
La réponse est pourtant toute simple : comme l'indique le titre, il ne veut finalement que le bien de son ancien camarade pour lequel il voue une admiration sans faille, au point de basculer dans la folie meurtrière.
Dominik Moll fait habilement monter la tension crescendo jusqu'à un final spoiler: plutôt "happy end"....nous évitant d'assister à un véritable massacre !

Harry fait de ce film à la mise en scène calme aux premiers abords, en y mettant une sonorité à consonance classique, afin de dramatiser le scénario, un bien fou en ces temps moroses, nuageux grisâtre prêt à pleuvoir des averses orages, la météo l’avait prédite.
Le cinéma français en une version moins violente que Michael Haneke, comme un air de déjà-vu dans les funny games autrichien et remake américain, assistant réalisateur confrère, en cours de route latitude sur l’autoroute, une longitude d’approche de sa caméra au commencement, se dirige plus vers la tension, c’est le thriller psychologique.

Les bonnes interprétations font de ce chef-d’œuvre incroyablement émouvant, c’est inexpliqué, Harry est un ami parfait, la confiance s’installe quand cet ancien camarade s’incruste en une rencontre purement fortuite dans cette fiction non manipulatrice, sans mauvaise intention, ni cynique, il n’y a pas d’humour, tout est tragique dans le fond.
Le personnage type bonté volonté samaritaine ne chamboule pas par sa personnalité complexée, regard discret sur le trou de serrure, pleines de métaphores actualisées, à traîner des casseroles dans le coffre, les achats de voitures sème le trouble, il y aura de l’intuition maligne, sa solution a la clé.

Un raz-de-marée psychique le submerge, c’est la mélancolie du poète romancier, les singes ont un pouvoir de voler, l’hélicoptère entre dans la chambre, que des cauchemars ici présent, ah oui c’est donc Ça alors, le succès est international, ce qui s’explique.

Excellent thriller psychologique, ce film explore les personnalités plus ou moins troubles de ces protagonistes, tous très convaincants. Le fameux Harry devient de plus en plus étrange et pervers dans son jeu de manipulation jusqu'à arriver à des scènes finales à l'ambiance glaciale. Le seul reproche que je pourrai faire concerne les motivations d'Harry qui agit sur des coups de tête : quel est réellement son but? Convaincre Michel de reprendre l'écriture? Peu importe car l'essentiel n'est pas là. Quant aux acteurs, ils sont tous très bons. Les personnages sont légèrement stéréotypés (les grands parents gâteaux, les enfants agités, la blonde superficielle...) mais l'avantage est de vite s'identifier à eux. En somme, Harry un ami qui vous veut du bien est un très bon film, au mécanisme pervers exploitée dans une mise en scène soignée.

bon thriller francais avec un scenario que l'on voit rarement en france
tres psychologique ....mathilde seigner est bien assortie dans son role de mere debordée
la fin est un peu raté à mon gout...ce n'est pas ce que l'on voudrait et laisse un petit gout amer ...

Il faut sans doute faire la part des choses, ce film a des atouts mais aussi pas mal de casseroles, et nul besoin de tomber dans le dithyrambique (à l'instar de l'article consternant sur Wikipédia) , Côté positif, l'idée de base est intéressante, la direction d'acteurs remarquable, le couple Laurent Lucas/Mathilde Seigner et leurs gosses nous la jouant très réaliste. Reste à regarder comment le réal s'en sort pour le reste, déjà il nous fait 1 h 50 alors que 90 minutes suffisaient amplement, alors allons y pour les scènes trop longues, trop lentes, trop molles, et pour les scènes inutiles (les soins dentaires). Si certains déficits d'explications ne sont pas si graves, il en est autrement des scènes ratées, notamment celle où Lopez va chercher les parents de Lucas et où le scénariste n'a pas été foutu de trouver un truc intelligent pour que ceux-ci les suivent. De plus on sait très bien ce qui va se passer ensuite,… et ça met des heures à arriver. Ça reste au-dessus de la moyenne, mais de justesse.

Il est vrai que ça fait bien longtemps que le cinéma français manque de thrillers de bonne facture. C'est tout naturellement que l'on prend volontiers celui-ci. Et il ne manque pas de qualités. Notamment celle de savoir injecter son poison habilement. Mais, le film traîne aussi quelques tares. Premièrement, il est trop long. Je pense que le raboter d'une vingtaine de minutes aurait été souhaitable. Car, une fois le mystère dissipé, il n'y a plus grand chose à grailler. Deuxièmement, le personnage principal incarné par Sergi Lopez manque de présence. Alors qu'à mes yeux, il paraît nécessaire qu'un tel type de personnage soit doté d'un charisme fort. Troisièmement, le duo formé par Laurent Lucas et Mathilde Seigner (surtout elle) ne marque franchement pas les esprits. Et, pour en finir, le rythme n'est pas des plus enlevés. Malgré ces casseroles, ça reste pas mal, mais il y avait bien mieux à faire, c'est certain.

Un suspense magistral.
Une atmosphère crispante à souhait. Une interprétation sans faille. On est scotché au premier visionnage, et on découvre des détails cachés aux suivants.
Du très grand art.

Oui, je ne me suis pas foulé 🙂 Un bon film qui tient en haleine et qui va crescendo avec des bons acteurs et un scénario un peu tiré par les cheveux par moment mais rien de dramatique. 7/10.

