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    La Juste route
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    traversay1
    traversay1

    3 088 abonnés 4 622 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 janvier 2018
    Adrienn Pal, Le cheval de Turin, Le grand cahier, White God, Le fils de Saul, Roues libres, Corps et âme, La lune de Jupiter ... Le cinéma hongrois est l'un des plus remarquables d'Europe. La juste route, qui évoque par certains côtés Un petit carrousel de fête, merveille des années 50, s'impose d'emblée par son sublime noir et blanc et sa mise en scène inspirée, parfois aux frontières du maniérisme. C'est une sorte de western qui s'annonce en ce jour de mariage dans un petit village quand deux inconnus débarquent à la gare avec de lourdes malles. Leur lent cheminement, en ce jour d'août 1945, va raviver la culpabilité collective d'une communauté qui a des fautes à expier durant la guerre qui vient à peine de s'achever. Le film aurait pu être victime d'une certaine austérité narrative, il est au contraire de plus en plus passionnant à mesure que des éléments du passé se révèlent. En quelques heures seulement, en respectant les trois unités de la tragédie classique, La juste route frappe par la manière calme et digne dont il évoque la Shoah et le thème de la spoliation des juifs, comme un contrepoint à l'admirable Fils de Saul. Sans forcer le trait, avec douceur parfois et ironie, en usant d'une symbolique très forte dans ses dernières images.
    mem94mem
    mem94mem

    94 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 janvier 2018
    J'ai été frappé par la qualité de l'image avant tout, les contrastes blanc et noir et les cadrages. Mettre la camera sous la carriole en contre plongée vers le ciel, j'ai adoré. Et ceci du début à la fin, sans jamais insister. La musique est discrète, souvent sobrement entêtante. A plusieurs moment elle est synchrone avec les sabots du cheval de la carriole. Pour le scenario, je n'ai rien vu venir, assez imprévisible, tout se passe le même jour. La simple venue d'un couple père-fils bouleverse un village en quelques heures et rappelle à chacun les pires moments d'un récent passé. L'ambiance créée, avec cette tension qui monte crescendo, laisse présager à tout moment un règlement de compte imminent. Quand le film s'achève, la parenthèse se ferme. La facilité apparente avec laquelle le film est réalisé laisse coi. Tout est dans la bonne mesure et à tout les niveaux. Formé à la télévision pendant plus de 10 ans, Ferenc Török nous illumine de son talent avec sobriété. Avec également Laszlo Nemes ("le fils de Saul") et Janos Szasz ("le grand cahier"), le cinéma hongrois a un bel avenir. Attention chef d'oeuvre.
    Jmartine
    Jmartine

    149 abonnés 652 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 janvier 2018
    Film étonnant , tourné en noir et blanc…nous sommes dans un village perdu de Hongrie au cœur de l’été 1945…la radio annonce le bombardement de Nagasaki…le village s’apprête à célébrer le mariage du fils du notable, secrétaire de mairie, plus ou moins notaire….ce mariage ne semble pas être un mariage d’amour mais plutôt arrangé par le père…des soldats soviétiques qui ont commencé à occuper le pays, vont et viennent, surveillant les arrivées de voyageurs à la gare…justement arrivent deux juifs peut-être un père et son fils, transportant deux lourdes caisses qu’ils confient au charretier faisant office de taxi…ils refusent de monter et préfèrent suivre la charrette à pieds…ainsi deux figures sombres et silencieuses suivent au rythme lent du char à banc….le chef de gare inquiet fonce à vélo prévenir le notable….s’installe alors un suspense étonnant digne d’un western de la grande époque…les villageois s’affolent…que contiennent ces caisses ? Des parfums selon le document de transport…en tout cas ces deux là menacent l’équilibre du village…d’autres juifs vont-ils revenir…vont-ils réclamer les biens saisis, les terres spoliées…certains culpabilisent, d’autres paniquent, cachent les biens volés trop voyants…les deux juifs continuent leur marche digne et silencieuse à travers le village… Les villageois observent derrière leurs rideaux…Bien sûr la fête est gâchée et rien ne se passe comme prévu…Tout dans ce film est magnifique, ce noir et blanc, étrange et pesant….cadrages serrés, forte expressivité des visages, musique oppressante….La mise en scène est hyper maitrisée, les dialogues réduits à l’essentiel…Ferenc Török souligne la violence secrète, la culpabilité rampante du groupe social…et pour les juifs, éternels errants, il ne leur reste que la route…les acteurs sont parfaits , mention spéciale à Péter Rudolph en ordure accomplie, qui donne une composition déconcertante de cruauté…C’est un film fort et je comprends d’autant moins les réserves d’un grand quotidien du soir ….on n’oubliera pas non plus que la Hongrie est encore aujourd’hui l’un des pays les plus en retard dans la restitution des biens spoliés…
    Christoblog
    Christoblog

