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    L'Oeuvre sans auteur - Partie 2
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    38 critiques spectateurs

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    montecristo59
    montecristo59

    34 abonnés 288 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 septembre 2019
    Avec cette saga ambitieuse explorant 30 années cruciales de l'histoire de l'Allemagne (de l'immédiat avant-guerre à l'édification du mur), F.H von Donnersmarck se mesure efficacement à l'inconscient collectif de son peuple. Il le fait de façon peut-être un peu "scolaire", appliquée, sans lésiner sur les moyens (photo magnifique, bande son ample, le tout réussissant à susciter l'émotion même si le trait est appuyé parfois) ni sur la qualité des acteurs, tous excellents. Non content de chercher à exorciser les démons allemands, il aborde une réflexion sur le rôle de l'art et sa place dans la société, sur le processus créatif, qu'il soit catharsis ou fumisterie intéressée. J'ai assisté à une projection des deux parties consécutives, et malgré une petite baisse de rythme (dans le dernier tiers du premier film et le premier tiers du deuxième disons), je n'ai pas vu le temps passer...
    Dans la scène d'intro, en 1937 le guide "artistique" nazi d'une expo sur l'art dégénéré assène à des visiteurs ses commentaires caustiques sur les oeuvres des grands noms de l'entre-deux-guerres (Kandinsky, Picasso, Mondrian, Schiele entre autres si mes souvenirs sont bons...). Le tout jeune Kurt, que sa tante chérie Elisabeth accompagne à l'expo, entend ces inepties, mais sa tante le met en garde discrètement contre le formatage. Dix ans et pas mal de traumatismes plus tard, alors qu'il vient d'intégrer une école d'art à l'Est, son nouveau professeur, communiste cette fois, lui fait un cours tout aussi inepte sur la supériorité de l'art quand il renonce à l'expression des individualités, pour se consacrer à magnifier la grandeur des masses travailleuses. Il dénonce les mêmes artistes peu ou prou que les extravagants qualifiés par les nazis de dégénérés dix ans plus tôt. Tout est dit quant aux ravages des totalitarismes sur la créativité, mais passé à l'ouest après une autre décennie, il faudra du temps à Kurt pour trouver son chemin de créateur au milieu de la nouvelle jungle artistique contemporaine foutraque, aidé en cela par un autre professeur malmené comme lui par la guerre. Les scènes ayant trait à l'explosion de son inspiration sont très... inspirées, pour moi les plus belles de ce film fleuve, magnifiées par une bande-son de classique qui envoie du bois sans complexe. Les ficelles sont grosses, peut-être, mais pour moi elles ont fonctionné ! Un bémol viendrait peut-être du happy-end un poil convenu, mais voir ce film est quand-même un bon moyen pour tenter d'entrer dans l'esprit de la modernité allemande, emblématique de la "deutsche Qualität" filmique contemporaine, au même titre que "Frantz" par exemple...
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 12 septembre 2019
    Cette seconde partie se déroule à l'Ouest, pars l'Est, surun fond de réflexion autour de l 'art qui accompagne la construction de la vengeance silencieuse, je n'en dirai pas plus.
    Aulanius
    Aulanius

    184 abonnés 1 689 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 septembre 2019
    Voilà la partie 2 et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on ne dirait pas que c'est le même film. Le sujet est plus porté sur l'art et une petite partie est consacrée à l'histoire principale en elle même. Ce qui est bien, c'est que le casting est resté similaire (peut-être que tout a été tourné en même temps). Pas révolutionnaire encore une fois mais le fait que ça ne dure pas 2h30 nous permet de ne pas traîner en longueur avec des scènes assez fortes plutôt réussies. La bande originale est également sympa. Je regrette le fait que tout soit cousu de fil blanc car on connaît d'avance la suite de tous les évènements, pas trop de suspense et même un peu cliché par moment ... On ne peut pas dire que ce long métrage - ou cette saga - soit raté mais ce n'est pas la "folie" non plus. On va dire qu'on passe un visionnage sympa, bien impliqué et voilà. 10/20.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 22 août 2019
    Encore plus fort que la partie 1 ! On regrette qu'il n'y ait pas une partie 3.
    Voilà un réalisateur qui me donne des émotions bien plus intense que le film PARASITE (palme d'or à Cannes)... Oui, vous l'avez compris, j'ai trouvé les acteurs du film PARASITE caricaturaux. A l'inverse ceux de l'Oeuvre sans auteur nous touchent par leur sincérité, leur tendresse, leur vulnérabilité. La mise en scène est sublime et le réalisateur trés talentueux.
    velocio
    velocio

