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    L'Orage Africain - Un continent sous influence
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    7 critiques spectateurs

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    Olivier Barlet
    Olivier Barlet

    260 abonnés 382 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 12 septembre 2017
    Dans une République imaginaire, un président éclairé (joué par le réalisateur lui-même) déclenche le « plan africain » : la nationalisation sans indemnisation de toutes les entreprises étrangères. « La danse des panthères est terminée ! » Méprisantes et racistes, celles-ci financent l’intervention de Mme Touvenelle, sorte de Foccart féminin prêt à tout pour déstabiliser le régime, engageant elle aussi une bande de mercenaires qui plongent le pays dans le chaos. Comme toujours dans le cinéma d’Amoussou, les dialogues sont didactiques et le récit sommaire dans sa fragmentation. Ici encore, la corruption fait son travail de sape et la presse est aux ordres. Personne ne remet en cause le néocolonialisme évoqué et la sournoiserie des actions de déstabilisation (les réseaux français n’avaient-ils pas créé de la fausse monnaie pour faire tomber Sekou Touré ?), mais ne pourrait-on parvenir aujourd’hui à une vision moins dualiste et plus complexe que la vieille opposition d’intérêts manichéenne dénoncée autrefois ? On caresse ici le public dans le sens du poil avec un discours de bouc émissaire sans lui offrir de réelles voies de réflexion et d’action pour le temps présent. Pire, le Président joué par Amoussou, qui agit seul contre tous, n’est-il pas un dictateur en puissance dans son personnage de figure charismatique ? Et son programme isolationniste un bizarre écho aux idéologies nationalistes qui progressent dangereusement ? (extrait du compte-rendu du Fespaco 2017 par Olivier Barlet sur le site d'Africultures)
    Yves G.
    Yves G.

    1 251 abonnés 3 262 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 18 novembre 2017
    Le réalisateur béninois Sylvestre Amoussou s'était fait connaître en 2007 avec une fable réjouissante. "Africa Paradis" imaginait une Afrique prospère menacée d'invasion par des hordes d'immigrés en provenance d'une Europe qui aurait sombré dans la misère. Son film renversait avec une saine insolence les stéréotypes qui polluent les représentations Noir-Blanc.

    Il continue dans la même veine avec son dernier film. Son action se déroule dans les rues d'un pays africain imaginaire - même si on reconnaît sans peine celles de Cotonou envahies d'une nuée de mobylettes. Un président démocratiquement élu a décidé d'y nationaliser les moyens de production et d'en renvoyer les Occidentaux. Mais il se heurte à la résistance d'Occidentaux aussi racistes que fourbes et à la trahison de quelques Africains corrompus.

    La charge est lourde. Sans nuance. Elle n'est guère servie par une direction d'acteurs affligeante - à commencer par Sylvestre Amoussou lui-même qui s'est arrogé le rôle principal - et par un scénario sans éclats qui se conclue en épingle à cheveux. Le manque de moyens se voit. Une musique envahissante ne parvient pas à le cacher.

    Elle est révélatrice aussi des apories d'une certaine pensée anti-occidentale. Car la revendication - légitime - du président Eso de reprendre le contrôle des richesses nationales le conduit logiquement à des décisions dérangeantes : se rapprocher de la Russie et de la Chine (qui vont utiliser leur veto au Conseil de Sécurité pour empêcher le vote de sanction contre son pays ... comme ils l'avaient fait pour la Syrie d'Assad !), voir la main de l'étranger dans les troubles qui agitent le pays (comme Gbagbo qui instrumentalisait la thèse de l'ivoirité pour hystériser ses partisans), revendiquer une souveraineté intégrale contre l'ingérence droits-de-lhommiste de la communauté internationale (comme Goebbels qui rappelait à la tribune de la SDN que "charbonnier est maître chez lui").
    dejihem
    dejihem

