Avis sur L'Apiculteur

Un film ambitieux et lyrique, mené par main de maître par le cinéaste grec Théo Angelopoulos. Marcello Mastroianni trouve l'une de ses plus belles compositions : cette grâce introspective, cette façon de s'effacer derrière son personnage est admirable. Cet homme qui semble vouloir tout quitter pour un voyage troublant et envoûtant derrière le volant de sa camionnette est riche en interprétations : la jeune femme que rencontre Spyros serait-elle l'alter ego de sa fille ? Spyros veut t-il tout détruire pour mieux reconstruire ? On ne peut s'empêcher en visionnant L'Apiculteur de penser aux films d'Antonioni ( je pense au Désert Rouge ou encore à Zabriskie Point ): en effet, Angelopoulos partage avec le cinéaste italien le goût pour l'épuration et pour la photographie un brin granuleuse. Quant à la musique, elle s'incorpore de façon innattendue, surprenante et magistrale aux images ( car elle ne souligne jamais ce que l'on voit à l'écran ). Elle témoigne d'une époque, celle des années 1980, mais aussi d'un désir de liberté morale ( je pense au thème principal, magnifiquement lancinant ). Il serait tant de réhabiliter le cinéma du grand Angelopoulos.

D'entrée on a droit à un ambiance forcée artificielle à partir de là difficile d'accrocher surtout avec le rythme lent et les dialogues minimalistes à suivre.

Vu 36 ans plus tard, c'est long, lent, lent, et on s'ennuie ferme devant l' inaction des personnages. Bon il y a Mastroianni, passablement passif, dépressif, qui se demande ce qu'il fait là! Tout cela a mal vieilli.

Un homme, apiculteur, quitte sa femme après avoir marié sa fille. Il voyage alors seul un peu partout pour s'occuper de ses ruches. Il fait la rencontre d'une jeune fille, un peu délurée, lui est presque toujours muet. Ils se séparent, puis se rejoignent. Elle se donne à lui. Il en mourra.

Film sur un scénario assez mince (et plutôt convenu : jeune fille / vieux monsieur), c'est une sorte de road movie dont on ne connaît pas les vrais motivations de chacun des protagonistes. C'est assez bien filmé, parfois poétiquement, comme habituel chez Angelopoulos, mais ici on ne sait rien de ce qui meut les personnages et il y a trop de poncifs et trop de séquences ennuyeuses ou obscures dans l'indétermination des personnages. On est assez loin de la qualité des autres oeuvres du maître.
Il y a trop d'artificialité dans certaines séquences. On sent le fabriqué pour le film. Mastroianni fait pourtant de son mieux. Comme on ne connaît pas le passé du personnage, on a du mal à compatir à son indolence, voire à sa souffrance intérieure.

Un quinquagénaire désabusé plaque tout pour s’occuper de ses abeilles. S’ensuit un road movie un peu ennuyeux dans une Grèce particulièrement délabrée où, malgré un improbable sursaut passionnel, tout s’écroule autour de lui : amitiés, passé, abeilles…
Interprété par un bon Mastroïanni aux faux airs de Brassens, à contre-emploi dans un rôle de non-séducteur sombrant dans la déprime.

On dira que c'est un film très lent ,qui peut être ennuyeux ,où un homme déprimé est confronté à l'impuissance : celle de renouer des liens avec sa femme,avec sa fille,avec ses amis ... Impuissance sexuelle aussi ,mais ce serait réducteur de limiter le film à cela . Couleurs ternes ,musique essentiellement diégétique , héros qui ne sourit jamais ,ne va jamais au bout de ce qu'il a commencé ( repas,bouteille de vin ) . Personnage féminin un peu provocateur et décalé par raopport à l'apiculteur . De belles scènes - théâtrales,voire de danse ,dans la salle de cinéma où le ballet amoureux ( fictif) entre le vieux et le cygne blanc n'aboutit - on l'a dit - à rien .

Beaucoup de lignes verticales qui donnent une impression d'enfermement .
Préférez d'autres films de Théo : "le pas suspendu de la cigogne" ,ou "l'éternité plus un jour" .