    1 216 abonnés 3 053 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 août 2019
    Après l'énorme succès obtenu avec "La vie des autres" et le plantage hollywoodien de "the tourist", le réalisateur allemand Florian Henckel von Donnersmarck revient dans son pays avec un film sur l'art inspiré par la vie du peintre Gerhard Richter. Il raconte l'histoire sentimentale et artistique de Kurt Barnert, jeune garçon à l'époque où le régime hitlérien fustigeait l'art moderne comme étant dégénéré, devenu ensuite étudiant aux beaux-arts puis peintre officiel dans une RDA se consacrant au réalisme socialiste, avant de chercher sa voie à l'ouest, dans une ville, Düsseldorf, dans laquelle on ne peut arriver à percer qu'en inventant sans cesse du nouveau. Parti très fort, le film a tendance à s'essouffler petit à petit, la deuxième partie étant beaucoup moins excitante que la première. Dans ce film dans lequel il est difficile de deviner quelles sont les préférences artistiques du réalisateur, on retrouve Sebastian Koch, déjà présent dans "La vie des autres", Paula Beer, unanimement appréciée dans "Frantz" de François Ozon, et Tom Schilling dans le rôle principal.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 16 août 2019
    2ème film différent mais tout aussi passionnant. Les années 60 arrivent, la guerre s'éloigne un peu mais reste présente dans chaque esprit, dans la douleur pour certains et dans la peur d'avoir à payer pour ses crimes pour d'autres. Cette fois ci Kurt est le.personnage centrale et cherche son exutoire dans l art. Sébastien Koch moins présent mais toujours impressionnant à l'écran. Paula Beer sublime (comme l'actrice qui joue la tante du 1er film), musique superbe. Très belle oeuvre émouvante.
    Christ77
    Christ77

    11 abonnés 140 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 août 2019
    Film très émouvant et touchant. Tout est pensé en terme de mise en scène. Des actrices et acteurs au top. C'est un film magnifique! À voir d'urgence!
    clamarch
    clamarch

    10 abonnés 212 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 août 2019
    Et voilà ! Une parfaite bi-logie ! C'est l'art qui mène la danse dans cette seconde partie. Quand la politique et la dictature pensent pouvoir imposer leur loi. Hymne à la liberté de créer et à l'amour.
    missfanfan
    missfanfan

    80 abonnés 836 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 août 2019
    Je ne sais pas en fait si je préfère la partie une ou la deux la suite de ce film se complète très bien et les acteurs jouent très juste du coup le temps passe vite , pourtant je ne suis pas fan de cinéma Allemand mais ce film est bon je recommande
    tixou0
    tixou0

    655 abonnés 1 978 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 août 2019
    On retrouve Kurt Barnet (Tom Schilling) et Elisabeth "Ellie" (Paula Beer) toujours très épris, qui se marient, et passent à l'Ouest, juste avant l'entrée en fonction du Mur (il y a presque 58 ans, jour pour jour, quand j'écris ces lignes), et peu après les parents Seeband spoiler: (le passé gênant du médecin se rappelant à lui).
    Les deux quasi-trentenaires vivent alors une vraie "vie de Bohême" dans un galetas de Düsseldorf, elle dans un atelier de couture, lui (qui s'est rajeuni, pour être crédible en étudiant) à la prestigieuse Académie des Beaux-Arts locale. Contaminé dans un premier temps par les effets de mode (rejet de l'expression picturale, jugée trop classique, tentation de l'art conceptuel), il subit l'influence d'un très atypique professeur d'histoire de l'Art (Oilver Masucci, un Italo-Allemand, dans le rôle, et y excellant), et trouve (dans la douleur...) une démarche personnelle, résolument à l'opposé spoiler: - laquelle provoque l'adhésion, inespérée, de la critique, et en fait un artiste renommé.
    Ces oeuvres figuratives, cette dernière les appelle "Sans auteur".... Cette deuxième partie est donc centrée sur la création artistique, ce qui donne lieu à certains points de vue éclairants à ce sujet, et quelques bonnes scènes. La chronique, le film d'apprentissage (de maintenant jeunes adultes, il est vrai) passent au second plan, spoiler: même si le père de Ellie (Sebastian Koch) est toujours dans la coulisse, avec un sens de l'amour paternel bien à lui, et ne ratant jamais une occasion d'humilier un gendre fort peu à son goût...
    ce qui met un peu de piment dans une dramaturgie un peu languissante. Au bilan, deux parties un peu inégales, voire déséquilibrées, et un certain manque de souffle - mais trois heures (en deux fois) se laissant visionner avec intérêt, sinon passion, car trop académiques d'expression, globalement.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 2 août 2019
    la fin de la premiere partie qui du coup a permis au realisateur 2 séance pour un seul film! j'ai aimé le jeu, les acteurs, le cadre..
    cosette2010
    cosette2010

