Sous l'habit cocasse d'une intrigue clochemerlesque (pour village percheron), à la mode du moment (se dévêtir, ou pas, en groupe et dans le pré, pour un photographe américain, fantasque et mondialement connu), Philippe Le Guay aborde, avec opportunité et réalisme, le mal-être grandissant du monde rural français. Outre une photo admirable, le meilleur atout de son nouvel opus est l'interprétation - si François Cluzet (le maire, rôle principal) tient bien sa partie, certains personnages secondaires sont incarnés par plus remarquables encore, Grégory Gadebois (le boucher) en tout premier lieu, tout simplement fabuleux, voire Philippe Rebbot (l'homme qui a perdu son champ...). Et les "anonymes", les Normands du cru, donnent une note supplémentaire d'authenticité au propos. Les "regards extérieurs", ceux des Américains (dont le... Britannique Toby Jones), comme ceux des bobos (Demaison et famille) manquant souvent, eux, d'à-propos, de liant, de naturel, l'histoire s'en affadit quelque peu. La fin, cédant à la facilité scénaristique, est un second bémol. Mais PLG reste, une nouvelle fois, un cinéaste fort intéressant....