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    Tenzo
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Tenzo" et de son tournage !

    Primé à Marseille

    Tenzo a remporté le Prix Air France du Public lors de la 31e édition du FIDMarseille, Festival International de Cinéma Documentaire organisé en juillet 2019.

    Naissance du projet

    Après avoir décrit la réalité sociale de sa ville natale face à la mondialisation dans Saudade, puis les conséquences du post-colonialisme en Asie dans Bangkok Nites, Katsuya Tomita aborde le bouddhisme avec Tenzo. Il explique : "Chaque année sont organisés dans un pays hôte différent de grands festivals à travers le monde réunissant tous les courants bouddhistes. Le dernier s’est tenu au Japon. L’école Sôtô qui y participait a eu envie de faire un court-métrage. C’était l’idée de départ. Le financement provient de l’école. Or c’est le second groupe religieux du pays en terme d’importance et de nombre d’adeptes. Lorsque l’association a lancé sa collecte elle a réuni beaucoup plus de fonds que prévu. Ainsi d’un petit court-métrage on est passé à un film d’une heure. Ce n’est pas non plus un hasard, puisque dans mon premier film tourné en 8mm Above the Clouds (2003), il était question d’un temple de la branche zen Sôtô qui se trouve être la maison familiale de ma mère. Le personnage principal de ce film était inspiré par mon cousin Chiken qui joue son propre rôle dans Tenzo. Ce film est donc directement lié à mon histoire familiale."

    Production

    Avec TenzoKatsuya Tomita est passé d’un court-métrage à un long métrage d’une heure. C’est l’entretien documentaire entre Chiken et Aoyama Shunto, la nonne que l’on voit dans le film, qui lui a servi de matrice. Il se rappelle : "Leur échange était si lumineux que je me suis demandé à quoi ressemblait le quotidien de ce jeune moine et j’ai imaginé la structure du film comme une dualité entre le bouddhisme et la vie quotidienne des moines. J’ai alors commencé l’écriture du scénario. Après avoir terminé la première version j’ai demandé à mon binôme et co-scénariste Toranosuke Aizawa d’intervenir. On l’a repris ensemble et nous l’avons envoyé à l’association des moines de Fukushima. Ils nous ont ensuite fait des retours et il y a eu des discussions car certains ne voulaient pas que nous montrions certaines choses, comme les moines qui boivent de l’alcool. Une fois le projet validé nous avons établi un planning de tournage et nous sommes entrés en production."

    Chapitré en saveurs

    Tenzo est chapitré en saveurs. Katsuya Tomita justifie ce choix : "Dans les principes de la cuisine des moines on n’absorbe que le minimum d’aliments nécessaires à notre survie. C’est une éthique fondamentale. L’idée est que ce que la terre nous offre doit être réduit au strict nécessaire. Cela s’applique à tous les domaines de la vie. Cela implique une conception de l’être humain comme partie du métabolisme du monde. C’est pareil pour le goût qui est composé de diverses saveurs. Chaque saveur combinée à une autre façonne un goût, c’est pareil pour la musique. A chaque goût correspond un instrument en fond sonore. C’est la raison de cette construction. Cette conception inspirée de l’enseignement bouddhique s’applique à la forme du film."

    Fukushima

    A travers le personnage de Ryûgyô, le moine ouvrier de chantier, Katsuya Tomita se confronte à la question de Fukushima. Le metteur en scène confie : "La catastrophe de Fukushima était une préoccupation majeure pour tous les moines. Le 11 mars 2011 fut une date fondatrice dans leur propre remise en question. Nous partagions aussi ce sentiment. Suite à cet événement, nous sentions s’amorcer un retour vers le religieux. Décrire cette situation était une évidence. Nous nous sommes alors tournés vers l’association locale des moines pour recueillir leurs témoignages. On a appris que dans la région un certain nombre d’entre eux avait tout perdu. Ils ont vu leurs cimetières dévastés, leurs temples et leurs familles disparaître et certains se sont suicidés par désespoir. On a décidé d’imaginer le personnage de Ryûgyô qui incarnerait ces moines démunis face au désastre. Sa situation interroge directement les fondements du bouddhisme, comme le «système Danka» et la question héréditaire précités."

    Katsuya Tomita

    Né en 1972 à Kôfu au Japon, Katsuya Tomita se met à travailler, après l'obtention de son bac, comme ouvrier de chantier et chauffeur routier, investissant ses économies pour réaliser des films avec ses amis comme acteurs. Durant 3 ans, à l’aide d’une caméra 8 mm, il passe tous ses week-ends pour réaliser son premier long-métrage Above the Clouds, sorti en 2003. Grâce aux prix obtenus par le film il tourne Off Highway 20 (2007) en 16mm. En 2008 il décide de se lancer dans le projet Saudade (2011) situé à Kôfu sa ville natale. Le film est financé grâce aux souscriptions de ses habitants et prend un an et demie pour sa réalisation. Il est invité au Festival international du film de Locarno et remporte la Montgolfière d’or au Festival des 3 Continents de Nantes. En 2012, il entame des allers-retours entre Bangkok et Tokyo pour préparer Bangkok Nites (2016). Ce film-fleuve, tourné dans le quartier rouge de Thaniya puis dans la région de l’Isan et au Laos sur les traces du post-colonialisme, est sélectionné au Festival international du film de Locarno.

    Il fonde Kuzoku, collectif de musiciens, de scénaristes, de techniciens du son et de l’image, qui lui sert de structure de production.

    Ses films sont présentés dans de nombreux festivals à travers le monde, dont sept d’entre eux lui ont consacré une rétrospective, dernièrement, en 2017 et 2019 au Festival de la Rochelle et lors des Journées cinématographiques dionysiennes de Saint Denis.

    Le Sôtô et le Tenzo

    Le Zen Sôtô est la principale école du Bouddhisme Zen, et compte environ 7 millions d’adeptes. Initialement fondée en Chine sous le nom de Caodong, elle fut importée au Japon au XIIIème siècle par un moine, Dogen Zenji, et prit le nom de Sôtô. Cette branche du bouddhisme accorde une grande importance à la pratique du Zazen, la méditation assise, qui consiste à s’asseoir « sans rien faire » – le Shikantaza – à laisser couler ses sensations et ses pensées sans chercher à les faire disparaître. Cette posture physique s’accompagne d’une posture mentale – le Hishiryō – qui se veut « au-delà de la pensée », ne cherchant ni à qualifier ses pensées, ni à les juger d’aucune façon. Ces méditations zazen sont pratiquées au moins deux fois par jour, au lever et au coucher, et sont entrecoupées par les repas, les chants et les cérémonies. Cependant, les activités profanes, telles que se nourrir, s’habiller ou prendre le bain, sont ritualisées et soumises aux mêmes postures physiques et mentales que lors des méditations zazen.

    Les moines participent à toutes les activités du monastère à tour de rôle, hormis le Tenzo. Deuxième poste d’importance d’un monastère, et souvent occupé par un moine ancien et reconnu, le Tenzo prépare les repas des autres moines. Cette activité est primordiale dans la structure de vie des moines : chaque repas est fait par et pour des êtres « éveillés », en conscience de chaque chose. La nourriture doit être saine et pure – c’est à dire non mélangée – et elle est composée le plus souvent de riz et de légumes.

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