Avis : Chute libre - Page 9

Il est dur de juger ce film parce qu'il est le genre de film qui interroge et tend à cliver.
Au premier abord, on est tenté de zapper en raison des longueurs et d'une construction lente de l'intrigue. Cependant, on reste scotché afin de découvrir les motivations et l'évolution dans cette folie du personnage principal. Et bizarrement, on se retrouve à être de son côté, c'est vrai qui n'a jamais eu envie de dire m**de à ce système qui engendre des inégalités, d'évoquer nos droits les plus fondamentaux quand on est opprimé, ou même d'aller à contre courant de ce que la société nous impose. Le film ne paraît pas être une apologie de l’anarchisme, mais elle démontre ce qui arrive quand un individu décide de ne pas se laisser faire contre une collectivité, dont il a fait parti et en a suivi les règles, mais que celle-ci devient injuste ( not economically viable),violente et disparate.
Toutefois on ne peut s'attacher au personnage parce que la différence est qu'il est dans une spirale de démence qui le rend dangereux pour lui et son entourage, comme il le dit lui-même il se retrouve à un point de non retour et à la fin spoiler: il se demande s'il est devenu le méchant
.
C'est une oeuvre intéressante mais dérangeante, je regrette qu'il n'y ait pas d'actions plus poussées, de rebondissements percutants et qu'au lieu de partager son cheminement, on ne fait qu'y assister.
Toutefois, Michael Douglas m'a beaucoup épaté dans ce rôle, qui au demeurant est assez dur à jouer et un autre point positif c'est cette chaleur bien transposée dans le film qui contribue à cette ambiance d'angoisse permanente durant tout le parcours. Au final il est bien mais ne mérite pas un statut de film culte.

Comme toujours avec Schumacher, c'est inabouti, ce pitch aurait pu donner un grand film sous les mains d'un autre réalisateur et avec un acteur qui ne me pue pas au nez. Tout faux donc, même la chanson D'Iron Maiden qui parle du film est raté....CQFD

C'est drôle qu'une chanson des années 2000 que je connais par coeur m'ait autant plu sans que jamais je n'entende parler de ce film, pourtant, 7 ans auparavant Joel Schumacher sortait ce Chute libre qui aura été son oeuvre la plus marquante à mon sens. Chacun de ses plans transpire les années 90, il y a un grain dans la réalisation qui m'a rendu nostalgique, à la fois maladroite et pourtant maîtrisée, parfois clichée mais souvent très juste. Michael Douglas est comme à son habitude investit de tout son être dans son rôle, il est plus que convainquant en tant qu'homme lambda qui à proprement parler, pète les plombs, on suit cette descente aux enfers très calmement et on arrive à ressentir toute la folie qui règne dans la tête du personnage. Tout n'est bien sûr pas parfait, pas mal d'acteurs surjouent, on ne croit pas à certains personnages et les clichés font parfois tâches, c'est tout de même une oeuvre que je pourrai décrire comme un classique du genre tant le scénario repose sur une idée et celle-ci est exploitée jusqu'à son paroxysme. Sans en sortir totalement chamboulé car la majorité des actions sont prévisibles, je ressors de ce film satisfait de ce que l'on m'a proposé et ne comprends toujours pas comment j'ai pu écouter Disiz sans en connaître l'inspiration.

On connait bien le beau gosse de Michael Douglas, incarnant des rôles de séducteurs virils (basic instincts) ou plein aux as (the game, wall street, trafic,...); et moins le rôle de sociopathe au bord du born out. Sa performance est très correcte dans Chute Libre et il nous fait bien partager son "ras le bol" et sa descente progressive aux enfers.
Ce qui est intéressant, c'est la cascade d'éléments de plus en plus graves et violents présents tout le long du film; quoique assez surréalistes et invraisemblables. spoiler: Les flics mettent sacrément longtemps pour le chopper après pourtant plusieurs hold-up et beaucoup de témoins !

Quant à Robert Duvall, il ne se mouille pas trop à jouer le rôle de bon flic intègre et casanier à un jour de la retraite. Une bonne performance mais peu originale.
A noter pour Douglas Junior: la ressemblance flagrante avec Robin Williams et ses rôles de psychopathes dans photo obsession et insomnia. (En précisant que les doublages VF sont les mêmes; cf Patrick Floersheim).
Un film passable ou pas mal suivant l'indulgence, à voir pour le rôle contre-emploi de Michael Douglas.
Personnellement, j'imaginerai bien un remake de ce film, mais en plus moderne et plus réaliste. L'original datant de 1993, certaines mises en scènes trop peu sérieuses ont mal vieillis. Mais l'idée du scénario reste intéressante, et reflète un bon exutoire pour ceux qui sentent le pétage de plombs arriver !