    115 abonnés 651 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 5 novembre 2017
    En dehors de l'idée de départ, sympathique, de renverser la situation de pouvoir des occidentaux en Afrique, tout laisse à désirer :
    1) le scénario et les dialogues, vraiment à plat : pas une once d'humour, très premier degré;
    2) la mise en scène, télévisuelle : c'est filmé comme dans les séries des années soixante en France ;
    3) malgré son sujet, la naïveté : la réalité des jeux de pouvoir au sein d'un gouvernement africain est comme qui dirait légèrement différente ; chacun a son "secteur d'activité" et se doit d'être en position, dans l'avenir, de faire fructifier son carnet d'adresse. Les méthodes occidentales ont été largement importées en Afrique !
    Par ailleurs, les machinations ourdies par le camp occidental, pour qui connait un peu la géopolitique, sont bien plus retorses. Et les russes ou chinois font à peu près pareil en Afrique. Avis aux amateurs...
    Dans ce film, nulle trace d'exigence comme dans Black Diamond ou Le dernier roi d'Écosse. Désolé, mais pour tout amateur de bon films, passez votre chemin.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 25 novembre 2017
    Un superbe film très rock'n'roll j'ai été très étonnée qu'il ait trouvé une distribution en France c'est un grand vent de fraîcheur que cette idée originale. C est tout ce dont revent de voir les gens qui veulent une Afrique plus forte et indépendante
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 novembre 2017
    OURAGAN SUR LE CINÉMA AFRICAIN
    SYLVESTRE AMOUSSOU RÉVOLUTIONNE LE FILM POLITIQUE
    MICHEL GALY (critique parue dans le mensuel "Afrique Asie"