    46 abonnés 110 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 août 2019
    Cette partie s'attache à décrire la recherche de l'artiste en devenir avec un Tom Schilling mutique et peu expressif. Sébastian Koch est parfait en monstre absolu sur lequel le piège se resserre.
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    52 abonnés 746 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 juillet 2019
    Depuis La vie des autres, on attend beaucoup de ce réalisateur, comme du cinéma allemand en général d'ailleurs. Le volet historique, pas très fouillé, illustre tout de même assez bien le passage direct d'un fascisme nazi au totalitarisme communiste, ce que beaucoup de pays ont d'ailleurs connu à l'est. Il aborde également le thème de la reconversion discrète de certains dignitaires, car tous ne sont pas partis en Amérique du sud! Mais dans cette veine "Le labyrinthe du silence" va beaucoup plus loin. La partie artistique est moins convaincante, alors que le sujet posé interpelle: le rejet de l'art dégénéré par les nazis, puis les commandes militantes du parti communiste, puis la dictature de la nouveauté à tout prix dans l'école des beaux-arts d'après-guerre. Tom Schilling manque un peu d'épaisseur pour faire passer l'émotion du parcours artistique, inspiré directement du peintre Richter. Le scénario se révèle moins riche qu'une bonne série, mais l'ensemble des deux films se laisse voir sans difficulté, en particulier le premier quand on s'intéresse à l'histoire allemande. Von Donnersmarck a probablement été trop ambitieux pour maitriser les différents genres présents à l'écran et leur donner une cohérence globale. Ciné - juillet 2019
    Matching P.
    Matching P.

    12 abonnés 133 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 juillet 2019
    Ce film-fleuve allemand de Florian Henckel Von Donnersmarck est diffusé en deux parties d'environ 1h30 chacune. Ce découpage en deux séances nous a paru inutile car les 3 heures passent sans que l'on s'en aperçoive, à aucun moment nous nous sommes ennuyées, les scènes d'action rythment le film.
    L'histoire de la vie du peintre se divise en trois séquences : l'enfance, les jeunes années et l'âge adulte. De l'époque d'avant guerre jusqu'aux années 60. Du nazisme au communisme, l'Allemagne face à son passé, encore une fois...mais d'une manière originale. L'histoire d'une vie, la grande Histoire et l'histoire de mouvements artistiques s'entrecroisent.
    Au début le petit garçon va découvrir l'Art grâce à sa jeune et belle tante dont la sensibilité va être anéantie par le régime nazi, tout comme l'art "dégénéré" qu'elle admire tant. C'est elle qui lui dit de ne jamais détourner son regard. Cette phrase va influencer sa peinture plus tard, elle va l'aider à évacuer le traumatisme de son enfance. Il trouvera enfin son style après être passé à l'Ouest.
    Le film est inspiré de la vie du peintre Gerhard Richter, l'un des artistes les plus connus d'Allemagne, qui a exprimé son désaccord avec ce "biopic". Pourtant, le metteur en scène souligne avoir eu quelques entretiens fructueux avec l'artiste. Beaucoup de faits sont vrais, comme l'histoire de la tante ou le passé du beau-père.
    Le film est construit comme une fresque. Certaines scènes sont des tableaux comme le bombardement de Dresde vu de loin. On peut reprocher "l'esthétisation" de l'horreur, des clichés. Des images trop appuyées comme la larme de la tante sur la chaussure du gynécologue nazi qu'il essuie avec un mouchoir aussitôt jeté à la poubelle. Certaines trop explicites et poussées à l'extrême : les soldats qui tombent, la chambre à gaz... Mais c'est un parti pris peut-être courageux aussi ?
    Le cinéaste essaie de reconstituer le processus de création artistique. Le jeune peintre prend conscience qu'il doit se fier à son instinct, il voit des choses que son intellect ne comprend pas. Ses tableaux sont plus "intelligents" que lui. Ils sortent de l'inconscient, ils sont donc sans auteur !
    La musique de Max Richter est en parfaite harmonie.
    Le casting est très réussi, la ressemblance entre les deux Elizabeth, la tante et la femme, la ressemblance entre le petit garçon et l'adulte - et il faudrait citer tous les acteurs.
    Bien sûr, après le magnifique film "La vie des autres" les attentes étaient grandes et le film n'a pas échappé aux critiques, surtout venant d'Outre -Rhin, où on reproche au réalisateur une certaine facilité. Mais nous avons aimé et passé un très bon moment de cinéma.
    On aimerait connaitre la suite, on propose l'idée d'une troisième partie !
    http://www.matchingpoints.fr/2019/07/28/cinema-loeuvre-sans-auteur/‎
    andika
    andika