Vous l'avez rêvé, Joël Schumacher l'a réalisé... Vous qui avez forcément pesté un jour contre les employés de la Poste trop lents, contre les petits vieux qui vous passent devant à Carrefour, contre l'épicier du coin qui vous vend de la terrine au prix du foie gras, ou encore contre les jeunes qui écoutent de la musique à fond dans le bus, vous avez toujours voulu leur en coller une ? Eh bien Michael Douglas le fait pour vous. C'est jouissif de le voir jouer de la gâchette du début à la fin, et de régler ses comptes avec tous les casse-pieds qu'il croise. On a presque l'impression que le mec qui a pondu le scénario fait sa thérapie. Au second degré donc, ce film est génial et vaut quatre étoiles. En plus, il est très intéressant, on ne s'ennuie pas une seule seconde, tout le savoir-faire ricain on va dire. A présent, pour peu qu'on ait une once de jugeote, "Chute libre" est risible. Rien n'est crédible ou presque. Le héros tombe sur tous les tarés de la Terre, comme par hasard. Le flic qui le pourchasse était pris dans le même bouchon quelques heures plus tôt, ce qui permet de l'identifier, comme par hasard. Et ainsi de suite. Et que dire de la galerie d'affreux qui gravitent autour du flic ? Le jeune loup, un vrai connard qui se prend pour Michael Vendetta. Sa bourgeoise, une grosse dinde qui jacasse sans arrêt. Le big boss, un rustre qui s'étonne qu'un flic puisse parler sans faire dix fautes dans la même phrase. Bref, c'est à mourir de rire, et je comprends tout à fait ceux qui n'ont mis aucune étoile. Mais dans l'ensemble, ce film vous fera passer une agréable soirée.

Si il y a bien un film à sauver dans la filmographie désastreuse de Schumacher c'est bien Chute libre (avec Phone game et Tigeland). Racontant l'aliénation totale d'un col blanc qui bascule définitivement vers la folie dans lesrues de L.A., Chute libre est un film assez jubilatoire dans son déroulement même si Schumachr oblige c'est toujours aussi tendancieux et réact idéologiquement parlant mais entre un Michael Douglas complétement dingue et un Robert Duval en vieux flic, il y a de quoi trouver son bonheur.

Joel Schumacher, réalisateur prolifique et à la qualité inégale, a eu en 1993 la superbe idée de « Chute libre » : un thriller dramatique névrosé et complétement schizophrène, dont Michael Douglas serrait l’effigie. D’apparence originale et osée, la scène d’ouverte laisse présager le meilleur : mise en scène frénétique, mimiques hallucinées du personnage principal qui, en plein embouteillage, disjoncte complétement et décide de foutre en l’air sa triste vie d’homme de bureau divorcé. Nageant en plein dans la théorie du complot, la paranoïa et la violence outrancière, ce William Foster a tout de l’anti-héros corrosif et auquel on fait référence ,lors de conversations entre amis, en tant que personnage inspiré et follement inoubliable. Seulement, ce n’est pas vraiment le cas, malgré la prestation très convenable de Michael Douglas, visiblement très extraverti et décoincé. Même si le scénario n’exploite pas aussi brillement qu’espérer les facettes de cet homme névrosé et en parfait pétage de plomb, c’est surtout l’intrigue policière qui se développe en parallèle des calamités que va commettre William Foster qui irrite… accable même. A la manière d’un patchwork bon marché, Schumacher s’est visiblement amusé à englué une histoire sentimentale à travers ce qui était à la base conçu comme un film cru et transgressant délicieusement hors-normes. La fine équipe responsable de ce semi-crash est composée d’un vieux flic à deux doigts de la retraite (Pendergast), oppressé par sa femme archi-pénible, ainsi que la coéquipière de Pendergast, une jeune (et pas très belle) femme, Beth. Le scénario s’emmêle véritablement les pinceaux lorsque ces deux poulets se mettent à enquêter sur la pagaille que crée William Foster (à grand coup de braquage hilarant, de vol de sacs d’arme, de pagaille dans un Fast-Food, d’explosion au Bazooka en plein chantier…). De nombreux plans nous desservent ensuite leur approche sentimentale mielleuse, leur relation sentimentale peu houleuse. Robert Duvall, qui cabotine pas mal, incarne un personnage très peu palpitant, pour ne pas dire mou et agaçant. Ruth n’est pas bien mieux. Heureusement que Michael Douglas vient à la rescousse, à grand coup de grimaces faciales, de frénésie sauvage et d’hystérie pulsionnelle. On rit plus qu’on se passionne, même lorsqu’arrive le dénouement fatidique (et complétement prévisible) de l’histoire. La mise en scène tient la route et panse quelque peu les faiblesses et l’aspect un peu vieillot de ce film sous-exploité et mal-exploité. La dimension sarcastique de certaines scènes est plutôt bien trouvée aussi. On passe un agréable moment, mais il n’y a vraiment pas de quoi sauter au plafond. Un peu frustrant tout de même vu le potentiel de base ! 12/20

