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    Paroles de bandits
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Paroles de bandits" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Les questions de frontières et de migrations intéressent Jean Boiron-Lajous depuis longtemps. Ce sont plus précisément les premières médiatisations de la vallée de la Roya et des « passeurs » qui lui ont mis la puce à l’oreille. Le cinéaste a alors cherché des amis et des collègues s’intéressant aussi à ces questions, avec lesquels il s'est ensuite rendu sur place. Il se rappelle :

    "À la base je voulais uniquement filmer un passage, et voir ce qui pouvait s’y produire, s’y partager. Rapidement, je me suis rendu compte que tout était plus complexe, et qu’il fallait d’abord prendre le temps de rencontrer les gens là-bas et de gagner leur confiance.C’est justement la particularité de ce territoire qui m’a paru intéressant. Beaucoup de gens m’ont signifié que, selon eux, la situation était avant tout géographique : la vallée est une enclave, et c’est parce que ces gens vivent là et sont confrontés à la particularité géographique de leur lieu de vie qu’ils se sont engagés. J’ai alors compris que la vallée de la Roya était un lieu symptomatique de ce qui se passe dans les zones de frontières européennes. La question migratoire prend étrangement moins de place en ville. Chacun voit les gens qui arrivent mais il y a cette illusion qu’il y aura toujours une personne ou une organisation pour aider. Je l’ai souvent entendu dans la Roya : « dans la vallée on ne laisse personne dehors, à Paris oui ». C’est aussi ça qui m’a interpellé, l’impossibilité pour ces gens de fermer les yeux."

    Signification du titre

    Le titre, Paroles de bandits, est provocateur : il constitue un pied de nez à la criminalisation des migrants. Jean Boiron-Lajous explique : "N’importe qui arrivant dans la vallée est frappé par l’omniprésence policière. Les gens qui migrent sont criminalisés, ceux qui les aident aussi. Chaque personne présente dans le film a eu à faire avec la police. Pourtant, en même temps que les procès s’enchaînent, c’est l’Etat qui est rappelé à l’ordre parce qu’il ne tient pas ses obligations, notamment celle de prendre en charge tous les mineurs sur le territoire français. Pendant que tous les médias parlaient des procès de Cédric Herrou, la police se faisait épingler discrètement pour avoir ramené illégalement des mineurs de France vers l’Italie.Tout ceci paraît vite ironique. J’ai apprécié cette ironie chez les gens que je rencontrais qui étaient plein d’autodérision. J’ai voulu la reprendre dans le titre du film."

    Jean Boiron-Lajous

    Jean Boiron-Lajous a étudié le cinéma à l’Université de Lille 3 et à l’Université Aix-Marseille. En 2012 il réalise La mémoire et la mer, documentaire produit par l’Université Aix-Marseille avec la participation de l’INA (sélection FID Marseille 2013). En 2015, il réalise Terra Di Nessuno, un long métrage documentaire produit par Prima Luce et sélectionné au FID Marseille ainsi que de nombreux festivals internationaux. Il continue sa collaboration avec Prima Luce en réalisant Plus t’appuies moins j’ai mal en 2018, court métrage de fiction ainsi que Paroles de Bandits, documentaire qui vient tout juste de s’achever. En parallèle de ses films, il a été assistant de réalisation pour la société de production Zeugma Films, mais aussi avec Agnès Varda et pour Alain Bergala. De 2012 à 2018, il a été programmateur et coordinateur de « La Première fois », festival de premiers films documentaires à Aix-en-Provence et Marseille.

    Côté musique

    Sur Paroles de banditsJean Boiron-Lajous a travaillé avec un musicien qui l’a conseillé sur le film. "Nous sommes partis rapidement en direction d’une musique baroque et pour cette vallée que j’ai filmée été comme hiver, j’ai essayé « Les Quatre Saisons ». Ça m’a tout de suite plu, pour ce ton épique, avec un mélange de mélancolie et d’entrain. Je pense que la musique donne du relief aux voix et qu’elle leur redonne de la chaleur. Je voulais donc des nappes à utiliser sur la parole. J’ai demandé au musicien de faire des déclinaisons des « Quatre saisons » avec un travail de sample et d’effets. C’est ça qui nous a permis de réaliser les créations sonores dans le film, avec des pièces de plus en plus distordues.Et je me suis autorisé un écart, avec une musique de western à la Ennio Moricone, encore une fois pour la pointe d’ironie du côté western, pour la séquence d’un ancien policier qui aide des migrants en cachette...", se rappelle le metteur en scène.

    Hommes et des femmes "anonymes"

    Les habitants que Jean Boiron-Lajous donne à voir et à entendre, à l’exception de Cédric Herrou, sont des hommes et des femmes "anonymes", loin de la médiatisation et des collectifs très organisés. Le réalisateur explique comment il a choisi ces personnages et comment il a réussi à tisser une relation de confiance pour qu’ils acceptent d’être filmés :

    "C’est avant tout le hasard des rencontres. J’ai très rapidement voulu faire un film choral parce que la vallée m’est apparue comme une constellation, avec plein d’actions en simultané liées au rétablissement des postes aux frontières. Mais entre la pression policière et la surmédiatisation soudaine, tous les gens de la vallée n’ont pas le même rapport à la justice, à la désobéissance et beaucoup étaient très réticents face aux caméras. Ça a réduit mes possibilités, et ça m’a guidé vers celles et ceux qui comprenaient mon projet et qui acceptaient d’être filmé.e.s. Ces habitants revendiquent ce qu’ils font au nom de l’urgence humanitaire. Ils n’ont rien à cacher, ils l’assument. J’ai aussi filmé en priorité les actions avec les mineurs qui sont totalement légales. Parallèlement, j’ai eu la confirmation que ma génération et les gens avec qui j’ai le plus d’affinités politiques sont totalement réfractaires vis-à-vis de l’image. J’ai donc filmé davantage les personnes solidaires de l’âge de mes parents."

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