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    Ulbolsyn
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    traversay1
    traversay1

    3 111 abonnés 4 627 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 avril 2022
    Adilkhan Yerzhanov, de par son trépidant rythme de tournage (2 films par an, grosso modo), commence à s'imposer comme le Hong Sang-soo kazakh, dans une tonalité certes différente du cinéaste coréen, mais avec une utilisation toute aussi astucieuse du minimalisme sur des formats souvent resserrés (71 minutes pour Ulbolsyn). Réalisé après Yellow Cat et avant trois derniers films (dont le très perturbant Assault), Ulbolsyn vient de l'insistance de son interprète féminine, auprès de Yerzhanov, afin que ce dernier donne plus d'importance aux rôles féminins dans ses sujets. L'héroïne du film, citadine et "libérée" se heurte ici au patriarcat traditionnel des campagnes kazakhs, thème qui permet au cinéaste de tenter une fois encore son cocktail de drame, de comédie (noire) et de situations absurdes et/ou kafkaïennes. Cela fonctionne un peu moins bien que dans certains des films précédents du réalisateur, peut-être parce que les personnages masculins y sont vraiment très chargés et que le mélange des styles est parfois très abrupt mais l'ensemble est efficace, bien que de nombreux détails "locaux" soient peu compréhensibles hors du Kazakhstan, Un bon coup de pied au machisme ambiant, en tous cas, qui se termine de manière radicale parce qu'il n'y a guère d'autres solutions pour faire entendre une voix féminine et qui, de ce fait, parle distinctement à tous ceux et celles qui luttent pour une véritable égalité entre les deux sexes.
    Cinememories
    Cinememories

    440 abonnés 1 433 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 septembre 2021
    Quand bien même nous passerions à côté de « A Dark Dark Man », « La tendre indifférence du monde » et « Yellow Cat », condamnés à une sous-distribution, voire à l’inexistence, il est important de rappeler qu'Adilkhan Yerzhanov vit dans le réel, sans pour autant singer ses récits et ses propos dans une autre dimension. Ce réalisateur n’est pas à son premier coup d’essai et ne manque pas de nous convoquer notre regard et notre amour de l’étrange. À l’heure où la nation kazakhe continue de confronter les traditions à la modernité, ou encore l’urbain au rural, les femmes sont en quête d’émancipation, sous l’emprise d’un patriarcat sectaire, qui emprunte également aux autres problématiques. Il ne faudra donc pas se fier à la durée de l’œuvre pour en évaluer sa richesse, car elle n’hésite pas à dompter un faux rythme au service d’un burlesque social et fascinant.

    Karatas est un village en dehors du temps et en dehors de bien d’autres principes. Il ne faudra pas longtemps avant que l’on ne comprenne un mélange de genres savoureux et qui place ses protagonistes au cœur d’une situation alarmante. Ulbolsyn (Asel Sadvakasova) fait le nécessaire pour que sa sœur cadette puisse obtenir l’indépendance et l’autorité nécessaire, afin qu’elle se forge un avenir à l’étranger. Mais entre une mésentente et un mariage arrangé, cet épisode hivernal fige Azhar (Dinara Sagi) dans la même mélancolie que partage à la gent féminine. C’est une chose qui peut dépasser les frontières du pays, mais il ne reste pas moins un souci local que l’on esquisse avec une adresse remarquable et une mise en scène chirurgical. Tout semble être à sa place et la composition nous rappelle que le cinéma de genre influence grandement son parti-pris.

    La bataille du point de vue de la grande sœur transmet et dénonce un silence de mort, qui habite autant les institutions que ses représentants, dont l’efficacité reste à prouver. Elle est constamment dans la répétition, le jonglage et les promesses, qui n’atteignent ni l’esprit, ni la raison d’Urgen (Yerbolat Alkozha), le fameux maître de toute une communauté idéaliste. Il s’agit de se tenir la tête haute, dont la minerve alourdit quelque peu cette contrainte, plus qu’évidente. Peut-être ont-ils tous besoin de cet accessoire pour se rendre compte de la médiocrité et l’absurdité qui pèse sur leur quotidien, défaillant et confiné ? La violente explosion qui en résulte n’en reste pas moins jouissive, mais l’héroïne est constamment dans un jeu qui fait douter ses actes, car ses convictions ne sont pas près de s’égarer. Complexe et tout de même émotive, elle ne capitule face à aucun obstacle.

    La femme atteint plusieurs degrés de description, tenant davantage d’un humour noir, mais non mal placé, afin de renforcer la rage d’« Ulbolsyn ». Son enquête devient l’objet d’une étude sur la corruption, qui voit ses principes amèrement se mêler aux doctrines d’un patriarcat étouffant. Les étiquettes temporelles soulignent donc à la fois l’urgence d’une opération d’exfiltration et ô combien les couches de mauvaise foi s’empilent dans le bus de secouer un peu ce bus de gens, qui ne savent plus justifier leurs compétences et leurs fonctions. Et ce sera à l’appel d’un motif musical disco que les transitions seront les plus alléchantes, burlesques et intéressante, mais toujours au service d’une émancipation radicale et nécessaire.
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