Veritable descente aux enfers d'un homme qui, tout simplement, pète un plomb un jour de chaleur. Cette descente étant la conséquence de problèmes familiaux et profesionnels, Chute Libre devient, plus qu'un film d'action, un film politique mettant le doigt sur ce qui ne va pas chez nous. Schumacher arrive à nous identifier au héros (pourtant taré !) en nous montrant que tout ce qui le met hors de lui nous met hors de nous : les embouteillages, les prix de consommation, le chomage, la violence, et même la publicité (voire la scène mythique au fast food). Michael Douglas est excellent, loin des films portés sur le cul dont il raffole, et pratiquement tout le film repose sur ses épaules.

Joel Schumacher, un homme qui alternera entre le meilleur et le très mauvais durant sa carrière de réalisateur, mais sans doute aucun "Chute libre" fait partie de la première catégorie. Tout d'abord, ce qui impressionne dans ce film, c'est l'incroyable ambiance qui émane de celui-ci, dès la première scène, on a vraiment la sensation d'être sur le périphérique de Los Angeles, à souffrir de la chaleur en s'impatientant dans les bouchons, s'enfonçant rapidement dans une journée dantesque. Ainsi, nous sommes inviter à suivre la descente aux enfers de D-Fens, un homme aux allures de bureaucrate qui va perdre patience dans la file de voitures et s'en aller à pieds, va s'en suivre un sacré nombre de péripétie où celui-ci ne fera que s'enfoncer dans la perte de nerfs. Au fur et à mesure, on apprend le désarroi auquel l'homme doit faire face; divorce, interdiction de voir sa fille, perte de son emploi, retour chez sa mère, le personnage étant déjà d'une nature violente et d'une psychologie fragile (tel qu'il est décrit par sa propre mère), on comprend mieux pourquoi cet homme à perdu les pédales. Michael Douglas est tout bonnement excellent dans son rôle, portant littéralement le personnage, l'interprétation de Robert Duvall est également à souligner. En bref, un très bon film, sur une situation (bien sur de manière exagérée) qui, pourrait arriver à n'importe qui.

Le rôle d'un film est d'abord d'amener une sorte d'eau pure (pureté de l'intention, lol) au moulin (notre concience un tant soit peu embrumé) sans construire au milieu des digues, ou des murets qui en dérive le cours. Schumacher lui pose un barrage en béton armé (de fabrication française) et assèche la source pour irriguer du maîs ogm (ou pas). Le moulin ne tourne plus et le mince filet d'eau s'evaporre laissant crever son monde. Un américain moyen, otage d'un système dont il fut le collaborateur zélé se retrouve en rade. Trés enervé devant le manque de prérogative qu'on accorde à son cul blanc, il part chercher le coupable de ses malheurs, au hasard les noirs, les juifs, les coréens (a qui le gouvernement américains donnent de l'argent!!!!!une sacré nouvelle), l'onu aussi et les fonctionnaires, des gauchistes qui veulent la cmu pour tous, et qui payent pour tout ça, c papa. Trés enervé mais aussi malchanceux, il décide d'être le modèle du rebel en costum trois pièce. Un subversif qui achète autant d'anti transpirant et d'after shave (et que les pauvres dégoutent) ne peut être tout à fait mauvais. Evidemment notre américain moyen se trompe de combat (enfin ça dépend de quel bord on se place) mais pas pour Schumacher qui a trouvé un filon lucratif, le cinéma regressif de droite. On est enchanté pour lui car depuis il n'en démord pas, cet homme a trouvé la foi. Michael Douglas ricanne et grimace en gigotant partout avec son arme. Ce justicier des fonds de pension qui croit aux vertus de l'eglise et du marché, n'est sans doute pas un nazi, mais une belle ordure certainement. Notre talentueux metteur en scène en fait un modèle, on voit le degrés de subtilité...

