Avis sur The Strange Ones

Petit mais intense.
Ces mots peuvent à la fois qualifier le film du duo Christopher Radcliff/Lauren Wolkstein, version longue de leur propre court-métrage, et son acteur principal, le remarquable James Freedson-Jackson. On découvre d'ailleurs le regard d'enfant perdu de ce dernier dans ce qui semble être un simple road-trip effectué avec son frère en vue d'un camping en forêt. Évidemment, tout n'est qu'une question d'apparence, les rapides flashbacks présentés en ouverture nous ont déjà fait miroiter l'existence d'un drame terrible à l'origine de cette virée et le rapide échange du petit garçon avec une de ses amies sur son téléphone juste avant de le jetter ("Est-ce que tu es mort ?" - Oui.") parachève de nous montrer sa détresse émotionnelle.

Se réglant sur la mosaïque que représente la guérison de l'esprit fragmenté de cet enfant suite aux événements de son passé, "The Strange Ones" adopte une structure basée sur les faux-semblants où, bien évidemment, la disparition de toutes les zones d'ombres entourant la globalité de cette histoire sera la clé pour en avoir enfin une perspective adéquate.
Le problème est que cette ossature du récit en trompe-l'oeil va peu à peu se retourner contre le film lui-même. En effet, dès lors qu'il en a compris le cheminement, le spectateur a toujours un coup d'avance sur la révélation qui va suivre en imaginant au préalable toutes les hypothèses possibles (seules les dernières minutes réserveront tout de même un vrai rebondissement).
Dénué de fait, la plupart du temps, d'un quelconque effet de surprise, "The Strange Ones" compense heureusement en cultivant en permanence l'intensité de son atmosphère où s'entremêlent les ombres étouffantes de la pédophilie et du meurtre. Cette ambiance pesante permet à "The Strange Ones" de ne jamais laisser dériver le regard du spectateur vers un potentiel échappatoire tant il est presque condamné à guetter le moindre nouvel indice sur tous les tenants et aboutissants de cette histoire qui lui permettront d'en apprécier la qualité sur l'ensemble des ramifications de sa toile.
On imagine sans peine que le court-métrage devait se montrer plus incisif dans son propos, sa version longue a, elle, parfois tendance à se complaire dans le côté contemplatif/esthétique de son odyssée et quelques petites lourdeurs symboliques font leurs apparitions ici et là (arrêtez avec ces satanées cavernes !!) mais, porté par ses deux excellents interprètes (dont un Alex Pettyfer étonnant), "The Strange Ones" se pare tout de même de l'étrangeté induite par son titre pour diffuser son malaise ambiant durant l'intégralité de son visionnage.

J'ai trouvé ce thriller dramatique particulièrement intéressant.
L'atmosphère est mystérieuse, on se pose des questions, c'est assez envoûtant.
En même temps, c'est également ennuyeux et rébarbatif par moments.
Mais ce road movie dramatique vaut le coup pour ce que cela cache derrière comme thème et comme explication.

je suis allée voir le film hier aux halles!! déjà la bande annonce est très efficace mais le dénouement final est extraordinaire , je ne m'attendais pas à une telle révélation..

tout est en subtilité, une très belle mise en scène maitrisée.. je pensais pas non plus que nous étions qu'a quelques heures de NY, étant moi-même férue de road-trip ! ça donne vraiment envie d'aller faire un tour dans la forêt..

une mention spéciale a l'excellent et non moins très joli alex pettyfer ;) qui explose dans ce rôle de "frère"/ "ami"/ "protecteur"/ ténébreux !

pour un 1er film.. chapeau les artistes

Pas toujours emballant, le film vaut surtout pour son ambiance pesante, parfois mystérieuse parfois dérangeante. Les trous dans l'histoire se remplissent au fur et à mesure du film, tout en laissant planer quelques doutes sur certains passages, cette ambiguïté étant accentuée par la composition assez étonnante du jeune acteur.

Un film bien noir.... Abordant un bien triste sujet, celui des abus sur mineurs, par personnes ayant autorité. L'affaire apparaît par touches allusives, et symbolique psychanalytique. Un film très aride, très dur - à aborder avec précaution, et bonne volonté, car les béances resteront nombreuses.... Belle et troublante affiche.

The Strange Ones est dans la lignée des films de David Lynch ... un univers mystérieux, surprenant et incroyablement hypnotique. Une seule chose à faire, se laisser simplement emporter dans ce road movie porté par un duo d'acteurs extraordinaires ... il est dans la veine du jeune cinéma indépendant américain et me fait tout à fait penser aux films de Kelly Reichardt
Le film a gagné le Prix au Festival d'Annonay et Ecran Junior 2018 à Grenoble ... ce thriller psychologique est plus qu'à recommander ...

