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CH1218
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4,0
Publiée le 12 octobre 2019
Un film pétillant qui raconte la naissance d’un chef-d’œuvre, réalisé par Alexis Michalik sous la forme d’un vaudeville plein de tempérament, à l’instar de son casting. Une très bonne surprise.
Il est très facile de tomber dans le même piège que d'autres films consacrés à création du chef-d'œuvre d'un auteur renommé en le faisant tomber par hasard sur ses éléments fondateurs dans la vie courante, dévalorisant le travail du créateur au profit de la coïncidence heureuse. Alexis Michalik ne tombe jamais ou presque dans ce travers. D'abord en mettant en avant la créativité de son personnage principal, Edmond Rostand, capable de créer des vers et des histoires à partir de n'importe quoi, révélant que son talent pour l'écriture vient réellement de soi et non du hasard (la scène d'improvisation où il conçoit les vers de Cyrano à partir de rien), puis en restant humble vis-à-vis de son caractère, poussé à écrire une pièce impossible tout en se laissant entraîné par sa passion amoureuse sans vouloir blesser personne. La meilleure idée de Michalik est de ne pas attendre la moitié de son film pour briser le parallèle entre l'auteur et sa création en dévoilant sans plus tarder le pot-au-rose, amenant d'autres dilemmes très forts et tirant de plus en plus la comédie vers la tragédie. Assumant la fantaisie totale du matériel, les acteurs sont tous attachants pour leur amour de la scène et la réalisation est inventive, allant jusqu'à briser la frontière entre cinéma et théâtre dans un final très satisfaisant. On en vient à comprendre ce qui fait de Cyrano de Bergerac l'une des meilleures pièces au monde. Tellement bon que c'en est étonnant.
Adaptation cinéma de la pièce d'Alexis Michalik "Edmond" jouée avec succès au Théâtre du Palais-royal. Une comédie française qui donne envie de revoir les différentes adaptation de Cyrano, qu'elle belle pièce d'Edmond Rostand, dont le film raconte la genèse avec humour. Un très beau travail de l'image, photo, couleur, éclairage, costumes. Quelques anachronismes dans la reconstitution de l'année 1867 qui ne dérangent pas, car le film s'autorise des décalages et des références contemporaines dans les attitudes et les codes culturelles. Des décors suffisants pour représenter le Paris de la fin du 19 e sans pour autant chercher à cacher totalement quelques éléments modernes des façades ou des rues. Peu importe, ce qui compte ici, c'est la force d'un scénario bien construit où la vie quotidienne inspire et construit l'écriture de Cyrano, avec des allers-retours entre les personnages et leurs rôles dans la pièce. Des personnages qui fonctionnent bien, notamment celui d'Honoré interprété par Jean-Michel Martial, un Cyrano à sa façon. Un film agréable et sympathique, s'appuyant sur un scénario en béton et des personnages attachants. Il aurait pu avoir plus d'étoiles si son visionnage il n'était pas fortement gâché par un montage parfois trop saccadé, un montage trop rapide, des plans trop courts, un rythme parfois fascinant sur certaines scènes et une caméra beaucoup trop mobile et notamment un abus des travellings circulaires qui finissent par donner la nausée.
Alexis Michalik signe ici une comédie à la bonne humeur contagieuse sur la genèse d'une pièce mémorable, en l'occurrence "Cyrano de Bergerac". Pour incarner Edmond Rostand, il a l'audace de donner sa chance à Thomas Solivérès, plutôt abonné aux comédies bas de gamme. Peu convaincu par le début du film, je me suis vite laissé porter par cette bande comédiens enchainant les situations cocasses et notamment par Thomas Solivérès, très touchant en jeune poète. Le casting est impressionnant et l'on pardonnera au réalisateur quelques facilités dans ce récit très vivant.
Belle reconstitution de la fin du XIXè autour de la vie d'Edmond Rostand et surtout de sa pièce Cyrano de Bergerac. Les décors sont magnifiques et l'histoire fidèle à la réalité de l'époque. Mais ce réalisme est selon moi détérioré par trop d'humour, un ton léger, voire une narration légèrement loufoque, qui lui enlève tout crédit. Y en a qui aime ce mélange des genres, c'est pas mon cas.
Un film sur la création, sur l'inspiration, sur le doute, sur la synchronicité, sur tout l'environnement du théâtre: producteurs, acteurs, opportunités, mise en scène...
Un film qui montre à merveille le lien entre le réel et la fiction, le lien entre les spectateurs et l'éphémère des émotions distillées par les acteurs.