L'incendiaire Joel Schumacher a réussi son pari de mettre au point un film à l'intrigue simple mais efficace, le tout baigné dans un humour omniprésent. Michael Douglas (The Game, Basic Instinct) prend à bras le corps son rôle pour lequel s'imprègne une nervosité palpable, faisant face à un Robert Duvall (Le Parrain, Apocalypse Now Redux) tout en tranquilité. Les deux acteurs américains s'affrontent à distance, ne se confrontant réellement qu'à la fin, au milieu de répliques soignées. Les 108 minutes passent au rythme de crises impulsives particulièrement bien mises en scène.

Michael Douglas est juste déjanté dans ce film, lui que j'ai vu dans trop de rôle de New Yorkais plein de fric et arrogant (que j'ai finis par assimilé à sa personne) je suis heureux de l'avoir vu péter un câble dans ce film un chouilla surréaliste. Bien divertissant pour le coup!

e ne savais pas trop quoi attendre de ce film, et force est d'avouer qu'il est rudement bien mené et assez efficace.
William Foster est un homme simple pris dans les embouteillages. La chaleur est insupportable, les automobilistes s'énervent, les insectes sont déchaînés et l'heure tourne. William ne sera jamais rentré à temps pour l'anniversaire de sa fille et il le sait. Il abandonne sa voiture et avec elle, sa lucidité. Il rentre chez lui et si quelqu'un tente de l'en empêcher, tant pis pour lui...
La réalisation est bonne: les mouvements sont très réussis, la mise en scène est efficace, les prises de vues sont agréables, la profondeur de champ soignée et le cadrage réussi.
Le scénario est bien ficelé, on assiste à la vie de deux hommes (Will et le policier qui est chargé de l'appréhender) et leurs façons de réagir face au stress. A travers ce thriller, on peut lire une dénonciation de la société américaine et de son culte des armes à feu. Il n'y a pas beaucoup de longueurs, quelques incohérences, quelques clichés un peu gros mais le tout reste bon.
Les acteurs sont bons, ils offrent une très bonne interprétation, surtout de la part de Michael Douglas, qui inspire l'empathie et est terrifiant à la fois.
Les autres personnages sont attachants et assez bien écrits.
Les dialogues sont réussis et font preuve d'humour noir.
La photographie est assez bonne, il y a une jolie lumière et des couleurs sympathiques mais cela manque d'originalité.
Le montage de Paul Hirsch (Star Wars IV et V) a quelques effets intéressants mais reste lui aussi assez simple.
Les décors ne sont pas mauvais, les costumes sont réussis et la musique pas excellente.
"Chute libre" est un film haletant et prenant malgré ces quelques défauts.

