Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Isabel I.
29 abonnés
317 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 16 mai 2022
Dans les premières minutes, les images sont d'une forte violence physique mais tout le film est d'une violence morale inouïe. Au-delà des actes de passage à tabac, c'est la pression continuel de cette dictature qui est à peine supportable . Le film est mené comme un thriller. Documentaire fiction qui dénonce une vérité camouflée ou plutôt un vrai film documenté, film inspiré. Ou en es t-on aujourdhui de la vérité dans certains pays ? ailleurs ou peut-être pas si pas loin de nous, chez nous, la raison d'état demeure comme du possible.
Intéressant, didactique, pour tous ceux qui auraient oublié la folie despotique des communistes à l'époque soviétique.. Mais cinématographiquement sinistre et vieillot... Tout est gris, des uniformes aux intérieurs, des rues aux véhicules, aux cendres de toutes les cigarettes fumées,... Seule, la détestable procureure portera des couleurs nauséeuses. La musique se répandra par nappes de contrebasses articiellement très anxiogènes, tout ceci relevant d'un procédé ringard de série Z. On redécouvre les terribles "milice citoyenne" et "police secrète". La vérité sera peut-être sacrifiée au nom de la barbarie!
Le fils d’une opposante politique au pouvoir polonais est tué sous les coups de la milice citoyenne. Face à l’émotion suscitée par ce crime, le régime totalitaire va tenter par tous les moyens d’étouffer cette affaire qui éclabousse ses équipes. Un film bouleversant.
Film fleuve (2h40), mais sans une once de longueur ; à aucun moment l'ennuie ne frôle le spectateur. Jan P. Matuszynski nous offre un film dénonciateur du totalitarisme sournois digne du meilleur Costa Gravras ; je n'avais rien vu d'aussi puissant depuis "La vie des autres" de Florian Henckel von Donnersmarck, autant que je me souvienne. Tout est peu ou prou réussi. Un scénario dense et solide, qui distille lentement mais surement et clairement une histoire épouvantable de manipulation politique ; mise en scène maîtrisée ; interprétation magistrale de l'ensemble des acteurs unanimement brillants (un grand bravo au jeune Tomasz Zietek, acteur prometteur, déjà vu dans "Opération Hyacinthe" de Piotr Domalewski, et à Aleksandra Konieczna qui plante une procureure odieuse à souhait) ; parfaite reconstitution (atmosphère, mais également décor, costumes; accessoires, etc.) de la Pologne des années 80, avec un Jaruzelski plus vrai que nature, même la couleur et l'image contribue à cet effet ; rythme tenu de bout en bout ; le choix de la caméra à l'épaule en début de film colle parfaitement avec la situation confuse et le petit vent de révolte qui souffle alors sur le pays. Le plus gros reproche est l'omniprésence de la cigarette pratiquement à chaque plan, sans rien apporter à l'intrigue ; on pourra aussi regretter le titre français alors qu'une traduction plus proche du titre original (Żeby nie było sladów, Qu'il n'y ait pas de traces) aurait été mieux venue. Pour conclure, je me permets de citer "Opera R" (forumeur de ce site) : "Film qu'il faut montrer à tous ceux qui ont crié à la dictature quand le gouvernement nous a imposé deux confinements pour cause de pandémie de Covid ; ils auront ainsi l'occasion d'apprendre le sens du mot "dictature" dans la perfection de ses rouages manipulateurs."
Vu en avant première avec la présence du producteur du film. Lorsque Je lui ai dit que l'omniprésence de la cigarette dans pratiquement tous les plans, il m'a répondu qu'ils avaient même enlevés. on sait pertinemment que l'industrie des cigarettiers finance en dessous de table les réalisations cinématographiques, mais voir pendant pratiquement 2h40 des personnages fumer n'apporte vraiment rien à cet excellent film. Dommage.
