Avis sur Tue et fais ta priere

Tue et fais ta prière est plutôt un bon western italien, un solide film du genre bénéficiant d'un scénario bien écrit (malgré quelques coïncidences un peu grosses) et d'une interprétation de qualité.
On sent que le fond est dans la lignée d'un certain cinéma italien de gauche de cette période, la forme est pas mal même si j'ai vu des westerns spaghetti plus fous et percutants mais Carlo Lizzani à défaut d'une mise en scène faisant preuve d'une folle imagination, nous emballe tout cela de manière efficace.
Lou Castel incarne un jeune Mexicain seul rescapé du massacre de sa famille, une fois adulte il va recroiser la route du responsable de cette tuerie. Un ancien Sudiste, un aristocrate adepte d'une certaine vison de la vie, il est incarné de manière assez démentielle par Mark Damon.
Le romancier et cinéaste Pier Paolo Pasolini y fait une apparition dans la peau d'un peone (en fait un prêtre), qui apparaît inopinément après chaque duel du héros. Ce dernier d'ailleurs manie les armes à feu par le plus grand des hasards, et devient sans aucune leçon un as du tir.
Pour revenir sur Pasolini, il aurait participé au scénario mais il n'est pas crédité comme scénariste par contre on retrouve Franco Citti ainsi que Ninetto Davoli qui ont tous les 2 participé à ses films.
Si on ferme les yeux sur quelques faiblesses, Tue et fais ta prière est un western italien à découvrir. Riz Ortolani signe la musique (pas vilaine, mais je l'ai connu beaucoup plus inspiré).

Alors qu'il n'était qu'enfant, notre héros a vu sa famille de Mexicains se faire massacrer. Elevé par un prêtre dans une roulotte, il va partir à la recherche de sa soeur en fugue. Et il va rapidement s'avérer être miraculeusement un pro de la gâchette. Héritant du surnom "Requiescant", pour sa propension à murmurer "Requiescant in Pacem" (Qu'ils reposent en paix) à ses adversaires décédés...
Rien de follement original dans la forme de ce western spaghetti, néanmoins tout à fait divertissant. Lou Castel manque un peu de charisme, mais c'est aussi son personnage de Candide du far west qui veut cela. En revanche, Mark Damon campe un très bon méchant, un aristocrate du Sud dégénéré, qui s'accroche à ses vieilles valeurs. A ses côté, son bras droit Carlo Palmucci a un faux air troublant de Marlon Brando !
Les affrontements sont bien menés, la musique fait le job sans plus. Je reprocherai quelques facilités au scénario (dont un duel de pendu bien capillotracté !). Toutefois le récit offre quelques surprises inhabituelles. Et il est teinté d'un couche politique, se voulant comme un hymne à la liberté, contre l'oppression des pauvres travailleurs.
Pas étonnant quand on sait que l'intellectuel de gauche Pier Paolo Pasolini joue un rôle et a participé au scénario. Accessoirement, le malheureux connaîtra quelques années plus tard une fin bien sinistre...
Quoiqu'il en soit cela rajoute un peu de couleur à l'histoire, pourquoi pas !