    98 abonnés 320 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 juillet 2019
    L’œuvre sans auteur est le nouveau film du réalisateur allemand Florian Henckel von Donnersmark a qui l'on doit l'inoubliable La vie des autres. Il s'agit une fois de plus d'une plongée dans la grande histoire de l'Allemagne, en s'intéressant à l'histoire de quelques personnages dont notamment des artistes. Là où la vie des autres se déroulait dans l'ex RDA et mettait aux prises des artistes et la STASI, l’œuvre sans auteur a un spectre beaucoup plus important.

    En effet, ce film commence dans l'Allemagne en pleine montée du nazisme lors de l'année 1937 et l'exposition sur l'art dégénéré à Dresde, pour s'achever en 1966, en RFA. Sans oublier de passer quelque temps en ex RDA communiste. Grande ambition narrative, grandes promesses. Et on en récolte vraiment chaque fruit un par un. On regrettera toutefois la distribution bizarre de ce film en deux parties, ce qui signifie deux séances différentes et par conséquent deux places à acheter.

    Partie 1: Tout ce qui est vrai est beau

    L'art a une place prépondérante dans cette histoire car on suit la vie de Kurst, jeune garçon passionné de peinture. On le retrouve pour la première fois dans une exposition sur l'art dégénéré en compagnie de sa tante, Elisabeth (magnifique Saskia Rosendahl). De ce petit enfant et de cette jeune fille, férus d'art, nait une réflexion véritable sur sa fonction, sa perception, ses buts et ses moyens. Contraste saisissant entre le guide nazi qui ne cesse de fustiger les œuvres exposées comme étant décadentes car ne représentant pas des choses réelles à ses yeux. Et pourtant, cette exposition touche l'enfant. Les Kandinsky et autres vont toucher l'enfant qui admettra à demi mot qu'il apprécie ce qu'il a vu. Mais en ces périodes de troubles politiques, il vaut mieux se faire discret. Le guide, doctement martèle "Kunst kommt von können" (l'art vient de la connaissance), alors que ce n'est pas vrai. L'art vient de la vérité et de l'émotion. Choses combattues avec force par des idéologies qui ont jalonné l'Allemagne au 20ème siècle. L'art est ce qui distingue l'humain des autres espèces vivantes. Les nazis, dans leur quête de la race pure, vont donc d'abord s'en prendre à l'art pour le rendre conforme à l'idéologie, avant de refaçonner l'humain à leur guise. Dans cette épopée au cœur de ce qu'a été l'Allemagne dans la première moitié du 20ème siècle, rien ne nous sera épargné. La façon dont un régime traite l'art en dit beaucoup de la façon dont il traite sa population. Et par conséquent, en sus de l'antisémitisme qui a amené a des crimes atroces, l'idée de maintient de pureté de la race s'accompagnait aussi de l'élimination des personnes malades mentalement. Ces troubles pouvaient aller de la schizophrénie au mongolisme, la sanction était toujours la même, le zyklon b. Et pourtant, réfléchissons ensemble sur le profil de certains artistes. Art et maladie mentale vont souvent de paire. Van Gogh par exemple avait des soucis mentaux. Robert Schumann a fini sa vie à l'asile, ce n'est pas pour autant que cela l'a empêché d'être un des compositeurs les plus importants du romantisme. On doit certainement de très belles pages de Maupassant à sa neurosyphilis. Et l'hommage à la folie de Schumann est subtile dans cette histoire. Élisabeth, personnage fascinant, souffle d'une légère schizophrénie. A un moment du film, elle entend constamment la note la, en tapant sur n'importe quel support, comme Schumann à la fin de sa vie. Mais dans l'Allemagne Nazie, le fou est un poids trop lourd à porter, alors que l'histoire de l'art montre bien que l'on ne peut pas s'en priver.