Inspiré de faits réels, un thriller politique oppressant et passionnant qui met en lumière les mécanismes diaboliques d’une manipulation d’État totalitaire pour étouffer une bavure milicienne. 3,75
Le fils d’une militante active de Solidarnosc est arrêté sous prétexte d’une prétendue ivresse ; puis tabasser dans un commissariat sous les yeux d’un ami. Il en décède. La mère du jeune et son ami vont mener une bataille contre l’Etat polonais souhaitant faire taire les opposants et la presse pour imposer son pouvoir. La justice au milieu essaie tant bien que mal de rester libre ; enfin quelques-uns de ses représentants. Bien se méfier de ce film situé en 1983, car plus qu’un témoignage très documenté sur la Pologne de Jaruzelski, le sujet est universel et intemporel. Dans le magazine Positif : « Jan P. Matuszyński met brillamment à nu les dispositifs de protection avec lesquels le totalitarisme assure sa longévité ». Les individus dans un tel système ne sont que des pions que l’on place, déplace à son bon vouloir pour servir le pouvoir ; le sort fait aux ambulanciers est tout simplement atroce dans ce film. Et cette mécanique destructrice fonctionne uniquement car elle repose sur le cynisme et la docilité du plus grand nombre. Tous ces personnages, du bon côté ou non, ceux qui combattent ou qui servent ce système sont confrontés à un Etat Kafkaïen des griffes du quel ils ne peuvent se défaire. Le réalisateur est très documenté, il n’expose que des faits bruts sans sentimentalisme et sans parti pris ; mis à part celui de la vérité. C’est glaçant, clinique mais éducatif sans être pédagogue. Son film soigné et classique est dans la droite ligne de ses aïeux américains dont il s’inspire et les grands réalisateurs du nouvel Hollywood des 70’s : Pakula, Lumet en première ligne. Un film fort qui laisse une trace et qui renvoie à la Russie actuelle. TOUT-UN-CINEMA;BLOGSPOT.COM
Magnifiquement écrit, et magnifiquement réalisé, Varsovie 83 nous plonge dans l'enfer d'un régime totalitaire. Tiré d'une histoire vraie, le film suit le personnage de Jurek témoin du passage à tabac de son ami par la police. Suite au décès de ce dernier, il tente de survivre afin de faire éclater au grand jour la vérité, en dépit de l'hostilité du corporatisme policier et du patriotisme exacerbé de sa famille. Le film a une résonnance particulière aujourd'hui, alors que les violences policières font de nombreuses victimes et continuent d'être couvertes dans un pays supposément démocratique comme la France.
Deux heures vingt nécessaires pour prendre le temps d’installer une ambiance suffocante où tous les appareils de l’Etat polonais s’emploient durant une année, à manipuler des procédures, à déformer des enquêtes, à gangréner la vérité pour obtenir une justice à la botte de… l’Etat soviétique !
A voir en V.O pour la langue polonaise rarement entendue et pour apprécier acteurs et actrices qui interprètent dans ce récit dossier des personnages historiques d’une Pologne rouge sang soviétique…
Vu il y a 2 semaines dans une petite salle de province , ce film fait froid dans le dos c'est violent aussi psychologiquement , les acteurs sont naturels et joues bien et l'histoire est prenante malgré la longueur du film
classique mais salutaire, une façon de rappeler à certains ce qu est vraiment une dictature. la reconstitution de la Pologne des années 80 fait froid dans le dos. Pas du grand cinéma sur le plan formel et artistique mais un témoignage implacable
Film incroyablement réussi. Que la durée ne soit pas un frein pour aller le voir. J'aurais aimé qu'il dure plus. L'immersion dans cette dictature de milice civile est considérable. Le scénario et le fil narrateur sont d'une rare fluidité. Le film vous rend mal à l'aise, par qu'il fait peur, parce que la musique vous bouscule, le spectateur est opprimé, au même titre que les principaux protagonistes. A ce titre là, le film est un peu unique. Les choix du réalisateur sont d'une pertinence remarquable. Il n'y a rien que je n'ai pas aimé, chapeau comme on dit.
Les pleins pouvoirs du gouvernement et de la police pour nier une bavure extrême de la Milice, à coup de mensonges, de chantages et de manipulations. Passionnant et écœurant, mais un peu trop long cependant
Il ne faut pas, pour une fois, s’arrêter sur la durée d’un film qui ne demande qu’à s’éterniser jusqu’au jour où les dictateurs et leurs affidés n’auront plus droit de cité. On peut rêver. On revient ici à la période polonaise de Jaruzelski et à ce fait divers aussi tragique et malheureusement assez commun de la mort d’un jeune garçon dans un commissariat. Comme l’affaire ne peut être étouffée et que la planète colporte la nouvelle, le pouvoir en place décide d’appliquer un processus systématique afin de détourner l’attention. Menaces, tortures, disparitions, emprisonnement , cette mise en œuvre d’un processus abject, le réalisateur Jan P. Matuszynski reprend dans une configuration scénique proche du travail d’ Agnieszka Holland. Il ne laisse aucune zone d’ombre, de part et d’autre, afin de bien remonter à la surface toutes les pièces d’un dossier cousu d’invraisemblances. Au sein même de l’administration certains fonctionnaire tente de remettre la vérité en ordre de marche. Ils seront sanctionnés. Ce travail de sape, ce climat de peur et de terreur, chaque protagoniste le rapporte avec une extrême sensibilité, une conscience totale de reprendre l’Histoire là où les autorités ont voulu l’abandonner. La réalisation de Jan P. Matuszynski remplit ces vides et ces absences, sans forcer un quelconque ressort, une possible altération des faits. Il va à l’essentiel, et c’est urgent ! Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Voilà un film très dense qu'il faut prendre le temps d'apprécier malgré sa longueur. Comme son nom l'indique, celui-ci se déroule à Varsovie en 1983 où une interpellation de deux copains turbulents va donner lieu à la mort du plus jeune. Toute l'oeuvre va rereposer sur cette "bavure" des miliciens du Général Jaruzelski. Jurek, rescapé, va subir la pression d'un tas de personnes pour le faire craquer, y compris la trahison de son propre père. Tiré d'une histoire vraie, ce film montre bien le caractère répressif de l'époque mais aurait gagné à être raccourci d'une bonne demi-heure tant le spectateur est exténué après près de trois heures de film.