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    Leto
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    4,0
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    146 critiques spectateurs

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    Charles R
    Charles R

    48 abonnés 424 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 décembre 2018
    Leningrad, années 80. C'est l'époque où les groupes soviétiques inspirés par la pop et le rock anglais n'ont pas vraiment droit de cité ou sont du moins étroitement surveillés par une censure omniprésente et des apparatchiks dévoués à l'idéologie communiste qui contrôlent tous les concerts et veillent à ce que le public demeure sagement assis afin d'éviter ainsi tout débordement. C'est dans ce contexte qu'une bande de jeunes gens pleins d'insolence et de dynamisme va constituer un groupe autour d'un leader charismatique, un certain Mike Naumenko, qui ne jure que par les Doors, T. Rex et autres icônes du rock anglo-américain. Bientôt va s'agréger au groupe constitué un dénommé Viktor Tsoï à la jolie face eurasienne qui fera du reste chavirer le cœur de la compagne de Mike. Le film suit donc le parcours d'un groupe de musiciens dans les dernières années de l'empire soviétique en même temps qu'il évoque ô combien pudiquement le ménage à trois qui s'installe moyennant la tolérance - relative - de Mike. Mais surtout il retrace de manière fort subtile une période qui correspond à l'agonie d'un régime. Kirill Serebrennikov filme le plus souvent en virtuose et l'on sera sensible à la variété des plans, tantôt longs, tantôt au contraire extrêmement brefs, tantôt enfin osant les plans-séquences les plus étonnants, donnant à l'ensemble un allant indéniable et n'hésitant pas par moments à verser dans la comédie musicale ou dans le clip le plus délirant où l'image est soumise à des surimpressions, à un graphisme de street art dont on appréciera ici l'originalité. Le tout en noir et blanc avec quelques infimes incursions en couleurs, histoire de raviver la nostalgie d'une époque certes difficile mais où les libertés s'obtenaient moyennant pas mal de risques et une audace des plus saines. C'est, on l'aura compris, un film sur une jeunesse soviétique et ses héros qui n'ont pas connu la déchéance imposée par le temps puisque les deux protagonistes ont été emportés par la mort dans l'élan de leur jeune âge.
    Les choix de pauline
    Les choix de pauline

    110 abonnés 237 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 janvier 2019
    Une vraie bulle de fraîcheur, de rock and roll, de poésie.
    Un film hors du temps qui pourtant décrit une époque bien précise et oppressante, celle des dernières années avant la pereïstroïka où tout doit être contrôlé ( d’où des scènes vraiment cocasses devant l’absurdité du système).Le rock s’infiltre malgré tout partout, en douceur mais inexorablement, insufflant loufoquerie et fraîcheur.
    Un vrai bonheur de regarder ce film nonchalant et bienveillant, à la photographie noir et blanc sublime. Les acteurs sont superbes et la langue russe toujours aussi envoûtante : elle claque et susurre les mots d’amour, le doux cynisme et l’espérance .
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 6 décembre 2018
    Au début des années 80 en URSS, il ne faisait pas bon être sous influence occidentale. Les Sex Pistols, Bowie, Lou Reed ou Velvet underground s’écoutaient sous le manteau. Mais déjà Gorbatchev pointait sous Brejnev. Un vent de liberté commençait à souffler sur la musique. Et Leningrad, allait voir émerger une véritable scène rock. C’est cette transition que raconte le cinéaste russe Kirill Serebrenikov, aujourd’hui assigné à résidence à Moscou par un curieux pied de nez de l’histoire.
    Mais son film est davantage que l’histoire d’un passage de l’austère carcan culturel à une liberté créatrice sans entrave. Même si l’ahurissement des autorités devant cette « new wave » qui les dépasse est assez drôle. Leto - l’Eté - est aussi le récit de l’émergence deux idoles du rock russe, dont la vie fut aussi brève que leur influence a été grande. Et plutôt qu’une triviale histoire d’amour à trois, c’est encore une très romantique amourette sauvée par la musique, que Natacha, la ravissante muse de Mike, partagera avec le ténébreux Viktor.
    Mélanger tension et tendresse, porter à incandescence enivrement et créativité, jouer des contrastes et des excès… tout cela est parfaitement rendu par le choix du noir et blanc et certaines scènes sur la plage donnent envie d’entrer dans la fête. La caméra bouge avec virtuosité et jusque dans les détournements d’images, le réalisateur rappelle que cette « musique de glandeurs (…) ni punk ni rock, mais entre les deux », répond d’abord à un besoin universel : casser l’orthodoxie musicale du moment. A voir et à entendre.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    111 abonnés 1 577 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 octobre 2019
    Ce film russe mise tout sur un esthétisme hyper pointu et travaillé. Un joli noir et blanc en format scope que Serebrennikov agrémente d’effets colorés et de surimpressions crayonnées ; un vrai look type clip des eighties. Apportant beaucoup de soins à son image, il en est de même aux choix musicaux qui rendent bien hommage aux artistes rock, punk et new wave des 70’s et 80’s. On est dans un film musical, la musique est un personnage du film ; in ou off, son mariage avec l’image est toujours judicieux (« perfect day » est merveilleux entre autres). Par contre, l’apparition du personnage récurrent annonçant que cela ne s’est pas passée comme çà finit par contre par être lassant. Aussi le triangle amoureux se voulait original avec le maitre devenant muse et fan de son élève au point de l’aider à prendre sa place au panthéon du rock russe et prendre sa place même dans son lit conjugal. Mais cette histoire et les personnages ne sont pas aboutis, l’écriture est poussive et en fait on finit à mi-parcours par se faire chier. Après reste l’instantané d’une Russie dans les prémices de la Pérestroika avec une jeunesse cadenassée qui n’attend que de desserrer le frein à main. Mais l’esthétisme et la Grande Histoire en filigrane ne suffisent pas à faire un film abouti. Tant pis mais merci pour cette succession de clips tous réussis dont n’aurait pas pali les Lou Reed, Stones,…
    tout-un-cinema.blogspot.com
    L'Info Tout Court
    L'Info Tout Court