    On voit également à quel point le poison de l'idéologie s'immisce partout dans la société. Le père de Kurst qui adhère au partie Nazi sans le cœur et il en paye les conséquences après la guerre, ou au contraire, le professeur Seband (extraordinaire Sebastian Koch) qui embrasse l'idéologie nazie, en portant impeccablement son uniforme SS et participant activement à la politique d'eugénisme en stérilisant les personnes déviantes aux yeux du parti. Puis le communisme qui s’immisce après la défaite, et qui apporte à l'art son réalisme socialiste, dans une séquence en miroir sur celle vue précédemment au sujet de l'art dégénéré.

    Mais malgré ces idéologies pesantes sur la terre allemande, l'art et l'amour parviennent quand même à prospérer. Kurst grandit en effet (touchant Tom Schilling) et son talent lui ouvre des perspectives. Et sa rencontre avec Ellie, (diminutif d'Elisabeth, comme le personnage de sa tante, étonnant miroir), amène la passion amoureuse (intense Paula Beer).

    Enfin, au niveau de la réalisation, des séquences marquantes. Notamment la photo sombre, froide et belle de la séquence des autobus, ou la science du montage afin de montrer l'enchaînement d'événements tragiques de la guerre.

    Partie 2: Les conséquences

    La partie 2 est moins intense émotionnellement, la guerre est finie, les enjeux sont moins graves. Et pourtant, un nazi subsiste. En effet, le professeur Seband est passé entre les goûtes, comme bon nombre de ses camarades. Et dans une métaphore saisissante, assume totalement qu'il n'aura pas à subir les conséquences de son passé nazi, en faisant une allusion au fait qu'en commençant à fumer à 63 ans, on n'avait pas le temps d'en tomber malade. Maintenant de l'autre côté du mur, en RFA, l'art se confronte au capitalisme, à la performance, à ce qui pourrait être du vide mais à ce qui est enfin une réelle liberté de créer. Mais le passé n'est jamais loin, qu'il soit communiste, nazi ou sentimental. Car l'art, c'est avant tout dire qui on est. C'est avant tout révéler une vérité, qui s'illustrera davantage dans l’œuvre elle-même que dans les explications qu'on pourra bien en donner à posteriori. Il ne peut pas y avoir de faux semblant, ni de mensonge. Et la morale de cette histoire, c'est que même si la justice peut passer à côté de certains criminels, l'art sera là pour les rappeler à l'ordre et les montrer au monde tels qu'ils sont réellement. Ce passé qui ressurgit dans l’œuvre de Kurst lui permet d'affirmer qui il est réellement et d'enfin libérer sa force créatrice dans le contexte de la RFA.

    Conclusion

    Film d'une magnitude émotionnelle impressionnante, surtout dans sa première partie, il devient plus contemplatif dans la seconde. Inspiré de la vie de Gerhard Richter, ce film parvient à marier brillamment l'histoire de ses personnages avec la grande histoire de l'Allemagne. En convoquant l'art, l'amour, la politique et bien d'autres ingrédients forts intéressants. Histoire authentiquement allemande, qui montre ce que ce pays a eu de pire mais aussi ce qu'il y a de meilleur. Une résilience nécessaire, où l'on voit que même sur une terre qui a connu l'horreur, il est encore possible d'aimer, il est encore possible de créer, il est encore possible de vivre. Il est enfin encore possible d’espérer. Oeuvre sans auteur mais néanmoins indispensable.
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