Comme toujours lorsqu’il est question de réanimer une franchise moribonde, il faut impérativement feindre d’avoir oublié les suites toutes pourries qui ont inondé les bacs de DVD en solde ces vingt dernières années, et reprendre les choses au moment où les films ‘Leprechaun’ signifiaient encore quelque chose pour quelqu’un, à savoir l’épisode fondateur de 1993. Pour être honnête, Ce Leprechaun fondateur n’était même pas un truc célèbre, ni même un chouette film d’horreur, mais un inoffensif nanard dont l’unique titre de gloire était d’avoir immortalisé les premiers pas de Jennifer Aniston à l’écran. D’ailleurs, si la misérable dernière sortie en date (‘Origins’ en 2014) tranchait avec les habitudes et tentait de s’imposer comme un véritable film d’épouvante avec une créature monstrueuse, ici, c’est le nabot rouquin en tenue folklorique qui est de retour, bien décidé à récupérer son or et à suriner tout le monde au passage. Comme dans les Gremlins ou plutôt comme dans les Critters si on tient compte de l’aura du résultat, ce ‘Leprechaun’ ne lésine pas sur le gore mais c’est du gore qui tâche, purement ludique et inoffensif, puisque ce nouveau film, comme l’original, est à aborder comme une comédie horrifique, avec un croque-mitaine un peu ridicule qui n’hésite jamais à en sortir une bien crade...et c’est là que le bât blesse, évidemment : la tentative de faire un film à l’esprit Eighties tombe complètement à plat, le lutin ne dit jamais rien qui puisse arracher un rictus amusé, l’ensemble est épouvantablement mal écrit et c’est tout juste si quelques explosions sanglantes viendront secouer le spectateur somnolent face à cette mauvaise soupe, presque aussi nulle que les derniers ‘Puppet master’ qui, eux, ont le mérite d’être parvenus à conserver un petit côté con et mal élevé.