    741 abonnés 1 613 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 janvier 2018
    Ce n'est pas seulement parce qu'il est hongrois et tourné en noir et blanc que La juste route est un film étonnant : c'est surtout parce que le traitement de son sujet est profondément original.

    Nous sommes en 1945 et deux juifs reviennent dans un village de la Hongrie profonde, suscitant toutes sortes de réaction chez les habitants, qui ont spoliés et dénoncés des Juifs durant la guerre.

    Le réalisateur, Ferenc Torok, filme l'arrivée des Juifs dans la ville comme un mélange de film noir américain et de suspense à la Hitchcock : cadrage serré, forte expressivité des visages, petite musique cristalline et oppressante. C'est un peu comme si Le ruban blanc de Haneke était croisé avec Les oiseaux.

    Comme toute la mise en scène est hyper-maîtrisée, le film donne le sentiment d'une réussite formelle indéniable, appliquée à un sujet qui n'est pas vraiment adapté à cette forme. On oscille durant tout le film entre intérêt pour l'histoire racontée (bien servie par la performance des acteurs, tous très bons), et observation distanciée du savoir-faire de Torok. J'ai par exemple remarqué qu'un nombre incalculable de plans comprenaient un premier plan flou induisant que le spectateur est aussi un voyeur.

    Une curiosité résolument originale, qui a remporté de nombreux prix en festival, dont un dans la section Panorama de la Berlinale 2017.
    dejihem
    dejihem

    117 abonnés 659 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 janvier 2018
    Ce western hongrois est très réussi et maintient la tension permanente entre deux catégories de personnages : l’arrivée , inopportune pour les villageois, de deux juifs (sans doute père et fils) qui vont fissurer le notable, le curé, le chef de gare, et deux familles qui s’apprêtent à marier leurs enfants. La mise en scène est vraiment excellente et enchaîne les points de vue très variés : à hauteur d’enfant, selon le point de vue du cinéaste, et aussi, ce qui a été relevé par ailleurs, selon le point de vue du voyeur spectateur. A conseiller fortement à tous ceux qui seraient actuellement allergiques aux comédies, aux blockbusters et autres films tous venants.
    velocio
    velocio

    1 162 abonnés 3 024 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 juin 2018
    12 août 1945, dans la campagne hongroise : la guerre n’est pas tout à fait terminée et, quelques jours auparavant, les américains ont bombardé Nagasaki. En Hongrie, les allemands ont été chassés et, même si l’armée soviétique est bien présente dans le pays, le régime communiste n’y a pas encore été proclamé. Sous la chaleur estivale, un village se prépare à un mariage, celui du fils du secrétaire de mairie avec une jeune fille d’une famille paysanne, alors qu’au même moment, un train entre en gare. De ce train, dont s’échappe une épaisse fumée noire, vont descendre deux hommes vêtus de noir, un jeune homme, portant casquette, et un vieil homme à la barbe grise, portant chapeau. Qui sont ces hommes qui font descendre deux grosses malles du train et qui les font charger, moyennant finance, sur une charrette tirée par un cheval et qui va être conduite par un père et son fils en direction du village, les deux hommes suivant à pied ? Et cette prédominance du noir, dans un film par ailleurs en noir et blanc, n’est-elle pas annonciatrice de funestes présages ?
    Très vite, un vent de panique souffle sur le village. Ces deux hommes, un père et son fils, sont des juifs que personne ne semblent connaître dans le village, mais, pour beaucoup, ce sont sans doute les émissaires de familles juives qui ont été spoliées et qui vont demander la restitution de leurs biens. Alors qu’en fait, on ne sait rien sur la raison de leur présence, chacun, alors, réagit selon les actes commis dans le passé par rapport aux biens des juifs du village qui ont été déportés ou qui se sont enfuis, selon, aussi, sa conscience ou … son absence de conscience. Les remarques fusent, allant de « Impossible de s’en débarrasser, ces gens là » et « ils se ressemblent, tous pareils » à « Il y a de la place pour eux ». Des dissensions apparaissent dans des couples, l’un voulant rendre la maison occupée, l’autre considérant que les papiers prouvent qu’elle leur appartient.
    Ce retour vers le passé effectué par Ferenc Török n’est certainement pas un hasard. N’oublions pas que la Hongrie est actuellement gouvernée par Viktor Orbán, un conservateur nationaliste farouchement opposé à toute forme d’immigration, et il n’est pas interdit de voir plus qu’un clin d’œil du réalisateur vers la situation des syriens et des irakiens qui ont dû fuir leur pays lorsqu’il parle de celle des juifs et du comportement de nombre de ses compatriotes à leur égard, dans son pays, lors de la 2ème guerre mondiale.

