Avis sur Un hiver en été

Il y a des airs de fin du monde dans le nouveau film de Laetitia Masson qui est une fresque humaine à l'heure du réchauffement climatique. Nous sommes en été et un froid polaire paralyse l'Europe et donc l'économie. Une situation angoissante pour les dix personnages mis en avant par la réalisatrice. Des personnes censées représenter monsieur et madame tout le monde. Il y a Franck, qui prévoit d'aller aux États-Unis dans l'espoir de pouvoir aller sur Mars; une femme qui a tout quitté pour un homme qui la rejette; une autre femme qui tente de trouver l'amour malgré les circonstances; un homme en deuil; une journaliste qui doute de ce qui arrive; un ancien militaire; un médecin du SAMU; un jeune homme en proie à des problèmes d'argent à cause de la drogue, etc. Des personnes souvent seules dans un film où les rencontres sont synonymes d'espoir. Un sentiment d'espoir qui ne saute pas aux yeux tant le film est morose. Une fable pleine de tendresse, mais aussi triste et déprimante avec des personnages qui le sont malheureusement tout autant.

Laetitia Masson a raté tous ses films. Sans exception. Ici on a droit à une intrigue petite bourgeoise interprétée par des comédiens fatigués, lessivés, essorés par le système. Le problème n'est pas tant le scénario (d'une tiédeur inouïe) que la mise en scène d'un total amateurisme avec sa direction d'acteurs approximative. Mieux vaut ne pas s'apesantir sur la poésie low cost et sordide de buffet de gare provincial qui gangrène entièrement ce film. Surtout les comédiens sont mauvais, impardonnables, irrécupérables.

10 degrés en dessous de zéro, en plein mois de juin, vous imaginez un peu ? Plus rien n'étant impossible avec le dérèglement climatique, l'argument de départ du nouveau long-métrage de Laetitia Masson, Un hiver en été, tient à peine de la dystopie. Pour une fois, le synopsis dit l'essentiel : "Dix personnages surpris par un froid glacial en plein été. Des rencontres, de la solitude, de l'espoir, de la peur, de l'amour, une chanson, la lutte des classes, et des rêves." Une véritable fresque humaine, sur le mode choral, qui témoigne d'une grande ambition, alors que la fin du monde est redoutée, mais qui ne cherche rien d'autre que l'exploration des sentiments qui nous animent tous et parfois nous détruisent. L'ensemble est forcément disparate, du moins au début, c'est la loi intangible du genre, mais la réalisatrice parvient à lui conserver une tonalité d'ensemble cohérente, entre mélancolie et espérance. Ce qui frappe aussi dans Un hiver en été, c'est sans nul doute l'égalité de traitement des personnages, qu'ils soient désespérés, cyniques ou altruistes. Aucun des membres du très riche casting ne cherche d'ailleurs à tirer la couverture à lui, dans cette troupe homogène où l'on apprécie, entre autres, le talent de Judith Chemla, Élodie Bouchez, Nora Hamzawi (une mention particulière pour elle, malgré tout), Clémence Poésy, Benjamin Biolay, Cédric Kahn ou Rafi Pitts (désolé pour ceux qui n'ont pas été cités). Sans oublier que les Nymphéas de Monet jouent un rôle tout particulier dans ce récit collectif dont les ramifications intimes parviennent à créer une unité harmonieuse, dans le chaos de la vie.

Aux quatre coins de l’hexagone, des personnages tentent tant bien que mal de faire face au froid sibérien qui s’est abattu sur la France en ce mois de juin : un vigile (Nicolas Ducheauvelle) surprend une SDF (Clémence Poesy) en train de marauder dans un supermarché ; un officier de l’armée de terre à la veille d’une mission suicide (Laurent Stocker) recueille un jeune drogué en rupture de ban (Pablo Pauly) ; une star de la chanson (Elodie Bouchez) de retour à Paris est victime d’un malaise et retrouve dans l’ambulance du Samu qui la secourt son premier amour (Cedric Kahn), marié depuis vingt ans à une femme qu’il n’aime pas (Hélène Fillières) ; un riche entrepreneur (Benjamin Biolay) passe la nuit avec une éboueuse (Nora Hamzawi) ; une policière confite en religion (Judith Chemla) recueille un immigré iranien (Rafi Pitts).

Laetitia Masson fut un temps une jeune et prometteuse réalisatrice française : "En avoir (ou pas)", "À vendre", "Love me" révélaient Sandrine Kiberlain au tournant du siècle et laissaient une marque. Et puis Laetitia Masson s’est perdue. "La Repentie" (2002), avec Isabelle Adjani et Samy Naceri, est peut-être l’un des plus mauvais films jamais réalisés. Depuis Laetitia Masson n’a plus tourné grand-chose sinon quelques téléfilms.

"Un hiver en été" aurait pu marquer son retour grâce à son étonnante brochette de stars qui lui donne des airs de Wes Anderson française. Mais c’est un pétard mouillé, dont la sortie, prévue en mars, a été repoussée à une date qui le condamne, entre la sortie de "Barbieheimer" et les départs en vacances, à l’invisibilité.

"Un hiver en été" est un film à sketches dont les cinq histoires, qui n’entretiennent quasiment aucun lien entre elles sinon la troublante attirance que ses personnages éprouvent pour les Nymphéas de Monet, sont entremêlées au montage.