La critique complète sur mon blog : Critiquedudimanche

Beaucoup de suspense, sur fond de paysages du Massif central...Le personnage de Harry n'est pas si difficile à cerner, il faut juste prendre au sérieux tout ce qu'il dit car il le pense profondément...et dangereusement. Michel est par contre plus mystérieux, paraissant souvent vague et indécis entre un "ami" le ramenant dans le passé et son rôle bien présent de père de famille...: c'est cela, entre autres, qui joue parfois avec les nerfs ! Les autres personnages sont également assez excentriques, seule Claire a finalement la tête sur les épaules...

un film assez particulier qui n'en a même pas évoqué le vrai sens bon en gros un homme est obsédé par un autre. Proche du genre Aronofsky pour son incompréhensibilité et sa complexité sur la névrose chronique. Je le déconseille aux moins de 10 ans. 3/5

Un thriller au scénario original.

L'ambiance est prenante et distille angoisse et mystère presque calmement.
Pourtant le décor planté est on ne peut plus banal. On suit un père de famille, Michel, qui se rend en vacances dans sa maison secondaire, aux prises avec ses proches qui semblent parasités sa vie.
D'entrée de jeu, dès la première scène, on voit en effet que ses relations avec son épouse et ses enfants sont tendues, conflictuelles. Quand surgit un inconnu dans un endroit improbable, les toilettes d'une aire d'autoroute, un dénommé Harry qui prétend le connaître depuis le collège et qui décide de le suivre jusque chez lui. Cette rencontre va changer sa vie par des faits tragiques qui vont le perturber mais elle va aussi réveiller chez lui un désir enfoui, celui de devenir auteur.

Il est intéressant de voir évoluer cette relation entre 2 hommes qui semblent pourtant opposés. Harry est issu d'une famille riche et n'a jamais eu besoin de gagner sa vie : il profite de son temps libre à travers les voyages, les descentes dans des hôtels de luxe et les plaisirs du sexe alors que Michel, homme de la middle-class, a dû développer une palette de compétences diversifiées pour affronter les problèmes du quotidien. Le premier est profondément libre, s'exprime facilement quand le second répond d'abord à des devoirs, des contraintes familiales et pragmatiques, et s'épanche peu sur ce qu'il ressent. Le premier est en couple avec une compagne plus jeune que lui, douce et dévouée, quand le second a une épouse au caractère bien trempé. En fait ce qui les lie est l'attraction qu'éprouve Harry pour Michel qui est séduit par ses talents de plume et se montre à l'écoute de ses opinions : une attention soutenue que Michel n'a pas auprès de ses proches qui, eux, réclament de lui des efforts sans retour (sa femme par exemple affirme ignorer tout de ses travaux littéraires). Mais cette affection devient oppressante car Harry s'introduit d'emblée dans la vie privée de Michel, s'y installe au point d'interférer dans ses rapports avec ses proches qu'il éloigne progressivement de lui...

On peut aussi apprécier les clins d'œil symboliques : le mal de dent dont souffre le héros, mal psychosomatique, puis le trou qu'il creuse dans le jardin et qui jouera un rôle autre à la fin, les thèmes de ses œuvres avec un poème sur un long couteau et deux nouvelles, l'une sur un singe cobaye de laboratoire quand la seconde porte sur les œufs.

Un thriller qui baigne dans l'étrange, dans lequel une petite famille bien tranquille va tomber dans une situation qui la dépasse. Les acteurs sont bons, mais c'est surtout l'ambiance qui marque, mélange de gêne, d'humour et de noirceur.

Dés la première scène, au Sergi Lopez tombe nez à nez avec Laurent Lucas dans les toilettes de l'air d'autoroute, on est pris par le regard de l'espagnol qui ne laisse pas indifférent. Il y est malicieux, hagard, surprenant, gênant, coquin et très inquiétant. En faite, il perturberai quiconque se mettrai sur son chemin, alors on comprend quelque part cette famille qui décide de lui ouvrir ses portes. On se demande si cela va se finir en partouze ou assimilé. C'est tout autre, mais pour ça, il faut voir le film.

17 ans après sa sortie, ce thriller reste un chef-d’œuvre d'humour noir et d'horreur, d'ambiance déstabilisante et de réalisme cauchemardesque dans un cadre familial supposé apaisant. Dominik Moll maîtrise sa réalisation et son sujet de bout en bout, signant un film captivant, original, intemporel, un classique dans le genre de l'intrus qui s'impose et prend le contrôle sur la vie d'autrui.
Sergi Lopez est excellent dans un de ses plus beaux rôles avec "Une liaison pornographique".
Je n'arrive pas à comprendre la moyenne de 2.6 pour un film si percutant et réussi. Les gens...

Les bons thrillers français sont assez rares mais cet « Harry, un ami qui vous veut du bien » fait indubitablement partie de la liste. Dominik Moll réalise ici un long-métrage intelligent et bien ficelé au cours duquel la tension monte progressivement sans que le spectateur s’en rende véritablement compte. L’ambiance d’abord étrange devient de plus en plus pesante voire menaçante. Sergi Lopez campe merveilleusement bien le rôle du vieux copain envahissant, froid et inquiétant. Sa performance lui a d’ailleurs valu le César du meilleur acteur en 2001. Pour moi il s’agit donc d’une très belle réussite dont la grande force est le malaise qu’il distille et qui prend aux tripes le spectateur.