    385 abonnés 1 025 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 décembre 2018
    Un film touché par la grâce cinématographique. On pense à cette reprise endiablée de « Psycho Killer » des Talking Heads dans un train ou encore à la beauté globale de la mise en scène qui utilise à la perfection le noir et blanc et laisse la caméra se balader avec virtuosité. A la fin de ces deux heures qui ne laissent aucun répit au spectateur, une émotion qui prend aux tripes se dégage du film. Le type d’émotion qui fait vivre un grand et inoubliable moment de cinéma.
    nicolas t.
    nicolas t.

    54 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 décembre 2018
    Chef d'oeuvre.
    Une véritable claque. Débordant de vie et d'inventivité formelle, ce film
    est un poème élégiaque sur la jeunesse rock en URSS dans les années 80.
    Alors que tout devrait être tragique, quand on connait le sort des chanteurs,
    le film montre leurs élans vitaux pour créer, vivre et aimer.
    Se dégage une grande mélancolie, portée par des acteurs magnifiques.
    Bande son géniale.
    LeFilCine
    LeFilCine

    163 abonnés 561 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 décembre 2018
    Unanimement salué lors du dernier festival de Cannes, et même pressenti pour emporter le récompense suprême, le film du réalisateur russe Kirill Serebrennikov laisse pourtant, après visionnage, un sentiment bien mitigé. Certes il y a, ça et là, de véritables moments de grâce, essentiellement musicaux, avec des reprises étonnantes de classiques rock des années 80. Il y a aussi quelques plans sublimes, enjolivés par un noir et blanc qui sait se faire chatoyant. Et la mise en scène du réalisateur russe n’est pas en reste : elle nous offre à voir quelques plans-séquences fort bien troussés. Mais le long-métrage ne se laisse pas apprécier si facilement malheureusement. Il n’explique rien de son propos aux non-initiés et reste donc d’une froideur soviétique tout au long des deux heures que dure le film. Qui sont ces musiciens ? Sont-ils populaires ? Quelles sont leurs aspirations ? Le récit est pourtant sensé être un biopic mais il offre bien trop peu d’éléments de compréhension aux spectateurs. Et puis le triangle amoureux, incarné par trois acteurs très inégaux, est lui aussi bien peu lisible. La jeune actrice Irina Starshenbaum se débat pour donner un peu de relief à la prestation de ses deux partenaires de jeux. Mais il n’y a rien à faire, ces derniers sont d’une froideur et d’une tristesse infinie. Surtout d’ailleurs l’interprète du chanteur Viktor Tsoï, qui a en plus le malheur de nous offrir des prestations vocales inécoutables. Quelques seconds rôles proposent heureusement des compositions plus abouties. Mais cela reste bien insuffisant pour ce film qui aura réussi à gâcher ses belles promesses.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 21 décembre 2018
    Des images travaillées, une belle actrice partagée entre deux rockstars dans l’Union soviétique juste avant la perestroika. Le récit est maigre et néanmoins difficile à suivre, la bande son est robuste mais limitée à des digressions sur des styles largement empruntés à l’Ouest, « chez l’ennemi » . Les bons connaisseurs du genre pourront peut-être apprécier l’originalité de ce rock dissident mais le commun des spectateurs occidentaux (auquel j’appartiens) risque fort de passer à côté de la force du geste faute de situer précisément le degré de contrôle de la société russe de l’époque. Serebrennikov est sans doute un réalisateur courageux. Son film ne fait pourtant qu’esquisser vaguement l’oppression d’hier et d’aujourd’hui.
    Yves G.
    Yves G.