"Chute Libre" (Falling Down en VO), sans doute l'un des plus grands succès de Michael Douglas au cinéma, et un film plein de bonnes surprises. Peut-être aussi l'un des meilleurs films de Joel Schumacher avant qu'il ne sabote la saga "Batman". Même si le film a plus de 25 ans, on prend toujours du plaisir à le mater pour son intrigue et pour son ambiance de folie. "Chute Libre" est un super film délirant, même s'il a quelques tons sérieux de temps en temps, mais on continue de prendre son pied devant même en le revoyant. Je vais commencer par aborder les petits points négatifs du film : c'est que le rythme a tendance à empiéter de temps en temps, avec certaines longueurs, et parfois un humour, qui même si environ 85% des vannes sont drôles, certaines sont pas toujours au top. Je dirais aussi que la musique est un peu timoré, même si elle rentre bien dans le concept du film. Mais n'empêche que malgré ces petits défauts, "Chute Libre" est un très bon film qui en met plein la vue au spectateur. Le scénario est intéressant, bien écrit et original pour l'époque. Le personnage de Michael Douglas fonctionne du tonnerre et on s'attache bien à lui, et pareil pour les autres même s'ils sont secondaires dans l'histoire. Les scènes d'action sont folles et démentes, l'humour du film est délirant, même si comme je disais, y'a certaines fautes de goût. Le film rebondit également très bien, nous surprend de temps en temps dans sa continuité et nous offre un final (no spoil) plein de tension et de palpitation. Le film ne se gêne pas non plus pour y ajouter une touche dramatique, en particulier sur la toute fin. Au niveau des acteurs, comme je le disais, Michael Douglas est excellent dans son rôle de père de famille déjanté. Il est absolument délirant, drôle, rebondissant et peut même se montrer badass de temps en temps. Il ne se gêne pas non plus pour être assez touchant, montrant à quel point il désire par dessus tout retrouver sa fille et être présent pour son anniversaire, surtout vers la fin. Robert Duvall est très bon également dans son rôle de flic proche de la retraite. Je trouve qu'il envoie bien des caisses et qu'il s'investit très bien dans toutes situations. Barbara Hershey se débrouille pas trop mal non plus en tant qu'ex-femme du personnage de Michael Douglas, prête à tout pour protéger sa fille. Tuesday Weld est pas trop insupportable même si elle joue la femme un peu lourdingue du flic, elle en fait pas des tonnes et c'est cool. La jeune Joey Hope Singer qui joue la fille des personnages de Michael Douglas et Barbara Hershey est très touchante, pas insupportable et gagne plus d'importance vers la fin. Les autres acteurs, Rachel Ticotin, Raymond J. Barry, Michael Paul Chan, D.W. Moffett... se débrouillent bien aussi. En conclusion, "Chute Libre" est un pur moment jouissif à passer, surtout grâce à la performance de Michael Douglas, donc matez-ce film si vous voulez bien passer un moment à la fois dingue, rebondissant et bouleversant. J'invite aussi ceux qui l'ont déjà vu à le remater, car on ne se lasse pas de le revoir malgré ses petits soucis de rythme.

Une descente aux enfers comme on en fait (hélas) plus... Joel Schumacher, fort de son succès toujours plus grandissant, réalise avec Chute libre en 1993 l'un de ses meilleurs films, indéniablement. Michael Douglas y campe d'ailleurs un méconnaissable Monsieur Tout-le-monde devenant de plus en plus dingue face à cette société discrètement violente où il s'y adonne finalement malgré lui. Rencontrant la faune sauvage de Los Angeles, véritable jungle urbaine, il va commencer à décimer tous ceux qui vont se mettre en travers de sa route, lui qui vient de passer la pire journée de son existence. En affrontant tour à tour deux racketteurs hispaniques, un vendeur d'armes nazi en passant par un commerçant coréen pas si honnête que cela, le mental de notre anti-héros sans nom va se dégrader de plus en plus, parallèlement poursuivi par un flic forcené (excellent Robert Duvall) qui suit difficilement les bains de sang laissés derrière le criminel. Et plus on avance dans l'histoire, plus on marche sur les traces de cet anti-héros désespéré, plus on en apprend sur lui, sur les origines de ces massacres, sur ses réelles motivations à péter les plombs. Cette histoire incroyable mais finalement très réaliste d'un homme ordinaire sombrant dans une insatiable folie meurtrière est totalement maîtrisée par un Schumacher alors en pleine forme, filmant sans retenue des séquences de plus en plus violentes (celle du bazooka est à tomber). Ce crescendo de dégradation montre la réelle critique d'une société décadente et pourrie de l'intérieur, allant de simples arnaques de commerçants immigrés aux gamins capables de se servir d'un bazooka uniquement après avoir regardé la TV. Et ce personnage principal dégénéré est hélas le seul à voir la vraie nature des gens dans sa transe... Pourvu d'une mise en scène éclatante, dé décors urbains simples accentuant le réalisme du film mais contrastant également avec l'exagération (volontaire) de certaines scènes, Chute libre s'avère être indéniablement un petit bijou des années 90, véritable pamphlet filmique reflétant la décadence d'une société en proie à une violence et une cruauté naturelles, matérialisées ici par la simple faune de Los Angeles, bien réputée pour ses habitants peu accommodants. Ainsi, avec son scénario passionnant et son interprétation haut de gamme, le long-métrage reste dans les annales du genre, nous faisant autant réfléchir que nous divertissant.