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    Women Talking
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Women Talking" et de son tournage !

    Une adaptation initiée par Frances McDormand

    Women Talking est tiré du roman du même nom (traduit en français en 2019 sous le titre Ce Qu’elles disent) de Miriam Toews, publié en 2018. L'actrice Frances McDormand en a acquis les droits d’adaptation et a proposé à Dede Gardner, de la société Plan B, de produire le film avec elle. "J’ai trouvé qu’il invitait à réfléchir de façon surprenante et nuancée, et qu’il alimentait la conversation que j’entretenais au sein de ma communauté. C’était un débat teinté d’humour, d’espoir et d’une possibilité d’avenir, et ça m’intéressait."

    La comédienne précise : "Je n’ai pas acquis les droits d’adaptation du livre en pensant jouer dans le film, mais parce que je souhaitais le produire, avec Dede et Sarah [Polley]. Mais j’adore Janz, d’un point de vue dramaturgique. Elle est là pour rappeler aux spectateurs qu’il y a d’autres femmes, à l’extérieur du grenier à foin, qui ne souhaitent pas ou ont peur de partir."

    D'après une histoire vraie

    Le roman de Miriam Toews s'inspire d’un fait avéré de viol collectif de femmes de tous âges par des hommes au sein d'une communauté mennonite isolée de Bolivie, de 2005 à 2009. Les femmes étaient droguées avec un anesthésiant vétérinaire et se réveillaient le corps meurtri, couvert de bleus et en sang. Les hommes les convainquaient que c'était le fruit de leur imagination ou l'œuvre de démons. Huit hommes de la colonie ont été déclarés coupables d'agressions sexuelles en 2011 par un tribunal bolivien. Ce qui n'a malheureusement pas empêché de nouvelles agressions sexuelles en 2013, alors que ces derniers étaient emprisonnés. Miriam Toews est elle-même issue d'une communauté mennonite du Canada et s'est emparée de ce fait divers pour son roman.

    Sarah Polley

    Les productrices Dede Gardner et Frances McDormand (aussi actrice du film) voulaient que la réalisatrice de Women Talking en soit aussi la scénariste. Lorsqu'elles ont dressé la liste des potentielles candidates, le nom de Sarah Polley s'est imposé de lui-même. "Son travail en dit long. Elle avait lu le livre de son côté et avait déjà envisagé comment il serait possible d’en faire un film", raconte McDormand. 

    L’autrice du roman d'origine, Miriam Toews, était ravie du choix de la réalisatrice. Les deux femmes sont d'ailleurs originaires de Toronto. "Je l’admire en tous points : son travail, son vécu, ses écrits, ses réalisations, son féminisme et son activisme. Tout entre ici en jeu", souligne Toews.

    Note d'intention

    Si l’histoire en arrière-plan de Women Talking est violente, le film ne l’est pas. Sarah Polley a veillé à ne pas montrer les agressions subies et a privilégié l'observation d'une communauté de femmes qui se réunissent pour décider comment elles vont répondre collectivement à ces violences. 

    "Quand j’ai lu le livre de Miriam Toews, il a puissamment résonné en moi, soulevant des interrogations et des réflexions sur le monde dans lequel je vivais, que je n’avais jamais verbalisées ; des interrogations ayant trait au pardon, à la foi, aux systèmes de domination, aux traumatismes, à leur apaisement, à la culpabilité, à la communauté, à son autodétermination et à l’importance de disposer de soi-même. Il m’a aussi remplie d’un espoir surprenant", confie la réalisatrice et scénariste.

    Insuffler de l'épique à une histoire intimiste

    Le film s’éloigne du livre sur plusieurs plans : il part d’une histoire circonscrite qu’il développe et élargit pour les besoins du cinéma, et il procède à un changement de narrateur. La productrice Dede Gardner reconnaît : "Le livre est très vivant, rempli d’humour, de cruauté et de concision. Mais deux familles de femmes dans un grenier à foin qui tentent d’arriver à une décision pendant presque 2 heures, ce n’est pas une idée évidente pour un film"

    Sarah Polley a imaginé Women Talking sur le mode de la fable : "Si l’histoire concerne une communauté religieuse restreinte, j’estimais que le film nécessitait un cadre imposant, une forme épique, qui rendraient justice à l’énormité et à l’universalité des questions qu’il soulevait. Il me paraissait primordial de développer un langage visuel ample, de lui donner du souffle. Je voulais que, dans chaque image, on puisse sentir l’infini des possibles dont recelait cette conversation sur la façon de refaire ce monde détraqué."

    Un confinement bénéfique

    Alors que la pré-production du film était lancée, la pandémie de covid-19 est arrivée. "On avait pensé qu’on allait trouver une ferme, que tout le monde viendrait avec ses enfants et qu’on vivrait dans les courants d’air pendant la toute la durée du tournage. Mais même sans le covid, on a vite compris que c’était un rêve", raconte Frances McDormand. Au final, ce report forcé a profité au projet, permettant à l'équipe de mûrir ses décisions. 

    La réalisatrice a rencontré toute la distribution principale en distanciel, bien avant les répétitions, qui, elles, se sont déroulées avec des masques. Sur le plateau, les acteurs n'enlevaient leur masque qu'au moment de tourner. Originaires de Grande-Bretagne, Claire FoyJessie Buckley et Ben Whishaw ont dû s’isoler ensemble un certain temps à leur arrivée en Amérique du Nord.