    1 281 abonnés 3 289 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 décembre 2018
    Leningrad. Début des années quatre-vingts. L'URSS étouffe sous la chape de plomb bréjnievnienne. Les jeunes chassent leur ennui en écoutant la musique importée d'Occident sous le manteau. Mike est le chanteur du groupe Zoopark. Il est marié à Natacha. Débarque Viktor un jeune guitariste plein de talent.

    Leto arrive sur nos écrans précédé d'une réputation encombrante. Il a raté de peu la Palme d'Or à Cannes en mai dernier. En résidence surveillée à Moscou pour des accusations montées de toute pièce, son réalisateur, Kirill Serebrennikov, est légitimement considéré, avec son compatriote Oleg Sentsov, comme un martyr de la liberté d'expression. Ces a priori risquent de brouiller la réception de ce film.

    Car "Leto" n'est pas le meilleur film de l'année. La Palme d'Or - même s'il y en eut dans l'histoire de Cannes qui tombèrent rapidement dans un oubli mérité - aurait été un peu trop lourde à porter pour ce film certes touchant et original, mais qui n'a rien d'extraordinaire.

    Car "Leto" n'est pas non plus un documentaire sur le rock underground pendant le communisme ou une ode à la liberté d'expression. "Leto" n'est pas un film politique - sauf à considérer que la politique est partout. C'est plutôt, comme l'écrit mieux que je ne saurais faire le critique du Monde, "un espace esthétique hors du monde et de la société".

    C'est d'abord un film musical qui comblera les amateurs de rock, jeunes ou moins jeunes, de Bowie à Blondie en passant par Iggy Pop, T-Rex et Bolan. La musique est omniprésente. Le travail sur le son est remarquable, jouant sur la frontière entre son diégétique (la musique jouée par les acteurs à l'écran) et extradiégétique (la BO ajoutée aux scènes muettes).

    C'est ensuite un film qui joue avec l'image qu'il s'agisse du superbe noir et blanc ou des clips urbains réalisés en "draw-on-film animation" façon Michel Gondry avec des plans où se rajoutent des dessins crayonnés à la main.

    Mais c'est surtout un film d'une paradoxale douceur aux antipodes du rock'n roll traditionnellement associé à la drogue et au sexe. Si on fume des cigarettes à la chaîne dans "Leto", on ne s'y drogue pas et ses héros ne meurent pas d'une overdose. Si la joyeuse troupe prend un bain de minuit dans la Baltique en tenue d'Adam, ses musiciens restent sagement monogames. Si un narrateur facétieux prend parfois la parole pour raconter face caméra ce qui aurait pu être mais n'a pas été, c'est pour souligner le calme et la mesure de ces musiciens rebelles mais pas violents. Et enfin, ni Viktor ni Mike n'ont connu le destin suicidaire de leurs alter ego occidentaux Kurt Cobain ou Ian Curtis.