Je n’aime pas les films à sketches. Je trouve chacun des volets qui les composent trop courts pour s’y immerger vraiment. Je leur reproche leur qualité inégale : on s’attache toujours plus à une histoire qu’à une autre. C’est un défaut dont "Un hiver en été" est exempt. Aucune de ses histoires n’est intéressante. Toutes mettent en scène des personnages unanimement antipathiques, le comble étant atteint dans l’auto-caricature par Benjamin Biolay, et sans intérêt. On ne croit pas une seule seconde, devant des personnages têtes nus et sans gants, au froid polaire qu’ils sont censés combattre. Les seuls à tirer leurs épingles du jeu, s’il fallait sauver quelque chose de ce naufrage, seraient Nicolas Duveauchelle et Judith Chemla pour leurs outrances.

Dans ce film, la réalisatrice nous décrit plusieurs portraits et situations différentes dans un monde surpris par une température polaire en plein été. Cela donne une sorte d’exercice de style ambitieux avec ce patchword de tranches de vie assez disparates et inégales. Il y a toutefois des réflexions intéressantes sur la fin du monde mais l’ensemble du film est long malgré un casting de qualité.

Bernard CORIC

Un film choral très surprenant. Tous les personnages, troublés par cette fin du monde annoncée, sont désemparés et ont des réactions extrêmes. On découvrira des binômes hétéroclites : militaire suicidaire face à un paumé qui se travestit, un vigile extrémiste face à une peintre paumée bègue, un quatuor constitué d'un ingénieur et de son épouse face à un agent d propreté et une maîtresse. Ils sont tous d'une tristesse infinie empêtrés dans des situations sinistrées...
Mais on a droit à des scènes OVNI (la + marquante est le personnage de Laurent STOCKER).
A voir mais il faut s'accrocher!

Laetitia Masson choisit de mettre en scène des rencontres impromptues (ou pas) entre des individus confrontés à un mois de juin glacial. Pour cela, elle peut se reposer sur un casting 5 étoiles avec des acteurs plus ou moins à leur avantage (excellent Benjamin Biolay). Pour que ces saynètes commencent à susciter un poil d'émotion, il faut être patient. Maladroitement, se dégage un message un peu désabusé sur la société actuelle avec les thèmes récurrents de la solitude et de l'amour, spoiler: quitte à tout faire péter.
Un petit film qui fait passer des messages de manière un peu foutraque, mais qui ne mérite pas un tel lynchage médiatique.

Des âmes seules, tristes, blessées, des températures glaciales en été (mais ce n’est pas le sujet du film)… Ce film chorale donne l’impression que le monde va mal, sans aucune lueur d’espoir. C’est sombre, et très inégal. Certaines histoires sont touchante (la policière croyante, la future mariée des tuileries, la peintre sans domicile). Un peu long, mais avec un joli casting qui rend le film supportable.

Le fait qu’il fasse -40 en juin était un bon début.
Maintenant, quoi broder dessus ?
C’est là le souci surtout quand on manque d’imagination.
Surtout quand on s’appelle Laetitia Masson !
Sa filmographie me laisse froid… sans vouloir faire un mauvais jeu de mot !
Je m’étais juré d’ignorer ses films.
Je me suis laissé piéger par son pitch.
Mal m’en a pris, j’ai été congelé d’ennui.

Elle choisit le film choral pour évoquer sa fin du monde.
Et comme toute fin du monde, l’être humain se raccroche à quoi ?
A l’amour, ben voyons !
Il ne reste plus que ça, voyons !

Le dérèglement climatique sert de prétexte pour des histoires de solitude, d’amour contrarié, d’amour à faire à tout prix.
On veut aimer et être aimé.

Sujet universel décliné à l’infini, sauf que la proposition de Laetitia Masson m’a anéanti d’ennui avec des dialogues creux.
Comment croire au métier de Nora Hamzawi, balayeuse, par exemple ?!
Quand Benjamin Biolay l’invite à sortir sur la terrasse, alors habillée en robe de soirée où épaules et dos sont nus, comment croire à cette scène. Elle devrait être saisie avec -40° ! C’est presque sibérien !
Bref, un truc lent, pompeux, surfait, d’un ennui sidéral qui transpire l’artificiel. Tous les personnages m’ont laissé indifférent. Je me moque de leur existence, aucun ne m’a touché à l’exception de Judith Chemla, pour être honnête…

pas mal on se laisse surprendre par chaque histoire qui s'enchevetres car au final chaque cherche la même chose ...film poétique et peu ennuyeux on est assez bien accroché il faut juste faire l'effort de rentrer dans chaque histoire

Est-ce le volet climatique qui donne le titre au film ou la solitude et les sentiments refoulés / enfouies qui sont les réels thèmes abordés. La dualité des 2 sujets est emmené à travers de multiples scènes de vie potentiellement improbables mais sentimentalement fortes. Rude, dur et poignant, ce film est une claque si vous acceptez de vous laisser porter

Sans doute le meilleur film de Laëtitia Masson, une mise en scène haletante et tendue, des acteurs impeccables et un scénario très original.

Très beau moment de cinéma, tout en originalité, finesse et poésie. Les décors sont superbes et la forme inattendue.