Il y a des films pour lesquels, quand on voit le concert de louanges qu'ils récoltent tant de la part des critiques et des gens du métier ainsi que de la part des spectateurs, on se demande pourquoi on ne les a pas aimés. On s'interroge, et, parfois, on trouve : en fait, pour moi, Luca Guadagnino souffre du syndrome Kéchiche : des scènes presque toujours trop longues à mon goût. Avec ces plans qui paraissent trop long, l'émotion, éventuellement arrivée au milieu du plan, finit par s'user, par disparaître et vous repartez à zéro dans le plan suivant. Résultat final : voici un film qui a tous les ingrédients pour apporter beaucoup d'émotion (la naissance d'une histoire d'amour, la chaleur de l'été, de beaux paysages italiens, un scénario de James Ivory) et qui ne génère qu'un ennui profond. En plus, ce film languissant se la joue intellectuel de façon très prétentieuse et cela n'arrange rien, bien au contraire.
Conclusion : dans un passé récent, il y a eu au moins deux films qui traitaient de ce sujet des difficultés, pour un adolescent, de prendre conscience de son homosexualité : "Fronteras", de Mikel Rueda, et "Quand on a 17 ans", d'André Téchiné. A mon avis, ils étaient très largement supérieurs à "Call me by your name".