Avis sur Neptune Frost

"Neptune Frost" est une comédie musicale de science-fiction avec une touche afrofuturiste. En réalité, c'est un film original dont le style est difficile à résumer, mais qui raconte les protestations de personnes dans un village rwandais après des incidents en rapport avec l'exploitation minière du coltan. La mort d'un homme est la goutte d'eau qui fait déborder le vase et signe le début du ras-le-bol d'une partie de la population. Une prise de position contre le colonialisme et le capitalisme et pour le droit des travailleurs et des personnes marginalisées. Tout cela a cependant tendance à se perdre et à se diluer par la suite quand le style prend clairement le dessus sur le fond. Les enjeux sont finalement maigres et il n'y a pas grand-chose à apprendre sur les personnages. Je retiens l'aspect visuel coloré et poétique avec notamment les scènes de nuit qui sont les plus réussies, mais l'histoire n'a finalement pas beaucoup d'intérêt et les thèmes abordés sont noyés par des actions sans importance. Au-delà du style, c'est un film monotone et brouillon qui fait quand même pas mal amateur malgré une proposition originale.

Sur les hauts plateaux du Burundi, dans un futur proche, Matalusa, un ancien forçat échappé de la mine où il était réduit en esclavage, et Neptune une hackeuse transgenre, rejoignent une communauté cyberpunk qui est entrée en résistance contre un pouvoir techno-autoritaire.

"Neptune Frost" est un OVNI cinématographique comme on en a rarement vu, au croisement de plusieurs genres : la science-fiction, la comédie musicale, le manifeste politique cyberqueer anticolonialiste et anticapitaliste…

Sur le papier, un tel programme est séduisant, qui fait penser aux romans d’anticipation d’Alain Damasio – dont on attend toujours avec impatience qu’un Terry Gillian ou un Gaspard Noé décide de les adapter. Mais il y fallait des moyens et un souffle que "Neptune Frost" hélas n’a pas. Faute de budget, la production a dû recourir à des bricolages qui, aussi ingénieux et réussis soient-ils, se voient un peu trop.
Quant au scénario, il essaie sans succès de cacher son inconsistance derrière des fulgurances qui se voudraient poétiques.

Un ratage complet….

Faire exploser les codes pour conquérir sa liberté... Un roman graphique mâtiné de comédie musicale. La bande dessinée fantastique n'est pas loin : scènes et costumes se veulent afro-futuristes dans un monde imaginé qui n'est pourtant pas loin des préoccupations actuelles. Pensé au départ comme show pour Broadway, ce monde parallèle a ses propres codes pour se projeter dans le futur dans une perspective indépendante africaine. (...) Le didactisme qui pointe dans les textes de ce détournement psychédélique prônant l'alternative ne tend-il pas à adopter les mêmes codes qu'il dénonce ? Cela fait en tout cas beaucoup pour un film de vouloir libérer l'Afrique à la fois du poids de l'Histoire et de celui des projections pour affirmer ses propres rêves. (compte-rendu du festival de Cannes sur Africultures)

Certains auront sans doute du mal à suivre ce film à la poésie un peu exigeante, mais il séduira la plupart, par sa poésie,
par l'esthétique et l'inventivité des costumes, des maquillages et des décors.
L'onirisme du film fait perdre de la puissance au message militant du film, la lutte contre la surexploitation des travailleurs" et contre l'emprise des GAFA au travers de la création d'une dystopie libertaire.
Ce n'est qu’un début, continuons le combat !

Malgré quelques maladresses, un film d'une grande beauté et d'une grande puissance... Qui rend compte de l'état du monde dans les années 2020. Une comédie musicale jubilatoire, un poème surréaliste mystique, un film politique absolument pertinent et indispensable. On ne serait pas étonné qu'il devienne culte.
Enfin et surtout, ce film est la voix de ceux qui n'en ont pas.

Une fable, un conte, un film de science-fiction et une comédie musicale en même temps.... Voilà ce que nous réserve Neptune Frost, surmonté d'une inventivité et d'une profondeur. Tout cela recouvert d'un discours engagé percutant, et d'une réflexion sur le genre et l'amour... Comment ne pas se laisser tenter par l' "expérience" ?

Une ode à la résistance, un réquisitoire empreint de poésie, Neptune Frost est une oeuvre polymorphe et inclassable. Entre comédie musicale et science-fiction, le film nous embarque dans un univers afro-futuriste audacieux et militant. Enfin et surtout, Saul Williams et Anisia Uzeyman mettent en lumière une scène artistique rwandaise et burundaise bourrée de talents.

Un objet tout à fait à part, immensément beau et important politiquement. Une forme nouvelle qui met en avant le mouvement et la poésie. Un film qui restera.