    L’Afrique c'est la guerre, chez Sylvestre Amoussou. Et tout d'abord la « guerre des images »Puis la guerre tout court, par tous les moyens. Un dirigeant nationaliste africain décide de nationaliser-sans indemnités, le détail a son importance, toutes les entreprises occidentales dans son pays. Un consortium de ces multinationales appuyés par les puissances extérieures décide de déstabiliser le pays à l'aide de mercenaires, de corrompre et de tuer, de légitimer les « rebelles » et d’en finir avec le leader charismatique par une intervention militaire onsusienne... Scénario connu, comme on dit : « J'ai l'habitude ! » affirme avec assurance à un quarteron d'entrepreneurs occidentaux la « Madame Afrique »de choc(la remarquable Sandrine Bulteau) avec cynisme...elle l'a déjà fait dans plusieurs pays africains!Mais le président ne se laissera pas faire, et la fin-à l’américaine, est aussi émouvante
    qu 'inattendue.
    Au temps du Fespaco de Sankara, un slogan marxisant- en tout cas matérialiste, fleurissait sur les murs de Ouaga :" Celui qui tient la distribution, tient le Cinéma ". Sylvestre Amoussou s'est bien heurté au mur d'argent -mais plutôt celui de la production.Et à plusieurs reprises.
    Le cinéma alternatif, c'est la guerre. Un film anti-colonial et pan africaniste ne doit pas trouver de subvention . Amoussou s'en étonnait à Ouagadougou sur Burkina 24 : « je ne savais pas qu’en voulant filmer une autre image de l'Afrique j’allais déclencher une bataille féroce (…) l’ensemble des institutions[ de financement occidental du cinéma africain] décidèrent de me couper les vivres ! ». Car, dit-il, « ce ne sont pas les sujets que les occidentaux ont envie de voir. Parce qu’il y a plusieurs guichets en Europe. Il y a déjà beaucoup de fonds en Europe qui accompagnent le cinéma en Afrique. Mais il faut que ce soit des films sur le misérabilisme. .. »
    Le réalisateur a l'habitude, et des sujets brûlants, et par conséquence, des difficultés à les financer : après « Africa Paradis »( troublante fiction où des clandestins européens tentent de trouver du travail dans une riche Afrique qui les rejette), « Un pas en avant » a dénoncé la corruption et le détournement de l' « Aide humanitaire » omniprésents au Sud du Sahara.
    Alors comme pour son film précédent, Amoussou s'est battu pour récolter des fonds privés(ainsi Sébastien Adjavon, entre autres), permettant un mois de tournage au Bénin - et c'est le succès inespéré du Fespaco 2017 qui l'a vraiment sorti d'affaire. « L’Ouragan africain », projeté en même temps que le documentaire sur Sankara, tout un symbole ! Bien plus que le film d'Alain Gomis (« Félicité », Étalon d’or du même Fespaco), les foules de Ouaga ont accueilli le film d'Amoussou en triomphe : le pays si peu imaginaire où se déroule l’action ne s’appelle t il pas le « Tangara » ?
    La présentification, si l'on peut dire, de la fiction passe peut être par le charisme du réalisateur -acteur. Formidable Amoussou en président Ezo Essogbe qui annonce sur la chaîne nationale le « plan Africa » : la nationalisation des entreprises occidentales hic et nunc!Ouaga vibrait de se ressouvenir du « gouvernement par le Verbe » d’un petit capitaine si près du peuple qu'il défiât la France mittérandienne...
    Mais c'est un inattendu et remarquable travail sur le son qui trouble le spectateur, l’amenant à ressentir l'action de plusieurs lieux. Le discours présidentiel, est ainsi retransmis du coté du président , puis immédiatement après à la télévision, puis du coté des spectateurs dans un maquis populaire- identification efficace pour le spectateur.
    Film non situé et non daté, uchronie et utopie ? De fait les spectateurs africains reconnaissent bien des mots clefs, des slogans, des situations... Amoussou a bien parlé de Khadafi , de Sankara et de Lumumba, mais c'est surtout du président ivoirien Laurent Gbagbo dont il est question- pendant la phase d’affrontement avec l'Occident et de déstabilisation du pays, préalable à l'intronisation de la rébellion et de l'intervention militaire.
    Pourtant le réalisateur brouille les traces. Ainsi de l'objet même du conflit, plus proche des révolutions anti-impérialistes latino-américaines : la nationalisation des moyens de production n'est pas, ou n'est plus, à l'ordre du jour des mouvements socio-politiques africains.
    Et surtout de inattendue happy end, dune facture et d'une énergie toute hollywoodienne. Avec l'aide dune héroïne positive- la belle et courageuse Maya(Sandra Ahidjo)- journaliste qui révèle au président , preuves à l'appui, les tenants et aboutissants du complot .Avec des scènes finales dune violence subite et jubilatoire, où comme il se doit selon la loi du genre les comploteurs sont punis, les mercenaires liquidés et l'intervention militaire bloquée in extremis.
    Pourtant en même temps le film semble souvent une narration à clef. Le 1er novembre-sortie du film à Paris-les oreilles de plus d'une « Madame Afrique » vont siffler, et quelques « grands reporters » français , au treillis de baroudeur et à l'écharpe flottante risquent de se sentir concernés...
    Quel est donc ce premier ministre qui trahit son président et son peuple après une rencontre de corruption ? Et ce secrétaire général de l'ONU , relais des intérêts occidentaux, qui menace le dirigeant nationaliste dune intervention militaire?Heureusement que le récit, selon la formule aussi liminaire que rituelle, ne reflète pas la réalité...autrement au hasard un Ban ki Moon ou un Choi, un Affi Nguessan, ou une Delapalme risqueraient de se sentir concernés... Quant aux journalistes télévisés, battle dress ou pas, ils sont sans doute trop- même si la guerre des images les désigne comme forcement coupables !
    Nietzsche affirmait autrefois qu'il « faut penser à coup de marteau ». Accusé bien à tort d être manichéen et simplificateur , Amoussou prouve qu'on peut faire de même à coup d'images- en retournant la caméra, dans contre offensive d'une guerre médiatique qui ne fait que commencer.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 8 novembre 2017
    Très bon film qui permet de mettre en exergue les vieux rouages de la Françafrique.
    Dans ce contexte particulier de contestation du franc CFA, le réalisateur signe un chef-d’œuvre qui s'inscrit plus que jamais dans la réalité. A voir absolument pour tous les amoureux de l'Afrique et du cinéma militant.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 novembre 2017
    Excellent film, mettre le doigt ou ça fait mal c'est extrêmement douloureux. Ce film va pas plaire à beaucoup, vous mêmes vous savez ...
    Respect au réalisateur, merci d'avoir eu ce cran, de faire de tel réalisation.
    Bon courage
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