    Cette histoire, très ramassée dans le temps (l’action se déroule sur une poignée d’heures), est racontée dans un langage cinématographique d’une grande richesse : science des mouvements de caméra et des cadrages, précision et efficacité du montage, exceptionnelle beauté du noir et blanc, tout concourt à venir compléter la force du sujet pour faire de « Une juste route » un grand film.
    orlandolove
    orlandolove

    113 abonnés 1 722 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 février 2018
    Le réalisateur Ferenc Török trouve avec "La Juste Route" un sujet passionnant qu'il traite avec subtilité. Nous sommes dans un petit village de Hongrie quelques mois après la fin de la seconde guerre mondiale. Habitants, occupants soviétiques, et deux juifs de retour des camps se croisent. Nous assistons à l'éclatement de ce microcosme, aux questionnements moraux, idéologiques. La mise en scène est stylisée, peut-être un peu trop.
    Yves G.
    Yves G.

    1 278 abonnés 3 288 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 février 2018
    Un petit village hongrois au milieu de nulle part, en août 1945, prépare fébrilement le mariage du fils du maire. Mais la fête est gâchée par l'arrivée de deux Juifs qui transportent deux mystérieuses malles.
    Que cherchent-ils ? Que transportent-ils ? Les interrogations que leur arrivée suscite bouleversent le petit village et obligent ses habitants à regarder le passé en face.

    Impossible de voir aujourd'hui cette "Juste route" sans se rappeler "Un homme est passé", le chef d’œuvre de John Sturges. Un manchot, interprété par Spencer Tracy (le rôle lui valut une de ses neuf (!) nominations à l'Oscar du meilleur acteur) descendait d'un train dans une bourgade perdue du Far West et suscitait l'hostilité générale en y cherchant le père d'un soldat japonais qui lui avait sauvé la vie durant la guerre du Pacifique. On apprenait plus tard que ce Nippo-Américain avait été la victime d'un crime raciste pendant la guerre.

    C'est la même ambiance de western qui caractérise ce film hongrois. Même noir et blanc stylisé [oui oui "Un homme est passé" était en couleurs... mais ne pinaillons pas]. Même unité de temps, de lieu et d'action. Même personnages archétypiques, à commencer par ces deux Juifs mutiques qui cheminent derrière la carriole qui transportent leurs précieux chargements.

    Sans qu'ils prononcent une parole, l'arrivée de ces deux visiteurs hystérise le village. On comprend vite que sa prospérité actuelle - que vient obscurcir la présence menaçante de l'occupant soviétique - est le fruit des spoliations passées. Le maire, le chef de gare, le curé, tous sont complices. Et l'ivrogne du village qui est tenaillé par le remords se voit rapidement sommer de se taire quand il recommande de tout avouer.

    Le film est tendu par un suspense : que vont demander ces deux visiteurs ? que transportent-ils ? Il suffit de regarder l'affiche pour imaginer la réponse. Du coup, ce suspense assez pauvre ne suffit pas à lui seul à nourrir le film. Pour y remédier, le scénario se leste d'histoires secondaires, telle celle de la future mariée (qu'on voit sur l'affiche quoique son rôle soit secondaire et ses apparitions furtives) qui n'est guère attirée par son promis et lui préfèrerait volontiers un paysan pro-communiste ou celle du fiancé qui préfèrerait fuir l'ambiance délétère de ce village hypocrite que de s'y marier.