Une belle réussite ! Quelle maitrise du cadre, de la mise en scène et de l'atmosphère pour un premier film. Les deux jeunes réalisateurs américains nous plongent dans un univers noir et inquiétant.
Une multitude de sujets sont abordés : la perte de l'innocence et les secrets adolescents..tout en restant mystérieux et en laissant le spectateur la possibilité d'y faire ses propres projections et interprétations.

Christopher Radcliff et Lauren Wolkstein adaptent leur propre court-métrage sorti en 2011 qui était beaucoup moins mystérieux et plus direct. Ce n'est pas toujours le cas, mais le fait de faire un long-métrage apporte quelque chose à l'histoire. Les réalisateurs jouent beaucoup sur le mystère entourant ce voyage et sur l'ambiguïté. En étant plus direct, l'histoire est par contre plus facile à comprendre du moins je trouve. Il y a beau avoir beaucoup de mystères, ce n'est pas pour autant que les surprises sont nombreuses. Mais, ce n'est pas gênant, car il y a beaucoup de nouveaux éléments qui viennent à chaque fois changer notre perception des choses. Dans ce film, on retrouve des thèmes habituellement présents dans les projets des deux cinéastes. Des thèmes que vous découvrirez par vous-même, car le moindre mot en trop peu gâcher toute la découverte. Le film est troublant, glauque, dérangeant, mais sans que cela soit poussé à l'extrême. Il est surtout intrigant, visuellement beau grâce à une jolie photographie, captivant malgré des longueurs présentes dans la dernière partie et intéressant dans sa façon différente de traiter certains thèmes. Au final, c'est un thriller psychologique plutôt pas mal, mais auquel, il manque ce petit quelque chose en plus pour rendre l'expérience bien plus forte.

Sur un sujet scabreux, les cinéastes filment avec pudeur. La complexité et l'ambivalence des relations entre les personnages se dévoilent au fur et à mesure dans ce film qui rappelle que le coeur humain est un labyrinthe plein de passages obscurs.

Avec « The strange ones », Christopher Radcliff et Lauren Wolkstein en adaptant leur propre court-métrage datant de 2011, nous livrent un road-trip énigmatique. Deux jeunes gens a priori frère paraissent fuir quelque chose et prennent la route afin semble-t-il de rejoindre une cabane isolée au fond des bois. Mais au fur et à mesure de leurs pérégrinations et que la trame avance, de nouveaux éléments viennent nous faire douter quant aux véritables intentions des protagonistes principaux. C’est ambigu, glauque par les thèmes abordés mais visuellement bien filmé, certains plans sont à ce titre magnifiques. Toutefois, il manque à ce long-métrage, un petit « quelque chose » pouvant le faire entrer dans la cour des grands thrillers psychologiques, mais là, c’est juste pas mal.

Sam part camper avec son grand frère Nick. C'est du moins ce que l'on pourrait penser. Sauf que Nick n'est pas son frère et que les deux garçons ne partent pas vraiment camper.

"The Strange Ones" est construit sur un principe efficace quoiqu'il complique considérablement la tâche du critique : son sujet se découvre lentement. Sauf à dévoiler les ressorts de l'intrigue et le sel de son sujet, on ne dira pas quel lien unit Sam à Nick, quelle menace ils fuient, quel objectif ils poursuivent.

Dans ces conditions là, il est difficile de parler de "The Strange Ones". Sinon pour dire qu'il vaut plus par l'ambiance malaisante qu'il crée que par l'enchaînement des faits qu'on découvre progressivement - et qu'on n'est pas d'ailleurs absolument certain d'avoir réussi à reconstituer si on en croit les interprétations qui sont avancées par certains spectateurs.

La plus intéressante serait que Nick n'existe pas et que Sam s'est inventé cet ami imaginaire pour rendre la réalité plus douce - un peu comme Tayler Durden dans "Fight Club" (oh ! zut ! vous ne saviez pas ? désolé !) ou le petit Bonzi de Sorj Chalandon. Si j'en parle aussi ouvertement c'est que je ne crois pas crédible cette hypothèse, aussi stimulante soit-elle. Je n'irai pas revoir The Strange Ones pour la tester. Mais je serais curieux de savoir ce que vous en pensez.