    Un film sur des femmes fait par des femmes

    Claire Foy souligne l'importance d'une œuvre comme Women Talking, réalisée par une femme et mettant en scène des personnages féminins. Cette caractéristique n'est pas restrictive ni réductrice : "Les films nous ont dicté ce qui était important et ce qui ne l’était pas, d’un point de vue presque unilatéralement masculin. On a vu Armageddon et d’autres films du genre, où des hommes importants font des choses importantes dans de grandes pièces, et partent faire la guerre dans des travellings monumentaux. Ce film est extrêmement féminin, mais pourquoi ne pourrait-il pas l’être à travers un langage filmique tout aussi monumental ? Le sujet qu’il aborde est monumental."

    Toutes les participantes évoquent la singularité d’être sur un plateau essentiellement féminin. "Je n’ai jamais participé à un tournage avec une imposante majorité de personnages féminins qui parlent de la condition féminine", déclare Jessie Buckley.

    En noir et blanc

    Les photos en noir et blanc du photographe canadien Larry Towell, prises dans les communautés mennonites, ont inspiré Sarah Polley bien en amont du tournage. Au point qu'elle et le directeur de la photographie Luc Montpellier ont envisagé de tourner le film en noir et blanc, parce que la colonie semblait figée dans le temps. Ils en ont cependant décidé autrement pour éviter de donner au film et à l’histoire un côté trop sombre. "Ses photos, dont le noir et blanc est saisissant, fournissaient une précieuse référence pour la palette chromatique de notre film. Ses images ont quelque chose d’iconique, qui semble témoigner, non seulement du vécu spécifique de ces communautés religieuses, mais qui offre en même temps des métaphores aussi fascinantes que dérangeantes du monde dans lequel nous vivons", explique la réalisatrice.

    Un tournage en studio

    L’heure de la journée jouait un rôle majeur dans Women Talking, puisque les femmes de la communauté n'ont que quelques heures devant elles pour débattre avant le retour des hommes. Avec un temps de tournage circonscrit entre le lever et le coucher du soleil, la solution a été de reproduire la grange et le grenier en studio, devant un fond vert. Le choix du studio a permis des choses qu’il n’aurait pas été possible de tourner en décors naturels, comme lorsque Miep s’endort sur les genoux de sa mère alors que le soleil se couche à l’horizon, en temps réel. Une séquence rendue possible grâce à Kevin Chandoo, le superviseur des effets visuels, et son équipe.

    Format de l'image

    Le directeur de la photographie Luc Montpellier a tourné en 70 mm et en numérique pour une netteté maximale sans que l’image ne “fasse numérique”. Il a utilisé la caméra Panavision, avec toute une gamme d’objectifs anamorphiques Ultra Vista inventés dans les années 50 et remis au goût du jour. "Ces objectifs vintage donnent à l’image quelque chose de résolument cinématographique, avec un ratio 2,76:1, plus large que le CinemaScope (2,39: 1)."

    Une compositrice oscarisée

    L'Islandaise Hildur Guðnadóttir, oscarisée pour Joker, a signé la musique de Women Talking. "Ça s’est avéré l’un des projets les plus forts en émotions auquel il m’ait été donné de participer, et c’est peut-être en même temps, la musique la plus optimiste que j’ai composée. Le cheminement pour y arriver a été passionnant", affirme-t-elle. Sarah Polley voulait faire un film chargé d’espoir et de douceur, ce que la compositrice a d'abord eu du mal à accepter : "Ma première réaction, à la lecture du scénario, a été la colère. Mais, petit à petit, j’ai commencé à comprendre les sentiments qu’elle mettait en avant. La colère est importante comme déclencheur d’un changement, mais à long terme, c’est avec une progression soutenue qu’on obtiendra les résultats les plus durables. Au final, je trouve que sa vision du film est très juste, comme le sont ses choix de scénariste et de réalisatrice."

    Les décors

    Les scènes principales ont été filmées en studio, où avait été reproduit le grenier à foin, avec les modifications nécessaires pour faciliter le tournage. Les plans en extérieur et des plans en intérieur supplémentaires ont été réalisés dans une ferme, à une heure de route de Toronto, autour de laquelle l’équipe de Peter Cosco a pu tracer des chemins et ajouter des bâtisses. Le propriétaire et exploitant de la ferme s’est montré très coopératif et conciliant, allant jusqu’à changer ses cultures de maïs pour du soja qui pousse moins haut. Le chef décorateur a utilisé sa grange en L à laquelle il a ajouté des annexes, dont une école et un lavoir.

    Les costumes

    La cheffe costumière Quita Alfred a grandi dans la province canadienne du Manitoba, où vit une importante communauté mennonite. Bien que l’appartenance religieuse des femmes du film ne soit pas spécifiée, Quita Alfred s’est inspirée du style vestimentaire et des tissus des femmes mennonites pour créer leurs robes. Des tenues sans fioritures, sans bijoux ni accessoires, qui permettent de se détacher des préoccupations matérielles. Le détail des corsages des robes était compliqué à réaliser et demandait 40 heures de travail chacun. Les couleurs servaient également à différencier les femmes : plus le tissu est sombre, plus celle qui le porte est âgée.

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