    À force de s'interdire tout sentimentalisme, la mise en scène de Ferenc Tökör nous anesthésie. Dommage...
    Daniel C.
    Daniel C.

    131 abonnés 715 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 février 2018
    Voici un film choc, un film coup de poing, alors qu'il se déroule avec une lenteur parfois oppressante. Un témoignage édifiant sur l'avidité, la haine de l'autre, l'horreur de la l'hypocrisie religieuse, les heures sombres de la seconde guerre mondiale et de ses suites, la spoliation de biens, la dénonciation. Tout cela est abordé de façon quasi souterraine. La violence n'est "que" suggérée. Je veux dire qu'elle n'est pas montrée, pas donnée à voir comme un spectacle, où l'on est fasciné par la vision de l'horreur. Les coupables le sont par la simple venue de deux étrangers au village. Point d'accusations, point de coupables désignés. Une mécanique irréversible s'engage avec l'arrivée du train. Rien d'autre que le trajet de ces deux étrangers, dont on ignore la raison de leur venue. Ils avancent en silence, ne demandent rien d'autre que de prendre soin de leurs malles transportées sur une charette, tandis qu'ils la suivent à pied. L'esthétique du tournage en noir et blanc renforce la puissance de ce film incroyable.
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    80 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 février 2018
    Dans La juste route, Ferenc Török traite de la Shoah de façon originale et digne. Entre nazisme et communisme, la campagne hongroise de 1945 filmée en noir et blanc sert d’écrin à une narration brillante dans son écriture et sa composition. Le respect scrupuleux des unités de temps, de lieu et d’action renforce le sentiment d’un récit implacable et maîtrisé de bout en bout au sein d’un film louvoyant avec le cinéma de genre. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
    ferdinand
    ferdinand

    12 abonnés 452 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 mars 2018
    C'est un film superbe, l'anti "Tesnota", en quelque sorte, et c'est sans doute pourquoi "Le Monde" l'a traité avec un mépris total! Se passant en 1945, il décrit, dans un noir et blanc très beau l'arrivée de deux juifs -un vieux et un jeune- dans un village dont les habitants se sont emparés des biens de la communauté juive qui vivait là avant d'être déportée (accessoirement sur dénonciation..). Cette arrivée -ils viennent avec deux grandes caisses- sème la panique et réveillent les remords et les rancœurs enfouies. Beau scénario, réalisation impeccable et émouvante, ce film mérite absolument d'être vu.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 6 juin 2019
    Ce film est excellent, à tout point de vue. Il raconte, ou plutôt il montre le retour de deux juifs en août 45 dans un village de Hongrie, qui a été libéré (et qui est encore occupé) par l'occupant russe. Ces deux personnages qui débarquent du train avec deux caisses sont conduits dans une carriole et avant même leur entrée dans le village, qui s'apprête à fêter une noce, les bruits les rumeurs, les inquiétudes enflent : que viennent faire ces gens ? sont-ils venus récupérer leurs biens ? Le film pose la délicate question du retour, après la guerre, des quelques survivants des camps, des spoliations, des dénonciations, de la culpabilité que cela engendre. Esthétiquement, l'image en noir et blanc, la bande son, le rythme lent qui suit le pas des chevaux, tout est magnifique.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 20 janvier 2019
    Film puissant sur un sujet curieusement peu traité ! D'origine hongroise moi-même je puis assurer que l'ambiance et la mentalité d'un bourg hongrois en 1945 sont parfaitement restituées. Entre Clouzot et Boisset à la sauce magyar, entre Le Corbeau et Dupont-Lajoie parfumé au paprika et à l'eau de vie de prune...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 21 septembre 2018
    Une photo exceptionnelle, un scénario intéressant, un très bon film. Le noir & Blanc renforce le côté tragique.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 30 janvier 2018
    Ce film nous porte dans une progression dramatique là où on ne l'attend pas forcément.
    Les personnages déclencheurs restent des ombres qui hantent les esprits. Ils provoquent sans agir.
    La grande famille villageoise se déchire et révèle ses cruautés.
    C'est un travail de conscience qui vient enfin de la part du cinéma hongrois.
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