    Le triangle amoureux formé par Mike, Natacha et Viktor est d'une étonnante délicatesse. Si Natacha est immédiatement attirée par Viktor, si Viktor n'est pas insensible aux charmes de la belle, le dénouement attendu - sur lequel le réalisateur laisse planer le suspense - n'adviendra pas. C'est Mike qui a le rôle le plus subtil. Loin d'endosser l'habit caricatural du mari jaloux ou du leader tyrannique, il est à la fois respectueux de la liberté de sa femme et accueillant au jeune talent de Viktor.

    "Leto" n'est pas sans longueur. Son formalisme artie frise parfois l’esbroufe. Mais l'originalité de sa forme et la délicatesse de son sujet laissent une marque durable.
    selenie
    selenie

    5 437 abonnés 6 016 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 décembre 2018
    Pour appuyer encore plus son propos le cinéaste crée un contraste saisissant entre le fond et la forme, d'abord en choisissant le Noir et Blanc, puis en choisissant de terminer le film sans assumer la fin tragique des deux rockers... Serebrennikov signe une mise en scène inventive et inspirée avec des interludes parfois d'un onirique et rock, parfois plus mélancolique et nostalgique. Malheureusement, ces interludes deviennent de plus en plus rares pour ne pas dire inexistants dans sa seconde moitié. Dommage... Serebrennikov signe un film mélancolique et assez pessimiste malgré un réel fond rock'n roll et libertaire, un décalage voir un contraste qui offre une émotion assez unique.
    Site : Selenie
    Freakin  Geek
    Freakin Geek

    228 abonnés 881 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 décembre 2018
    Bien loin du biopic musical habituel, Leto est avant tout une chronique sociale de la jeunesse fan de Bowie et du rock des années 70/80 qui révéraient eux aussi de percer dans la musique. C’est aussi un triangle amoureux porté par la belle Natacha et l’histoire d’une rivalité entre Mike Naumenko et Viktor Tsoï autant sur le plan amoureux que sur le plan artistique qui a nourri leur musique et fait leur succès local. Dommage que le coté austère de la réalisation et l’impression qu’il n’avance pas assez dans l’histoire nous fera parfois regarder notre montre. Les scènes musicales souvent oniriques et délirantes nous aideront malgré tout à passer un vrai bon moment devant le film de Kirill Serebrennikov. [lire la critique complète sur FreakinGeek.com]
    eliacam
    eliacam

    17 abonnés 201 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 décembre 2018
    Encore un film étrange et en noir&blanc venu de l'Est, après Cold War. Celui ci est musical. La façon de filmer transcrit bien l'ambiance créatrice de l'époque je pense, en tout cas telle que je peux l'imaginer. une vie communautaire tout axée sur la musique. Beaucoup de créativité dans la façon de filmer, de bons acteurs et une très belle actrice. A voir.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 807 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 décembre 2018
    Je ne savais quasiment rien de Leto avant de voir le film, juste que ça parlait de rock à Leningrad dans les années 80 et c'était une claque monumentale. C'est sans doute le film le plus solaire que j'ai vu (du moins au début) depuis une éternité, peut-être l'est-il plus encore que Mektoub my love ou Mustang. On a là un film qui épouse totalement son sujet, la mise en scène transpire le rock'n roll et c'est juste enivrant. C'est d'une vivacité inouïe, ça a un rythme fou, dès que tu sens que ça va se poser, que ça pourrait rentrer dans une routine, le film se renouvelle, invente quelque chose de nouveau de visuellement fou pour continuer à t'en mettre plein les yeux.

    Bon déjà le contexte est passionnant, le début des années 80 à Leningrad, rien que l'idée de voir comment le rock était représenté c'est une idée géniale. Parce que ouais, on faisait du rock à Leningrad, rien que ça c'est juste fou. On les voit assis bien sagement sur leurs sièges alors qu'ils ne rêvent que de sauter et hurler, mais ils sont surveiller, ils ne peuvent rien faire. Le génie du film c'est de réussir à concilier les scènes où l'on montre comment ça marchait à l'époque pour faire de la musique, il fallait que les paroles soient approuvées (le truc impensable), comment ils s'inspiraient des américains, comment ils se sentaient inférieurs aux ricains... comment ils étaient obligés de traduire, difficilement, les paroles pour comprendre de quoi parlent les textes...