Ce film nous fait croire en le voyant qu'il s'agit de l'histoire formidable de Cyrano et de son auteur, pourtant quasiment tout y est faux voire contraire a la réalité (vérifiez sur Wikipedia ou ailleurs)... Comment peut on a ce point mépriser l'oeuvre et l'auteur, et manipuler les spectateurs au cinéma ? Si l'intention était de faire une fiction imaginaire il faut au moins prévenir le spectateur en début de film que ceci n'a rien a voir avec la réelle histoire, ou ne pas l'associer a Cyrano et Rostand. Dommage car la réalité aurait été tout aussi intéressante a raconter
Pour ce qui est du théâtre, il y a longtemps que le talent d'Alexis Michalik n'est plus à prouver mais voir le metteur en scène français investir avec autant d'aisance le septième art m'a tout simplement scotché. Quel talent chez cet artiste qui nous propose en ce début d'année une oeuvre entraînante et jouissive doublée d'une déclaration d'amour au théâtre ainsi qu'au cinéma. En revenant sur les coulisses de la création de "Cyrano de Bergerac", Alexis Michalik entraîne le spectateur dans son imaginaire débordant d'inventivité, d'humour et d'émotion pour un voyage en plein cœur du Paris des années 1890. Tout amoureux de théâtre sera de suite conquis par la fougue de ce long-métrage qui restitue à merveille effervescence de la création d'une pièce ainsi que l'énergie qui circule avant une première représentation. Mais Michalik ne se contente pas simplement de rendre hommage au théâtre, il crée du théâtre à partir d'outils purement cinématographiques, liant avec grâce les deux arts en traitant le cinéma comme le prolongement du théâtre par le biais de dialogues puis au travers de sa mise en scène au début de l'acte V. Cette scène, qui m'a profondément surpris en même temps qu'elle m'a émerveillé, démontre tout le talent et l'ambition du néo-réalisateur qui se montre en plus très à l'aise dans la maîtrise de l'humour ce qui permet à "Edmond" de s'imposer également comme une comédie très aboutie. Pour compléter le tableau, les acteurs sont également parfaits dans des rôles savamment composés si bien que l'on s'attache à chaque éléments qui composent cette attachante galerie de personnages. "Edmond" n'est surement pas parfait mais ce film prouve qu'il subsiste de jeunes auteurs ambitieux et créatifs qui ne demandent qu'à recevoir des moyens pour créer des petites pépites de ce genre.
Film qui aurait pu être sympathique mais gâché par le politiquement correct : spoiler: un rapport sexuel (fellation d’après la position suggérée) pour « désinhiber » un acteur timide (comme si le sexe permet d’être un homme accompli !) , un long baiser entre deux hommes, les stupides « français de souche » remis à leur place par un extraordinaire noir, les écrasants de sa supériorité humaniste … Il ne manque rien au politiquement correct. Sans commentaire.
Malheureusement contrairement aux autres avis publiés sur ce site je me suis terriblement ennuyé . La mise en scène manque d' énergie et bien des personnages peu attachants. Le générique de fin est très intéressant et surtout ne pas partir avant la fin tout l 'historique du personnage de Cyrano avec ses différents interprètes y est dévoilé.
Edmond revigore le panache de son protagoniste principal et de la pièce de même nom en diffusant dans son récit une énergie de chaque instant, où chaque scène semble montée sur ressorts et fait exploser aux yeux et aux oreilles les tirades bien menées d’acteurs possédés. On regrettera cependant l’aspect stéréotypé du parcours choisi, classicisme qui contredit en partie l’effervescence du monde théâtral dans le Paris d’un XIXe siècle finissant. La réalisation souffre de ce grand écart entre une progression standardisée et la folie des comédiens, se repose donc sur des effets plutôt tape-à-l’œil qui tantôt fonctionnent tantôt alourdissent la dramaturgie. Demeure cette excellente idée de glisser peu à peu des planches vers la fiction cinématographique – d’abord l’espace scénique stricto sensu, puis le tragique d’une mort sur fond de guerre au ciel de feu qui tend vers le cinéma, enfin le relais du médium cinéma lors de l’ultime acte – où la mise en scène traduit l’immersion du spectateur devant la pièce et restitue, de manière intéressante, le pouvoir du spectacle au XIXe siècle. D’excellents acteurs enivrent le film ; on pourra toutefois interroger le choix du jeune Thomas Solivérès qui, s’il livre une performance tout à fait satisfaisante, dissone quelque peu avec le génie du personnage qu’il est censé incarner. Edmond reste une relecture fort bien menée qui fait entrer Cyrano de Bergerac dans la modernité, preuve s’il en fallait trouver une que la figure revigorée par Rostand n’a pas fini de nous imposer son panache.
Bien plus qu'un simple hommage au célèbre dramaturge, "Edmond" est une fantastique mise en valeur de l'art de raconter une histoire, que ce soit au théâtre ou au cinéma. Alexis Michalik fait partie de ces artistes qui ont développé le mouvement en tant que synonyme de la vie. Dans ses spectacles, les changements de décor sont un ballet fluide qui épouse l'intrigue comme une ponctuation rythmique prenant le relais de l'action des personnages. Et dans son premier long-métrage, une caméra souvent en plan séquence, et un montage effectué avec grâce, mettent en valeur le jeu et la chorégraphie d'une formidable troupe de comédiens. L'ensemble sert un texte d'une drôlerie et d'une finesse rare, qui donne logiquement envie de se replonger dans le chef-d'oeuvre de Rostand, mais aussi, encore et toujours, de cultiver l'imaginaire.