Have a Nice Day : les secrets du tournage

Have a Nice Day devait initialement être présenté au Festival d'animation d'Annecy 2017 mais est retiré de la programmation quelques jours avant le début de l'événement sous la pression des autorités chinoises qui ne portent pas dans leur coeur le travail de Jian Liu. Marcel Jean, le directeur artistique du festival, déclare : "Ils ont mentionné l’absence de visa du film en Chine, mais c’est toujours très flou avec eux. D’autres sources nous ont affirmé que Have a Nice Day agaçait Pékin parce que c’est une petite production artisanale qui va à l’encontre des blockbusters à 400 personnes que la Chine veut promouvoir pour concurrencer Pixar. Mais, à vrai dire, on ne sait pas vraiment." (extrait d'un article de Philippe Guedj pour Lepoint.fr.) 

Le festival résiste dans un premier temps aux exigences des autorités jusqu'à ce que Nezha, l’une des deux sociétés de production, demande elle-même le retrait du film. "Il n’est pas question de mettre en péril dans leur propre pays la sécurité des artistes et des producteurs, qui sont plus vulnérables que nous. À l’évidence, ils ont subi à leur tour la pression du BCC [Le Bureau du cinéma chinois, administration qui contrôle le cinéma en Chine, où le 7e art est un monopole d’État] qui s’est tourné vers eux" précise Jean.

Liu Jian définit son long-métrage comme "un film d’animation d’art et d’essai qui aborde des sujets sérieux. C’est aussi une combinaison de comédie noire, de film fantastique avec des ingrédients du polar. Je vois la catégorie film de genre comme un concept universel. Que vous soyez en Chine ou en Occident, le genre regroupe un ensemble de paramètres d’un langage cinématographique commun."

Have a Nice Day témoigne des changements que connaît une certaine partie de la Chine, comme l'explique le réalisateur : "Le film se déroule dans un village des faubourgs d’une petite ville du sud de la Chine. Les vagues de rapide urbanisation et industrialisation du pays ont pu transformer un petit village comme celui du film de manière très vive et subtile à la fois. Je suis fasciné par tous ces changements ainsi que par les hommes aux vies bouleversées par ces dynamiques. Mon principal objectif est de rester proches de ces gens, d’observer les vies de ces différents groupes, d’écouter leurs voix et d’être capable de partager leurs histoires à travers mon travail de réalisateur, en montrant leurs bonheurs, leurs colères, leurs tristesses mais aussi leurs espoirs."