    L'ambiance est fascinante et puis il faut voir comment c'est mis en scène, ça a une liberté folle ! Rien que la première scène où les fille s'infiltrent pour écouter le concert, avec un long plan où elles essayent de ne pas se faire repérer... et puis il y a surtout cette séquence à la plage, la musique est omniprésente et juste sublime, le réalisateur arrive à capter les instants de vérité, on voit les visages, les sourires, les regards et on sent immédiatement qu'il y a un truc entre Viktor et Natasha. D'ailleurs est-il possible qu'il n'y a ait rien avec Natasha ? Elle est interprétée par Irina Starshenbaum qui peut sans le moindre problème prétendre à être, dans ce film, l'une des plus belle, si ce n'est la plus belle, femme au monde. Elle a ce charme fou lorsqu'elle regarde les hommes qu'elle aime (dans le film) qui feraient craquer n'importe quel homme. Et puis elle a un petit côté Anna Karina avec sa frange. C'est le genre d'actrice qui porte un film, on ne voit qu'elle lorsqu'elle est à l'écran, elle rayonne et inonde de tendresse le film.

    Bref, le réalisateur arrive à capter ces moments, à immerger le spectateur dans ce monde, à le projeter sur la plage avec ces musiciens et à apprécier une baignade dans la Baltique...

    Et tout le génie est là, lorsque l'on passe à autre chose, lorsque l'on sent que tout à coup ça va devenir plus sérieux, plus triste, le film se réinvente, ils sont dans un train, un type les emmerde car ils sont l’ennemi car soumis aux idéologies américaines et là, le film explose, on passe en comédie musicale rock débridée et juste dingue visuellement. On sent toute la liberté, par la mise en scène, que permet le rock ou que représente le rock.

    Le réalisateur se permet même jusqu'à des apostrophes, brise le quatrième mur, avec un personnage récurent qui vient annoncer que ce l'on vient de voir n'est jamais arrivé... et franchement sans ces entorses à la réalité, sans ces escapades, difficile d'imaginer le film qui transpire la liberté justement parce qu'on s'autorise tout, même l'impensable.

    Les scènes virtuoses du genre se répètent dans le film sans pour autant qu'il n'y ait de redite.

    Mais il ne faut surtout pas oublier la tendresse folle qui se dégage de ce ménage à trois (pour ainsi dire). C'est réellement beau et touchant de voir les personnages se tourner autour, se chercher, s'aimer et puis il y a ce plan séquence final qui est juste déchirant... Le fait de s'attarder comme ça sur le visage de la fille émue aux larmes, c'est juste parfait. Cependant je dirais que le sommet émotionnel a peut-être été atteint lors d'une analepse. En effet, le réalisateur coupe volontairement une séquence entre Viktor et Natasha pour mieux la replacer plus tard comme un éclairage de ce qui se passe entre eux et surtout comme point d'orgue émotionnel. C'est grandiose.

    Il n'y a aucun déchet dans le film, tout est bon, tout est délicieux, c'est d'une telle beauté et d'une telle tendresse que c'est un régal pour les yeux et les oreilles de chaque instant. C'est clairement le genre de film qui peut faire l'unanimité.
    Jack B.
    Jack B.

    21 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 décembre 2018
    ce film magnifique s'adresse à des gens qui n'existent plus. Leningrad est évoquée avec une belle imagination, les gouts musicaux des héros ne sont pas ceux de la majorité : Talking Heads, T Rex, Bowie, Velvet, c'est sans doute un peu trop chic pour les "organes écoutant" d'aujourd'hui abreuvés aux mamelles du marketing. Le film est un vrai bijou à conserver / converser entre-soi, comme quand on écoutait le Velvet et Transformer à l'époque du rock bourrin et de JJ Goldman. On imagine qu'il signe également un hommage discret à des disparus russes des années 90, victimes de guerre ou de la répression. Tout cela est évoqué avec beaucoup de pudeur, serre la gorge un peu plus à la fin. la Grâce...
    Michel C.
    Michel C.

    234 abonnés 1 372 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 décembre 2018
    Très surpris par les échos des spécialistes, pour moi, tout simplement réservé aux incorruptibles de ce rock, et pour les fans peut être de cette époque très rude (?) je n'adhère d'ailleurs - ni au parti ( pardonnez moi je me sens obligé ) ni au thème proposé. Je me suis ennuyé sévère et j'avoue, suis parti bien avant la fin. Difficile de noter de ce fait.....!! **
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