Si pour vous le cinéma c'est juste se faire titiller ses émotions primaires et laisser son cerveau à la maison , avachi dans un fauteuil en mangeant du popcorn! passez votre chemin ! Par contre si vous aimez et avez envie d'un film qui mette (en plus) à contribution votre reflexion, votre sens de la déduction , de l'intuition, de la logique (ou de l'illogisme ), courrez le voir et en groupe !! parce que c'est carrément le film qui promet de longs moments de discussion et de débats ! Difficile ici de ne pas spoiler ! Mais qu'est ce que j'aurais envie de partager mes impressions ! parce que la grande force de ce film est que chacun peut faire son interprétation tellement il est fascinant et intrigant. C'est le premier long métrage de ces 2 cinéastes , nul doute que je vais retenir les noms de Christopher radcliff et Lauren wolkstein ! Pour moi, juste un des meilleurs films vu cet année!!

Le film souffre des défauts du cinéma d'auteur avec toutes les caricatures du genre : un montage puzzle (plutôt réussit ici quoique basique), des plans à la caméra portée systématiquement trop longs, des dialogues insipides et peu d'explications quant aux réactions des personnages. Le problème est qu'ici le film ne prend même pas le parti pris du personnage, et n'insuffle ni sentiment ni passion. C'est plat du début à la fin, le scénario ne prenant jais son sujet à bras ouvert mais préférant tourner autour du pot. Des fois ça marche, on peut s'immerger dans une histoire et avoir peur pour les personnages avec peu de matériel, mais ici le film atteint très vite ses limites et reste dans cette zone caricaturale sans jamais parvenir à émouvoir ou surprendre. Bref, c'est trop basique à tout point de vue.

Pour leur premier film le duo de réalisateurs Christopher Radclif et Lauren Wolkstein choisissent de reprendre la trame d’un de leurs court-métrages qui avait fait sensation il y a quelques années pour le transformer en long. Et on ne peut nier qu’ils marquent fortement de leur patte le cinéma indépendant américain dès leur premier essai. « The strange ones » est un petit film étrange et singulier qui ne laissera personne indifférent en dépit de plusieurs maladresses et de quelques scories trop visibles qui le rendent parfois inabouti. Mais le duo est très fort pour instaurer une atmosphère troublante et anxiogène, à la lisière du fantastique. Le climat est souvent malaisant et il faut accepter de se laisser bercer par la lenteur du récit mais surtout se résigner à reconstituer soi-même le puzzle imaginé par les cinéastes qui ont fait le choix de ne pas en donner toutes les pièces.

Dès le départ, on sent que tout n’est pas à l’image de ce que l’on voudrait nous faire croire, qu’il y a un secret et que quelque chose cloche. On est happé par le récit et on veut savoir le fin mot de l’histoire. Alors peut-être que parfois la frontière entre le réel et l’imaginaire est fort poreuse et que le film semble trop opaque. On ne sait plus trop où se situe la vérité et s’il y en a une. Entre ce qui s’est vraiment passé, ce que les personnages croient qu’il s’est passé et ce que l’on voudrait qu’il se soit passé, on nage un peu dans un marécage poisseux que ne renierait pas David Lynch. Et, à la fin pas de réponse toute faite, mais seulement quelques clés de compréhension laissées à notre propre appréciation. Lorsqu’elles nous sont données, c’est plutôt inattendu en dépit de quelques indices parsemés de-ci de-là, voire complètement amoral et c’est tant mieux, ça change. Mais à la sortie de la projection, le film nous habite encore et nous fait réfléchir, incertains que nous sommes d’avoir trouvé le fin mot de l’histoire. « The strange ones » est un film malin, un peu trop peut-être, et qui nous laisse sur notre faim, un peu trop peut-être également…

Au niveau de l’aspect visuel, c’est également très maîtrisé bien qu’on ait parfois l’impression que le fin fond de l’Amérique a déjà été filmé de la sorte une bonne centaine de fois. On pourra reprocher à cette œuvre le manque de clarté dans l’histoire mais aussi l’absence de seconds rôles consistants. Et il faut avouer que l’histoire de ces deux garçons n’est peut-être pas assez fouillée, notamment dans les fashbacks. Le film est court, c’est rare de la dire, mais il aurait pu faire un quart d’heure de plus pour approfondir certains points, notamment dans la relation qu’entretiennent les deux personnages, que cela ne lui aurait pas été préjudiciable. Ceux-ci sont d’ailleurs incarnés par deux acteurs plus que convaincants, notamment le jeune James Freedson-Jackson dans un rôle vraiment pas aimable. Il s’ajoute à la longue liste des acteurs adolescents complètement bluffants. « The strange ones » est un long-métrage sporadiquement magnétique et énigmatique mais à la fois aussi hermétique et décousu. Dans tous les cas, c’est un film prometteur qui donne envie de voir la suite que proposeront les deux réalisateurs.

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Un superbe thriller, mystérieux, inquiétant et hypnotique, qui bénéficie d'une réalisation solide et d'un super duo d'acteurs (Pettyfer Freedson-Jackson).